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samedi 2 décembre 2023

Rouge Karma de Jean-Christophe Grangé

Aaaahhh ! Grangé ! 
Je crois qu'il va passer dans le top de mes auteurs préférés. 
Il y a toujours un peu trop de gore dans les meurtres qu'il décrit pour mon petit coeur tout mou, mais pour le reste, j'adore ! 
 
 

Paris, mai 1968. 
Jean-Louis qui carbure à tout ce qu'il trouve saute d'une barricade à un amphi, d'une manif à une AG et prend sa part dans le bazar désorganisé de la rue. 
Hervé, plus observateur, se laisse aller à suivre le mouvement mais suit sa vie de jeune étudiant un peu amoureux de sa copine Suzanne, ou de Nicole, pourquoi pas. 
Et Nicole, quant à elle, la bonne élève, rédige des discours que personne n'écoute pour occuper l'espace comme elle le peut.
Quand un meurtre horrible les réunit, ils font fureur dans les rues de Paris, coincés dans la dauphine de Jean-Louis...
 
Quelle claque !! 
Encore une fois, Grangé nous emporte à la suite d'un trio de héros dans une course folle pour rattraper un assassin tout en essayant de ne pas être assassiné soi-même. 
Comme une boucle infernale, les personnages se retrouvent enferrés dans une aventure qui les dépasse et les oblige à courir et il faut bien avouer que c'est diablement efficace. 
On ne peut que courir avec eux et retenir notre souffle tant que l'histoire n'est pas terminée ! 
Les meurtres s'enchainent (un peu sanglants à mon goût mais ce n'est pas l'essentiel du roman), les suspects défilent, le récit se retourne. 
C'est vibrant, haletant, sans temps mort.  


J'ai lu des critiques assez dures sur ce thriller.
Certes, il est moins puissant que Les Promises, et la fin est un peu excessive. 
On croit que l'histoire est finie, et puis il en reste un peu, et enfin ça se termine, alors qu'un petit épilogue aurait été bienvenu.
Mais là encore, les personnages sont attachants, les liens se tissent dès les premières pages et on est immergé dans une enquête qui permet de se promener un peu dans le Paris de 68, au milieu des barricades et des couloirs de la Sorbonne (petite émotion, c'est parfois mon lieu de travail 😆), avant de filer en Inde pour d'autres couleurs et chaleur intense. 
 
La version audio, lue par Mahtieu Buscatto, suit le rythme sans problème et on a l'impression d'être dans un de ces films de Belmondo avec une gouaille exactement comme on l'imagine. 
Je crois que si je l'avais lu, il m'aurait manqué quelque chose ! 
 
Bref, vous l'aurez compris, si vous avez envie de passer un bon moment, n'hésitez pas. 
On a peur, on frissonne, on cherche l'assassin, on est surpris, on est attendri aussi un peu. 
Il y a quelques petits excès dans l'imagination de Grangé, il s'est un peu laissé aller mais on lui pardonnera pour avoir passé un bon moment !  


 
 
 
 

 
 
 
 

mercredi 29 mars 2023

À qui la faute de Ragnar Jónasson 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Aaaaahhhhh ! La littérature nord européenne !
Je ne sais pas si cela tient au climat, à leur mode de vie, aux coutumes et rituels sociaux mais on y trouve tout de même beaucoup de thriller, romans psychologiques et autres meurtres sanglants.
Et en voilà encore un qui vous plongera dans la neige et la tempête, au milieu d’un huis clos dont tous ne s’en sortiront pas ! 
 




Comme chaque année, Daniel a accepté de participer à un weekend où il retrouve traditionnellement ses quelques amis d’enfance.
Le début du séjour est tendu.
Armann a organisé une session de chasse dans la montagne qui ne le réjouit pas vraiment.
Il ne tire pas au fusil, il n’aime pas la randonnée, tout cela s’annonce compliqué mais Daniel est prêt à faire des concessions maintenant qu’il est là…

 
Évidemment, comme il faut s’y attendre, tout ne va pas se passer comme prévu.
Une tempête imprévue surprend le groupe en pleine montagne et les oblige a s’abriter dans un refuge spartiate.
Je ne vous en dis pas plus, ce serait dommage que vous perdiez le plaisir de la découverte mais l’auteur va ensuite s’amuser à surprendre son lecteur en introduisant des éléments imprévus.
Parallèlement, il retrace la vie de chaque personnage et permet au lecteur de les connaître un peu mieux.
On découvre ce que chacun a vécu auparavant, leurs relations avec les autres, ce qu’ils ressentent.
Chaque chapitre est vu sous l’angle d’un des personnages pour renforcer cette focalisation, à la fois en direct pendant les évènements et dans le passé.

Cela aurait pu fonctionner mais malheureusement, j’ai trouvé le récit un peu laborieux.
L’idée de départ est chouette, j’aime bien découvrir les personnages petit à petit, mais ici, cela manque de rythme et certains évènements étaient un peu trop prévisibles.
Il y a peu de surprise, on tombe dans des effets classiques du genre avec trop de facilité.
Il y a également des répétitions dans le texte, une insistance sur les émotions de certains personnages qui sont agaçantes.
Une histoire un peu resserrée, plus efficace aurait été une bonne chose. 
Les droits du roman sont d'ailleurs déjà vendus pour une adaptation ciné, ce qui pourrait donner un film sympa. 

Heureusement, la version audio permet d'écouter en vitesse légèrement accélérée, ce qui donne un peu plus de tension.
Slimane Yefsah lit les 4 voix mais on se repère assez bien, même si on n'a maqué d'attention au début du chapitre pour écouter qui parle. 
La traduction est claire, le style est efficace, ce que renforce l'écoute du roman. 

