samedi 30 mars 2013
mercredi 27 mars 2013
Le maître de peinture de Richaud, Makyo, Faure
Voilà encore un billet
qui a trainé, trainé, ne se laissant pas attraper.
Pourquoi ? Comme
d’habitude, je ne saurais pas vraiment vous le dire.
L’essentiel est que je
l’écrive enfin, surtout que je n’ai jamais vu cette bande dessinée sur les
blogs que je suis régulièrement.
Frédéric Cypian est, comme beaucoup de jeunes
peintres, un peintre insatisfait.
Il attend le motif qui lui apportera la
consécration, le tableau qui fera de lui un peintre reconnu et fière de son
travail.
En attendant, il se bat aussi beaucoup en duel,
invectivant la terre entière (et surtout d’autres peintres qu’il juge moins
bons que lui) et ne connaissant pas la peur.
Et pourtant, un soir, il rencontre celle dont
l’image ne le quittera plus.
Comment entrer chez le peintre ? Comment
séduire Eliza ? Comment vivre dans cette ville où les révolutionnaires
sont traqués, emprisonnés et torturés ?
Je ne vous le cache pas,
l’histoire centrale est un peu cousue de fil blanc et ce qui doit arriver entre
les personnages a de grande chance d’arriver.
Néanmoins, ce qui pousse
le lecteur à tourner les pages tient plutôt du « comment ».
L’histoire rebondit sans
cesse, éliminant puis rappelant les personnages secondaires.
Le scénariste joue avec
le cadre historique (qui ne m’était pas familier, je l’avoue) pour développer
son histoire et lui imprimer une dimension plus politique que sentimentale.
La dénonciation d’un
régime autoritaire est permanente, mais il s’agit d’un travail de mémoire.
Les années ont passé, ce
qui permet sans doute aux auteurs de pouvoir fournir au lecteur l’ensemble des
informations qui lui permettent de comprendre la situation politique.
Dans cette bande
dessinée, il se passe donc toujours quelque chose, tout en conservant une
cohérence qui permet de suivre.
Frédéric est un
personnage tourmenté (comme tous les peintres de fiction, non ?), son
mentor aussi, et tout ce petit monde est soutenu par Eliza dont la beauté les
fascine tous deux.
Mais ce que j’ai
particulièrement apprécié, c’est que Eliza n’est pas lisse.
Elle n’ouvre pas les bras
au petit jeune qui surgit dans sa vie.
Pour une fois, c’est
appréciable.
Du côté du dessin, c’est
très classique, peut-être même un peu trop mais cela correspond au genre et c’est
tout de même parfaitement maitrisé.
Les couleurs sont parfois
traitées dans des gammes de sépia qui atténuent l’ambiance et donne l’illusion
d’un monde gris et terne.
L’atmosphère de cette
époque est ainsi plus présente, tout en étant bien nuancée.
Une bande dessinée à
découvrir si vous cherchez une bonne petite BD pour un dimanche après-midi, si
vous aimez les artistes tourmentés, l’histoire de la Pologne et les histoires
d’amour compliquées.
BD du mercredi de Mango
lundi 25 mars 2013
Mon préssssssssieux !!!
samedi 23 mars 2013
vendredi 22 mars 2013
Les Lunes de Barcelone de Javier Calvo
Cette semaine, j’en ai eu
marre de lutter pour finir ces livres qui trainent dans mon panier « en
cours » depuis trop longtemps.
Certes, c’est une
résolution du nouvel an, mais je ne me suis pas fixé de délai.
J’ai donc abandonné
provisoirement les livres qui sont dans la colonne de droite de ce blog pour
piocher dans la pile des trois romans policiers reçus par mon homme ce mois-ci
(il est juré du prix des lecteurs du Livre de Poche).
Le choix n’était pas
facile, les trois romans en question étant un peu originaux.
Finalement, je me suis décidé
pour celui-ci sans savoir vraiment dans quoi je me lançais.
Semproni de Paula, inspecteur provincial en chef,
a fort à faire ces temps-ci.
Des meurtres particulièrement violents sont commis
en ville. L’assassin de l’espérance dissémine les cadavres après les avoir
éviscérés.
Pour avoir un peu d’aide, il remet en liberté son
ancien ami Menelaus Roca, lui même accusé de meurtre et emprisonné pendant 7
ans.
Sans compter Aniol Almarosa qui publie chaque
semaine une nouvelle livraison de son roman provocateur intitulé « la
ville secrète ».
