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vendredi 9 juin 2023

L'eau du lac n'est jamais douce de Giulia Caminito 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Oups ! Je crois que ce roman m’a inspiré un billet à rallonge !!
Sans doute ai-je essayé de comprendre ce qui m’a empêché de vraiment aimer mon écoute, car je dois avouer que je reste indécise.
L’histoire est forte et ne laisse pas indifférent, mais je n’ai pas réussi à avoir réellement de l’empathie pour la narratrice.  



Antonia est une femme forte.
Elle fait des petits boulots pour maintenir sa famille à flot, nourrir ses quatre enfants et son mari handicapé.
La vie ne lui fait pas de cadeau et elle doit se battre sans cesse pour ne pas sombrer.
Sa fille raconte les combats, les victoires et ce qu’elle ressent face à cette mère autoritaire qui lui impose sa façon de voir les choses.
Elle raconte aussi sa vie, l’école, le lycée, ses amis, ses petites et grandes révoltes…

Giulia Caminito tente ici de croiser les portraits de plusieurs femmes.
Il y a d’abord sa mère, Antonia, une femme forte, énergique, volontaire qui se débrouille pour que sa famille survive avec très peu.
Antonia est sèche et dure mais elle doit faire vivre ses quatre enfants, son mari handicapé.
Elle ne tolère aucun écart et tente d’enseigner l’honnêteté et la valeur du travail à ses enfants.
Puis il y a elle-même enfant puis adolescente, jeune fille un peu paumée et en quête d’elle-même.
Et il y a les amies, Iris, Carlotta et les autres, chacune avec ses défauts et ses qualités, de passage ou pour longtemps.
Dans la postface, l’autrice indique qu’elle a voulu parler de sa mère, d’elle-même et d’Iris, sa grande amie.
J’avoue avoir été surprise car si Iris a une grande place, d’autres jeunes femmes sont également très présentes.


C’est aussi un roman à la première personne.
La narratrice n’est pas une copie conforme de l’autrice.
Elle lui emprunte apparemment beaucoup de traits et d’actions mais ce n’est pas une autobiographie.
De même, le portrait de sa mère est accompagné d’adaptations, notamment pour les lieux ou certains évènements.
Ce choix de focalisation nous plonge littéralement dans les pensée de cette jeune femme en pleine construction, à la recherche de repères et de certitudes.
Elle se débat avec une violence qu’elle sent sourdre en elle, tout en ne sachant pas comment la canaliser.
Ce qui m’a particulièrement frappé, ce sont les passages où elle explique comment elle se voit et comment elle ressent les situations, puis les commentaires des gens qui la côtoient et qui ont ressenti ou observé autre chose.
Rien n’est lisse et on peut parfois se tromper lourdement sur les pensées des gens qui vivent proches de nous.

L’autrice tente aussi le portrait d’une époque en évoquant le décalage de sa narratrice avec ce que vivent les autres jeunes.
En disant qu’elle n’a pas de portable, elle peut dire que tous ses camarades en avaient, et décrire ces nouveaux rituels de communications que l’on connait tous aujourd’hui.
Elle décrit cette partie de la population qui n’a accès à rien au milieu de l’opulence d’autres familles qui ne semblent pas s’en rendre compte.
Elle évoque enfin comment sa mère la pousse pour qu’elle fasse des études, et l’échec qui menace car aucune des deux n’a les codes pour aller au bout de cette ambition.

Malheureusement, j’ai trouvé cela très long, très négatif et je n’ai pas bien vu ce que Giulia Caminito voulait nous montrer.
La narratrice ne supporte rien, ni sa mère qui tente de maintenir la famille à flot, ni une partie de ses amis.
Elle grandit en détestant tout et tout le monde.
Évidemment, sa vie n’est pas simple et on imagine très bien (voire on se souvient d’avoir vécu cela) que les économies permanentes, la récup, le peu de moyen, ce n’est pas agréable quand on est une adolescente qui ne demande qu’à vivre sa vie.
Mais elle évoque ses frères qui, eux, s’en accommodent très bien, comme deux idiots qui ne réfléchissent pas assez.
Cette vision négative de tout affaiblit le récit et donne envie de lui remettre les idées en place.
Et puis il y a ces listes, interminables, trop nombreuses.
C’est un choix littéraire qui peut se justifier mais elle fait des listes pour tout !
Je trouvais déjà le livre un peu long, mais chacune d’entre elles m’achevaient 😆.