C’est donc un roman qui promettait beaucoup mais qui ne tient malheureusement pas ses promesses, surtout quand on sait que l'auteur est un "maitre du polar".
Si toutefois vous aimez les thrillers pas trop effrayants, cela pourrait vous plaire et la version audio est vraiment pas mal.








 

lundi 20 mars 2023

Le journal de ma disparition de Camilla Grebe

J'aime beaucoup les romans de Camilla Grebe. 
J'en ai d'ailleurs écouté plusieurs : l'horizon d'une nuit et L'archipel des larmes
Le journal de ma disparition s'inscrit dans la série des enquêtes de Hanne Lagerlind-Schön qui comportent 4 tomes. 
 
 
 
 
Malin a mis de côté le corps qu'elle avait retrouvé dans une forêt il y a 8 ans, alors qu'elle n'était qu'une adolescente. 
Mais elle est désormais inspectrice de police et lorsqu'on découvre un nouveau corps, elle doit aller prêter main forte à l'équipe déjà sur place où elle retrouve Hanne, une célèbre profileuse. 
Malheureusement, Hanne perd petit à petit la mémoire, ce qu'elle essaie de cacher pour ne pas être envoyé en retraite anticipée. 
Quand son coéquipier disparait dans la forêt et qu'elle est retrouvée sans connaissance, les choses se compliquent...

Les forêts suédoises sont denses et dangereuses semble-t-il. 
Camilla Grebe y trouve sans cesse de la place pour quelques petits meurtres où son équipe d'enquêteurs de choc se retrouvent pour trouver l'assassin. 
Ce n'est, hélas, jamais de tout repos et je ne sais pas si c'est le froid, mais ce sont des meurtriers bien agressifs qui n'hésitent pas à s'en prendre directement aux policiers. 
La tension monte ainsi inévitablement pour le plus grand bonheur du lecteur qui frissonne sans bouger de son fauteuil. 
 
Dans ce roman, comme à son habitude, l'autrice nous emmène sur plusieurs chemins différents. 
Il y a l'enquête actuelle de Malin, les pertes de mémoire de Hanne, l'enquête du premier meurtre, les souvenirs enfouis, les réminiscences du passé... 
Heureusement, tous ces fils tissent une histoire plausible et sont résolus à la fin du récit et la seconde moitié du roman est diablement efficace avec une montée en tension que le lecteur ne peut pas éviter. 
 
Mais ce roman, c'est aussi une description de la Suède rurale, des villages reculés où tout le monde se connait.
La solidarité est indispensable pendant les saisons froides, mais cette proximité est également plombante lorsqu'elle se fait inquisitrice. 
Chacun observe son voisin, le scrute, cherche ce qui cloche. 
Lorsque des migrants arrivent dans cette communauté, les regards vont pouvoir se détourner de leurs cibles habituels, et la haine va se montrer au grand jour.
 
La lecture d'Audrey Sourdive est toujours aussi agréable et fluide. 
Le style de l'autrice est simple et va droit au but, et elle y apporte une pointe de vie et d'intentions, tout en laissant au lecteur la possibilité d’interpréter.
Le livre dure 11h31, une durée moyenne parfaite pour s'immerger dans le récit ! 

C'est donc une lecture sympathique pour un dimanche au coin du feu, un roman où vous ne pourrez qu'aimer les personnages et avoir envie de les retrouver dans un autre volume qui vous permettra une nouvelle fois d'avoir peur pour eux !

 


lundi 30 janvier 2023

Les sœurs de Montmorts de Jérôme Loubry 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

Avez-vous envie d’un livre qui vous remue, qui vous transporte où il l’entend sans vous laisser aucune chance de distinguer ce qui est en train de se passer ?

J’ai ce qu’il vous faut !  


 

Julien Perrault, inspecteur de police, est envoyé dans le village de Montmorts pour prendre en charge le poste de police.
Une seule route permet d’atteindre le village, perdu dans la montagne et dominé par une falaise qui suscite de nombreuses histoires chez les habitants.
Pourtant, les rues sont propres, protégées par un système de vidéosurveillance très performant et Julien se voit attribuer une maison immense et magnifique.
Le maire qui l’accueille lui présente l’endroit et lui souhaite la bienvenue.
Julien s’installe et fait doucement connaissance avec ceux qui vivent là, jusqu’à ce que les morts se succèdent !
 

Voilà un roman pas facile à résumer.
Est-ce un thriller ou un roman psychologique ? Ou les deux ?
Je ne saurais pas trancher mais ce qui est sûr, c’est que ce récit va vous balader comme il l’entend et il y a de grandes chances pour que vous vous laissiez emporter avec plaisir.
On suit Julien dans les rues du village et on découvre avec lui chacun des habitants, des caractères qui ont tous une personnalité forte.
C’est un procédé bien connu qui permet à l’auteur d’alléger les présentations, mais évidemment, cela fonctionne parfaitement.
Et puis un meurtre arrive.
La communauté étant petite, le meurtrier est forcément là et se terre en attendant la prochaine proie.
Mais où se cache-t-il ?
Chaque personnage a été décrit en prenant le temps de le rendre sympathique, ou, au contraire, antipathique tout en indiquant que rien n’est jamais aussi simple.
Les soupçons tournent, évoluent, bougent sans que le lecteur puisse réellement s’arrêter sur un coupable.

