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mardi 11 février 2025

Une écharpe dans la neige de Viveca Sten

Alors que je viens de terminer l'écoute du tome suivant, je me lance pour vous parler du premier. 
Je ne sais pas ce qui me retenait d'écrire ce billet, car j'ai beaucoup aimé le premier tome de cette nouvelle série !
Je n’avais jamais lu Viveca Sten, mais j’ai croisé plusieurs fois son nom sur les couvertures du rayon policier, car c’est une autrice très prisée.
Et je dois bien dire que c’est mérité. 
 
 

 
Hannah a quitté son travail.
Son supérieur l’a harcelé une fois de plus, et elle a démissionné de son poste d’enquêtrice à Stockholm.
Elle a aussi quitté son petit ami.
Désœuvrée, sans domicile, elle finit par accepter la proposition de sa sœur qui lui propose de séjourner dans son chalet de Are.
Les enquêtes semblent cependant poursuivre Hannah.
Une jeune femme a disparu et la neige impose de faire vite pour la retrouver…


Il faut bien avouer que Viveca Sten est efficace !
Elle ne laisse rien au hasard et maitrise l’art de diriger son lecteur sans problème.
Le récit se dévore à la vitesse de l’éclair, avec une tension savamment distillée qui tient le lecteur en haleine.
On suspecte tout le monde, on a peur pour la victime, on se demande ce qu’il va se passer.

C’est très bien fait, et les personnages ne sont pas oubliés.
L’autrice prend le temps de les construire, de leur donner une épaisseur qui donne envie de les suivre et de continuer à lire leurs aventures dans beaucoup d’autres tomes. 
 
La société suédoise est aussi décrite avec des informations qui permettent de mieux la connaître, de comprendre certaines particularités, et c'est un vrai tour de force de l'autrice de réussir à déceler ce qui peut paraitre étonnant pour un lecteur étranger, alors qu'elle est elle-même immergée dans cette culture. 
Evidemment, il ne s'agit pas de différences énormes, mais de petites habitudes qui ne sont pas les mêmes d'un pays ou d'une région à l'autre. 
Et si on revient au roman policier, les pulsions de mort sont finalement sans doute toujours un peu les mêmes.

La version audio, lue par Noémie Bianco est nuancée, calme dans la tourmente, ce qui permet au lecteur de suivre son rythme.
Elle adapte sa voix aux personnages, ce qui rend l’écoute très facile à suivre.
Le tome 2 est également lu par cette comédienne, ce qui permet de donner une unité à la série.

En conclusion, c’est un début de série très prometteur, qui donne envie de suivre très longtemps ces personnages.
SI vous cherchez une lecture prenante, un roman qui se dévore, ouvrez celui-ci sans hésiter. 
Et moi, j'attends désormais le 3 en audio avec impatience !! 





jeudi 19 décembre 2024

Les douze indices de Noël de P.D. James

Lire des romans de Noël à Noël, quel plaisir !


Adam Dalgliesh, inspecteur de police, enquête sur un suicide survenu dans des circonstances suspectes, puis enchaine avec une mort suspecte, celle d’une jeune femme empoisonnée il y 67 ans.
Une grande romancière, quant à elle, se remémore ce crime survenu chez sa grand-mère pendant la guerre le soir du réveillon, tandis qu’un employé de bureau regrette amèrement sa visite clandestine dans le bureau de son patron…
 
 
 


Dans ce recueil de nouvelles, vous trouverez 4 textes édités entre 1969 et 1996.
Pas d’inédits donc, mais des textes variés dont 2 mettent en scène Adam Dalgliesh, l’enquêteur fétiche de l'autrice.
Les deux autres nouvelles ont des personnages nouveaux.
On est en plein dans l’atmosphère de Noël, c’est policé, sympathique, et on lit avec plaisir ces petits textes.
Il faut dire que P.D. James est quand même une grande autrice et en ayant choisi ce livre juste sur son nom, on espère ne pas être déçu.

Chaque texte fait une cinquantaine de pages, parfait pour une soirée ou une après-midi d’hiver au chaud avec un thé !
Vous serez plongé au coeur du récit en quelques lignes, sans fioriture, description ou psychologie.
C’est en général ce qu’on attend d’une nouvelle mais si vous aimez les ambiance détaillées, ce n’est pas ici qu’il faut laisser trainer vos yeux.
Ici, c’est plutôt la légèreté d’une petite histoire criminelle, où tout est dévoilé en bloc en fin de texte, le coupable et les indices permettant de l’identifier.
Comme j’aime beaucoup trouver moi-même l’assassin, j’avoue avoir été un peu frustrée par le procédé, mais bon, dans une nouvelle, on ne peut pas non plus s’étendre.