La version audio vient heureusement sauver un peu le roman et permet de le terminer, même si ce ne sera clairement pas un coup de cœur (mais il faut bien qu’il y ait des romans à mettre dans le bas du classement du prix Audiolib !).
Florine Orphelin apporte de la douceur à ce récit un peu dur.
Elle lit le texte en gardant une retenue qui n’en rajoute pas lorsque la narratrice se fait très critique et c’est assez bienvenue.


Si mon avis est mitigé, c’est sans doute que j’apprécie peu ces romans pendant lesquels je me demande où l’auteur veut en venir.
Si vous aimez les portraits d’une époque, les récits de femmes, cela pourrait bien vous plaire.

 


 
 





 

 

dimanche 30 octobre 2022

Quelques recettes italiennes pour affronter l'automne 🇮🇹🧁🍝🥫🌧

Les copines de la brigade des cuisinières du dimanche ont eu envie d'aller faire une tour en Italie avec Eimelle qui organise une petite semaine dans la célèbre botte. 
Je n'ai pas encore retrouvé une organisation digne de ce nom et ce n'est pas toujours simple de cuisiner mais j'ai quelques recettes en magasin alors voilà un petit menu pour donner faim et donner envie de cuisiner...  

Et si vous avez envie de lire italien, je vous conseille Ce que nous confions au vent que j'ai vraiment beaucoup aimé (même si cela se passe au Japon 😆).
 
 
 
 
Mais place à la cuisine ! 
Voici donc une petite sélection de l'apéritif au dessert !
Et pour retrouver d'autres recettes, filez chez  Isabelle et Syl
 
 
 
Et on commence avec une recette de focaccia pas mal mais je cherche toujours LA recette parfaite comme en Italie 
 

 

 
 
ou un merveilleux risotto aux champignons dont j'ai envie rien qu'en regardant la photo. 
Le risotto, c'est long à cuisiner, mais qu'est-ce que c'est bon ! 
 
 

 
 Une pizza avec une recette que nous avons refaite des dizaines de fois depuis ce billet 




Et pour le dessert, un gâteau à la ricotta et au citron si doux et moelleux ! 
 
 
 
ou un grand classique avec le fameux tiramisu italien


 
Et l'autre dessert italien classique parmi les classiques : la panna cotta 



Alors ? Tenté par une recette ? 
Ici on prépare doucement Halloween. 
Mes enfants sont difficiles alors je doute que j'arrive à leur faire manger des doigts de sorcières ou des yeux globuleux, mais on peut toujours rêver 🤣 . 
(Je vous mets une petite musique d'ambiance 😬)












 

jeudi 2 mai 2019

L'enfant perdue (L'amie prodigieuse tome 4) d'Elena Ferrante [Livre audio 🎧 📘]

Et voilà ! 
J'ai terminé les quatre tomes de l'amie prodigieuse ! 
Il y a eu des hauts et des bas, mais c'est une lecture dont certains passages resteront dans ma mémoire, comme cet évènement qui marque le tome 4 d'une façon si absurde. 

Elena est installée à Milan et élève ses enfants comme elle peut. 
Elle a sut se créer un réseau de liens qui lui permettent de poursuivre ses déplacements sans s'encombrer de scrupules mais elle a du mal à produire de nouveaux textes. 
Lila gagne bien sa vie et semble un peu plus posée, bien qu'elle veuille toujours se venger des Solara. 
Les enfants grandissent ensemble et chacun essaie de supporter le mieux possible le poids du quartier et ce que cela implique de vivre là... 

