lundi 22 mai 2023

Le carrĂ© des indigents d'Hugues Pagan 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Un petit polar, ça vous dit ?
Attention, celui-ci nous emporte directement dans les annĂ©es 1970, sous Pompidou, quand on fumait encore n’importe oĂč et qu’il Ă©tait de bon ton de cantonner les femmes au secrĂ©tariat !!
 
 



Une petite ville de province, 1973, Schneider revient pour prendre la tĂȘte du groupe de la crim.
Alors qu’il prend ses marques, une jeune fille est signalĂ©e disparue.
On la retrouve quelques heures plus tard, à une vingtaine de kilomÚtres de son scooter, assassinée.
L’enquĂȘte dĂ©marre sans indice flagrant, mais il en est sĂ»re, il ne s’agit pas d’un rĂŽdeur…


Schneider est un type grand, habillé avec soin, sec et détaché comme on en voyait dans ces films de flic qui repassaient encore et encore à la télé dans les années 80 et 90.
Ces yeux gris fascinent et semblent ĂȘtre la seule partie de son corps qui varie selon l’humeur et le temps.
Mais Schneider est un bon flic, un de ceux qui ne lĂąchent pas leur gibier et qui l’attrapent Ă  tous les coups.
Et le lecteur se laisse aller à se fondre dans ces pages si visuelles, si imagées.
La version audio renforce peut-ĂȘtre cet effet car je n’ai pas eu l’impression de lire un texte.
J’ai visualisĂ© chaque scĂšne, et le souvenir qu’il me reste est composĂ© d’images, de scĂšnes, comme si je l’avais dĂ©couvert en version filmĂ©e.
Hugues Pagan parvient ici Ă  nous conduire dans son univers sans fioriture, mais avec un soin donnĂ© Ă  l’atmosphĂšre, Ă  une ambiance qui m’a rappelĂ© bien des souvenirs de soirĂ©e devant la tĂ©lĂ©.

L’histoire en elle-mĂȘme est nĂ©anmoins assez classique.
Un meurtre, un enquĂȘteur hors-pair, la ville et ses habitants qui semblent se liguer contre lui (mais pas trop quand mĂȘme).
L’auteur s’amuse avec les codes du polar urbain, comme pour l’arrive Ă  la gare, oĂč Schneider a la sensation que la vile ne le laissera jamais partir vivant.
C’est aussi un retour aux sources, puisqu’il revient dans la ville de sa jeunesse, ce qui lui permet de connaĂźtre dĂ©jĂ  les notables de la ville, ce qui est quand mĂȘme bien pratique et Ă©galement intrigant pour le lecteur qui se demande quels secrets il a Ă  cacher.
Rien de novateur, donc, mais un hommage trĂšs bien fait, un style bien maitrisĂ© et une histoire qui laisse beaucoup d’images et d’impressions.

La lecture de Cyril Romoli est juste, avec une voix parfaitement adaptée pour ce style de roman.
Il n’en fait pas trop, on le suit avec plaisir et il sait maintenir l’attention du lecteur.
J’ai aimĂ© qu’il me laisse le champ libre pour dĂ©cider moi-mĂȘme de l’intensitĂ© des diffĂ©rentes scĂšnes crĂ©es par l’auteur.

En bref, si vous aimez les polars, celui-ci pourrait bien vous plaire !
Par contre, vous pourrez vous dispenser de l’introduction sans problĂšme.
L’auteur a demandĂ© Ă  Michel Embareck de prĂ©facer son roman, ce qui donne un petit chapitre bizarre, voire mĂȘme un peu effrayant notamment parce qu’il utilise des mots rares pour dĂ©crire certains Ă©lĂ©ments.
Je suis d’ordinaire plutĂŽt favorable Ă  l’utilisation de ces mots qui risquent de finir dans l’oubli, mais lĂ , dans une prĂ©face, on a peur que tout le roman soit incomprĂ©hensible et cela donne envie d’aller lire autre chose.
Mais passĂ© ces premiĂšres pages, rassurez-vous, tout ira bien ! 





 
 
 





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