jeudi 3 octobre 2024

Love on the brain de Ali Hazelwood

 Ah là là !
Comment résister à une romance d’Ali Hazelwood ?  
J’avais un peu peur de retrouver The love hypothesis en moins bien en me lançant dans ce nouvel opus, mais finalement non !
Et c’est une bonne nouvelle !! 

 


Bee a enfin été sélectionnée pour avoir son propre projet de recherche !
Ses compétences en neurosciences sont particulièrement pointues mais malgré son doctorat, les places sont chères.
Et ça y est, enfin, elle a un poste (temporaire mais c’est déjà ça).
Sauf que… son binôme pour ce contrat la déteste !
Tous les deux doctorants dans le même laboratoire, leur animosité était légendaire et faisait l’objet de plaisanteries dans toute la faculté !
Pourquoi a-t-il fallut qu’elle se retrouve justement avec lui sur ce projet ?

 
Quelle joie de retrouver la plume d’Ali Hazelwood !
Ses récits sont frais, amusants, un peu originaux aussi.
Certes, il s’agit de romances et leur schéma est assez classique mais le milieu dans lequel évolue les personnages est très rarement évoqué dans ce genre de roman.
Nous sommes ici dans un laboratoire de la Nasa remplit de scientifiques et d’ingénieurs, une communauté dont il n’est pas simple de connaître les codes.
Comme à chaque fois, l’autrice fait mouche et décrit avec finesse les relations qui peuvent se développer entre les membres d’une équipe de recherche, surtout lorsqu’il y a un gros projet à la clé.
Et d’ailleurs, l’une des choses que j’ai préféré dans ce roman, c’est la position de Bee qui n’est pas simple, mais cela ne l’empêche pas de prendre sa place, de taper du poing sur la table.
C’est une femme forte, qui sait obtenir ce dont elle a besoin d’un point de vue professionnel et qui n’a pas peur de s’affirmer.
 
Les personnages secondaires sont présents aussi, avec des personnalités originales qui permettent d’aborder des sujets de société comme les frais d’inscription pour certains domaines à l’université qui sont trop élevés ou simplement inutiles.
On ne s’attend pas à trouver ce genre de problématique dans une romance, mais c’est très bien amené et cela se fond dans le récit sans problème.
 
J’aurais juste un bémol pour la fin du roman qui m’a laissé un peu sur ma faim.
Il y avait moyen de faire quelque chose de plus flamboyant sans doute, plutôt que ces petites résolutions qui se succèdent en cascade.
Elles dévoilent néanmoins toute la mesquinerie qui peut apparaître chez certains scientifiques et c’est aussi la réalité du terrain 🫣.
 
La version audio est lue par Marie Bouvet qui n’oublie pas de souligner toutes les pointes d’humour de Bee, qui module très légèrement sa voix en fonction des personnages et qui charme nos oreilles avec un ton doux mais ferme.
 
En bref, c’est donc encore un coup de cœur pour cette romance chez les scientifiques, peut-être un peu plus spécialisée mais pas moins amusante. 
 
 
 

 


vendredi 27 septembre 2024

La carte postale de Anne Berest

La seconde guerre mondiale est une période très présente ces dernières années dans la littérature.
Est-ce parce qu’elle s’éloigne progressivement ?
Cela permet en tout cas de garder la mémoire d’évènements qui ne devrait jamais être oubliés pour se garder de la tentation de la répétition. 
 




Alors qu’elle est à un moment fort de sa vie, la narratrice se rapproche de sa mère et s’intéresse à une carte postale reçue quelques années auparavant.
En noir et blanc, vieillie par les ans, elle représente l’opéra de Paris sur une face et mentionne les prénoms des membres de sa famille déportés pendant la guerre.
Que signifie cette carte postale et qui l’a envoyé ?
C’est un mystère qu’elle va s’attacher à élucider au fil d’une enquête de quatre années…

Il est des romans qui vous marquent à vie.
Ceux qui parlent de la seconde guerre mondiale sont très souvent de ceux-la et particulièrement ceux qui abordent la déportation.