Dans ce dernier tome, il y a clairement une volonté de dénonciation de la part de l'auteur, ou au moins d'éveil des consciences. 
Le quartier où ont grandit les filles revient au centre du décor comme un endroit dont on ne peut jamais s'éloigner bien longtemps. 
Il dévore ses habitants, il fait peur mais il accueille aussi celle qui était parti pour lui permettre de repartir du bon pied. 
La lutte des classes est sans cesse évoquée, comme un motif dont on ne pourrait pas sortir. 
Il y a Lila qui distribue de l'argent, ceux qui le reçoivent et qui lui en veulent d'en donner, ceux qui n'en reçoivent pas et lui en veulent aussi. 

Et puis Elena qui fait sa vie en parallèle et qui passe son temps à se justifier, ce qui, je l'avoue, ma quelque peu agacée. 
La traductrice de Ferrante en français
Elle fait le choix de privilégier sa vie personnelle, ce pour quoi elle s'était battue tout le tome 3 (et déjà là, c'était un peu long). 
Bon, ok, mais elle ne semble pas si à l'aise avec cette décision et ressasse sans cesse que ses filles allaient bien, qu'elle les aimait et qu'elle n'aurait pas pu faire autrement.
Comme le récit est rétrospectif, cela m'a semblé un peu trop insistant. 
Les années passant, elle a sûrement dû passer à autre chose. 
Mais peut-être l'auteur avait-elle peur qu'on trouve Elena trop insensible si elle cessait de se plaindre. 
Et pourtant, il y a plus grave dans ce dernier tome et j'ai continué à la trouver bien égoïste. 

Je ne vous raconterai pas quel est cet évènement qui survient ici, mais j'avais quand même envie d'en dire quelques mots. 
Comme cela arrive souvent quand un roman finit mal, je me suis demandée si la cruauté de l'auteur pour son personnage était nécessaire. 
Pour cette fois, je n'ai pas la réponse. 
Peut-être que cela exacerbe la folie de l'une et l'égoïsme de l'autre, mais c'est tellement cruel. 
Mais bon, dans un roman, il faut bien qu'il se passe quelque chose sinon on s'ennuie ! 

Pour finir, je dirais que cette "saga" me laissera un bon souvenir, malgré un troisième tome vraiment agaçant et un personnage principal parfois antipathique. 
(Mais j'ai quand même toujours du mal à comprendre l'engouement mondial 😆)

Allez, bye bye Elena et Lila !
Je vous aime bien quand même !


Les autres tomes : 

Et j'en profite pour participer au mois Italien qui a commencé hier 😊🇮🇹





vendredi 19 avril 2019

Celle qui fuit et celle qui reste (L'amie prodigieuse tome 3) d'Elena Ferrante [Livre audio 🎧 📘]

Enthousiasmée par le tome 2, j'ai enchaîné sans hésiter avec le tome 3. 
Hélas, je dois dire tout de suite que j'ai vite déchanté. 
Si vous n'avez pas lu les tomes précédents, je pense que je ne donne pas beaucoup d'infos importantes mais on n'est jamais à l'abri et il est bien difficile de ne rien dire ;) 
Lila a repris sa vie et poursuit sa route non loin du quartier. 
Elle se laisse entraîner par Enzo et Pasquale dans une réunion du parti communiste qui va l'entraîner plus loin que prévu. 
Elena, pendant ce temps, se débat dans la vie domestique avec son estime de soi chancelante et son impossibilité à trouver du temps et de la disponibilité pour travailler... 