Pour ne pas complètement perdre son lecteur, l’auteur laisse quelques indices dans le paysage qui m’ont parfois interpellée mais on passe devant sans s’y attarder.
Il peut y avoir tant de raisons à ces alertes qu’on les laisse dans un petit coin.
Et l’histoire prend un nouveau tournant et on se dit « mais bien sûr », et alors que vous pensiez en avoir fini, elle change encore !
Clairement, Jérôme Loubry est un maître dans son domaine et son histoire se tient parfaitement bien.

La lecture de Slimane Yefsah suit les mouvements du récit.
Il garde une distance suffisante pour laisser au lecteur la place d’interpréter les évènements.
C’est très réussi.

Si vous cherchez un roman haletant, que vous aurez du mal à lâcher avant la dernière minute, Les soeurs de Montmorts est fait pour vous ! 
 
 


 


jeudi 1 décembre 2022

L'épouvantail de Michael Connelly 🎧 📘

 Il y a des auteurs autour desquels je tourne encore et encore. 
Je les lis, je les abandonne, je les oublie et je retourne les lire. 
Connelly est de ceux-là. 
En faisant une petite recherche par ici, je me suis aperçue que j'avais lu plusieurs romans de cet auteur, souvent des petits morceaux de séries comme celle avec Renée Ballard, ou Bosch évidemment
Mais Connelly a également écrit une série mettant en scène un journaliste qui, je crois, n'avait jamais été traduite. 
Et ce qui est top, c'est qu'elle est disponible en audio chez Audiolib !! 
Voici donc mon avis sur le deuxième tome, L'épouvantail, et pour ne pas faire comme tout le monde, je vous parlerai plus tard du premier tome... 
 


 
James Mc Evoy vient d'être renvoyé ! 
Son journal fait des coupes budgétaires et commence par les plus anciens aux salaires les plus élevés. 
Il va lui falloir trouver un autre boulot, mais avant cela, il doit travailler avec celle qui va reprendre sa rubrique ! 
Agacé, il se plie tout de même aux ordres tout en ayant en tête un gros coup pour marquer son départ. 
Il va innocenter Alonzo Winslow, un jeune dealer de 16 ans accusé de meurtre... 

Évidemment, l'histoire ne s'arrête pas là. 
Un meurtrier particulièrement retors va apparaitre et menacer la vie du héros de très très prêt, en donnant du rythme à l'histoire. 
Et c'est une très bonne chose car je dois avouer avoir eu du mal au début de cette audiolecture. 
L'histoire met du temps à démarrer, ce qui parait normal a posteriori, mais il faut quand même tenir pendant les descriptions du fonctionnement d'une rédaction de journal et des impératifs économiques nécessitant des licenciements. 

Mais une fois passées les premières pages, l'action démarre et on est emporté par les évènements qui s'enchainent. 
James retrouve son acolyte du premier tome et malgré les années qui se sont écoulées, leur duo fonctionne toujours aussi bien. 
Il y a quelques évènements un peu improbables comme un licenciement et une réembauche immédiate mais ça passe car ce n'est pas le cœur du récit. 
 
La version audio est lu par André Nerman qui module sa voix pour que chaque personnage puisse être identifiable facilement. 
Le rythme correspond à ce type de récit et on suit sans peine l'enchainement des évènements. 

C'est donc un deuxième tome qui tient toutes ses promesses, un bon page turner que vous pourrez lire sans avoir lu le premier, même si, évidemment, c'est plus sympa de voir la relation entre les deux personnages évoluer.






lundi 15 mars 2021

Taqawan d'Eric Plamondon 🎧📘 [Prix Audiolib]

Le choix du premier livre dans la pile des sélectionnés du Prix Audiolib est toujours délicat. S’il ne plait pas, la lecture va durer longtemps. Mais s’il est trop bon, tous les autres paraîtront moins bons 🙈.

Et pourtant il faut choisir alors je me suis dit que ce roman qui parlait d’Indiens serait peut-être aussi bon que celui de l’an dernier et j’ai eu bien raison ! 




 

Juin 1982, Océane rentre du lycée quand le bus est arrêté au bout du pont qui mène à la réserve de la Restigouche. Elle saute du bus et contourne le barrage de police en passant sous le pont. Mais ce qui l’attend de l’autre côté n’est pas réjouissant. La police occupe la réserve et malmène les indiens qui sont accusés de pêcher trop de saumon dans la rivière… 

 

Ce résumé est volontairement très succinct parce que j’ai trouvé ça tellement bien de tout découvrir au fil des mots. Du coup, je ne veux pas trop en dire pour vous laisser faire la même chose car ce roman est vraiment surprenant, et parfaitement maîtrisé. La tension monte petit à petit et on ne peut plus s’en détacher. 

J’ai lu que c’était un polar et effectivement, on y retrouve les codes de ce genre littéraire. La critique de la société québécoise et canadienne de l’époque est cinglante. L’auteur insiste sur le fonctionnement dévoyé de certains individus dans la police et les contournements utilisés par le gouvernement pour piéger sans cesse les Amérindiens. Mais c’est aussi un thriller parfaitement maîtrisé. La tension monte, les événements s’enchaînent sans qu’on les ait vu venir. Les personnages sont ballottés d’une situation à l’autre, et comme il n’a fallut que quelques mots à l’auteur pour qu’on s’y attache, on a très peur pour eux. 

Le seul défaut, c’est que le roman est finalement trop court ! On aimerait en savoir plus sur les personnages, leur psychologie et leur vie parce que, justement, on les aime déjà !

