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lundi 29 janvier 2018

Fendre l'armure d'Anna Gavalda 🎧📘

Ces derniers temps, je renoue avec des auteurs que je ne lisais plus depuis fort longtemps.
Après Amélie Nothomb, c'est Anna Gavalda que j'ai retrouvé avec ce recueil de nouvelles paru il y a quelques mois.
Je l'avais quitté avec la Consolante dont il me reste un souvenir très mitigé.
Le roman était inégal et j'avais été très déçue par l'une des parties.
La découverte de ces nouvelles était donc un bon moyen de retrouver cette auteure que j'aime beaucoup pour ses premiers livres.

Ce recueil est composé de 7 nouvelles qui parlent presque toutes de personnages qui se retrouvent face à une grande douleur.
Il leur faut faire face, remonter la pente, mais il n'y arrivent pas.
Un évènement déclencheur, une rencontre, va leur permettre de se remettre sur pied et de "fendre l'armure".
Les autres nouvelles parlent de pères et de leurs relations à leurs enfants ou de jeunes gens qui doivent trouver leur place dans la société.
La parole les délivre tous, ils se parlent à eux-mêmes ou écrivent, ou bien encore se racontent.

J'avais adoré le premier recueil de Gavalda.
Je me suis donc engouffrée dans celui-ci confiante et avec envie.
Les chutes sont souvent très bien trouvées et la tension monte doucement mais sûrement.
Malheureusement, autant le dire tout de suite, certaines nouvelles de ce recueil ne tiennent pas la comparaison.

Je connaissais déjà Happy meal que j'étudie avec mes étudiants.
C'est une petite nouvelle sympathique qui fonctionne bien, comme Mes points de vie, l'autre nouvelle mettant en scène un papa.
J'ai moins aimé L'amour courtois (dont je me rappelle assez peu d'ailleurs), Le Garçon est un texte sympathique mais sans plus.
D'ailleurs, les chutes sont un peu bancales.
La Maquisarde et le Fantassin sont de jolis textes qui marquent davantage.
Les personnages qui y sont décrits sont forts et leurs histoires sont délicatement racontées.
Mon chien va mourir est aussi un texte touchant.
J'ai donc un avis mitigé à la fin de cette lecture, et je ne suis pas sûre de relire Gavalda très bientôt (mais qui sait ?).

La version audio est partagée entre 4 lecteurs différents, ce qui rend bien les différentes voix qui se mêlent ici, chaque nouvelle étant racontée à la première personne. 
C'est un bon moyen de découvrir les livres audios si vous ne connaissez pas, car les nouvelles permettent d'écouter pendant un temps assez court, ce qui n'est pas négligeable quand on n'a pas l'habitude. 

Si vous aimez les nouvelles et Gavalda, si vous aimez les personnages tourmentés, les histoires tragiques qui se terminent plutôt bien, les histoires amusantes, ce recueil pourrait bien vous plaire.




mercredi 6 juillet 2016

La confession d'une jeune fille, Violante de Marcel Proust

Mon premier Marcel !!
Il y a bien longtemps que je tourne autour, que j'hésite, que je m'interroge, que j'ai peur d'être déçue, que je ne suis pas sûre d'avoir envie de me lancer dans la recherche.

Et puis sur Babelio, il y avait ce tout petit livre audio proposé pour une opération Masse Critique !
Parfait pour commencer, n'est-ce pas ?

Enfant délaissée, la jeune fille qui parle ici s'est laissée aller à des plaisirs coupables, emportée par les fêtes et les mauvaises fréquentations. 
Alors qu'elle pensait avoir réussi à remettre sa vie en ordre, un verre de champagne remet tout en question...

Violante a grandi seule dans son château avec son régisseur Augustin. 
Elle lit, elle passe du temps seule dans les bois, s'occupe de ses gens. 
Et puis survient un jeune homme charmant... 

Marcel, tout jeune, a commis ces deux nouvelles assez amorales.
Dans les deux textes, une jeune fille se laisse aller à la débauche ou à la flatterie, devenant futile, voire perverse.
Chaque fois, ces jeunes filles ne sont pas heureuses et se laisser aller à ses penchants naturels ne semble pas être une si bonne idée.
Récits d'initiation au plaisir charnel et à la vanité, elles en deviennent vaines et en meurent réellement ou symboliquement.
Mais chaque fois aussi, la fréquentation des humains semble être à l'origine de leurs errements.
Vivre seul dans un château au milieu de la forêt apparait comme le seul rempart à la perversion, à condition que personne ne s'y invite.