Évidemment, en ayant un bébé de 10 mois à la maison au moment de la lecture et un travail proche de celui d'Elena (et identique à celui de son mari), je n'ai pu qu'être touchée par les difficultés de Lenù (qui est désormais nommée Elena, comme un signe de son passage à l'âge adulte). 
Ses enfants l'accaparent, son mari ne s'occupe que de lui, et elle se retrouve finalement enfermée dans une vie familiale qui l'éloigne de ce qu'elle avait espéré faire de sa vie. 
Elle a intégré un cercle social enviable, sans en avoir réellement les avantages et sans en maîtriser tous les codes. 
Lila, par contraste, est plus active et semble avoir réussi à sortir de ce qu'on attend d'une femme à cette époque, sans avoir néanmoins réussi à être tout à fait heureuse.
Mais le fait d'avoir pris sa vie en main semble préférable. 

Et le roman se transforme alors en manifeste féministe et politique. 
Cela aurait pu me plaire, ce sont des préoccupations qui me touchent mais j'ai eu l'impression de lire un texte un peu suranné des années 1970. 
Les explications très longues sur le climat politique sont indispensables, surtout quand on ne connaît pas bien l'histoire politique italienne mais elles sont à à fois trop longues pour un roman et trop courte pour permettre de comprendre vraiment les enjeux de cette époque. 
J'avoue m'être lassée de ces pages, et les considérations sur le féminisme m'ont paru trop anciennes et m'ont peu touché. 
Certes, l'auteure parle d'une époque passée mais elle le fait à partir de notre époque, ce qui aurait pu rendre le texte plus actuel. 

D'habitude, c'est le tome 2 qui me déçoit. 
Mais les habitudes doivent être contredites. 
Mon enthousiasme est donc retombé du deuxième au troisième tome et pourtant j'ai enchaîné avec le tome 4 parce que je savais que si je ne le lisais pas maintenant, je ne le lirai jamais. 

Ça vous arrive aussi de continuer une série en espérant que le prochain tome sera meilleur ? 


Les autres tomes : 
 



jeudi 11 avril 2019

Le nouveau nom (L'amie prodigieuse tome 2) d'Elena Ferrante [Livre audio 🎧 📘]

J'ai hésité à enchaîner les deux premiers tomes de la série L'amie prodigieuse. 
J'avais peur d'un trop plein qu'on ressent parfois quand on a beaucoup aimé un premier tome et que le deuxième déçoit un peu. 
Et puis en discutant sur Fb, un argument à fait mouche : il y a beaucoup de personnages dans ce roman et attendre trop longtemps entraîne l'oubli. 
J'ai donc commencé le deuxième tome deux jours après avoir fini le premier. 
(Si vous n'avez pas lu le premier tome, je vais essayer de ne pas spoiler mais ce n'est pas facile 😉)

Lila n'étant plus aussi disponible qu'autrefois, Elena doit trouver un nouvel équilibre sans son alter ego. 
C'est le début de l'âge adulte tout en étant encore un peu l'adolescence. 
Elena va au lycée, où elle doit trouver sa place et gérer sa nouvelle image dans son quartier où peu de jeunes font des études. 
Il faut choisir dans quel cercle elle veut évoluer et renoncer forcément à une partie de sa vie. 
Mais l'instruction impose aussi des choix et elle n'est déjà plus vraiment une petite fille mal élevée de son quartier... 

Voilà un tome 2 vraiment réussi. 
L'âge des personnages me touche sans doute davantage que dans le premier tome et les sujets développés m'ont semblé vraiment pertinents. 
Elena Ferrante décrit les pensées de Linù qui se débat entre son appartenance à un quartier et un groupe social défavorisés, et le monde qu'elle découvre en faisant des études. 
Elle doit s'adapter et adopter des codes qu'elle ne connaît pas et qui s'entrechoquent avec ce qu'elle est. 
Les gens de son quartier ne la reconnaissent plus comme un membre de leur communauté, et elle-même ne sait plus trop où elle doit se situer. 
Et pendant ce temps, Lila permet à l'auteure de parler aussi du mariage, de la violence conjugale et de ces deux voies qui s'offrent aux femmes et semblent inconciliables. 
L'époque décrite, en plein bouleversement sociale, fait cohabiter deux réalités qui ne sont sans doute toujours pas conciliables aujourd'hui et j'avoue m'être parfois un peu reconnu dans ce récit. 