Sous le dais d’ombre de la fumée des usines, dans
une Barcelone de film d’horreur, les coups pleuvent et les cadavres se
succèdent.
Je dois vous avouer que
j’ai souvent fait la grimace en lisant ce roman.
Les passagers assit en
face de moi dans le train devait se demander ce que je lisais, et je crois bien
que c’est encore une mauvaise pioche malheureusement.
J’ai d’abord été
enthousiasmé par le style de l’auteur.
Son écriture est
éminemment poétique, et je pense que le traducteur a réussit à transcrire toute
la recherche que l’auteur a mis dans son texte.
Puis tout cela se met à
devenir violent, trop violent et gratuitement.
Je ne crois pas être une
petite âme sensible, et si l’intrigue le justifie, j’accepte de lire des
passages un peu remuants.
Chacun y va de son petit
massacre, tout en ne tuant jamais vraiment la bonne personne.
Ils se défoulent tous sur
leur prochain, dans une atmosphère noire et étouffante qui va parfois jusqu’à
disparaître pour laisser la place à des manifestations de colère et de haine
sans justification.
Évidemment, on pourrait
penser que cela sert le propos de l’auteur, qu’il souhaite dénoncer la société
vérolée de l’époque, mais ça ne colle pas vraiment.
En bref, tous ces coups
m’ont lassé et je n’y ai pas trouvé ce que les auteurs de polar noir y mettent
habituellement et qui justifie leurs choix.
Quant à l’histoire, je
l’avoue là encore, la conclusion m’a échappé.
Je vois bien l’idée
générale, mais n’attendez pas quelque chose de clair parce que vous serez bien
déçu.
Si vous aimez Huysmans, les belles écritures et
les romans emberlificotés, vous pourriez avoir une meilleure opinion de ce
roman que moi.
mardi 19 mars 2013
Les femelles de Joyce Carol Oates
Un petit Oates de
temps en temps, ça ne peut pas faire de mal.
Quand sa lecture
dure plusieurs mois, par contre, c’est sans doute un signe de mauvaise pioche,
surtout que celui-ci est plutôt petit.
Mais c’est un
avis tout à fait personnel, je le précise dès le départ.
En 9 portraits, elle montre que le meurtre peut
parfois être une nécessité, et en particulier le meurtre des hommes.
L’instinct de conservation peut pousser à tuer son
homme, pour devenir soi, pour prendre sa vie en main.
Je crois que les
nouvelles ne sont pas pour moi.
J’ai toujours du
mal à me plonger en quelques lignes dans une histoire qui se doit d’être
efficace immédiatement, mais qui ne me permet pas de m’installer doucement dans
un univers inconnu.
Dans une nouvelle
de quelques pages, il n’est pas possible de faire vraiment connaissance avec
les personnages, et si on y arrive tout de même, il faut aussitôt les quitter
car la chute finale est arrivée.
Je trouve cela un
peu frustrant et s’il n’y a aucun personnage ou élément récurrent, je me lasse
vite.
C’est sans doute
pour cela que je n’ai pas vraiment apprécié ce recueil de nouvelles.
La couverture
m’avait pourtant tapé dans l’œil, tant cette photo est magnifique.
Ce titre
claquant, simple et concis était aussi une promesse de belles lectures, Oates
étant généralement mordante.
Sur ce point là,
je n’ai pas été déçue.
Tel Barbey
D’Aurevilly dans les Diaboliques,
elle nous propose une galerie de portrait à la fois trash et cruelle, une
succession de femmes plus ou moins blessées, plus ou moins en souffrance.
Chacune d’entre
elles est confrontée aux hommes et tente de se libérer de leur emprise, de
façon souvent très violente, et toujours pour aller mieux.
Cédant à un
instinct souvent animal, protégeant sa vie, son confort, réagissant à
l’impulsion du moment ou réfléchissant murement à ce qu’il convient de faire,
elles réveillent l’instinct de préservation qui sommeille en chacun de nous.
la photo originelle de Ferdinando Scianna |
Cela donne au
final un assemblage un peu hétéroclite mais très efficace, et comme souvent
avec Joyce Carol Oates, je me suis tout de même demandé où elle allait chercher
tout ça.
Elle a une façon
de voir les choses qui est acide et assez singulière, oscillant entre le franc
désespoir en la nature humaine et la petite lueur tapie au fond que seules les
femmes qui se prennent en main peuvent voir.