Le système du récit enchâssé est un classique, évidemment maitrisé par l’autrice qui a su l’utiliser à bon escient.

Un bon volume si vous aimez être en accord avec l’ambiance autour de vous ! 
 
 

 

mercredi 28 août 2024

Chasse royale à Sandringham de S. J. Bennett

Connaissez-vous cette petite série de romans policiers "cosy mystery" qui mettent en scène la reine d'Angleterre ? 
Je l'ai découverte lors de la parution du premier tome et j'ai succombé immédiatement. 

 

On vient de retrouver une main dans un sac plastique sur la plage, près de Sandringham, le château préféré de la reine Elizabeth. 
Elle y séjourne justement et il semblerait qu'elle connaisse le propriétaire de ces quelques doigts. 
Il n'est pas dit qu'elle laissera ce crime impuni ! 
Elle charge donc Rozie, sa secrétaire particulière d'aller interroger quelques personnes de sa connaissance, quand elle ne le fait pas elle-même pour glaner des indices. 
Et elle est rudement efficace... 

Quelle idée de transformer sa majesté en détective amatrice ? 😆
Et pourtant, cela fonctionne rudement bien ! 
Encore une fois dans ce troisième tome, la reine n'enquête évidemment pas elle-même, ce serait un peu trop exagéré, mais elle dirige sa secrétaire particulière en la menant vers les pistes qui la tracasse. 
Elle réunit ainsi toutes les informations qui lui permettent en général d'être plus fine que cette pauvre Rozie qui croit chaque fois avoir trouvé le coupable mais qui tombe à côté. 

Le texte est assez classique, mais il est plein d'humour, de rebondissements et de surprises. 
On le lit sans se lasser, sans temps mort et en ayant évidemment très envie de découvrir le coupable. 
Ce qui est également très agréable, c'est qu'il n'y a pas de tromperie du lecteur. 
Le coupable est bien caché, mais on aurait souvent pu le trouver nous-même (même s'il est quand même très bien caché en général). 
C'est aussi plutôt vraisemblable, la reine ne sortant pas de son rôle protocolaire, même lorsqu'elle intervient dans l'enquête. 

Je vous conseille donc cette enquête sans réserve ! 
Pour affronter la rentrée, ce sera parfait, ou plus tard avec une tasse de thé et un plaid, ou sur la plage si vous y êtes encore !

 





 


mardi 16 juillet 2024

Petite sale de Louise Mey

Voici un roman qui ne paye pas de mine, qu’on a peu vu, et qui, pourtant, est vraiment, mais vraiment à ne pas manquer ! 
J'ai passé quelques heures dans cette histoire et j'ai eu bien du mal à la lâcher ! 

 

 
Catherine est une de ces invisibles auxquelles on ne prête pas attention.
Petite bonne d’un propriétaire terrien tout puissant, elle se faufile dans la ferme du maitre sans qu’on la remarque, elle s’occupe des tâches peu reluisantes, elle porte le café au maitre mais doit se faire discrète.
Ce n’est pas valorisant, pas intéressant, mais il faut bien gagner de quoi manger et les maitres la nourrissent le soir.
Quand Sylvie, la petite fille du maitre, disparait alors qu’elle veillait sur elle, Catherine devient encore plus invisible mais observe le ballet des gendarmes, puis des policiers à la recherche de cette enfant que tout le monde espère voir revenir vivante…

Aviez-vous entendu parler de ce roman ?
Moi pas du tout et j’avoue que lorsque je l’ai vu parmi les services presse d’Audiolib, j’ai hésité.
Le résumé promettait un roman du terroir, une histoire d’enfant perdu, un récit sombre et froid.
Et puis je me suis laissée tenter et j’ai vraiment bien fait !!

L’autrice nous plonge effectivement dans une atmosphère sombre, un décor de terre, de boue, de froid et d’humidité.
Rien n’est confortable, pas même les chambres d’hôtel louées aux policiers venus de Paris qui, en cette année 1969, ressentent durement la différence entre la ville et la campagne.
On est plongé dans un film d’époque, on visualise sans problème les champs, les voitures de la fin des années 1960, les uniformes des gendarmes ou le village et ses habitants.
Le texte a une force évocatrice qui ne peut laisser indifférent.
Et puis il y a cette petite fille disparue dont on espère qu’elle va être rendue.
Sa famille est assez détestable et pas un ne rachète l’autre, mais à 4 ans, on ne sait pas tout cela et on ne peut que frissonner, espérer, être découragé parfois.