C'est aussi très intéressant de se laisser aller à penser soi-même à ces questions et également à la confrontation entre les deux jeunes femmes qui veulent chacune faire mieux que l'autre.
Ne se définit-on pas en grande partie par rapport aux autres, à une amie qui nous paraît plus heureuse, plus méritante, plus travailleuse ? 
Mais finalement, on ne peut jamais savoir ce que les autres pensent. 

La version audio est aussi bonne que pour le tome 1, et toujours en version intégrale apparemment. 

C'est donc un bon tome 2 qui m'a encouragé à lire le tome 3 dans la foulée...
Rendez-vous la semaine prochaine.


Les autres tomes : 
 



samedi 6 avril 2019

L'amie prodigieuse d'Elena Ferrante [Livre audio 🎧 📘]

Il y a quelques mois, j'ai eu plein de crédits à dépenser chez Audible, un site d'Amazon où l'on peut s'abonner pour télécharger des livres audios. 
(Oui, je sais, Amazon ce n'est pas bien mais ma bibliothèque n'a pas tout)
Il fallait faire un choix et je me suis décidée pour cette saga dont on a tant entendu parler à chaque sortie d'un nouveau tome. 
L'auteur ayant terminé la série, j'ai pris les quatre tomes d'un coup !
C'était un gros pari qui impliquait d'aimer le premier tome. 

Pour Lenù, Lila est une petite fille méchante qui n'hésite pas à jeter sa poupée dans une cave pour lui faire de la peine. 
Mais les contraires s'attirent et à l'école comme dans la cour de leur immeuble, elles deviennent inséparables. 
Lila est violente, brillante et intrépide, Lenù est travailleuse, courageuse et sage. 
Dans leur quartier de Naples où la violence et la pauvreté sont monnaie courante, elles grandissent comme elles peuvent, avant que leurs chemins ne se séparent et ne se recroisent sans cesse... 

On en a dit des choses sur ce roman. 
Il y a ceux qui adorent, ceux qui détestent (moins nombreux apparemment) et ceux qui ont aimé de façon plus mesurée. 
Je fais partie de ce dernier groupe. 
J'ai écouté ce roman avec plaisir et l'envie de savoir la suite, mais ce n'est pas un coup de cœur absolu, sans doute parce que ce premier tome concerne deux enfants. 
C'est très joli, ces deux petites filles sont attachantes, mais cela reste un roman d'apprentissage comme il y en a tant. 
J'ai d'ailleurs un peu de mal à comprendre l'enthousiasme qui a accompagné la sortie de chaque tome. 

Je reconnais néanmoins que l'écriture est belle, les personnages sont bien construits, et le quartier dans lequel ils vivent est peu décrit physiquement mais palpable.
On sent l'atmosphère de violence, de pauvreté et de petits trafics qui le caractérise. 
L'auteure a aussi fait le choix d'écrire sous un pseudonyme, ce qui lui permet de laisser croire qu'elle raconte sa propre vie et celle de son amie. 
La narration par Lenù (Elena donc comme l'auteur) permet ainsi de parler à la fois de la vie de Lila et de la sienne en justifiant les périodes d'absence pour pouvoir les raconter. 
Le roman est épais et pourtant il se lit vite, surtout en livre audio. 

La lectrice Marina Moncade module sa voix en fonction des personnages. 
On la suit sans effort et les mots défilent avec plaisir. 
Je pense d'ailleurs que j'aurais abandonné en version papier mais en audio, c'est parfait. 
(Et pour une fois, Gallimard semble avoir enregistré les versions complètes !)

En bref, j'ai bien aimé et j'ai lu les quatre tomes sans hésiter parce que je voulais savoir ce qui était arrivé à ces deux femmes.

 (et le tome 2, ce sera pour la semaine prochaine...)

(et j'ai trouvé cette photo de l'auteure sur Babelio mais rien ne dit que c'est bien elle 😆)


Les autres tomes : 
 





dimanche 16 octobre 2016

Assiettes italiennes !!!