Ils participent aussi au devoir de mémoire d’autant plus indispensable que les derniers survivants ne sont plus très nombreux.
Dans La carte postale, Anne Berest retrace une quête qu’elle a mené avec constance et acharnement.
A sa manière bien à elle, elle nous raconte ses réflexions, son cheminement dans un texte assez factuel mais néanmoins légèrement romancé.
Les évènements ont été retravaillés pour que cela fasse un roman mais il y a là une grande part de vérité et l’on découvre à ses côtés les petites lâchetés ordinaires, les voisins qui fermaient les yeux, les objets qui sont toujours là mais juste à côté et puis, bien sûr, l’horreur de la déportation, la disparition, les difficultés à remonter dans les archives aussi.

Comme dans une enquête policière, l’autrice n’a que quelques indices assez minces mais en remontant le fil, elle dénoue aussi des non-dits familiaux, elle se libère de ces secrets et de ce qu’on a tue au sortir de la guerre.
Ce passé était si lourd qu’il a parfois été occulté, et puis un jour il émerge, sans qu’on l’ait vraiment vu venir.
C’est aussi cela que raconte l’autrice dans ces pages. 
 



La version audio est lue par Ariane Brousse qui a su donner un peu de chaleur au texte tout en restant assez neutre.
On la suit avec plaisir et on reste attentif à cette voix qui nous raconte cette histoire à la fois singulière et universelle,  ce récit d’une enquête où tout fait mal et heurte ce qui existait auparavant.
L’écoute renforce aussi le sentiment d’une histoire qui est racontée par l’autrice, comme un compte-rendu qu’elle nous offre parce qu’il ne faut pas oublier, bien que beaucoup avant nous s’y soient employés.  


Il faut aimer le style d'Anne Berest, parfois un peu sec et brut mais qui s’accorde bien avec ce roman.
Si vous avez envie de découvrir cette quête des origines si émouvante, je vous conseille donc la version audio qui me parait moins sèche que le texte.






mercredi 25 septembre 2024

De cape et de mots de Flore Vesco et Kerascoët

Flore Vesco est toujours aussi incisive dans cet opus en BD qui reprend l'histoire de l'un de ses romans.
 
 
 
 
Serine fuit les envies de mariage de sa mère en se faisant demoiselle d'honneur de la reine. 
Hélas, ce n'est pas de tout repos et il lui faudra être bien maline pour s'en sortir à la cour...
 
Hier soir, j'ai lu cette BD d'une traite ! 
Ma fille l'avait emprunté à la bibliothèque, et avant de la rendre, j'ai eu envie de découvrir la version imagée de ce roman que j'avais beaucoup aimé. 
Évidemment, le roman est plus riche, avec un travail sur la langue si caractéristique de l'autrice qui joue avec les sons, les inventions et nous ravit avec un texte plus complexe qu'il n'y parait. 
Mais justement, le texte est peut-être trop riche pour les jeunes lecteurs qui lui préfèreront la BD pour lire cette histoire édifiante et si bien trouvée. 

Flore Vesco joue avec les codes des contes, elle les transpose, les transforme pour nous offrir une histoire où l'on reconnait le fond culturel commun européen, mais avec des variations, des trouvailles qui vont le renouveler et lui donner un nouveau souffle. 
Serine est une femme forte, qui porte son monde et qui a un caractère bien trempé. 
Elle est aussi un peu insouciante et pas toujours consciente du danger. 
Dans la BD, il survient un peu vite, là où il se faisait sournois dans le roman. 
Ma fille a néanmoins bien perçu ce qui fait le sel du récit et a vite compris qu'il ne faisait pas bon vivre à la cour du roi où le personnage s'est installé. 

Le dessin est frais, rapide, aussi vif que l'est Serine. 
Les couleurs viennent appuyer les personnages, le rose pour la reine par exemple, et pour ses demoiselles d'honneur que l'on identifie du premier coup d’œil. 
Après tout, elles se conduisent sans finesse, elles n'ont donc droit qu'à une couleur !