Mais dans ce roman, il y a aussi une violente critique sociale.
Le grand-père de Sylvie est un seigneur local, il possède la terre, il emploie ou non les gens du voisinage, il décide et régie tout.
Face à lui, on se tait, on accepte et on ne se plaint pas comme les serfs du Moyen-Age.
C’est déjà beau d’avoir un travail.
Il y a aussi ces petites phrases qui font mouche.
Catherine s’interroge en voyant tous ces hommes chercher à protéger une petite fille.
Pour une fillette, ils se démènent, ils souhaitent qu’elle soit rendue pure et intacte, mais les jeunes filles, qui les protègent de ces mêmes hommes ?

La version audio est encore plus immersive.
Marie du Bled nous emmène dans la tête des personnages, de Catherine d’abord qui observe tout cela, puis de Gabriel dépêché de Paris pour retrouver l’enfant.
Elle module sa voix en fonction des chapitres, et on se retrouve devant les champs, dans la forêt, dans la voiture au milieu de l’action !

Vous l’aurez compris, je vous conseille cette écoute sans hésiter !
C’est un coup de cœur et une parfaite façon de passer les soirées d’hiver qu’il nous reste, ou celles de printemps qui arrivent !! 
 
 
 

 
 

 

lundi 22 janvier 2024

Bretzel et beurre salé, une enquête à Locmaria de Margot et Jean Le Moal

Les vacances ne sont déjà plus qu’un souvenir mais pour ne pas se laisser abattre, je vous propose un roman absolument parfait pour retrouver le soleil et un peu d’embruns bretons. 
 Je l’ai écouté en audio et c’était le format parfait ! 
 
 
 

 
Dans le village de Locmaria, la plus grande maison du village qui domine la mer est en vente et suscite de grandes discussions parmi les habitants.
Quand la nouvelle de son achat par une femme inconnue se répand, tout le monde veut savoir qui est la nouvelle propriétaire et pourquoi elle a choisi de s’installer ici… 

En ouvrant ce roman, j’avoue avoir eu un peu peur.
Les petits romans de ce style sont parfois écrits trop vite pour être honnêtes.
Ma surprise a donc été d’autant plus grande quand je me suis aperçue que dès les premières minutes, j’avais accroché et que le texte était plutôt pas mal et un peu original ! 

Entrant dans la catégorie des cosy mystery, Bretzel et beurre salé est un récit frais, sympathique et distrayant.
Il y a beaucoup de romans du même type ces temps-ci, avec une héroïne qui fait des gâteaux, du pain, des plats divers et variés !
Cela permet aux auteurs de ne pas parler que de l’intrigue, de donner un peu d’épaisseur à leur personnage, et surtout, de lui permettre de croiser plein de gens pour faire avancer l’enquête 😆.
Ici, c’est un restaurant alsacien dans un village breton !
Le résultat est sympatoche, on s’attache aux personnages et on a envie de savoir ce qu’ils deviennent ensuite. 

Catherine est une femme forte avec quelques faiblesses, son parcours n’est pas cousu de fil blanc et elle a des secrets qu’on a envie de percer.
On attend un peu le meurtre avec impatience, car il tarde à arriver mais on comprend que les auteurs ont eu à cœur de bien présenter le cadre de cette série. 

La version audio est très claire, enjouée et facile à suivre.
La lecture d'Amélie Céline nous permet de bien nous repérer parmi les personnages, dans les chapitres et de ne pas perdre le fil de l’histoire. 

C’est donc un bon cosy mystery qui vous permettra de passer un bon moment à la plage mais aussi plus tard au coin du feu !
Vivement le tome 2 en audio car cette version apporte vraiment un plus ludique et agréable. 
 
 
 


 
 
 


lundi 30 octobre 2023

L'énigme de la Stuga de Camilla Grebe

 Je poursuis mon exploration des romans de Camilla Grebe avec cet énigme de la Stuga qui n'appartient à aucune série. 
Vous pourrez donc l'écouter sans inquiétude, pas besoin de regarder s'il y en a un autre avant, vous n'avez qu'à mettre vos écouteurs et à vous laisser porter. 
 
 

 
Lykke est heureuse. 
Éditrice connue et reconnue, elle est mère de deux grands ados et mariée à un homme aimant et qu'elle aime, de surcroit auteur à succès. 
Pour la fête de l'écrevisse, plusieurs amis sont venus dans leur ferme au bord de l'eau pour passer une bonne soirée. 
Malheureusement, au matin, Lykke fait une découverte qui va faire basculer sa vie dans un cauchemar sans fin... 