Non mais vous avez vu comme il pleut !?
En Normandie, l'automne est là et on ne peut plus croire le contraire.
L'été indien est terminé et j'ai sorti mon manteau.
Mais c'est aussi le moment des châtaignes qu'on va chercher dans la forêt, des feus de cheminées, des après-midi sous un plaid sur le canapé.




Ce dimanche, on a mis le DVD de Totoro, on s'est installé confortablement et on a juste profité de quelques heures tranquilles.
Ce midi, il y avait des moules frites marinières avec des lamelles de chorizo.
Ce n'est pas très compliqué et c'est super bon.
Vous vous en doutez, je n'ai même pas eu le temps de prendre la moindre photo !
Et pour le goûter, on va dévorer une brioche vendéenne qui vient tout droit de chez mon boulanger.
Du coup, pas de recettes italiennes à partager.





Mais je ne vous oublie pas et voilà un petit récapitulatif des recettes italiennes déjà parues sur ce blog.
Je vais essayer d'en publier une autre avant la fin du mois, mais le dimanche, on fait ce qu'on veut et je suis quand même au régime alors on verra.


Recettes salées 

On commence avec le salé. 
L'an dernier, pour le mois italien, j'ai partagé cette recette de pizza absolument parfaite ! 
Ce n'est pas si compliqué à condition de choisir les bons ingrédients, et ça fait toute la différence. 




Et puis il y a eu ce risotto ai funghi (risotto aux champignons)
fondant, gouteux, un peu long à préparer mais tellement italien ! 




Et comme les blogueuses sont parfois des moutons, j'ai testé le one pot pasta avec cette recette de Farfalle al chorizo qui est devenue un classique de ma cuisine. 
C'est très facile à faire, un peu original et on adore ! 





Recettes sucrées 

Moi qui suis plutôt sucrée que salée, je m'aperçois qu'il y a autant de recettes italiennes salées que sucrées sur mon blog. 
Il va falloir que j'enrichisse cette catégorie :) . 

Mais il faut dire que j'ai des préférences nettement marquées pour deux ou trois recettes italiennes 
qui marchent à tous les coups. 

Il y a d'abord la panna cotta, crème fraiche cuite tellement simple à préparer qu'on 
ne devrait jamais se priver d'en faire !




Evidemment, il y a ensuite le fameux Tiramisu !! 
Je suis assez exigeante avec ce dessert parce que ce n'est pas si difficile à réussir 
et j'aime tellement ça que j'évite toujours d'en prendre au restaurant, de peur d'être déçue. 
Fuyez aussi ceux du supermarché dont les biscuits 
sont détrempés et préférez une version fait maison comme celle-ci. 




Et pour finir, voilà la torta al limone avec de la ricotta et du citron dont je vous ai donné la recette la semaine dernière.
Tellement moelleux et aérien que je regrette déjà de ne pas avoir pris 
de ricotta lors de nos dernières courses. 




J'adore aussi la crostata, alors pourquoi pas pour dimanche prochain... 
En attendant, je file dans la forêt prendre l'air et ramasser des châtaignes et je vous laisse avec un peu de musique. 

Bon dimanche et bonne semaine !!! 


Et un peu d'Italie dans vos oreilles !!




D'autres recettes chez Syl



Et le mois italien c'est chez Eimelle



jeudi 14 juillet 2016

Le guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa

Ah ! Les Classiques !
On devrait toujours revenir aux bons vieux Classiques de temps en temps.
Une petite panne de lecture, un coup de mou, une succession de mauvaises pioches à la librairie ?
Hop ! Un petit tour au rayon des Classiques et ça repart !

Il y a très très longtemps que je voulais lire ce roman.
J’avais envisagé de le lire en italien, mais mes séjours transalpins sont bien loin maintenant et je ne suis pas sure d’être encore capable d’arriver au bout de 300 pages d’une version soignée et recherchée de cette langue.
Et puis il y a de très beaux passages dont il aurait été dommage de perdre la saveur et tout les sous-entendus.