Si vous avez
envie d’être bousculé dans vos certitudes, si vous cherchez un livre qui sort
de l’ordinaire, si vous aimez les nouvelles et si vous êtes fans des
Diaboliques, ce livre pourrait vous plaire.
1 gros mots pour le petit bac2012 en retard,
1 deuxième livre pour le challenge Oates
lundi 18 mars 2013
L'éléphant, la revue de culture générale
Lors du dernier
numéro de masse critique de Babelio, j’ai eu la joie d’être sélectionnée pour
recevoir un exemplaire d’une toute nouvelle revue de culture générale intitulée
l’Éléphant.
Le site de la revue : L'éléphant
Il faut d’abord
que je vous dise que l’éléphant est mon animal totem, mon signe du
zodiaque birman et je crois bien mon animal préféré.
Lorsque j’ai
aperçu cette revue chez mon libraire (et pas mon marchand de journaux), j’ai
été intriguée et je n’ai pas pu m’empêcher de la feuilleter.
Du coup, quand je
l’ai vu dans la sélection masse critique, j’ai coché la case correspondante
sans hésitation.
La revue est
arrivée quelques semaines plus tard, lourde de ses 160 pages et pleine de
petits éléphants.
Au
premier feuilletage, je l’avoue, j’ai néanmoins été très décontenancée par
cette revue.
Les thèmes se
succèdent, Proust précède le Big Bang et Socrate, les guerres balkaniques côtoient
Jacques Attali et l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert.
Je ne voyais pas
très bien le fil conducteur entre tout ça et ce qui faisait l’unité de la
revue.
J’ai longtemps lu
Science et vie (et souvent en version
Junior) et si les thèmes s’y
succèdent aussi, il y a une unité dans le mode de traitement qui fait que l’on
sait où l’on est.
Ici, les articles
alternent l’interview, l’enquête, la synthèse, la présentation, mais il m’a
fallut arriver au bout et revenir au début pour comprendre.
A la fois par une
démonstration de la « méthode » et par un édito, ils expliquent à
leur lecteur qu’il s’agit d’une revue « élégante, agréable et surtout
utile ».
Et force est de
constater que le contrat est rempli sur les trois points.
La revue se veut
éclectique, et tournée vers la culture générale.
L’idée est de
permettre aux lecteurs d’enrichir leurs connaissances, de les entretenir, mais
surtout de les organiser pour optimiser leur mémorisation et leur utilisation.
Pour cela, ils
proposent une méthode comprenant cinq outils qui facilitent la
mémorisation, une revue et un site internet comportant des quizz et des
approfondissements.
Le rythme de
publication (trimestriel) est bien pensé du fait de la quantité d’information
présente dans un numéro, et si le prix paraît un peu élevé au numéro (15
euros), la revue ne coute finalement que 5 euros par mois.
Évidemment, on ne
peut pas être passionné par tous les sujets présentés dans chaque numéro, mais il est tout de
même fort probable que vous trouverez de nombreuses pages à vous mettre sous la
dent.
Pour ma part,
j’ai vraiment apprécié le dossier sur Proust et sa madeleine, celui sur la
mémoire qui décrypte ses processus et celui sur Verdi et ses rapports à la
politique italienne.
C’est passionnant
et très instructif, et comme mes enseignants notaient souvent sur mes bulletins
« s’appuie trop sur sa culture générale », cette revue ne pouvait que
me plaire.
Je terminerais
quand même avec deux bémols, car vous le savez, il faut toujours que je
chipote : la lisibilité de la structure de la revue et de ce qui lie les
dossiers pourrait être plus grande, et l’idée de nous aider à mémoriser est
appliqué de manière un peu trop didactique parfois.
Mais c’est sans
doute le fait du numéro 1.
Il faudra voir
comment cela évolue dans le numéro 2 que je serai ravie de pouvoir lire.
Un grand merci
aux éditions Scrineo pour l’envoi de cette revue et à Babelio pour l’organisation
de masse critique. Le site de la revue : L'éléphant
tous les livres sur Babelio.com
dimanche 17 mars 2013
Dernières neiges...
Enfin, on l'espère !
Contre toute attente, moi qui croyait avoir passer l'hiver sans être obligée d'annuler un cours, j'ai dû rester chez moi cette semaine !
En plein mois de mars, la neige m'a empêché d'aller à Paris, alors que j'avais réussi à m'y rendre tout l'hiver !
