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mardi 12 juin 2018

En sacrifice à Moloch de Åsa Larsson 🎧📘 [Prix Audiolib]

Voilà le dernier billet sur mes lectures pour le Prix Audiolib de cette année.
D'ordinaire, il y a un petit roman policier, mais cette année, il y en avait deux !
J'avoue que cela m'a bien plu parce que c'est un genre que j'affectionne particulièrement. 

Un ours s'est aventuré bien trop près des maisons pour qu'on le laisse en paix. 
Les chasseurs s'organisent pour le traquer. 
Mais quand on le ramène mort pour l'examiner, on découvre qu'il a dévoré un homme récemment. 
Quelques semaines plus tard, une femme est assassinée chez elle à Kiruna. 
Mais cette femme est la fille de l'homme dévoré par l'ours. 
La procureure Rebecka Martinsson fait le lien rapidement et même si un de ses collègues lui pique cette enquête, elle ne peut s'empêcher de chercher pourquoi quelqu'un tue les membres de cette famille les uns après les autres depuis 1914...

J'ai beaucoup aimé ce roman !
J'avais un peu de réserve en le commençant, j'avoue.
Les romans récompensés par des prix ne sont pas toujours si intéressants et le nombre exponentiel de romanciers suédois laisse présager qu'il y a du bon et du mauvais.
Je ne connaissais pas du tout Åsa Larsson, mais je me suis finalement laissée porter par ses mots, et j'ai bien fait.

Il y a d'abord ces personnages qu'elle construit et qui sont terriblement attachants.
Le petit Marcus qui n'a plus de famille, son aïeule, jeune institutrice étranglée dans sa salle de classe, et puis Rebecka un peu paumée qui maintient le cape coûte que coûte.
Ils ont une épaisseur, une profondeur psychologique.
Ce ne sont pas de simples personnages et on aimerait continuer à les côtoyer, demander de leurs nouvelles.

Le décor est aussi un personnage à lui seul.
La forêt, la neige, la ville en 1914 et aujourd'hui, tout ceci attire et emprisonne les personnages.
Une fois arrivés à Kiruna, ils ne peuvent plus en repartir.
Et d'ailleurs, on a l'impression que tout le village est convoqué dans cette histoire.
Depuis un siècle, les familles n'ont pas bougé, elles habitent toujours là et on retrouve les noms d'une époque à l'autre.
Je me suis parfois un peu perdue dans cette profusion de noms d'ailleurs, mais je ne pense pas avoir manqué grand chose.

Pour résumer, l'histoire de 1914 est passionnante, prenante, terriblement triste.
L'enquête actuelle l'est aussi, il n'y a pas de temps mort, on suit les évènements avec avidité, mais j'avoue une petite préférence pour le passé.

Odile Cohen qui lit la version audio modifie légèrement sa voix pour chaque histoire. 
C'est parfois utile mais je m'y suis habitué et je ne l'ai plus vraiment entendu, ce qui ne m'a pas gêné. 
On l'écoute avec plaisir et c'est une très jolie version ! 

Il neige beaucoup dans ce polar alors il sera sans doute parfait en hiver au coin du feu, mais pourquoi pas aussi sur la plage pour vous rafraichir un peu !!









mardi 10 février 2015

La princesse des glaces de Camilla Läckberg

Ce billet a subit plusieurs fois la loi de l'acte manqué !
J'étais persuadé de l'avoir déjà publié mais j'ai beau cherché, je ne le trouve nulle part, et cela m'est déjà arrivé en décembre je crois bien.

Réparons cela bien vite, surtout que mon avis est rédigé depuis longtemps, juste après ma lecture il y a presque un an !
Depuis, je n'ai pas eu le temps de lire la suite, mais c'est au programme et c'est dans ma PAL.
J'en ai très envie, pourtant le format du livre me rebute un peu.
C'est un gros pavé et je sais que je risque fort d'avoir envie de le trimballer partout pour le lire vite.
Je vais donc attendre les vacances.

En attendant, voilà mon avis sur ce premier tome qui était vraiment une belle découverte.