 

L’auteur Éric Plamondon a fait le choix d’intercaler quelques petits chapitres sur l’histoire du peuple Mi’gmac, sur le saumon, sur l’histoire du Canada. C’est un procédé qu’on trouve souvent en ce moment et que les auteurs utilisent plus ou moins bien. Ici, c’est d’abord un peu surprenant et puis très rapidement, on s’aperçoit que cela éclaire le propos. Vous apprendrez ce qu’est un Taqawan, comment les migrants ont truandé les Amérindiens pour voler leurs territoires, et comment vit le saumon (ce qui permet évidemment bien des parallèles avec les humains !). Cela n’a donc finalement rien de superflu.

 

La version audio est originale. 

Francois-Eric Gendron met de l’énergie dans sa lecture et on le suit avec enthousiasme. J’ai néanmoins été surprise par les passages où il utilise l’accent québécois. L’auteur étant québécois, choisir un comédien utilisant cet accent ne m’aurait pas choqué, mais pour toute la lecture. 

Là, le choix de ne lire que quelques passages est étonnant, sans qu’on comprenne immédiatement pourquoi ceux-là et pas le reste..

 

Mis à part ce petit bémol, c’était vraiment une très belle découverte ! J’ai adoré et je vous le conseille sans réserve !






vendredi 29 juin 2018

Je te vois de Clare Mackintosh

Avant que le mois anglais ne se finisse, je viens vite vous parler de ce thriller addictif si british que j'ai écouté ces dernières semaines.

Depuis quelques années, les anglais nous abreuvent de petit thrillers où une héroïne se débat avec ses peurs réelles ou fantasmées. 
Il y a eu la fille du train, Avant d'aller dormir, La fille d'avant... 
J'ai toujours un peu peur que ce soit une réécriture d'un roman déjà lu alors j'essaie de bien choisir les histoires pour qu'elles soient quand même un peu originales. 
Et c'est le cas ici. 

Zoé prend le métro londonien tous les jours. 
Ce jour-là, en dépliant le journal, elle est sure de se reconnaitre sur la photo qui accompagne une petite annonce pour une agence de rencontre. 
La photo n'est pas parfaite, mais c'est une certitude ! 
Kelly aimerait changer d'unité. 
La brigade des pickpockets, ce n'est pas palpitant. 
Mais quand le pickpocket semble aussi visiter les maisons de ses victimes, ça devient un peu plus intéressant...

Disons le tout de suite, il ne faut pas attendre de ce roman une originalité folle. 
L'idée de départ est intéressante néanmoins et je ne l'avais jamais lu. 
Quelqu'un publie des photos de femmes sans leur consentement, à la manière d'une agence de rencontre où seulement l'une des deux parties est au courant. 
Évidemment, cela dérape et des pervers se servent du site pour repérer leur victime. 
C'est efficace, on a envie de savoir ce qu'il se passe et on ne repose pas le bouquin facilement ! 

La structure de la narration, en revanche, est très classique désormais. 
En alternant les chapitres qui racontent la vie de Zoé et la vie de Kelly, le récit est rythmé et sans temps mort. 
Comme Kelly intègre une nouvelle unité, on a aussi envie de savoir comment cela va se passer. 
De temps en temps, le coupable prend aussi la parole dans de petits chapitres disséminés dans le roman. 

La lecture de Marcha Van Boven est légèrement modulée en fonction des personnages, ce qui permet de bien se repérer dans son écoute. 
Les thrillers se prêtent souvent bien à la lecture audio mais le lecteur ne doit pas gâcher la montée de la tension. 
C'est bien mené ici, où le ton monte doucement mais sûrement, sans affolement. 
Un bon livre audio ! 

En résumé, c'est un bon petit thriller, classique mais qui s'appuie sur une idée originale et bien traitée. 
Après cette lecture, vous ne lirez plus le,journal de la même façon ! 
Et surtout, vous ne regarderez plus les inconnus du métro avec le même regard ! 








mercredi 24 janvier 2018

La fille d'avant de JP Delaney 🎧📘

Un petit thriller !
Ça faisait longtemps !!
J'ai pioché le mois dernier ce roman à suspense dans ma Pile à écouter un peu sans conviction, mais avec envie quand même.
On l'a pas mal vu à sa sortie papier et le résumé me tentait bien.

La vie de Jane n'est pas enviable ces temps-ci. 
Elle doit déménager et ses petits moyens ne lui permettent pas de trouver un logement qui lui plairait réellement. 
Et puis elle découvre la maison du 1, Folgate street, une maison blanche, spartiate, minimaliste. 
Le loyer est dérisoire mais en échange, l'occupant doit se plier à une sélection drastique, puis à un règlement très strict sur ce qu'il est permis de faire et ce qui est interdit. 
Jane se lance et accepte de vivre selon des principes qui ne tolèrent pas la moindre assiette sale qui traine.
Et sa vie change du tout au tout, jusqu'au jour où elle découvre ce qui est arrivée à la précédente locataire de la maison... 

Voilà un thriller efficace, bien fichu, même si quelques petits défauts viennent parfois gâcher un peu le plaisir (c'est le cas de le dire...).
L'auteur a choisi d'alterner les points de vue en mêlant les chapitres intitulés "maintenant Jane" et "avant Emma" (la précédente locataire).
On suit ainsi l'installation de Jane, son adaptation à la maison, et en alternance, l'installation d'Emma, son changement de vie également et ce qui va leur arriver ensuite.
Ce n'est plus très innovant, c'est un procédé très utilisé aujourd'hui, mais ça fonctionne très bien.