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu d'histoire de chambre close. 
C'est un motif récurrent dans la littérature policière qu'on ne voit plus beaucoup, comme s'il était usé. 
Pourtant, lorsqu'il est bien manié, c'est un vrai plaisir d'essayer de décortiquer le vrai du faux et de le percer à jour. 
Et ici, c'est le cas. 
J'ai cherché longtemps la clé de l'énigme et même si je l'avais trouvé avant la fin, le récit est fin et permet au lecteur de rester en alerte pour découvrir le fin mot de cette histoire. 
C'est vraiment bien construit et on prend plaisir à essayer de jouer contre l'autrice. 

Les personnages sont aussi de ceux qu'on n'oublie pas, avec de fortes personnalités. 
Ce sont des personnages forts qu'on identifie rapidement, tout en étant aussi des "types" : l'écrivain mondain, la femme forte mais qui ne sait pas tout sur ses enfants et son mari, le et la meilleures amies... 
Ça fonctionne parfaitement et on reste suspendu à la résolution finale. 

La version audio est lu par François Hatt et Lola Naymark. 
L'un et l'autre alternent pour donner le point de vue de Lykke, et celui de l'inspecteur chargé de l'enquête. 
Cela donne vraiment une belle ambiance à ce roman car il ne s'agit pas seulement de voir les scènes de deux points de vue différents mais aussi de remonter dans le temps de l'enquête pour comprendre comment elle s'est déroulée.

Si vous cherchez une lecture policière pas trop violente, plutôt psychologique mais qui vous tienne en haleine, cela pourrait bien vous plaire !!








 

vendredi 6 octobre 2023

Les dames de Marlow enquêtent, tome 2 : Il suffira d'un cygne de Robert Thorogood

Ah les cosy mystery !
C’est un genre en pleine expansion, rempli de pâtisseries, de salons confortables, et de jolies histoires.
Comme le nombre de romans relevant de cette catégorie augmente chaque mois, quand l’un d’entre eux sort du lot, j’ai tout de suite envie de sauter dessus !
J’ai donc dévoré les deux premiers tomes des Dames de Marlow avec gourmandise.
 
 
 



Judith adore se baigner nue dans la Tamise tous les matins et boire un peu trop de whisky.
Il faut dire que le fleuve est au bout de son jardin !
Le reste du temps, cette septuagénaire célibataire conçoit des grilles de mots croisés, et se passionne pour les meurtres commis dans sa petite ville.
Elle réussit chaque fois à embarquer Suzie, un peu paumée dans la vie et en quête d’un soupçon de frisson, et la femme du vicaire Becks qui râle beaucoup mais se fait rarement prier pour participer.
Par un concours de circonstance dont elle a le secret, Judith se retrouve à la garden party du lord de la ville organisée pour son mariage, quand soudain, un cri retentit !


Une septuagénaire cruciverbiste, ça, il fallait quand même y penser !
Robert Thorogood… fait fort en choisissant une héroïne vraiment peu commune pour cette série de romans dont les 3 premiers tomes ont été traduits en français.
Judith est attachante, un peu excentrique, mais vraiment sympathique.
Elle fourre son nez partout avec une désinvolture touchante.
On pourrait parfois se demander si l’auteur ne prend pas un peu trop de liberté avec la réalité, mais il arrive toujours à trouver une pirouette.

Les 3 détectives amatrices sont ainsi promues auxiliaires de la police en un tour de main pour justifier leur présence sur certains lieux, et on y croit parce que le plaisir de cette histoire prend le dessus !

Dans ce tome 2, l’enquête piétine, les indices sont maigres, il y a des fausses pistes, beaucoup de suspects et plusieurs assassinats.
En quelques pages, on se prend d’affection pour certains suspects et on espère ardemment qu’ils ne sont pas coupables.

Tout le talent de l’auteur est effectivement là.
Il sait brosser un portrait rapide de ses personnages, leur donner une épaisseur tout en ne dévoilant pas tout de leur personnalité.
Il y a une histoire derrière l’histoire et ce n’est pas seulement le meurtre qui intéresse le lecteur, mais les relations entre les personnages, leur vie personnelle, leur passé.

Vous l’aurez compris, on passe un très bon moment dans ces pages so british avec un soupçon d’excentricité rafraichissante !
N’hésitez pas à plonger dans cette série comme Judith plonge dans la Tamise !
Quant à moi, je suis impatiente d’en découvrir davantage et le tome 3 est sur ma liste des romans à lire cet hiver !






 



lundi 22 mai 2023

Le carré des indigents d'Hugues Pagan 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Un petit polar, ça vous dit ?
Attention, celui-ci nous emporte directement dans les années 1970, sous Pompidou, quand on fumait encore n’importe où et qu’il était de bon ton de cantonner les femmes au secrétariat !!
 