Dans la première nouvelle, la jeune fille qui raconte revient sur son enfance, sur l'amour qu'elle porte à sa mère, sur ce qui l'a fait basculer vers la luxure.
Tout se dit à demi mot, elle semble ne pas pouvoir tout expliquer.
Pour le lecteur, c'est parfois un peu obscur aussi, et la fin est si soudaine que j'en suis restée toute surprise, vérifiant sur ma tablette si je n'avais pas oublié de télécharger une piste terminant la nouvelle.

Dans la seconde, sans doute écrite plus tard, le texte est mieux maitrisé.
Violante est une jeune femme qui a besoin de tester sa féminité sur le monde mais elle s'y perd, loin de son château et de son milieu "naturel".
Elle ne retrouvera d'ailleurs jamais le chemin de ses origines et perdra tout intérêt en devenant une femme inutile.

Ces deux nouvelles sont très bien écrites, c'est quand même du Marcel.
Le style de Proust laisse couler les mots et on voit bien passer les sentiments qui ont poussé la jeune fille à des extrémités coupables.
Mais le fait que ce soit des nouvelles rend le texte un peu abrupt, sec et très rapide.
J'ai lu également qu'il fallait y voir la relation entre Proust et sa mère dans celle de la jeune fille et de sa mère.
Soit, prenons le pour une confession de Proust alors.

Si vous n'avez jamais écouté de livre audio et si vous voulez lire Proust, laissez-vous tenter, cela pourrait vous plaire.







samedi 26 octobre 2013

Un très beau recueil de nouvelles indiennes !

Aujourd'hui, je ne vais pas faire un billet classique.
Quand j'ai rencontré la créatrice d'Exploratology, elle m'a offert un des ouvrages de la sélection Histoires Indiennes, vous savez, celle que vous pouvez gagner jusqu'à dimanche matin sur ce blog.

J'ai lu ce livre avec un grand plaisir mais je ne veux pas tout dévoiler, alors je vais vous donner des indices sur cette lecture, en espérant que cela suscitera votre curiosité.

Il s'agit donc de littérature indienne. 
Je crois que je suis en train de digérer mon voyage en Inde après presque 2 ans, et la littérature indienne m'attire un peu plus. 
J'ai ainsi pu lire ce livre sans a priori négatif, et j'ai même été très surprise d'apprécier autant de me replonger dans la société indienne.
Car tout le charme de ce livre est justement là. 
L'auteur nous plonge dans de petites histoires qui nous dévoilent le fonctionnement de la société indienne, mais sans fatalisme. 
Certains personnages sont rebelles, ils ne se fondent pas dans la masse. 
D'autres à l'inverse sont très traditionnels et ne se détournent pas du chemin tracé par la société.
Mais tous vivent la vie qu'ils ont choisi, ou font quelque chose qui leur permet de vivre cette vie. 
C'est intéressant, fascinant, émouvant, parfois troublant. 

Ce livre pluriel regroupe plusieurs nouvelles, ce dont je ne raffole pas, mais de temps en temps j'aime bien. 
Et là, j'ai bien aimé.

Et voici encore un indice avec le portrait de l'auteur.



Alors  ? 
Vous connaissez ce livre ? 


Si vous voulez découvrir ce recueil, vous pouvez encore jouer sur le billet de la semaine dernière
Il vous suffit de proposer un thème de sélection thématique avant dimanche à 10h. 


Bon week-end ! 




mardi 19 mars 2013

Les femelles de Joyce Carol Oates


Un petit Oates de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal.
Quand sa lecture dure plusieurs mois, par contre, c’est sans doute un signe de mauvaise pioche, surtout que celui-ci est plutôt petit.
Mais c’est un avis tout à fait personnel, je le précise dès le départ.

Dans ces 9 nouvelles, Joyce Carol Oates explore la nature humaine féminine.
En 9 portraits, elle montre que le meurtre peut parfois être une nécessité, et en particulier le meurtre des hommes.
L’instinct de conservation peut pousser à tuer son homme, pour devenir soi, pour prendre sa vie en main.

Je crois que les nouvelles ne sont pas pour moi.
J’ai toujours du mal à me plonger en quelques lignes dans une histoire qui se doit d’être efficace immédiatement, mais qui ne me permet pas de m’installer doucement dans un univers inconnu.
Dans une nouvelle de quelques pages, il n’est pas possible de faire vraiment connaissance avec les personnages, et si on y arrive tout de même, il faut aussitôt les quitter car la chute finale est arrivée.
Je trouve cela un peu frustrant et s’il n’y a aucun personnage ou élément récurrent, je me lasse vite.