Le choix de centrer l'intrigue sur la maison est, en revanche, un peu plus original.
J'avoue une passion pour l'architecture contemporaine, alors forcément, les quelques pages sur ce sujet m'ont bien plu.
Mais rassurez-vous, c'est très rapide et on passe bien vite à autre chose.
Ce que l'on retient, c'est surtout l'aspect lisse des murs, le blanc, l'hermétisme de cette habitation où ces femmes se sentent pourtant très bien.
La maison envoie des questionnaires réguliers pour connaitre le mode de pensée des habitants et on se questionne forcément sur cette intrusion dans notre vie privée.
Jusqu'à quel point, en effet, peut-on laisser son propriétaire agir sur notre vie privée ? La maison est à lui, mais a-t-il un droit sur la façon dont on l'utilise ?
Cela questionne forcément un peu.

Mais si j'ai bien aimé, j'ai quand même noté des petites choses agaçantes.
L'auteur a ajouté des petits moments "50 nuances de Grey" que j'ai trouvé parfaitement superflus.
Cela n'apporte pas grand chose à l'intrigue et ce n'est pas vraiment exploité.
Les héroïnes cèdent sans réserve au premier venu avec force détails et c'est un peu dommage.
La dernière partie manque un peu de subtilité également.
Les rebondissements sont franchement grossiers et là encore, on aurait sans doute pu s'en passer.

La version audio est vraiment bien lue, très agréable à écouter. 
Les 95 plages de lecture font un peu peur, mais en réalité, ça s'écoute sans y penser et ça passe tout seul. 
J'ai un peu regretté que les deux voix des deux lectrices ne soient pas plus distinctes, j'ai eu du mal au début, mais c'est un défaut auquel on s'habitue très vite. 

Pour les soirées d'hiver, pour ceux et celles qui cherchent un appartement, pour ceux qui aiment les maisons minimalistes et ceux qui les détestent, pour celles et ceux qui cherchent un bon thriller, n'hésitez pas.
Par contre, si vous êtes enceinte et avez dépassé le 7e mois de grossesse, attendez un peu 😅




Merci Audiolib


jeudi 25 mai 2017

Jeux de miroirs de E. O. Chirovici [Prix audiolib 🎧📚]

Si vous avez raté ce roman ces derniers mois, c'est que vous vivez dans une grotte... 
Sa couverture en miroir était sur toutes les tables des librairies et beaucoup de blogueuses l'ont lu. 
Du coup, j'avais en tête des avis contradictoires qui s'entre choquaient, ce qui évite souvent de gâcher la lecture.
Et j'ai passé un bon moment.

Peter Katz, agent littéraire, a reçu un manuscrit comme il en reçoit tant. 
Mais celui-là est particulier. 
Dès qu'il l'a ouvert, il n'a pas pu s'en détacher. 
Il l'a lu d'une traite, passionné par le récit qui évoque un meurtre qui a eu lieu il y a plus de trente ans. 
Malheureusement, Richard Flynn, l'auteur, n'a envoyé que le début !
Katz tente donc de le joindre, mais apprend qu'il est décédé. 
Pourtant, il le sent, ce roman pourrait bien être un best-seller...  
  
J'ai passé un bon moment avec ce roman, je dois l'avouer. 
Il est un peu inégal et la première partie est clairement la plus intéressante, mais c'est très agréable. 
Le coup du manuscrit à été vu et revu, sauf qu'il n'est pas complet ici, ce qui permet d'alterner les histoires entre le cadre et Peter Katz, et la narration de Flynn.
A la moitié du roman, on sort de l'histoire de Flynn, et forcément, on a envie de savoir qui est l'assassin.
Du coup, les narrateurs changent, ce qui donne un peu de dynamisme au récit. 
Il y a d'abord l'agent littéraire, l'écrivain qui a envoyé son manuscrit, et puis un détective payé par l'agent et le policier qui a enquêté sur le meurtre. 

C'est donc un bon petit roman, un peu thriller mais pas trop, qui mérite le coup d'oeil.
Comme cela arrive de temps en temps, le battage médiatique l'a un peu desservi en laissant penser qu'il s'agit du livre du siècle alors que ce n'est tout de même pas le cas, mais j'ai apprécié la lecture.
L'auteur aurait pu aller plus loin sur l'aspect psychologie et manipulation.
C'est sans doute parce qu'il s'agit d'un premier roman qu'il n'est pas allé jusque là.

La lecture de Vincent Schmitt est très agréable. 
Il fait vivre le récit et les différents personnages avec une voix dans laquelle on se coule sans problème. 

Un chouette roman pour la plage cet été ! 


http://www.audiolib.fr/prix-audiolib




vendredi 19 mai 2017

Opération Napoléon de Arnaldur Indridason [Prix Audiolib 🎧📚]

Dans la sélection du Prix Audiolib, il y a souvent un bon petit polar.
Il y a eu Yeruldelgger, ou La vérité et autres mensonges qui vient de sortir en poche et que j'avais beaucoup aimé.
Cette année, c'est plutôt un thriller qui a été choisi avec ce titre de Arnaldur Indridason.
Je l'ai gardé comme une gourmandise parmi les derniers livres du prix et j'ai bien fait.
Ce n'était pas la première fois que je lisais Arnaldur Indridason  mais un seul roman lu ne donne pas un avis assuré, et je ne savais pas du tout si j'allais aimé.

Kristine est avocate au ministère des affaires étrangères islandais.
C'est un boulot tranquille jusqu'au jour où un homme vient lui reprocher violemment les mauvais conseils qu'il a apparemment reçu du ministère.
Ce jour là, tout se détraque.
Elle met violemment dehors l'importun.
Son frère l'appelle du glacier où il passe quelques jours, mais la communication est coupée alors qu'il lui explique qu'il a vu des soldats en grand nombre.
Elle décide de rentrer chez elle, mais elle reçoit une visite inattendue...