J'ai donc retrouvé ce récit avec joie et je guette la sortie d'un autre des romans de Flore Vesco qui ne devrait pas tarder...









mardi 24 septembre 2024

La femme de ménage de Freida Mc Fadden

Avez-vous vu ce roman sur les rayonnages de votre librairie cet été ?
J’ai l’impression de n’avoir vu que sa couverture bleue dans les vitrines, puis de ne plus le voir du tout à présent.
C’est dommage, parce qu’il peut vous permettre de passer un bon moment, et on ne peut pas dire qu’il fait concurrence à la rentrée littéraire ! 
 
 



Millie doit trouver un emploi !
Dormir dans sa voiture n’est vraiment pas une solution mais quand on sort de prison, les choix sont restreints.
Quand elle voit cette annonce pour un poste de femme de ménage avec logement compris, elle fait tout pour avoir la place et ça marche !
Mais le poste idéal pourrait bien ne pas être aussi parfait…

Ah ! Le petit thriller des vacances (ou de la rentrée), ce roman que l’on choisit pour la tension qu’il contient, pour se faire un peu peur, pour rencontrer une héroïne un peu badass aussi.
C’est quitte ou double avec ce genre de roman : soit on se prend au jeu, soit on passe à côté.
Et je dois avouer que je suis assez bon public (mais avec un petit niveau d’exigence quand même, il ne faut pas exagérer).
Vous l’aurez donc deviné, ça a plutôt bien marché !
L’autrice m’a baladé pendant tout le roman.
Je me doutais qu’il y aurait un twist final, et même de quoi il s’agissait mais cela n’a rien enlevé au plaisir de voir l’histoire se dérouler, et je dois tout de même avouer qu’une partie de ce twist m’a surprise, et je ne m’y attendais pas du tout.
C’est évidemment tout le sel de ce genre littéraire et si je ne suis pas surprise à un moment donné, je perds tout le plaisir de la lecture.
Le deuxième twist était donc vraiment bien venu ! 
Je ne vous en dirais pas plus, cela gâcherait le plaisir (et je déteste quand on fait ça 🤣), mais Freida Mc Fadden utilise la narration pour nous cacher des informations, en nous plaçant dans la position du personnage qui parle, et qui ne peut donc pas tout savoir.
C’est classique, mais cela fonctionne.
Le personnage de Millie est aussi isolé, sans famille ou entourage et dans une situation compliquée.
Cela la rend vulnérable et manipulable.
Le lecteur découvre son passé au fil des pages et ce dévoilement renforce encore la tension narrative.
Freida Mc Fadden maitrise la structure de son texte avec brio et on comprend le succès de ce roman !

Deux voix se partagent la lecture du texte.
Laure Filiu lit Millie, et
Audrey Sourdive prête sa voix à Nina.
Leurs voix sont assez proches mais le lecteur les reconnaît facilement.
L’alternance finale permet de suivre les deux histoires parallèlement sans se perdre.


Après cette lecture audio très agréable, je ne peux que vous conseiller de mettre l’histoire de Millie dans vos oreilles !
Il y a deux suites mais je ne suis pas sûre de céder à la tentation.  
Les avis sont mitigés, un peu comme pour ces films dont on surfe sur le succès en proposant une suite sans vraiment se renouveler.
Mais si vous êtes fan de ce genre de série, vous pourrez retrouver Millie, et la fin de ce premier roman laisse présager la suite en donnant quelques informations.
 
 
 

 



jeudi 19 septembre 2024

En juillet et août, j'ai lu... 📚☕️🫖🎧

 Mi-septembre, la rentrée est consommée et j'essaie de retrouver un peu de temps pour ce petit espace... 
Je me suis aperçue que j'avais écrit des billets qui n'attendent que d'être publiés ! 
Il devrait donc y avoir quelques lectures par ici dans les jours à venir.  
En attendant, voici mon petit bilan de l'été, avec des lectures de qualité diverses mais toutes plaisantes.  
 