 



Une petite ville de province, 1973, Schneider revient pour prendre la tête du groupe de la crim.
Alors qu’il prend ses marques, une jeune fille est signalée disparue.
On la retrouve quelques heures plus tard, à une vingtaine de kilomètres de son scooter, assassinée.
L’enquête démarre sans indice flagrant, mais il en est sûre, il ne s’agit pas d’un rôdeur…


Schneider est un type grand, habillé avec soin, sec et détaché comme on en voyait dans ces films de flic qui repassaient encore et encore à la télé dans les années 80 et 90.
Ces yeux gris fascinent et semblent être la seule partie de son corps qui varie selon l’humeur et le temps.
Mais Schneider est un bon flic, un de ceux qui ne lâchent pas leur gibier et qui l’attrapent à tous les coups.
Et le lecteur se laisse aller à se fondre dans ces pages si visuelles, si imagées.
La version audio renforce peut-être cet effet car je n’ai pas eu l’impression de lire un texte.
J’ai visualisé chaque scène, et le souvenir qu’il me reste est composé d’images, de scènes, comme si je l’avais découvert en version filmée.
Hugues Pagan parvient ici à nous conduire dans son univers sans fioriture, mais avec un soin donné à l’atmosphère, à une ambiance qui m’a rappelé bien des souvenirs de soirée devant la télé.

L’histoire en elle-même est néanmoins assez classique.
Un meurtre, un enquêteur hors-pair, la ville et ses habitants qui semblent se liguer contre lui (mais pas trop quand même).
L’auteur s’amuse avec les codes du polar urbain, comme pour l’arrive à la gare, où Schneider a la sensation que la vile ne le laissera jamais partir vivant.
C’est aussi un retour aux sources, puisqu’il revient dans la ville de sa jeunesse, ce qui lui permet de connaître déjà les notables de la ville, ce qui est quand même bien pratique et également intrigant pour le lecteur qui se demande quels secrets il a à cacher.
Rien de novateur, donc, mais un hommage très bien fait, un style bien maitrisé et une histoire qui laisse beaucoup d’images et d’impressions.

La lecture de Cyril Romoli est juste, avec une voix parfaitement adaptée pour ce style de roman.
Il n’en fait pas trop, on le suit avec plaisir et il sait maintenir l’attention du lecteur.
J’ai aimé qu’il me laisse le champ libre pour décider moi-même de l’intensité des différentes scènes crées par l’auteur.

En bref, si vous aimez les polars, celui-ci pourrait bien vous plaire !
Par contre, vous pourrez vous dispenser de l’introduction sans problème.
L’auteur a demandé à Michel Embareck de préfacer son roman, ce qui donne un petit chapitre bizarre, voire même un peu effrayant notamment parce qu’il utilise des mots rares pour décrire certains éléments.
Je suis d’ordinaire plutôt favorable à l’utilisation de ces mots qui risquent de finir dans l’oubli, mais là, dans une préface, on a peur que tout le roman soit incompréhensible et cela donne envie d’aller lire autre chose.
Mais passé ces premières pages, rassurez-vous, tout ira bien ! 





 
 
 





vendredi 29 avril 2022

L'horizon d'une nuit de Camilla Grebe

Un petit polar nordique, ça vous dit ?
Quoiqu’en regardant de plus près, pas sûre que ce soit réellement un « polar ».
Mais l’histoire se passe bien dans un de ces pays du nord de l’Europe recouverts de neige plus d’une moitié de l’année.   

 


Alors qu’elle fête la nouvelle année entre filles, Maria reçoit un appel qui va bouleverser sa vie.
Sa belle-fille Yasmin a disparu près d’une falaise et si la police pense d’abord à un suicide, elle se dirige très vite vers un meurtre.
Mais l’enquête prend un tour inattendu…  

Je n’ai jamais été déçue avec les romans de Camilla Grebe et celui-ci ne déroge pas à la règle.  
Son écriture est claire, fluide, elle nous emporte dans son univers en quelques pages en présentant des personnages attachants et un décor très présent qui installe l’histoire dans un cadre précis.

Dans ce récit, le lecteur est plongé d’emblée au coeur de la tourmente qui va emporter les personnages.
On suit l’histoire de Maria qui nous donne sa version des faits, puis chaque personnage important prend le relais pour raconter cette soirée où Jasmin a disparu et les quelques jours qui l’ont précédé.
On progresse ainsi doucement avant de plonger 20 ans plus tard pour découvrir ce que chacun est devenu et atteindre enfin la résolution de l’énigme.