Ericka vient de perdre ses parents et est de retour à Fjällbacka pour tenter de régler leur succession. 
Ce retour brutal à ses racines l'a un peu déstabilisé, mais la découverte du corps de son amie d'enfance Alexandra va accentuer son malaise. 
Un peu malgré elle, Ericka se retrouve au coeur de l'enquête.
Son métier d'écrivain pousse les parents de la victime à lui demander un texte en hommage à leur fille pour le journal local, et cette histoire pleine d'ombre lui donne envie d'écrire quelque chose de plus long. 
Les secrets du village semblent eux-aussi bien enfouis et les mystères se multiplient au fil de l'enquête : un homme disparu 25 ans plus tôt, une famille qui a déménagé sans prévenir, un meurtre obscur, un amant inconnu, une jeune femme secrète... 

Il y a pas mal de temps que Camilla Läckberg me faisait de l'oeil. 
J'ai jeté mon dévolu sur son premier roman il y a déjà plusieurs mois chez mon bouquiniste favori, en tombant en plus sur un grand format. 
Pourtant, je ne m'étais pas décidé à le lire, sans doute un peu coincée par la peur d'être déçue.  
J'ai tellement entendu parler de cette auteure qu'il me semblait difficile d'atteindre le niveau que je lui avais assigné. 
J'ai aussi vu quelques épisodes de la série qui a été tournée à partir des romans, ce qui rendait leur lecture encore plus compliquée.

Malgré tout cela, il faut bien l'avouer, je me suis laissée séduire et je me suis glissée dans ces pages avec un grand plaisir. 

Ce premier roman de Camilla Läckberg me semble effectivement très réussi. 
L'histoire est bien construite, la narration est menée de main de maitre, et l'assassin est bien caché. 
Il y a de fausses pistes, des coupables potentiels trop évidents, d'autres moins évidents et le coupable si bien caché que je ne l'ai pas trouvé avant les dernières pages (pourtant, c'est un coupable tout à fait plausible). 

Et puis il y a l'histoire d'Ericka, de son ami Patrick, de sa soeur, qui viennent ajouter au plaisir de la lecture. 
On suit une enquête policière, mais on découvre un village, des personnages que l'on aura plaisir à retrouver. 
Ces personnages sont travaillés, ils ont un caractère bien brossé, une psychologie qui se dessine progressivement. 

Le décor n'est pas oublié et lui aussi est soigné par l'auteure. 
Fjällbacka et sa neige apparaissent clairement sous les yeux du lecteur qui suit Ericka dans ses pérégrinations. 
Le choix de son métier permet aussi de bien développer son personnage et de justifier sa quête.
Ericka est auteure et les questions qu'elle pose sont à la fois motivées par son travail d'écrivain, sa curiosité, ses liens avec la victime.  
C'est cohérent et bien construit et toutes les petites histoires secondaires sont réglées à la fin du roman, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce genre littéraire. 

C'est finalement un roman dont on comprend le succès et la présence permanente sur les tables des libraires, car son inconvénient majeur, c'est évidemment que l'on n'a qu'une envie : celle de lire la suite !


Il y a apparemment une adaptation en BD. 
Quelqu'un l'a lu ? 


Erica dans la série télé





vendredi 27 juin 2014

La dent du Bouddha de Colin Cotterill

Je profite de la fin du mois anglais pour publier cet article sur une de mes lectures qui date un peu.
L’idée de ce blog étant de regrouper toutes mes lectures, hors de question d’en laisser de côté.
Ce qui fait que j’ai toujours quelques (parfois beaucoup) billets en attente d’écriture, dont celui-ci qui attend depuis de longs mois.

Pourtant, c’était une belle lecture, un roman qui m’a vraiment plu.
Il aurait été dommage de ne pas en parler.

Le docteur Siri Paiboun devrait être à la retraite.
Oui mais voilà, il a peur de s’ennuyer.
Il continue donc son travail de médecin légiste et est même le seul coroner de tout le Laos.
Mais dans ce pays communiste des années 1970, les meurtres peuvent avoir de lourdes répercussions politiques et il faut être prudent.
Quand des cadavres de femmes sont retrouvés à Vientiane lacérés par des griffes de tigre, il doit prendre ses précautions pour enquêter.
Il lui faut aussi ménager les esprits et notamment celui du vieux roi dans l’ancienne capitale…

Il faut que je vous précise d’abord que j’ai lu ce livre en situation pendant mon voyage au Laos.
Cela peut toujours biaiser un peu la lecture car le cadre répond au livre et en ce qui concerne les descriptions, par exemple, on manque forcément un peu d’objectivité.