Don Fabrizio voit son monde sombrer peu à peu.
Ce grand seigneur, ce prince sicilien des temps anciens veille encore sur ses terres et sur ses gens, mais il sent que son temps est fini et qu’il ne lèguera pas à son fils ce que son père lui a lui-même transmis.
Il a déjà vendu tant de terres, la guerre va et vient, Garibaldi fait parler de lui et ses semblables disparaissent doucement corps et biens.
Mais il peut heureusement compter sur son neveu Tancrède pour le sortir de sa torpeur.
Héritier de la ruine de son père, admiré et adoré par Concetta la fille ainé du Guépard, il s’est engagé du côté des Républicains, suscitant la désapprobation et l’incompréhension de ses pairs…

Eh oui.
Dans ce petit roman, il est question d’amour et de politique, sujets on ne peut plus classiques en littérature qui sont ici admirablement mêlés.
Car si Concetta aime Tancrède, celui-ci la voit comme une sœur et quand survient Angelica, le sort en est jeté.
Mais je vous laisse découvrir la suite, ce serait dommage de la dévoiler maintenant.

Car l’histoire du Guépard est entremêlée sans cesse.
Il y a toujours un soldat qui passe, un jupon qui apparait, un bal où un général parade, un petit bourgeois qui se pique de politique…
On lit avec délice l’histoire sentimentale qui se noue, mais elle est intimement liée à l’ascension sociale, à l’Histoire, à l’évolution d’une société en pleine mutation.
Certaines informations peuvent d’ailleurs échapper au lecteur, tant elles sont liées à l’Histoire italienne.
Je ne suis pas une spécialiste et si je vois à peu prêt comment s’est déroulée la réunification de l’Italie, c’est loin dans ma mémoire.
Mais ce n’est pas si gênant car ce qui est décrit, c’est surtout l’évolution de la société et la disparition de la puissance aristocratique.

Et puis l’écriture est superbe, même si très traditionnelle et un peu compassée parfois.
Le roman fonctionne par scène ou par tableau, dans un salon, dans une salle de bal, dans la campagne sicilienne…
Les portraits sont magnifiquement brossés, on s’attache immédiatement aux personnages qui apparaissent sous nos yeux.
La description des paysages est également magnifique et donne envie de prendre un billet d’avion immédiatement pour aller la voir de nos propres yeux.

Mais il y a un gros mais.
Lampedusa a écrit son roman, puis il a considéré qu’il était terminé avant d’y revenir.
Cela donne parfois une impression décousue entre les chapitres avec de très grosses ellipses.
On a envie d’en savoir plus, de suivre les personnages dans leur vie, de savoir ce qu’ils deviennent.
Heureusement, dans mon édition (Point2), j’avais un chapitre supplémentaire qui était dans un cahier perdu puis retrouvé et qui termine le roman en racontant ce que les personnages sont devenus 30 ans plus tard.
Sans ce chapitre, j’aurais été vraiment déçue de ne pas savoir et j’aurais moins apprécié ma lecture.
Mais cela doit laisser plus de place à l’imagination…

J’aurais adoré lire et étudier ce roman pendant mes études littéraires.
Il y a des passages où l’on sent qu’il y aurait tant à observer et surtout à lire entre les lignes.
Je n’ai donc qu’une chose à dire : lisez ce roman !

Et moi, je file voir le film…







mercredi 27 avril 2016

La révolution de la lune d'Andrea Camilleri

Il y a parfois des romans qui vous tombent dans les mains sans que l'on sache trop si on va les aimer ou non.
Le nom de l'auteur ou le résumé attirent et puis on hésite, on manque d'enthousiasme et finalement on se lance quand même et on découvre quelque chose de très différent de ce qu'on avait imaginé.