Les personnalités, les relations entre les gens vont avoir une grande importance et vont déterminer les évènements.
Ce n’est pas un thriller haletant.  
La disparition de Yasmin a déjà eu lieu lorsque le roman commence et il n’y a apparemment plus personne qui menace cette famille.
J’avais deviné une grosse partie de la fin mais cela n’a pas entamé mon plaisir de découvrir le détail des petites actions de chacun et comment elles se sont imbriquées
Il s’agit donc plutôt d’un roman psychologique qui laisse le lecteur reconstituer petit à petit un puzzle complexe avec un très grand plaisir.
C’est toujours amusant de voir les évènements sous des regards différents et de les retrouver d’un récit à l’autre.

Cette version audio est lue par Marie Bouvier et Philippe Spiteri qui alternent en fonction de l’identité du personnage qui prend la place de narrateur.
Ils changent tous les deux leur ton de voix pour chaque personnage et cela donne vraiment un plus au texte, une couleur qui permet de bien se situer, même quand on reprend la lecture au bout de quelques jours. 

 

C'est donc encore une fois une belle lecture que je vous conseille sans hésiter ! 



tous les livres sur Babelio.com

vendredi 4 mars 2022

Meurtre et séduction de M.C. Beaton, les enquêtes de Lady Rose tome 1

 J’aime bien M.C. Beaton.
J’ai lu plusieurs tomes d’Agatha Raisin et le premier Amish Beaton avec beaucoup de plaisir.
Quand j’ai vu ce premier tome d’une nouvelle série, je n’ai pas hésité longtemps ! 

 




En ce début de XXe siècle, Lady Rose, jeune femme bien née, doit fréquenter les bals pour trouver un mari et faire profil bas.
Mais hélas, Lady Rose n’est pas précisément conforme à ce modèle victorien.
Au contraire, elle milite pour le vote des femmes avec les suffragettes, elle fait tout de travers lors de son entrée dans le monde et est tombée amoureuse d’un jeune homme que son père ne trouve pas vraiment convenable.
Pour s’assurer de son honnêteté, le père de Lady Rose embauche le capitaine Harry Cathcart, aristocrate sans le sou, de mener une enquête discrète…

Voilà le cadre posé pour cette troisième série signée M.C. Beaton : une jeune lady rebelle, un dandy intéressé, un jeune lord sans le sou qui doit se résoudre à travailler
Évidemment, j’ai immédiatement pensé à la série de Rhys Bowen et son espionne royale, et surtout au tome 2. Une jeune femme de la bonne société, un jeune homme qui intervient dans l’histoire, un crime à élucider une partie de campagne chez les aristocrates.
Mais la comparaison s’arrête là. Le style n’est pas le même, l’histoire est un peu différente et surtout, le roman de Beaton a été publié bien avant le tome 2 de l’espionne royale puisque la série date en réalité de 2003 !

Si vous n’aimez pas Agatha Raisin, Lady Rose pourrait vous plaire.
Cette série se veut beaucoup moins loufoque que les précédentes.
Le style est parfois un peu trop léger, mais le roman fonctionne bien et tout repose sur le rythme que l’autrice sait donner à ses histoires.
Ici, pas de temps mort. L’auteur présente les personnages puis envoie la jeune femme sur le lieu où vont se dérouler les meurtres et les événements s’enchaînent.
Utiliser une rebelle permet de critiquer les travers de la société de ce début de siècle, très cloisonnée et peu encline à accepter les déviations.
Mais les hommes ne sont pas en reste et le personnage du capitaine Cathcart permet d’aborder des thématiques qui sont moins fréquentes dans ce genre de roman historico-policier.
Le capitaine est un déclassé et lui aussi ne peut pas agir comme il le voudrait sans en payer le prix.

La lecture de Claire Tefnin est très expressive.
Elle nous permet de nous situer dans l’histoire sans problème, ce qui est un vrai avantage, notamment pour reconnaitre les personnages !


Si vous cherchez un roman sympathique, facile à lire et distrayant sans être bête, celui-ci pourrait bien vous plaire !

(et les 4 tomes sont disponibles chez Audiolib !!)




Badge Lecteur professionnel


mardi 24 novembre 2020

Rendez-vous avec le mal de Julian Chapman

Revoilà les détectives du Yorkshire !!  

Après la lecture du premier, il m'a fallut quelques mois pour avoir le deuxième à la bibliothèque mais ça y est ! 



Quelques semaines après la résolution de la série de meurtres qui a surgit dans Bruntcliffe, Samson reçoit dans son bureau Mme Shepherd qui lui affirme qu'on essaie de la tuer et un fermier du coin qui veut qu'on retrouve son bélier ! Comme les affaires ne se bousculent pas, Samson décide de chercher le bélier. Mme Shepherd lui a paru un peu confuse et il est sceptique sur ses capacités mentales. Mais l'action ne surgit pas forcément où on l'attend... 