Ce roman est aussi le deuxième tome d’une série.
J’avais lu le premier pendant mon voyage précédent au Laos, plus précisément pendant la descente du Mekong qui prend deux jours.
Un véritable enchantement.

Le contrecoup de cet enchantement, c’était d’être éventuellement déçue par ce tome 2.


La terrasse à Luang Prabang


Mais tout s’est bien passé !
Cette série est vraiment sympa et il est bien dommage que les traductions des tomes suivants n’aient pas l’air d’être prévues au programme.
2 tomes, c’est vraiment insuffisant quand on sait qu’il en existe 6 ou 7 à ce jour.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas une raison pour ne pas le lire.
Ces deux tomes sont déjà tellement intéressants à lire qu’il serait dommage de s’en priver.
Pourquoi ?
  • Pour la découverte du Laos qu’ils permettent.
  • Car le contexte est vraiment bien pris en compte. Le roman ne pourrait pas se passer ailleurs. L’histoire est liée au Laos et à ses habitants et ça c’est vraiment bien trouvé.
  • Pour ses personnages attachants qu’on a envie de suivre des pages et des pages.
  • Pour le style impeccable de l’auteur.


Le roman se passe à Vientiane et Luang Prabang, deux villes majeures du pays.
On suit le docteur Siri avec curiosité, on découvre l’atmosphère qui l’entoure avec délectation.
Le pays a peu changé depuis 1975, date du roman, mis à part à Vientiane où la modernité du monde extérieur est en train de tout révolutionner.
Les pages se tournent sans que l’on s’en aperçoive, si bien que j’ai eu peur de ne plus rien avoir à lire pendant mes vacances ^-^.
(Rassurez-vous, on trouve toujours un bouquiniste en Asie avec des romans en français).


Lecture en situation dans les îles du sud

Bref, je lance solennellement un appel à l’éditeur le livre de poche.
JE VEUX LA SUITE !!!
C’est infernal de laisser les lecteurs en suspens comme ça.
Et pour que j’ai la suite, Ô toi lecteur de ce blog, précipite-toi dans ta librairie et demande à ton libraire le premier ou le second tome de cette série !







Ah, au fait, Colin Cotterill est anglais, d’où ma participation au mois anglais :D

Chez LouCryssilda et Titine, les autres billets du jour. 






mardi 14 janvier 2014

Cache-cache avec le diable de Patricia Wentworth

Pour le premier billet de lecture de cette année 2014, je vous ai réservé un avis sur un roman que j'ai tout simplement adoré. 

Saviez-vous que certains romans de Patricia Wentworth n'avaient toujours pas été traduits en Français ? 
Il y a pourtant de belles pépites dans sa bibliographie et il me semble bien dommage que nous en ayons été privé. 
Les éditions 10-18 comblent progressivement ce manque en ajoutant les titres oubliés à leur catalogue, ce qui explique, par exemple, que certains de ces romans apparaissent  dans les nouvelles publications sur les tables de nos libraires.  

Il y a quelques mois, Cache-cache avec le diable a ainsi été édité dans une traduction toute neuve. 
Le thème me plaisait bien, je connais l'auteure qui m'a rarement déçu et ma PAL avait faim. 
Je n'ai donc pas résisté longtemps. 

Au château des Hildred, Sarah passe un entretien pour un emploi de gouvernante. 
Elle a de solides recommandations, mais un caractère indépendant et sa jeunesse la dessert parfois dans ce genre d'entretien. 
La jeune fille dont elle va devoir s'occuper est aussi un peu fantasque. 
Elle a perdu ses parents et son oncle l'a enlevé du pensionnat où elle étudiait pour la garder à la maison le temps qu'elle fasse son deuil. 
Il semble bien qu'il y ait une autre raison, mais tout ceci reste bien mystérieux. 
Contre toute attente, et à son grand soulagement car elle a besoin de travailler, Sarah obtient l'emploi. 
Ravie, elle rentre à Londres quand une jeune fille tombe littéralement du ciel devant sa voiture ! 
Manquant l'accident, elle découvre qu'il s'agit de sa nouvelle protégée et sent immédiatement que ce nouveau travail ne sera pas de tout repos...