 
 
 

Et on commence avec La sage-femme du roi, une BD qui raconte l'histoire de Mme Du Couvray, l'une des premières sage-femmes officielles et surtout, celle qui a inventait une "machine" pour former les accoucheuses du royaume. 
Sa Machine est constituée de poupées représentant des bébés et d'un bassin qui permettent de montrer ce qu'il se passe lors d'un accouchement. 
La Bd est sympa, avec un dessin très classique, mais aurait mérité un peu plus d'audace.
C'est un peu lent et on le lit avec curiosité mais cela ne restera sans doute pas dans ma mémoire. 


J'ai aussi poursuivi ma lecture de la série Les carnets de l'apothicaire avec ce tome 12, qui nous laisse un peu en attente à la fin, ce qui n'est pas franchement agréable, surtout quand ma bibliothèque n'a pas encore le tome 13 😆. 
Cette série me plait toujours autant en tout cas, avec des personnages attachants et une histoire plutôt facile à suivre, même quand on espace les lectures. 





J'ai poursuivi avec les deux premiers tomes de la série Madeleine, résistante
Le changement d'ambiance est total ! 
Madeleine est une jeune fille comme les autres, mais lorsque les Allemands envahissent la France, elle ne peut se résoudre à attendre que les évènements se fassent sans elle. 
Elle monte à Paris et va devenir résistante. 
C'est passionnant, basé sur les souvenirs de Madeleine Riffaud, et on attend la suite avec impatience. 
Le tome 3 m'attend d'ailleurs déjà dans ma liseuse ! 
 
 
 
 


J'ai aussi trouvé un peu de temps pour les livres audios, ce qui est toujours plus compliqué avec les enfants. 
J'ai commencé les vacances avec Comment j'ai tué ton mari
Le titre est alléchant, et le roman est vraiment rigolo. 
Je vous en reparlerai car il mérite un vrai billet !
 

 

 
 J'ai poursuivi avec La femme de ménage que l'on a vu partout j'ai l'impression. 
Là aussi, je vous en dirai plus car c'est un roman qui a suscité en moi plusieurs sentiments. 
J'ai trouvé l'histoire astucieuse, avec un twist intéressant, mais j'ai parfois eu un peu du mal à rester dedans, alors qu'on est censé lire un thriller très angoissant. 
J'analyse tout ça et je vous en reparle... 



Pour écouter quelque chose de plus léger à la fin des vacances, j'ai choisi une petite romance d'une autrice que je connaissais déjà et qui a fait mouche encore une fois : Love on the brain !
Je l'ai dévoré en quelques heures, c'est efficace, amusant, frais, j'adore ! 
 
 
 
 
Et je finis avec le roman qui est toujours sur ma liseuse, Pondichéry ou le rivage des ombres
Je le lis doucement, le soir, et ça n'avance pas vite mais il y a 600 pages ! 
Sur ma liseuse, je ne m'en rends pas compte, mais en ayant lu 20%, j'ai donc lu plus de 100 pages !! 
Cela va me remotiver je crois 🤣. 


J'aime bien ces petits bilans parce qu'ils me permettent de voir que malgré le rythme un peu effréné de ma vie depuis quelques mois, j'arrive à lire et cela me réjouit ! 
Je faisais le même genre de bilan à propos des bidules que je crochète ou tricote sur mon autre blog, mais j'ai bien peur que pour ça, en revanche, le placo et la peinture de ma nouvelle maison ne me laisse guère de temps 🫣

Et vous ? Vous avez lu cet été ?


 

 

mardi 10 septembre 2024

The love Hypothesis d'Ali Hazelwood

Mais comment ai-je pu attendre aussi longtemps pour vous parler de ce livre  ??
Pourtant, j'ai vraiment adoré cette lecture !
Et je crois qu'en cette rentrée, c'est vraiment le bon moment pour le présenter par ici car il vous permettra de vous changer les idées (bon, sauf pour celles et ceux qui, comme moi, travaillent dans une université 🤣 mais vous allez voir, ce n’est pas grave !). 