Quel plaisir de retrouver Samson et Delilah dans ce deuxième tome. Je m'étais dit que j'attendrais Noël pour le lire et être dans l'esprit de cette période si spécial, mais je n'ai finalement pas eu la patience et ce n'est pas si grave, parce qu'il n'en est pas vraiment question. 

Ce n'est pas moins de deux enquêtes que vont mener ici nos deux détectives de choc. Il faut retrouver un bélier et déjouer les plans d'un assassin qui sévit à Fellside Court, habituellement une tranquille résidence pour personnes âgées où habite le père de Samson. Les personnages de ce roman sont d'ailleurs apparus dans le premier tome au détour d'une visite faite dans les lieux (et on a bien envie de les retrouver encore dans les suivants). 

Comme pour le premier tome, c'est trépidant, on a envie de tourner les pages et de savoir si on avait bien deviné qui est l'assassin. Car l'auteur, assez intelligemment, nous met devant les yeux un coupable idéal en nous disant en permanence "mais non, ce n'est pas lui". J'avais donc trouvé l'assassin depuis longtemps, mais il restait plein de choses qu'il fallait éclaircir. Et d'ailleurs, il reste des éléments obscures quand on termine la lecture, invitant à poursuivre dans le tome 3 (ce que je ferai sûrement rapidement). 

On se demande toujours un peu quand même comment il peut y avoir autant d'assassin au kilomètre carré dans ces villages anglo saxons, mais bon, on fait comme si cela n'avait pas d'importance... 






lundi 29 juin 2020

Son espionne royale mène l'enquête de Rhys Bowen

L'an dernier pendant le mois anglais, ce roman était partout ! 
Et l'engouement a apparemment perduré, ce qui m'a incité à me laissée tenter moi aussi ! 
Le fait qu'il soit disponible en livre audio a évidemment joué un rôle parce que ce mois-ci, je n'aurais pas eu le temps de le lire en version papier. 




Lady Georgiana de Rannoch, fille du duc de Glen Garry, n'a plus aucun sou ! 
Son frère le duc de Rannoch lui a enlevé sa pension car il n'a plus un sou et Georgie est en âge de se marier. 
La reine tente de lui faire épouser un prince roumain, elle a été courtisée par plusieurs jeunes hommes insignifiants pendant sa première saison, mais elle n'est vraiment pas tentée par une vie d'épouse aux côtés de ces individus qui lui paraissent sans saveur. 
Pour échapper à un piège tramé par la Reine, elle fait sa valise et quitte le château écossais de sa famille pour se réfugier à Londres dans la demeure familiale. 
Malheureusement, sans argent, il va lui falloir se débrouiller seule, sans personnel et avec des placards vides... 

Voilà un joli petit roman policier ! 
L'histoire est assez improbable, avouons-le. 
Georgie est une jeune femme de l'aristocratie, 34e dans l'ordre de succession, mais avec une famille maternelle très particulière. 
Le choix des années 1930 permet à l'auteur d'évoquer une période où les femmes commencent à s'émanciper, où les jeunes gens s'amusent, où Londres offre de nombreuses distractions. 
Certains passages sont un peu irréalistes mais ce n'est pas le plus important. 
On s'amuse à suivre Georgie qui est tellement attachante ! 
Et c'est sans doute là la qualité principale de ce roman. 
Les personnages sont bien construits, ils ont une épaisseur qui donne envie de savoir ce qu'il va leur arriver, comment ils vont se sortir de leurs difficultés. 
L'intrigue est bien ficelée, avec des retournements de situations amusants et sans temps morts. 
Le lecteur fait connaissance avec une galerie de personnages qu'on suppose récurrents sans savoir pour le moment si ce sont des coupables potentiels ou des personnages qui reviendront. 




La version audio est plutôt bien lue. 
La comédienne Tatiana Werner module sa voix en fonction des personnages et est facile à suivre. 
C'est vivant et cela suit bien le rythme du roman. 

Vous l'aurez compris, j'ai passé un très bon moment et pour la chaise longue de cet été ou pour votre canapé cet hiver, ce roman est parfait ! 












mercredi 25 mars 2020

L'assassin du train de Jessica Fellowes (Les soeurs Mitford tome 1)

Parfois, il y a des romans qui nous résistent.
Il n’y a pas toujours de raison mais c’est comme ça.
Ce roman fait partie de cette catégorie pour moi puisque j’ai mis 9 mois pour le lire !!!
Je l’ai commencé le 13 mars 2019 et je l’ai terminé le 31 décembre parce que, vraiment, je voulais commencer 2020 avec un nouveau roman dans ma liseuse !
Mais ne partez pas, cela ne veut pas dire que le roman est mauvais 🙈

Louisa ne sait pas comment agir avec son oncle un peu particulier.
Quand son père est décédé, il s’est installé chez sa mère et celle-ci n’a pas su lui demander de partir.
Sans emploi, alcoolique et violent, il dépense l’argent gagné par les deux femmes et envisage une autre exploitation de Louisa pour profiter encore davantage de l’argent qu’il pourrait en tirer.
Heureusement, elle trouve un travail mais comment quitter sa mère...