Vous l'aurez sans doute deviné, il est ici question de menaces, de tentative de meurtre, de suspicion de folie ou de paranoïa. 
A partir d'une situation banale, Patricia Wentworth va développer progressivement un univers où la tension est permanente, où chacun épie son voisin et le suspecte, où la victime elle-même pourrait bien être l'assassin. 
On entre avec délice dans ce monde fermé, dans ce petit univers dont on ne peut pas sortir indemne. 
On se demande aussi en permanence qui est qui, où cela nous mène et ce qu'il va se passer ensuite. 
C'est effrayant et délicieux ! 
Il faut dire que l'intrigue est particulièrement bien construite. 
La jeune fille dont Sarah a la charge est un peu réservée, sa tante est excentrique, son oncle est charmeur, un autre oncle a disparu, un ami survient sans que l'on sache trop d'où il vient...
Tous les personnages sont susceptibles de cacher quelque chose, tous auraient une raison de commettre un crime. 
Ils sont aussi tous très bien construits, avec une vraie personnalité et une psychologie bien développée, ce qui n'est pas si fréquent dans ce genre de roman. 
Les rôles changent parfois, les identités supposées ou réelles bougent jusqu'au dénouement final. 
C'est encore une fois un vrai plaisir. 

Il m'est difficile de vous en dire plus sans dévoiler certains aspects de l'intrigue.
Je m'arrêterai donc là car je ne veux pas gâcher votre plaisir. 
Mais clairement, voilà un roman d'une grande modernité, digne des plus grands thrillers ! 
C'est rarement le cas, mais je n'ai aucun bémol et si vous avez envie de lire quelque chose de prenant, d'intense et de bien écrit, ce roman pourrait bien vous plaire.








dimanche 23 juin 2013

Un deuil dangereux d'Anne Perry

Pendant ce mois anglais, de nombreuses lectures communes sont organisées chaque jour.
Je ne me suis pas formellement inscrite à celles qui m’intéressaient mais j’ai noté plein de titres et de dates, piochant pour l’essentiel dans ma PAL.
Or, il y a quelques temps, j’ai fait provision des premiers tomes de l’inspecteur Monk que j’ai découvert en début d’année avec enthousiasme.
J’essaie de trouver des Monk d’occasion, alors je m’y suis prise à l’avance (^-^), ce qui me permet d’avoir des réserves.

Octavia Haslett a été assassinée dans sa chambre d’un coup de couteau en pleine poitrine.
Dans cette maison huppée de Queen Anne Street, la famille de sir Basil Moidore est dévastée par cette mort.
Octavia est en effet la fille de Sir Basil et rien ne laissait présager cet événement.
Des traces de passage sur la façade de la maison semblent indiquer qu’un cambrioleur s’est laissé surprendre et a protégé sa fuite en l’assassinant.
Mais rien n’est simple quand l’inspecteur Monk entre en scène.
La thèse du cambrioleur lui semble trop simpliste, la famille lui cache quelque chose, et le personnel ne répond pas vraiment aux questions.
Il va falloir toute l’astuce et l’inventivité de Monk pour résoudre cette affaire difficile, aidé bien sûr, par Hester et le fidèle Evan…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce deuxième tome tient toutes ses promesses !
Il est parfois délicat de maintenir l’intérêt des lecteurs dans un deuxième tome.
Les personnages ont déjà été présentés et l’auteur doit relancer le récit sans baisse de rythme.
Ici, Anne Perry a trouvé une idée très originale et vraiment intéressante pour le lecteur.
Elle poursuit en effet l’histoire du tome précédent tout en introduisant un nouveau récit.
Monk va évidemment chercher l’assassin d’Octavia, mais il doit aussi s’occuper du procès qui fait suite au premier tome.
D’ordinaire, une fois le coupable démasqué, on passe à autre chose et puis c’est tout.
Ici, on retrouve les personnages, Monk et Hester doivent aller témoigner, ils assistent au procès et au verdict.
On peut ainsi suivre les événements dans une vraie série qui n’oublie personne.
Évidemment, la lecture des différents tomes dans l’ordre est préférable, sinon le lecteur risque d’être perdu.