C’est sans doute pour cela que je n’ai pas vraiment apprécié ce recueil de nouvelles.
La couverture m’avait pourtant tapé dans l’œil, tant cette photo est magnifique.
Ce titre claquant, simple et concis était aussi une promesse de belles lectures, Oates étant généralement mordante.
Sur ce point là, je n’ai pas été déçue.
Tel Barbey D’Aurevilly dans les Diaboliques, elle nous propose une galerie de portrait à la fois trash et cruelle, une succession de femmes plus ou moins blessées, plus ou moins en souffrance.
Chacune d’entre elles est confrontée aux hommes et tente de se libérer de leur emprise, de façon souvent très violente, et toujours pour aller mieux.
Cédant à un instinct souvent animal, protégeant sa vie, son confort, réagissant à l’impulsion du moment ou réfléchissant murement à ce qu’il convient de faire, elles réveillent l’instinct de préservation qui sommeille en chacun de nous.

la photo originelle
de Ferdinando Scianna
Cela donne au final un assemblage un peu hétéroclite mais très efficace, et comme souvent avec Joyce Carol Oates, je me suis tout de même demandé où elle allait chercher tout ça.
Elle a une façon de voir les choses qui est acide et assez singulière, oscillant entre le franc désespoir en la nature humaine et la petite lueur tapie au fond que seules les femmes qui se prennent en main peuvent voir.

Si vous avez envie d’être bousculé dans vos certitudes, si vous cherchez un livre qui sort de l’ordinaire, si vous aimez les nouvelles et si vous êtes fans des Diaboliques, ce livre pourrait vous plaire.




1 livre de moins dans ma Pal,
1 gros mots pour le petit bac2012 en retard, 
1 deuxième livre pour le challenge Oates












jeudi 17 novembre 2011

Les quatre Hollandais de Somerset Maugham


 Avant de lire ces nouvelles, je ne connaissais Maugham que de nom.
Je connaissais d'ailleurs davantage sa réputation que son travail, et je n'aurais pas été capable de citer un seul de ses titres, ce que je mets dans la catégorie de mes hontes personnelles.
Rassurez-vous, je n'ai pas réellement de hontes inavouables, et cette catégorie de mon égo personnel n'est là que pour m'indiquer les lacunes à combler.
Pour en revenir à Somerset Maugham, le partenariat auquel j'ai répondu chez Livraddict était une belle occasion de combler cette lacune. 800 pages d'un coup, c'est une belle progression !
Ce que je n'avais pas vu (j'ai sans doute lu en diagonale), c'est que ce livre est en fait la réunion de plus d'une vingtaine de nouvelles de l'auteur.
Il s'agit du dernier tome publié par les éditions Robert Laffont. Chaque tome contient plus de 800 pages afin de pouvoir présenter la production mirifique de l'auteur.
Dans celui-ci, il y a 30 nouvelles de taille variable. Certaines se déroulent en 4 ou 5 pages quand d'autres se déploient en 45 pages.

Difficile de faire un résumé de nouvelles, mais je vais essayer de vous parler de celle qui m'a le plus marqué et du cadre commun à toutes les nouvelles.
Le narrateur est effectivement le même dans toutes les nouvelles. Figure de l'auteur, c'est un voyageur acharné, qui vogue d'île en île et de village en village tout en conservant un certain confort. Il fait quelque fois des concessions et se retrouve dans des hébergements sommaires et rustiques, mais il aime avoir ses bagages, un bon lit et surtout son sac de livres.
Car ce narrateur voyage avec un sac de livres quelque soit sa destination, ce qui lui permet parfois de faire plus ample connaissance en partageant son stock avec son hôte par exemple.
C'est un de ces hôtes-lecteurs qui lui raconte l'histoire d'un homme croisé la veille au club.
Cet homme, il l'avait rencontré bien des années plus tôt, alors qu'il était gouverneur dans un autre coin de la Malaisie. Ils s'étaient alors lié d'amitié et l'homme avait une sœur dont le gouverneur était tombé amoureux. Mais les choses ne s'étaient pas passé comme il aurait pu le prévoir...

Au fil de ces 800 pages, les nouvelles se succèdent, comme les situations. Sur un bateau, dans une grande ville, dans un village isolé, sur une île, le narrateur se promène et nous emmène faire le tour de ces occidentaux qui ont subi ou fait le choix de s'exiler loin de chez eux.
Comme le dit l'auteur, lui ne fait que passer et sait qu'un bateau l'attend pour faire le chemin en sens inverses, mais pour beaucoup de ceux qu'il croise, le voyage de « retour » ne se fera jamais.