Ce roman nous plonge dans les bas quartiers de Londres au début du 20e siècle avant de nous emmener dans la haute société chez les Mittford.
C’est d’ailleurs l’argument principal pour séduire le lecteur.
Le résumé du roman laisse penser que l'on va pouvoir s'immiscer dans le quotidien de cette famille et découvrir un peu leur mode de vie.
Ce n'est pas tout à fait vrai et c'est un peu dommage de le vendre avec cette argument car on risque d'être très déçu.
En réalité, c'est Louisa l'héroïne du roman et dans chaque tome, elle enquête avec l'une des filles Mittford.
Comme il y en a un certain nombre, cela promet au moins autant de tomes pour cette série.

L'enquête est bien construite et une série de fausses pistes égare le lecteur dans la dernière partie.
La vie de Louisa n'est pas non plus de tout repos, ce qui permet de ménager des rebondissements dans l'intrigue et de ne pas se concentrer que sur l'enquête.
Et puis évidemment, il y a quelques histoires d'amour, ce qui donne forcément envie de lire la suite.

En résumé, c'est un petit roman policier avec un cadre historique très ciblé mais néanmoins intéressant, qui sera parfait pour les vacances (ou un bon petit confinement 🙈) !







samedi 21 septembre 2019

La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël Dicker

Voilà plusieurs mois que ce billet attendait que je me décide à l'écrire. 
J'ai d'abord voulu voir la série et puis le temps a passé et mon billet n'était toujours pas rédigé. 
Et pourtant, j'ai vraiment aimé ce roman, mais on en a déjà beaucoup parlé et je ne suis pas sure d'avoir un truc en plus à vous raconter. 
Le mois américain est néanmoins une bonne occasion d'en discuter quand même. 

Après un énorme succès littéraire, Goldman est dans le creux de la vague. 
Il se perd dans l'oisiveté, dilapide l'argent qu'il vient de gagner et n'arrive pas à écrire une ligne. 
Son éditeur le harcèle mais rien à faire, les mots ne viennent pas. 
C'est alors qu'il reçoit un appel de son professeur de littérature et mentor qui vient d'être arrêté pour meurtre... 

Comme je le disais plus haut, on en a vu des billets sur ce roman. 
Il y a ceux qui adorent, ceux qui aiment sans cacher un avis sévère sur le style et ceux qui détestent. 
Je fais partie du deuxième camp je pense (et j'ai mal compris le prix de l'Académie française). 
Clairement, on ne peut pas dire que le texte soit extraordinaire. 
L'auteur ne se refuse pas les formulations faciles et les événements s'enchaînent un peu à la truelle. 
Et c'est très long ! 
Mais cela se lit (et s'écoute) aussi très facilement. 
C'est un pavé mais il y a des passages où on a vraiment du mal à le quitter. 
Les personnages sont nombreux sans que cela pose de problème pour les identifier. 
Chacun a une fonction précise et tout finit par s'imbriquer. 
On a envie de savoir ce qui est arrivé à Nola, si Harry est coupable, si Goldman va réussir à trouver le coupable ou s'il s'est complètement trompé.
J'ai d'ailleurs eu vraiment du mal à lâcher le roman à la fin et le revirement final m'a surprise. 
Je me doutais que le coupable n'était pas celui qu'on croit et j'avais deviné plein de choses mais d'autres éléments annexes sont bien trouvés. 

La version audio est très agréable, avec un lecteur qui module sa voix sans en faire trop. 
Je m'y suis plongée sans problème malgré la durée d'écoute. 

On pourra donc pardonner sans doute à Joël Dicker les facilités d'écriture dont il use puisqu'il sert ici une histoire qui se tient et tient le lecteur. 
La série télé, par contre, ne m'a tenu que trois épisodes malgré la beauté des décors !

Si vous aimez les thrillers qui se retournent à la fin, les histoires qui ne sont pas ce qu'elles paraissent être, les personnages blessés par la vie et les petits écrivains arrogants, ce roman pourrait vous plaire. 
Quant à moi, il y en a déjà deux autres de l'auteur dans ma liste à écouter... 




*et pour la petite histoire, pendant que je lisais ce roman, j'ai croisé 3 personnes qui le lisaient aussi dans la salle d'attente de mon médecin, dans le train et dans le bus !







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