Bon, soyons honnête, l'histoire que nous raconte Arnaldur Indridason n'est pas neuve et il reprend toute une série de procédés qui ont déjà été vus.
Mais il le fait bien.
Je me suis laissée entraîner dans ces pages où l'on suit la pauvre Kristine à qui il arrive vraiment des trucs hallucinants mais finalement vraisemblables.
On se croirait dans un film américain à grand spectacle, un de ces films où les héros courent pendant une heure et demi sans s'arrêter en gardant un brushing impeccable.
Les soldats sont méchants comme des soldats, l'héroïne est futée comme une héroïne, le secret est secret comme tous les trucs que les Américains cachent au reste du monde.

Car il y a un gros secret !
Et tout le talent de l'auteur consiste à maintenir ce secret jusqu'à la fin.
J'avais trouvé (mais je ne vous dirai pas ici de quoi il s'agit évidemment) dès le début sans que cela gâche ma lecture, car j'étais curieuse de voir comment il allait se débrouiller pour nous le cacher jusqu'à la fin.
Il tourne autour du pot, mais tient le cap jusqu'au bout, ce qui est une vraie gageure.
Et puis lorsque j'étais adolescente, j'avoue m'être un peu intéressée à ce sujet et avoir lu des "essais" qui spéculaient sur les suites de l'après guerre.

La version audio est très agréable.
La lecture est expressive sans excès et ne dramatise pas le récit, ce qui permet de maintenir la tension de l'histoire et laisse une place à l'imagination du lecteur.


Si vous cherchez un petit thriller bien fait, plein de neige et de fuites face au vilain Américain machiavélique, ce livre pourrait bien vous plaire.





http://www.audiolib.fr/prix-audiolib






jeudi 23 mars 2017

Un avion sans elle de Michel Bussi

Voilà un roman que vous n'avez sans doute pas manqué à sa parution, et encore moins quand il est sorti en poche. 
La publicité pour les livres étant désormais autorisée, il y a des auteurs que l'on retrouve souvent sur les panneaux publicitaires. 
Michel Bussi est de ceux-là avec quelques uns de ses camarades en tête des ventes de romans. 
Je dois néanmoins confesser que ce n'est pas pour cela que je connais Michel Bussi et que j'ai eu envie de le lire. 
Il se trouve que j'ai travaillé plusieurs années dans le bureau voisin du sien et que j'ai lu ses tout premiers romans dans leurs éditions originales.
Je n'ai jamais demandé d'exemplaire dédicacé, cela me semblait un peu bête, c'était un collègue qui écrivait des petits (gros quand même) polars régionaux pendant ses vacances et c'était très bien comme ça. 
J'aurais peut-être dû finalement... 
Enfin bref, je vous raconte ma petite vie parce que je pense que mon jugement est un peu biaisé par tout ça. 
Bussi a pour moi cette image d'universitaire qui a un passe-temps rigolo et je n'étais pas sûre d'arriver à le prendre au sérieux dans ce roman. 

Je vais néanmoins avouer tout de suite que j'ai fini par m'y laisser prendre, un peu tard à mon goût mais tout de même.  

Le 23 décembre 1980, le vol Istanbul-Paris s'écrase sur le mont Terrible. 

Il n'y a aucun survivant, à part un bébé de trois mois qui est immédiatement conduit à l'hôpital. 
Mais l'enfant n'était pas le seul bébé à bord de l'avion et deux familles se disputent cette petite fille qui démarre bien mal sa petite vie. 
18 ans plus tard, l'identité de l'enfant n'est toujours pas connue. 
Lily a grandit avec un prénom conjuguant ceux de ses deux identités supposées : Émilie et Lyse-Rose. 
Le détective qui a cherché toutes ces années l'identité de l'enfant n'a rien trouvé, malgré 18 ans d'acharnement.
La veille des 18 ans de la jeune femme, il lui transmet un cahier avec toutes ses recherches...  

Bon, je me suis laissée prendre, mais ce fut tout de même laborieux. 
Le volume est épais (ou plutôt, il est long en version audio) et il faut attendre bien longtemps avant qu'il se passe quelque chose de vraiment palpitant. 
Et puis j'ai été agacée par des trucs qui me paraissaient évidents ou par d'autres qui n'arrivaient pas assez vite. 
Je comprends qu'en 1980, les analyses ADN n'existaient pas, mais depuis 18 ans, il y avait largement la possibilité de les faire ces analyses. 
Bussi explique, bien sûr, que cela n'ait pas été fait, il trouve une bonne justification, mais là, j'ai flairé le twist final à 10 kilomètres (comme il y en a deux, tout n'était néanmoins pas perdu, rassurez-vous). 

J'ai donc eu du mal à me mettre dedans pendant tout le premier tiers du roman. 
C'est un peu répétitif, on tourne pas mal en rond. 
Ça s'améliore ensuite et on a forcément envie de savoir comment l'auteur va s'en sortir, ce qu'il a prévu pour nous embobiner. 
Le dernier tiers retombe un peu dans les défauts du premier. 
Il y a beaucoup de digressions, notamment sur Lily et sa grand-mère. 
Et puis les péripéties de la fin m'ont semblé vraiment de trop. 
J'imagine que cela fera un super téléfilm, avec un dernier épisode palpitant, mais moi, j'en avais un peu marre. 

La version audio, par contre, est intéressante. 
Le comédien François Hatt a su donner une voix à chaque personnage. 
C'est parfois un peu too much mais on se repère bien dans l'histoire. 

En bref, je dirais que c'est tout de même un thriller efficace, qu'on se laisse prendre au jeu, que je n'avais pas vu venir l'un des retournements de situation de la fin, mais j'en ai lu de plus palpitants. 
(Mais c'est quand même beaucoup mieux que les premiers de l'auteur).