Il se dégage alors un parfum suranné de ces nouvelles.
Elles nous ramènent à ces années de colonisation où l'exotisme était si fort quand on pensait à ces espaces inconnus, et où les voyages duraient si longtemps. Il n'y avait pas de décalage horaire, les fuseaux horaires passant lentement, au fil des jours.
Et c'est aussi l'impression que j'ai eu au fil de ces nouvelles. Le temps défile lentement, le narrateur n'a aucun impératif, il suit ses envies et va de ville en ville quand on lui parle d'un lieu ou de quelqu'un à aller voir.
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, et malgré le format assez court, on s'attache aux personnages, on apprend à les connaître, mais comme le fait un voyageur, en quelques heures ou en quelques jours.

Il n'est  pas question ici de s'installer pour côtoyer 500 pages les mêmes personnages, mais c'est finalement le regard du narrateur que l'on apprend à connaître, car c'est lui qui nous présente cette galerie de portraits.
Si je devais exprimer une préférence, ce serait évidemment pour les nouvelles les plus longues, qui m'ont tout de même laissé plus de temps pour m'installer dans l'histoire, mais j'ai aussi apprécié les textes plus court où en 3 ou 4 pages, l'histoire est écrite.
Le personnage du narrateur et le fait que certaines nouvelles fonctionnent ensemble ou reprennent des éléments lus précédemment est aussi un élément qui facilite la lecture en continu et invite à lire les nouvelles dans l'ordre.

Je n'ai pas encore parlé de l'écriture de Somerset Maugham, mais quand il s'agit d'une traduction, c'est toujours autant le travail du traducteur qui est loué que celui de l'auteur.
Je dirais néanmoins que la narration l'emporte souvent (logique dans des nouvelles), mais qu'il y a de beaux passages comme celui-ci qui parle de livres.

Pour ceux d'entre vous qui aiment les nouvelles, bien sûr, ceux qui ont une lacune à combler comme la mienne, qui veulent lire un texte bien construit, entendre parler des colonies, de jungle et de fièvres, s'évader un peu ou parfois beaucoup, ce livre est pour vous.

Je remercie Livraddict et les éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre et cette belle lecture.



vendredi 15 avril 2011

Sept contes gothiques de Karen Blixen


J’ai découvert Karen Blixen avec la Ferme Africaine, ou plutôt avec Out of Africa, le film de sydney Pollack. C’est l’un des films préférés de ma maman et je l’ai vu un certain nombre de fois.
Sachant que les livres sont souvent plus riches que leurs adaptations, j’ai acheté cette année une édition de poche de ce livre, avec un coffret en fausse peau de zèbre. Mais je ne l’ai pas encore lu.
Pour commencer avec cet auteur, je me suis dit qu’un recueil de textes courts serait une bonne introduction.
Appréciant particulièrement les livres de Walter Scott, il m’a semblé que le gothique était encore plus approprié.

Difficile de résumer ces sept contes.
Ils mêlent des chevaliers, des jeunes filles sacrifiées et des fantômes en tous genres dans un 19e siècle romantique et gothique à la fois, étrange et dépaysant.
Il est question de catastrophes, de ville inondée, de voyages, d’amour, d’enlèvement, de sacrifice…
Les éléments du gothique habituel sont souvent là, mis à part le Moyen Age, bien sûr.
Les décors alternent, les personnages aussi, ce qui donne un rythme endiablé à ces contes gothiques.

J’ai aimé être dépaysée à ce point.
Le fantastique est bien présent dans ce livre qui m’a paru trop court (avec pourtant près de 500 pages). On en redemande et j’ai regretté qu’il n’y ait que sept contes.
Les personnages sont souvent attachants ou, au contraire, antipathiques. Les choses sont tranchées et il n’est pas question de brosser des psychologies complexes. Il s’agit davantage de situations originales, rocambolesques parfois mais captivantes souvent.

L’écriture de Karen Blixen est très agréable, et le texte est bien traduit.
C’est un recueil relativement homogène, où l’on passe d’une histoire à l’autre avec facilité.
Le texte est souvent poétique, enlevé, la plume de Karen Blixen fait mouche sans affectation.
La France, le Danemark ou l’Italie sont évoqués sous la neige, avec parfois un peu de soleil, déplaçant le lecteur avec les personnages. C’est un beau voyage qui est proposé ici, d’une façon originale où l’on sent l’attachement de l’auteur pour ces paysages.
Le gothique n’est pas celui du Moine de Lewis, mais c’est aussi bien de lire des textes moins violents.
J’ai en tout cas beaucoup apprécié cette lecture.