Olive est doctorante en 3e année de thèse. 
Sa vie sentimentale n’est pas des plus remplie et elle affirme volontiers que les relations longues durées n’existent pas. 
Sa meilleure amie Anh n’est pas d’accord, et pour lui prouver qu’elle a raison, Olive embrasse le premier venu dans un couloir de l’université. 
Malheureusement, le premier venu est… le directeur du laboratoire d’à côté ! 

Vous l’aurez compris, The love hypothesis est une romance pur jus ! 
L’histoire est cousue de fil blanc, mais ce n’est pas sa conclusion qui nous intéresse, c’est plutôt ce qu’il se passe avant celle-ci. 
Adam, le « directeur du laboratoire », est un homme réservé, concentré sur son travail et sans vie personnel. 
Quand Olive lui demande de faire semblant d’être son petit ami, il se retrouve dans une situation qu’il n’est pas sûr de maîtriser. 
Du côté d’Olive, ce sont ses amis qui viennent pimenter la situation et sont à la fois insistants et protecteurs. 
Et c’est d’ailleurs l’un des atouts de ce roman où les personnages secondaires sont bien construits, intéressants, et donnent envie de les connaitre un peu plus. 
Il n’y a pas qu’Olive et Adam, tout un univers gravite autour d’eux. 

Mais la vraie originalité du roman, c’est le milieu professionnel dans lequel il se déroule ! 
Olive est doctorante, comme ses amis, et Adam est directeur de laboratoire. 
Ce n’est pas si courant dans les romans contemporains, surtout lorsqu’on veut lire un livre un peu léger. 
L’autrice est universitaire et affirme qu’elle écrit ses romans pour se détendre entre deux projets de recherche. 
Elle connaît donc bien ce milieu et cela se voit ! 
J’ai retrouvé beaucoup de choses que j’ai connu moi-même lorsque j’étais doctorante. 
Les relations hiérarchiques, les amitiés entre thésards, les doutes et les petites réussites, les colloques et le stress, on sent qu’Ali Hazelwood a vécu elle-même tout cela. 

Le seul petit bémol que je verrais pour ce roman, c’est la relation qui se noue entre une doctorante et un directeur de labo, mais l’autrice a dû le voir aussi puisqu’Adam n’est pas le supérieur d’Olive. 

La version audio est lue par Florine Orphelin qui donne au roman une gaieté et une fraîcheur qui convient parfaitement. 
Elle suit le récit sans en faire trop et on reste attentif très facilement. 
 
En bref, c’est donc un roman très distrayant, un petit bonbon parfait pour la saison plus fraîche qui s’annonce, mais qui l’est aussi pour le printemps, l’été sur la plage ou l’hiver au coin du feu !  




 

 

 

mercredi 28 août 2024

Chasse royale à Sandringham de S. J. Bennett

Connaissez-vous cette petite série de romans policiers "cosy mystery" qui mettent en scène la reine d'Angleterre ? 
Je l'ai découverte lors de la parution du premier tome et j'ai succombé immédiatement. 

 

On vient de retrouver une main dans un sac plastique sur la plage, près de Sandringham, le château préféré de la reine Elizabeth. 
Elle y séjourne justement et il semblerait qu'elle connaisse le propriétaire de ces quelques doigts. 
Il n'est pas dit qu'elle laissera ce crime impuni ! 
Elle charge donc Rozie, sa secrétaire particulière d'aller interroger quelques personnes de sa connaissance, quand elle ne le fait pas elle-même pour glaner des indices. 
Et elle est rudement efficace... 

Quelle idée de transformer sa majesté en détective amatrice ? 😆
Et pourtant, cela fonctionne rudement bien ! 
Encore une fois dans ce troisième tome, la reine n'enquête évidemment pas elle-même, ce serait un peu trop exagéré, mais elle dirige sa secrétaire particulière en la menant vers les pistes qui la tracasse. 
Elle réunit ainsi toutes les informations qui lui permettent en général d'être plus fine que cette pauvre Rozie qui croit chaque fois avoir trouvé le coupable mais qui tombe à côté. 