Palerme, 1677
La Sicile, province espagnole, est administré par un envoyé du roi d'Espagne portant le titre de vice-roi.
Mais le vice-roi Don Angel de Guzman vient de mourir en plein milieu du conseil des ministres.
Son testament est très clair, c'est sa femme Dona Eleonora di Mora qui doit lui succéder et administrer la Sicile tant que le roi d'Espagne n'envoie pas de nouveau vice-roi.
Mais on n'a jamais vu Dona Eleonora di Mora qui se cache depuis qu'elle a débarqué d'Espagne.
On la dit très belle, douce et réservée, bien que personne ne l'ai juste aperçue.
Les ministres s'en frottent déjà les mains...

Quel bizarre petit roman !
Je n'avais jamais lu Camilleri, même si je connais bien Montalbano, son personnage fétiche que j'adore regarder quand France 3 passe les derniers épisodes.
Je savais qu'il avait une langue particulière, où l'italien est mêlé au sicilien, ce qui ne doit pas être simple pour les traducteurs.
Mais le savoir et le découvrir "en vrai", ce sont deux choses différentes !
Le texte est effectivement truffé de petits mots qui viennent s'insérer dans les phrases et faire irruption dans le récit.
Certains sont proches du français par une racine commune ou paraissent être issus d'un vieil argot tandis que d'autres sont sans doute plutôt des créations du traducteur qui a voulu rester proche du texte original.
Je ne sais pas si tous les romans de Camilleri sont écrits de la même façon, mais cela m'a franchement déstabilisée pendant une trentaine de pages.
Le sens est souvent transparent et ce n'est pas vraiment un problème de compréhension car on s'habitue vite, mais c'est très gênant de devoir s'arrêter toutes les trois lignes pour tenter de découvrir ce que cela signifie.
La lecture est beaucoup moins fluide et s'arrête forcément sur ces mots.
Alors évidemment, cela "fait" peut-être sicilien, couleur locale, typique, c'est sans doute une revendication territoriale de la part de Camilleri, mais je n'ai pas vraiment été réceptive.

Et puis je me suis habituée et j'ai poursuivi ma lecture... pour découvrir que la Comtesse parle espagnol la plupart du temps !!
Après le sicilien francisé, l'espagnol non traduit !
Bon, je crois qu'on peut clairement dire que le choix de la langue est un point déterminant pour Camilleri.
La comtesse ne souhaite pas s'installer, elle sait que son séjour sera bref, et elle est d'ailleurs restée cachée pendant que son mari gouvernait la Sicile.

Pour résumer ces considérations linguistiques, il vous faudra un peu de courage pour découvrir cette histoire mais vous aurez raison de persister car c'est tout de même une bien jolie histoire.
L'auteur s'est appuyé sur un fait historique souvent passé sous silence dans les Histoires de la Sicile.
Une femme au gouvernement, quelle indécence !
Et pourtant, les textes montrent qu'elle a mené une série d'actions déterminantes pour la population, pour les pauvres, pour les femmes, pour les femmes âgées anciennes prostituées...
Camilleri romance un peu tout ça en mettant en place une intrigue entre les membres du conseil évincés et la Comtesse vice-roi qui fonctionne très bien et m'a fait pensé à ces romans du 16e siècle où le larron est confondu par un vertueux comme dans le Décameron.
Il y a une vraie lignée romanesque qui s'exprime ici et la style de Camilleri joue forcément un grand rôle dans cette appartenance.
C'est un peu baroque, riche et foisonnant dans le mélange des langues et les évènements qui se déroulent en une centaine de pages.
On a vraiment l'impression d'être plongé dans Palerme qui se révolte, Palerme qui remercie, Palerme qui protège et le départ de cette femme nous est autant une déchirure que pour les habitants.

Je retenterai Camilleri dans un roman à l'histoire contemporaine pour voir si son style est toujours celui-ci.
J'ai tendance à penser que non mais La concession du téléphone m'attend dans ma PAL et ce sera un plaisir de vérifier.


Merci à l'éditeur Fayard
 et à NetGalley pour cette découverte










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