Si vous avez envie de lire des textes assez courts et dépaysants, ou de découvrir Karen Blixen, n’hésitez pas, c’est un petit bijou.


Je remercie Blog-O-book pour ce partenariat et le Livre de poche pour cet envoi qui a fait mouche. 


Je valide aussi un nouveau pays pour le challenge tour du monde en partant au Danemark et un classique pour le mois d'avril. 



Ce billet est programmé rien que pour vous. Je suis en vacances. N’hésitez pas à me laisser des commentaires, ils me feront très plaisir en rentrant.

vendredi 31 décembre 2010

La princesse de Montpensier de Madame de Lafayette

Histoire de bien commencer l’année demain, je finis aujourd’hui mes billets de lecture restés en attente.
Je pourrais ainsi débuter cette nouvelle année pleine d’entrain et avec une nouvelle to-do-list.
Je ne me fais pas d’illusion, il y aura quelques reports de tâches de la liste de décembre à celle de janvier, mais j’espère évacuer ces travaux pénibles la semaine prochaine (après il faudra corriger les copies des partiels de janvier :S).
Et pour les lectures, je pourrais commencer du bon pied.

Pour cette dernière lecture, je vais vous parler de trois petites nouvelles de Madame de Lafayette, présentées dans un même volume : Histoire de la princesse de Montpensier, Histoire de la comtesse de Tende, Histoire d’Alphonse et de Bélasire.
J’ai lu La Princesse de Clèves il y a plusieurs années, et je vais sans doute faire hurler certains d’entre vous, mais je l’avais trouvé un peu cruche. Je ne dis pas que je n’avais pas aimé, et comme c’était au programme de licence de lettres modernes, j’avais même pu apprécier la modernité de ce roman qui est souvent considéré comme le premier roman au sens moderne de l’histoire littéraire.
Mais l’histoire en elle-même m’avait semblé, même pour l’époque, un peu trop idéalisée.

Si je vous raconte tout cela, c’est que j’ai retrouvé un peu de cet esprit dans la princesse de Montpensier.
Madame de Lafayette semble vouloir faire œuvre d’édification, mais je ne vois pas dans quel sens. Faut-il céder à la tentation (la deuxième nouvelle montre que non) ou faut-il résister, bien que cette résistance n’offre aucun avenir à celle qui résiste.
Dans les deux cas, la jeune femme au centre de l’histoire ne survit pas à l’histoire d’amour dans laquelle elle est embarquée, tandis que l’homme continue sa vie de plaisirs et de galanteries.
La morale serait-elle que seul le couvent sauve les femmes ?

Mais de quoi ça parle, me direz-vous.
Melle de Mézières est promise au frère du duc de Guise. Fréquentant beaucoup la maison des Guise depuis ses douze ans, elle se lie avec le futur duc de Guise. Mais sa famille décide finalement de la marier au prince de Montpensier, espérant acquérir ainsi plus de pouvoir. Le prince a dans son entourage proche un homme de confiance, le comte de Chabannes, qui tombe amoureux de la princesse dès les premières entrevues qu’elle lui accorde. Quelques temps après son mariage, elle revoit le duc de Guise qui décide de la séduire à nouveau, le comte de Chabannes servant d’intermédiaire.

L’histoire de la Comtesse de Tende est similaire, mais elle cède à son amant et tombe enceinte.
Quand à la troisième nouvelle, il s’agit d’une histoire assez différente, puisque le personnage principal est un homme. Alphonse aime Bélasire, mais lui comme elle se sont promis de ne jamais aimer car cela est trop douloureux. A force de preuves d’amour, Alphonse parvient à convaincre Bélasire de son amour et le mariage est décidé. C’est alors qu’il développe une jalousie ravageuse…

J’ai préféré la deuxième nouvelle, je l’avoue. La comtesse de Tende a un comportement et une fin qui me semblent plus lisibles et plus compréhensibles.
La princesse de Montpensier et Alphonse sont tous deux des personnages excessifs qui vont au bout de leur idée, ce qui cause leur perte. La première, à la différence du second, semble toutefois être prisonnière de la société dans laquelle elle vit. Ce sont les autres qui décident pour elle et les seules décisions qu’elle prend la conduisent à sa perte.
Faudrait-il alors se laisser guider par les usages, sa famille, son rang ?