Le texte est assez classique, mais il est plein d'humour, de rebondissements et de surprises. 
On le lit sans se lasser, sans temps mort et en ayant évidemment très envie de découvrir le coupable. 
Ce qui est également très agréable, c'est qu'il n'y a pas de tromperie du lecteur. 
Le coupable est bien caché, mais on aurait souvent pu le trouver nous-même (même s'il est quand même très bien caché en général). 
C'est aussi plutôt vraisemblable, la reine ne sortant pas de son rôle protocolaire, même lorsqu'elle intervient dans l'enquête. 

Je vous conseille donc cette enquête sans réserve ! 
Pour affronter la rentrée, ce sera parfait, ou plus tard avec une tasse de thé et un plaid, ou sur la plage si vous y êtes encore !

 





 


jeudi 15 août 2024

Les mondes perdus, tome 1 : Le crâne de Lubaantum de Lemaux et Aucha

Je partage de plus en plus de lectures avec ma demoiselle, surtout des bandes dessinées. 
Certaines sont vraiment chouettes, comme celle-ci qui s'adresse à des jeunes lecteurs mais est aussi sympa pour les plus grands. 
 
 
 
 
 
A Londres, au début du XXe siècle, Amy refuse de voir à nouveau son père adoptif partir pour une expédition sans elle. 
A 13 ans, elle considère que sa place est à ses côtés, et s'invite dans ses bagages pour partir chez les Incas. 
Mais le voyage ne sera pas de tout repos... 
 
Dès la couverture, le ton est donné ! 
Cette BD met en scène une jeune fille intrépide dans un pays de jungle luxuriante avec un dessin très inspiré des mangas. 
Le croisement de la BD franco-belge et du manga est d'ailleurs très réussi. 
Les dessins sont ronds, modernes, c'est frais et sympathique. 
Les couleurs sont aussi chatoyantes, luxuriantes dans la jungle, plus grises en ville. 
Le Londres victorien nous rappelle Sherlock Holmes, même si la liberté d'Amy est sans doute assez anachronique. 

Le personnage d'Amy est très attachant. 
Elle est vive, têtue, elle affiche ses idées féministes et revendique une vie où elle pourrait faire ses choix, vivre comme elle l'entend, et surtout, pouvoir suivre son père adoptif. 
Elle refuse de rester enfermée à une époque où c'était pourtant le lot de la plupart des jeunes filles.

Ce premier tome est donc très réussi, et donne envie de lire les suivants. 
Ma grande lectrice m'a d'ailleurs déjà demandé si la suite était publiée ! 


 



 
 
 



 

vendredi 9 août 2024

Vous qui entrez à Montechiarro de Vincent Engel

Voici un livre parfait pour l'été où le temps se distend et permet de se laisser aller à des lectures plus longues ! 
 
 
 
Il y a parfois des romans dont il est difficile de parler. 
Vous qui entrez à Montechiarro fait partie de cette catégorie.  
5e tome d'une série qui peut se lire sans ordre particulier, il rentre dans un projet global visant à raconter la vie de plusieurs personnages à des époques très différentes. 
Le récit traverse les siècles et croise les vies de personnages multiples. 
Les thèmes développés sont très nombreux, amours contrariés, fascisme et nazisme, liens familiaux, secrets de famille, judéité, et même le confinement du Covid.  
Le début du roman se déroule au 19e siècle, puis c'est la seconde guerre mondiale, et le confinement. 

C'est un roman assez complexe, où vous aurez besoin de suivre pour vous y retrouver tant les personnages sont nombreux.
Les évènements s'enchainent néanmoins avec logique et la structure est maitrisée. 
J'ai aimé certains passages, l'écriture est parfois inventive, parfois plus classique. 
C'est surprenant mais on s'y fait rapidement.
Si je croise un autre tome de la série, je le lirai sûrement par curiosité car on est forcément curieux du destin des personnages.

La version audio est lu par Philippe Caulier qui nous propose une écoute au rythme du roman. 
C'est posé, clair, on écoute sa voix avec plaisir. 