Ce procédé accentue également l’empathie pour les personnages.
Si Monk et Hester restent les personnages principaux, d’autres sont là aussi, comme Callandra Daviot ou Evan, et certains apparaissent et semblent devoir s’installer.
L’avocat Rathbone, très intéressé par Hester, se présente ainsi comme un nouveau membre de l’histoire à part entière.
L’aventure de Monk et Hester n’avance pas beaucoup, en revanche, mais c’est agréable que tout ne se règle pas dès le deuxième tome.

Par contre, j’ai trouvé que le personnage de Callandra était une facilité que s’autorise Anne Perry avec un peu trop de fréquence.
Dès que les personnages ont un problème, notamment professionnel, ils filent chez elle pour demander de l’aide, qu’elle leur accorde immédiatement.
L’auteure ne s’y attarde pas, et les choses sont parfois suggérées (comme si elle avait mauvaise conscience ?), mais c’est un peu répétitif.

Mis à part cette réserve, j’ai adoré ma lecture.


Le récit est rythmé, sans temps mort, l’alternance de l’enquête en cours et du procès fonctionne bien, et l’on passe sans cesse du point de vue de Monk à celui d’Hester, et parfois à celui d’Evan.
La société victorienne est décrite sans faux semblant, qu’il s’agisse du personnel ou des patrons.
J’ajoute que je n’avais pas trouvé le coupable !
Je soupçonnais vaguement les responsables, sans avoir découvert le fin mot de l’histoire.
Bravo Mme Perry.

Par contre, j’ai un souci.
J’ai 4 tomes d’avance, mais le suivant, je crois bien que je ne le retrouve pas !
Au secours, je vais être en manque de Monk !!!

En bref, si vous voulez lire une bonne série policière victorienne, plongez-vous dans cette série, et si vous avez lu le premier… mais qu’est-ce que vous attendez pour lire le deuxième ?



Une lecture pour le mois anglais !

Un roman de plus pour 
challenge polars historiques
un premier roman pour le challenge Anne Perry
un pour le challenge victorien 2013
un pour le challenge thrillers et polars










mardi 23 avril 2013

Trois accidents et un suicide de Seamus Smyth


Enfin une bonne lecture !
Après une accumulation de choix de lecture décevants, j’ai enfin lu un livre qui m’a plu.
Je n’y croyais plus, mais la quatrième de couverture m’avait laissé penser que je pourrais passer un bon moment avec cet auteur irlandais qui m’était totalement inconnu.
Et effectivement, c’est un roman vraiment sympa, à condition, je pense, d’avoir une bonne dose de second degré pour l’apprécier.

Gerd est tueur à gage.
Voilà, c’est son métier. Il est spécialisé dans la création de scénarios compliqués destinés à tromper la police.
Et jusqu’à maintenant, cela a toujours fonctionné.
Il faut dire qu’il soigne les détails, n’hésitant pas à enquêter sur les cibles pendant plusieurs semaines pour que le travail puisse être fait le mieux possible.
D’ailleurs, Gerd n’aime pas le gaspillage. Pas de mort inutile, un minimum de contacts extérieurs et un maximum de sécurité.
Il imagine une façon de faire, la transmet à son patron, et c’est un autre qui fait le boulot.
Le cloisonnement est sa règle, comme dans l’IRA.
Parfois, il faut tout de même se salir les mains, mais c’est assez rare.
La vie de Gerd pourrait être parfaite si sa femme n’avait pas décidé de le quitter, et si sa belle-sœur, journaliste au service criminel, n’avait pas décidé de fourrer son nez dans ses affaires…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce tueur à gage n’est pas banal !
Un tueur qui ne tue quasiment jamais mais qui n’hésite pas quand c’est nécessaire, qui raconte sa vie et surtout son travail avec ses difficultés et ses réussites comme s’il était plombier, c’est plutôt original.
Évidemment, Gerd est sans doute un psychopathe, mais ça n’a pas vraiment d’importance.
On rigole pas mal, on apprend plein de trucs et on devient un tueur perfectionné sans même s’en apercevoir.