La fiche du livre audio

Merci Audiolib 


lundi 6 mars 2017

La carrière du mal de Robert Galbraith

Je crois qu'on ne présente plus Robert Galbraith. 
Après trois tomes consacrés aux aventures de Cormoran Strike, le talent de J.K. Rowling pour changer de genre n'est plus à démontrer. 
Si Une place à prendre est encore dans ma PAL, j'ai dévoré les tomes de la série Cormoran Strike les uns après les autres, les gardant chaque fois comme des gourmandises pour les moments où je peux en profiter. 
Et la Carrière du mal ne m'a pas déçu, même si j'ai mis plusieurs semaines pour publier ce billet. 

Lorsque Robin Ellacott reçoit ce jour-là un mystérieux colis, elle est loin de se douter de la vision d’horreur qui l’attend : la jambe tranchée d’une femme.
Son patron, le détective privé Cormoran Strike, est moins surpris qu’elle, mais tout aussi inquiet. Qui est l’expéditeur de ce paquet macabre ? Quatre noms viennent aussitôt à l’esprit de Strike, surgis de son propre passé. Quatre individus capables les uns comme les autres, il le sait, des plus violentes atrocités.
Les enquêteurs de la police en charge du dossier ne tardent pas à choisir leur suspect idéal – mais Strike, persuadé qu’ils font fausse route, décide de prendre lui-même les choses en main. Avec l’aide de Robin, il plonge dans le monde pervers et ténébreux des trois autres coupables potentiels. Mais le temps leur est compté, car de nouveaux crimes font bientôt surface, toujours plus terrifiants…


Encore une fois, l'intrigue est bien ficelée. 
Rowling a le don de construire de belles histoires qui tiennent le lecteur en haleine. 
Au bout de quelques pages seulement, on a peur pour Robin, on la suit avec anxiété en espérant qu'elle va échapper à l'assassin. 
L'enquête n'est pas particulièrement originale mais on y croit, on cherche avec Cormoran qui pourrait être le coupable parmi ses connaissances, on scrute les hommes qu'il croise en se demandant si cela ne pourrait pas être celui-ci ou celui-là. 
J'avais de lourds soupçons envers l'assassin, mais une série de détours m'avait fait changer d'avis, et ce n'est pas le plus important finalement. 

Car ce qui est sympa dans cette série, c'est surtout de suivre les aventures de Cormoran et Robin. 
Depuis le premier tome, Cormoran est très attiré par Robin, qui est elle-même fiancée avec Matthew. 
Cela paraît être un classique triangle amoureux qui finalement ne se résout jamais, et de tome en tome, on se demande si quelque chose va enfin se passer en espérant que l'histoire traîne le plus longtemps possible pour qu'il y ait encore plein de tomes à lire. 
Et puis la relation entre Matthew et Robin est houleuse et les deux tomes précédents ont montré que leur mariage est loin d'être certain, ce qui relance chaque fois l'histoire qui sous tend tous les volumes. 
Ce n'est toutefois pas un roman sentimental. 
Cette intrigue secondaire ne prend pas le pas sur l'enquête policière mais s'y mêle et le résultat est toujours très harmonieux. 

Si vous ne connaissez pas cette série, je vous conseille de commencer par le tome 1 et de les lire dans l'ordre, c'est plus amusant.
Et si vous avez lu les deux premiers, qu'est-ce que vous attendez pour lire celui-ci ?
Quant à moi, j'attend avec impatience le tome 4 !!!


Mon billet sur le tome 1 et celui sur le tome 2








jeudi 2 février 2017

Ainsi fleurit le mal de Julia Heaberlin

Voilà un roman parfait pour passer les après-midis au chaud sous un plaid en cette période de grand froid. 
Un peu addictif, vif, intéressant, avec des personnages attachants et une fin en entourloupe, il tient en haleine pendant pas mal de pages. 
Il y a 18 ans, Tessie s'est réveillée dans une fosse recouverte de Marguerites aux yeux noirs comme un tapis jaune et noir qui la veillait. 
Elle n'y était pas seule, mais ses compagnes d'infortune avaient eu moins de chance qu'elle.
18 ans plus tard, elle décide d'aider un cabinet d'avocat spécialisé dans les annulations de condamnation à mort qui l'a sollicité. 
Celui qui a été condamné pour le meurtre de 3 femmes et la tentative de meurtre sur Tessie n'est peut-être pas son monstre... 

Comme cela arrive souvent quand on suit des blogs de lecture ou des comptes IG de lectrices, j'avais un a priori sur ce roman avant même de le commencer. 
Je l'avais gardé pour une période calme, pour pouvoir m'y consacrer parce qu'il s'agit d'un véritable pavé, ce que j'ai du mal à lire rapidement ces temps-ci. 
Du coup, je l'ai lu deux ou trois mois après sa sortie et je n'étais pas la première. 
Après l'avoir vu chez deux ou trois lectrices, je m'attendais donc à un texte moyennement mal écrit et une fin pas terrible (et quand on a lu 560 pages, c'est franchement rageant). 
Je ne sais pas si c'est à cause (ou grâce) à ça, mais finalement, j'ai beaucoup aimé, y compris la fin. 
Evidemment, vous n'en saurez rien ici, je ne voudrais pas vous dévoiler ce qui fait le sel de ce roman, mais l'auteur a su construire un récit qui tient en haleine jusqu'au bout, surtout dans les dernières pages. 
Il n'y a pas de fioritures, l'auteure ne se perd pas dans le travail stylistique, mais je m'étais trompé de suspect, ce qui chez moi est un gage de qualité ! 
Je comprends néanmoins ce qui peut déplaire car si l'auteur indique bien qui est le coupable (c'est quand même indispensable dans ce genre de roman), elle laisse une part de non dit qui est en même temps dit et c'est assez réjouissant de voir qu'elle se permet cette pirouette finale. 