Je crois que cette lecture me pose plus de questions qu’elle n’en résout.
Le format vraiment très court impose un rythme rapide, sans que le lecteur puisse vraiment connaître les personnages, mais l’action générale semble plus importante que les différents caractères qui s’y présentent.
Les traits essentiels de leur personnalité sont indiqués au lecteur qui a toutes les cartes en main pour suivre le récit.

Si vous n’avez jamais lu Madame de Lafayette, je vous conseille de commencer par la princesse de Clèves, mais c’est une petite lecture courte intéressante.

La princesse de Montpensier me permet de valider :



lundi 27 décembre 2010

La Colère des aubergines de Bulbul Sharma

Après le concours de George et Noël, ce blog reprend une vie normal (jusqu’à vendredi et les fêtes du Nouvel an).
Il me reste plusieurs livres lus dont je souhaite vous parler ici avant le 31, quelques challenges à terminer ou à compléter, comme je vais le faire avec ce billet.

Pour le challenge Bienvenue en Inde, j’avais prévu de lire La Colère des aubergines.
C’est chose faite, et j’ai même testé quelques recettes, car ce livre est plein de bonnes idées de plats indiens. D’ailleurs, il est sous-titré « récits gastronomiques », et chaque nouvelle est suivie d’une ou deux recettes de plats ou de desserts indiens.
Un vrai régal !

Buaji, maitresse de maison qui régit sa famille d’une main de fer, veille jalousement sur la réserve de nourriture où dorment les pickles de mangue.
Bala, cousine pauvre, va chez l’un ou l’autre de ses cousins pour soigner, prendre soin des malades, ou simplement là où l’on veut bien l’accueillir. Mais Bala a une qualité, elle prépare de délicieux  pakora. Quand un cousin d’Amérique s’entiche d’elle et désire l’épouser, c’est le drame. Va-t-elle le suivre ?
Vinod est tiraillé entre sa femme, très mauvaise cuisinière, et sa mère, mauvaise cuisinière. Chaque soir, elles se battent pour le nourrir.
Priti a trente ans, et a enfin trouvé un mari. Mais un mariage à l’indienne ne s’improvise pas. Chaque famille va rivaliser d’audace et d’ardeur pour nourrir les invités à force de banquets et de gâteaux.


Voici quelques unes des nouvelles qui composent ce recueil savoureux et inattendu.
Je savais qu’il était question de nourriture, dans ce livre, le titre le dit assez. Pourtant, je n’avais pas pensé qu’elle put être aussi centrale.
Les rites culinaires et les plats traditionnels sont réellement au cœur de ces petites histoires parfois très courtes.
Qu’il s’agisse de repas de mariage, de repas quotidiens ou de commémoration funéraire, chaque nouvelle raconte le rapport à la nourriture des personnages qui s’y agitent. L’une veut maigrir, quand l’autre veut nourrir sa famille à outrance, une autre est chargée d’organiser un banquet funéraire, quand un autre encore, à l’article de la mort, refuse de nourrir ses fils envahissants.
Les recettes de cuisine viennent ponctuer les textes, faisant songer à des épices inconnus comme le fenugrec ou des mets introuvables comme les graines de lotus.
Il n’est donc pas question de connaître ces personnages qui ne font que passer. Le lecteur s’imprègne, au contraire, de l’Inde et de ses coutumes culinaires et découvre au fil des nouvelles la cuisine comme on la conçoit dans ce grand pays.

Ce format m’a d’ailleurs un peu gêné au début de ma lecture. Comme les nouvelles sont très courtes, je cherchais un lien entre chaque texte, un personnage récurrent ou des personnages issus de la même famille. Il m’a fallu quelques pages pour voir que chaque texte est indépendant.
Une fois cet obstacle passé, ma lecture a été plus facile et j’ai vraiment apprécié ce petit moment passé en Inde.
D’ailleurs, j’ai même testé deux recettes, celle du biryani que j’ai modifié à ma sauce, et celle du carrot cake.
Si vous voulez cette recette simplissime et vraiment excellente, le détail est sur mon blog de bentos, en cliquant ici
Mais voici deux photos qui  vous ferons peut-être envie et vont me permettre de participer un peu en retard au challenge à lire et à manger de Chiffonnette.






Cette lecture me permet aussi de valider une lecture de ma PAL pour décembre, ma première participation au challenge Bienvenue en Inde et un nouveau pays pour le tour du monde

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