En bref, c'est un roman particulier, mais agréable, qui vous emporte dans une série bien plus longue, parfaite pour ceux et celles qui aiment rencontrer un personnage et passer du temps avec lui !

 


 

 

mercredi 7 août 2024

La petite femelle de Philippe Jaenada

Le pavé de l'été ! 
Il y a des années que ce roman habite dans ma pile à lire.
Je crois que sa taille me faisait reculer (plus de 700 pages) alors qu'il se lit d'une traite ! 
 
 
 

 
 
Pauline est accusée d'avoir tué son amant de sang-froid. 
Cette jeune femme, trop belle sans doute, a assassiné un jeune homme de bonne famille, ce que la société ne lui pardonne pas. 
Mais qui est-elle réellement et comment en est-elle arrivé là ? 
 
Dans ce roman, Jaenada reprend le fil d'une enquête qu'on découvre bâclée, à charge et sans espoir. 
L'auteur a repris toute l'enquête, reconstruisant le crime, le procès, exposant les failles et les faiblesses de ce qui est devenu un lynchage médiatique de Pauline. 
On a pitié, on espère, on est avec Pauline et avec le narrateur. 
La période historique, les années 50, est replacée dans son contexte, ce qui permet de ne pas lire une histoire décontextualisée. 

Il faut aussi souligner l'ironie mordante du texte, son humour qui donne un souffle à cette histoire qui pourrait être très sombre, mais qui réussit à faire sourire le lecteur. 

J'ai été moins enthousiasmée par les digressions, les récits des co détenues de Pauline. 
C'est sans doute parce que l'enquête m'intéressait et j'avais envie d'en découvrir davantage sans partir dans une autre direction. 

En bref, c'est un livre qui ne se classe dans aucune catégorie classique, ce n'est pas réellement une enquête, pas non plus un roman, mais on peut dire qu'il rentre dans la catégorie des bons livres, ceux qu'on oublie pas et qu'on conseille sans hésiter !
 
 


jeudi 18 juillet 2024

En juin, j’ai lu…

 Ce petit billet mensuel a l'avantage de garder une trace de mes lectures, et de me permettre de prendre conscience de mes lectures. 
Ce mois-ci, j'étais effectivement tentée d'écrire à la suite de "j'ai lu"... pas grand chose ! 
Et pourtant, j'ai quand même lu plusieurs livres ! 
J'ai commencé par renouer avec une série qui a l'avantage d'être légère et sans prise de tête. 
La nouvelle saison sur Netflix m'a assurément encouragée puisqu'il s'agit du tome 5 des Bridgerton consacré à Eloïse. 
Je préfère les lire avant de voir les épisodes et comme ils ne vont pas dans l'ordre, il faut aller plus vite qu'eux 😆. 
 

 
En numérique, j'ai mis sur ma liseuse un petit roman so british, mois anglais oblige ! 
Là encore, de la légèreté, et une série que je retrouve également toujours avec plaisir (mais qui n'est pas poursuivie en audio) avec les douze crimes de Noël de Rhys Bowen.
C'était un épisode qui se déroule à Noël, totalement hors saison, avec de la neige et des sapins, mais peu importe, Georgie et Darcy font toujours le boulot de distraction qu'on leur demande. 
N'espérez pas découvrir le coupable, c'est rarement possible, mais néanmoins, cette fois, l'intrigue policière était soignée. 
 
 
 

Une fois terminé les Bridgerton (c'est généralement rapide, je les dévore), j'ai tenté une autre série (décidément, c'était le mois des séries). 
On a beaucoup parlé des Cazalet à sa sortie et ils figurent en bonne place sur les tables des librairies. 
Je dois avouer que ce n'est pas un coup de cœur absolu, mais c'était distrayant. 
Peut-être poursuivrai-je un jour avec le tome 2, mais j'ai tout de même trouvé cela un peu long.
 
 


J'ai également tenté de lire le tome 2 d'une autre série parce qu'il est dans ma liseuse, mais j'ai le regret de dire que cela ne m'enthousiasme guère et je n'ai lu que 30 pages. 
Le tome 1 est assez ennuyeux, avec une intrigue alambiquée et des personnages peu convaincants. 
Le tome 2 démarre un peu mieux mais bon, on verra si je poursuis... 