Il vous faudra tout de même vous plonger dans un thriller de 560 pages en grand format. 
Comme Tessa raconte ce qui lui est arrivé après son agression, les chapitres alternent entre la Tessie d'autrefois, celle qui sort à peine de la fosse, et la Tessa d'aujourd'hui, celle qui essaie de faire annuler la condamnation à mort de Terrell. 
Le procédé permet de sauter d'une époque à l'autre et de mettre les évènements en parallèle. 

Et puis on apprend des choses sur l'ADN, les analyses génétiques de la poussière qui se dépose dans nos os et permet de retrouver où vous avez vécu dans votre vie ! 
L'auteure ne s'y attarde pas, mais ces quelques lignes m'ont fascinée. 
C'est sans doute le seul intérêt de la pollution, mais il en faut bien un ! 

Je remercie aussi la traductrice d'avoir modifié le nom des fleurs. 
A l'origine, Tessie est déposée dans une fosse recouverte de Suzanne aux yeux noirs, une espèce de fleurs proches des marguerites françaises. 
Le titre du roman est aussi Black-eyed Susans. 
Comme ce sont des fleurs peu connues chez nous, la traductrice a préféré les nommer Marguerite aux yeux noirs. 
Vu le prénom de ma fille, j'aurais eu du mal à lire ce roman dans le cas contraire. 

C'est donc une lecture plutôt réjouissante quand on aime le genre, et comme je le disais au début de ce billet, la saison est parfaite pour s'y plonger !






vendredi 23 décembre 2016

Mapuche de Caryl Ferey

Je vois passer les romans de Caryl Ferey depuis très longtemps mais je n'avais pas encore cédé à la tentation. 
Et puis je me suis laissée tenter par Mapuche, un peu à cause du sujet, un peu à cause de l'Argentine et de Buenos Aires. 
Dans ma liste des 50 trucs à faire avant de mourir, il y a "acheter des chaussures de tango à Buenos Aires" (à lire avec l'accent). 
J'ai donc toujours une affection particulière pour cette ville. 
Je ne m'attendais néanmoins pas à ce que j'ai lu. 

A 5h du matin, Miguel alias Paola appelle son amie Jana pour lui demander de l'aide. 
Miguel n'a plus aucune nouvelle de Luz avec qui il a l'habitude de faire le tapin. 
Cela ne fait que quelques heures, mais il sent que quelque chose ne tourne pas rond. 
Jana finit par accepter de chercher Luz, mais après plusieurs heures de recherche, ils tombent sur la police qui repêche un cadavre. 
Mais un transsexuel assassiné, tout le monde s'en fout et la police va vite classer l'affaire. 
Jana décide alors de contacter Ruben Calderon, détective privé spécialisé dans la recherche des disparus...

Ce roman, c'est un peu une grande claque toutes les 50 pages ! 
Au propre comme au figuré !! 
Le cadre historique est un personnage à lui tout seul et on ne peut passer outre. 
Ruben Calderon est un Portenio pure souche qui a connu les prisons de la dictature, la torture et la disparition de ses proches.
Sa mère fait d'ailleurs partie de ces grand-mères de la place de mai qui tournent en rond tous les jeudi pour réclamer le retour de leurs proches ou des enfants enlevés à leur famille dans les années 1970. 
Que l'on connaisse ou non ces évènements, on apprend énormément de choses dans ce roman. 
Dans le fil du récit, les informations sont distillées petit à petit et le lecteur découvre les enlèvements, les tortures, les disparitions, le gouvernement militaire. 

Evidemment, c'est aussi très violent. 
Les descriptions de coups, de tortures, sont très nombreuses même si l'auteur n'en abuse pas outre mesure (mais c'est un avis personnel). 
Mais l'histoire est cohérente et les personnages se construisent aussi dans cette violence. 
On pourra sans doute reprocher à Caryl Ferey de s'être un peu laissé aller dans l'horreur, mais je ne crois pas que les tortionnaires se retenaient et même si les images restent longtemps en mémoire, cela me paraît indispensable quand on traite une telle période. 
Je précise tout de même que je n'aime pas les romans trop violents et que je suis encore traumatisée de ma lecture de Tokyo de Mo Hayder. 
Il va falloir que je me remette aussi de celui-ci mais c'est assez différent et c'est bien aussi de pouvoir parler de ce qu'il s'est passé et de le faire connaitre (même si c'est à déconseiller aux âmes sensibles). 

Et puis la tension qui monte et qui est parfaitement maîtrisée par l'auteur empêche de lâcher le roman chaque fois qu'on l'ouvre ! 
Petit à petit, l'étau se resserre autour des personnages et on a forcément très envie de savoir ce qui va leur arriver.
Jusqu'à la dernière page on attend le dénouement. 

Et pour finir, comme je l'ai "lu" en livre audio, je ne peux m'empêcher de préciser que la lecture de Feodor Atkine est parfaite (comme d'habitude en fait). 
Sa voix chaude est toujours un régal et j'avoue foncer sans hésiter quand je vois qu'il lit un livre audio ! 

Si vous n'avez pas peur des scènes de torture, si vous voulez en savoir un peu plus sur la dictature en Argentine, si vous cherchez un bon roman un peu thriller pour les vacances, ce policier pourrait bien vous plaire. 





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