Certes, il vous faudra tout de même une bonne dose de second degré, mais dès qu’on accepte de basculer dans sa tête, on s’amuse.
Il n’y a pas de temps mort, l’histoire se déroule sous nos yeux et on n’en perd pas une miette.
Le point de vue développé est d’ailleurs tellement original que je me suis souvent demandé jusqu’où l’auteur allait aller.
Son écriture fluide ferait passer n’importe quoi pour un acte naturel, autant que d’aller boire un café ou conduire ses enfants à l’école.
La narration alterne ainsi les épisodes où Gerd se plaint du départ de sa femme et ceux où il raconte son métier de tueur avec une jubilation qui se partage.

Gerd est aussi un être humain avec ses contradictions, et la sienne c’est d’aimer les femmes qui réfléchissent un peu mais pas trop.
Franchement macho, il préfère quand sa femme est autonome, mais soumise.
Pour lui, une bonne épouse est à la maison et ne pose pas de questions.
Cela pourrait choquer la féministe que je suis, bien sûr, sauf que ce personnage est clairement une caricature, et c’est ça qui est drôle !

Par contre, il n’y a pas de suspense à proprement parler, et pas de meurtrier à découvrir.
Si vous êtes adepte du Whodunit, de la recherche des indices, vous serez déçu.
Si vous voulez passer un bon moment avec un type bizarre, vous passerez un bon moment.

En bref, un bon petit roman original qui se lit tout seul et nous fait découvrir un auteur irlandais qui a du talent.


Tour du monde

vendredi 22 mars 2013

Les Lunes de Barcelone de Javier Calvo


Cette semaine, j’en ai eu marre de lutter pour finir ces livres qui trainent dans mon panier « en cours » depuis trop longtemps.
Certes, c’est une résolution du nouvel an, mais je ne me suis pas fixé de délai.

J’ai donc abandonné provisoirement les livres qui sont dans la colonne de droite de ce blog pour piocher dans la pile des trois romans policiers reçus par mon homme ce mois-ci (il est juré du prix des lecteurs du Livre de Poche).
Le choix n’était pas facile, les trois romans en question étant un peu originaux.
Finalement, je me suis décidé pour celui-ci sans savoir vraiment dans quoi je me lançais.

Barcelone, 1877.
Semproni de Paula, inspecteur provincial en chef, a fort à faire ces temps-ci.
Des meurtres particulièrement violents sont commis en ville. L’assassin de l’espérance dissémine les cadavres après les avoir éviscérés.
Pour avoir un peu d’aide, il remet en liberté son ancien ami Menelaus Roca, lui même accusé de meurtre et emprisonné pendant 7 ans.
Sans compter Aniol Almarosa qui publie chaque semaine une nouvelle livraison de son roman provocateur intitulé « la ville secrète ».
Sous le dais d’ombre de la fumée des usines, dans une Barcelone de film d’horreur, les coups pleuvent et les cadavres se succèdent.

Je dois vous avouer que j’ai souvent fait la grimace en lisant ce roman.
Les passagers assit en face de moi dans le train devait se demander ce que je lisais, et je crois bien que c’est encore une mauvaise pioche malheureusement.

J’ai d’abord été enthousiasmé par le style de l’auteur.
Son écriture est éminemment poétique, et je pense que le traducteur a réussit à transcrire toute la recherche que l’auteur a mis dans son texte.
Puis tout cela se met à devenir violent, trop violent et gratuitement.
Je ne crois pas être une petite âme sensible, et si l’intrigue le justifie, j’accepte de lire des passages un peu remuants.
Mais là, on finit par se demander qui est vraiment l’assassin, qui est celui qui est psychopathe.
Chacun y va de son petit massacre, tout en ne tuant jamais vraiment la bonne personne.
Ils se défoulent tous sur leur prochain, dans une atmosphère noire et étouffante qui va parfois jusqu’à disparaître pour laisser la place à des manifestations de colère et de haine sans justification.
Évidemment, on pourrait penser que cela sert le propos de l’auteur, qu’il souhaite dénoncer la société vérolée de l’époque, mais ça ne colle pas vraiment.
En bref, tous ces coups m’ont lassé et je n’y ai pas trouvé ce que les auteurs de polar noir y mettent habituellement et qui justifie leurs choix.

Quant à l’histoire, je l’avoue là encore, la conclusion m’a échappé.
Je vois bien l’idée générale, mais n’attendez pas quelque chose de clair parce que vous serez bien déçu.

Si vous aimez Huysmans, les belles écritures et les romans emberlificotés, vous pourriez avoir une meilleure opinion de ce roman que moi.






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