En BD, par contre, je me suis laissée séduire par un titre demandé pour ma fille en service presse et que j'ai bien aimé. 
Je vous en reparlerai. 




Pour un mois très chargé au niveau pro, je trouve que c'est un bilan pas mal. 
Celui de juillet ne sera pas aussi bon, j'en ai peur 🫣. 
Les enfants, le chantier, le travail à finir, c'est différent mais aussi très très prenant ! 

Et vous ? Il y avait quoi sur votre table de nuit en juin ?






mardi 16 juillet 2024

Petite sale de Louise Mey

Voici un roman qui ne paye pas de mine, qu’on a peu vu, et qui, pourtant, est vraiment, mais vraiment à ne pas manquer ! 
J'ai passé quelques heures dans cette histoire et j'ai eu bien du mal à la lâcher ! 

 

 
Catherine est une de ces invisibles auxquelles on ne prête pas attention.
Petite bonne d’un propriétaire terrien tout puissant, elle se faufile dans la ferme du maitre sans qu’on la remarque, elle s’occupe des tâches peu reluisantes, elle porte le café au maitre mais doit se faire discrète.
Ce n’est pas valorisant, pas intéressant, mais il faut bien gagner de quoi manger et les maitres la nourrissent le soir.
Quand Sylvie, la petite fille du maitre, disparait alors qu’elle veillait sur elle, Catherine devient encore plus invisible mais observe le ballet des gendarmes, puis des policiers à la recherche de cette enfant que tout le monde espère voir revenir vivante…

Aviez-vous entendu parler de ce roman ?
Moi pas du tout et j’avoue que lorsque je l’ai vu parmi les services presse d’Audiolib, j’ai hésité.
Le résumé promettait un roman du terroir, une histoire d’enfant perdu, un récit sombre et froid.
Et puis je me suis laissée tenter et j’ai vraiment bien fait !!

L’autrice nous plonge effectivement dans une atmosphère sombre, un décor de terre, de boue, de froid et d’humidité.
Rien n’est confortable, pas même les chambres d’hôtel louées aux policiers venus de Paris qui, en cette année 1969, ressentent durement la différence entre la ville et la campagne.
On est plongé dans un film d’époque, on visualise sans problème les champs, les voitures de la fin des années 1960, les uniformes des gendarmes ou le village et ses habitants.
Le texte a une force évocatrice qui ne peut laisser indifférent.
Et puis il y a cette petite fille disparue dont on espère qu’elle va être rendue.
Sa famille est assez détestable et pas un ne rachète l’autre, mais à 4 ans, on ne sait pas tout cela et on ne peut que frissonner, espérer, être découragé parfois.

Mais dans ce roman, il y a aussi une violente critique sociale.
Le grand-père de Sylvie est un seigneur local, il possède la terre, il emploie ou non les gens du voisinage, il décide et régie tout.
Face à lui, on se tait, on accepte et on ne se plaint pas comme les serfs du Moyen-Age.
C’est déjà beau d’avoir un travail.
Il y a aussi ces petites phrases qui font mouche.
Catherine s’interroge en voyant tous ces hommes chercher à protéger une petite fille.
Pour une fillette, ils se démènent, ils souhaitent qu’elle soit rendue pure et intacte, mais les jeunes filles, qui les protègent de ces mêmes hommes ?

La version audio est encore plus immersive.
Marie du Bled nous emmène dans la tête des personnages, de Catherine d’abord qui observe tout cela, puis de Gabriel dépêché de Paris pour retrouver l’enfant.
Elle module sa voix en fonction des chapitres, et on se retrouve devant les champs, dans la forêt, dans la voiture au milieu de l’action !

Vous l’aurez compris, je vous conseille cette écoute sans hésiter !
C’est un coup de cœur et une parfaite façon de passer les soirées d’hiver qu’il nous reste, ou celles de printemps qui arrivent !! 
 
 
 

 
 

 

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