Remarquez bien qu'en réalité, c'est la SNCF qui m'a empêché d'aller travailler.
Certes, la route devant chez moi était complètement verglacée, comme vous le verrez sur la dernière photo, mais on est sorti tout de même.
La SNCF, par contre, n'a pas assuré le transport et s'est un peu emmêlé les pinceaux, laissant des trains à Caen, d'autres à Paris, et ne pouvant pas assurer les trajets.
Un peu dépitée d'être coincée en Normandie, j'en ai tout de même profité pour dégainer mon appareil photo et faire quelques photos.
Contre toute attente, moi qui croyait avoir passer l'hiver sans être obligée d'annuler un cours, j'ai dû rester chez moi cette semaine !
En plein mois de mars, la neige m'a empêché d'aller à Paris, alors que j'avais réussi à m'y rendre tout l'hiver !
Remarquez bien qu'en réalité, c'est la SNCF qui m'a empêché d'aller travailler.
Certes, la route devant chez moi était complètement verglacée, comme vous le verrez sur la dernière photo, mais on est sorti tout de même.
La SNCF, par contre, n'a pas assuré le transport et s'est un peu emmêlé les pinceaux, laissant des trains à Caen, d'autres à Paris, et ne pouvant pas assurer les trajets.
Un peu dépitée d'être coincée en Normandie, j'en ai tout de même profité pour dégainer mon appareil photo et faire quelques photos.
Bon dimanche et vivement le printemps !
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mercredi 13 mars 2013
Zahra's paradise d'Amir & Khalil
Aujourd’hui, je vous propose une BD du mercredi forte et marquante
qui ne vous laissera pas indifférent.
Dès que l’on aborde les BD qui traitent du Moyen Orient, il s’agit
souvent malheureusement de dénoncer des sociétés oppressives, où les droits
individuels ne sont pas respectés et où les citoyens n’ont guère de droit tout
simplement.
C’est le cas ici, dans ce roman graphique de 220 pages où les
auteurs dénoncent les excès d’un gouvernement qui oppresse sa population sans
lui laisser beaucoup d’espoir.
Il était allé manifester
contre les élections présidentielles récentes, mais comme beaucoup d’autres
jeunes gens présents lors de ces manifestations, il n’est jamais rentré chez
lui.
Mais en Iran, il n’est pas
simple de savoir ce que deviennent les disparus.
Désespérés, le frère et la
mère de Mehdi vont parcourir les hôpitaux, les prisons, les morgues, le
cimetière pour le retrouver.
Aidés par des amis, la
famille, quelques inconnus déterminés, ils sont confrontés quotidiennement à
l’absurdité, à l’appareil d’état, à la répression.
Pourtant, ils tiennent bon...
Il n’est pas facile de résumer cette BD.
Le fait qu’il s’agisse d’une fiction basée sur des faits réels et
sur des témoignages renforce sans doute sa force et accentue la nécessité de
s’insurger encore et toujours face à ces régimes autoritaires.
Tout le monde est touché ici, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes,
de jeunes ou de vieux, de pauvres ou de riches.
C’est la condition humaine qui est mise à mal par un régime qui n’a
plus aucune considération pour l’humain, qu’il s’agisse d’un collectif ou d’un
individu.
La pression du gouvernement, des répression, des dénonciations est constante, les
pots-de-vin omniprésents, et même en les utilisant, il n’est pas certain
d’obtenir ce que l’on demande.
On a sans cesse envie de crier à l’injustice, de soutenir ces gens
qui paraissent si seuls avec leur douleur.
Le trait choisi par les auteurs souligne ce propos par un noir et
blanc franc où les ombres ne protègent personne.
Les pages sont souvent fortes, offrant des images de foules autant
que de solitude.
Les personnages sont bien identifiés et si l’on ne sait pas grand
chose sur eux, leur caractère se détache du lot assez rapidement.
C’est donc un roman graphique difficile, mais nécessaire pour que
l’on sache ce qu’il s’est passé sur place après ces élections.
Ce récit de vie devrait avoir une valeur d’exemple et nous pousser à
faire davantage lorsque de tels évènements se déroulent non loin de notre
confort.
Les auteurs sont d’ailleurs restés anonymes et vivent réfugiés aux
États-Unis, où la publication d’épisodes successifs sur Internet a été possible
avant la publication du volume complet.
Je vous conseille vivement cette lecture, pour ne pas oublier, pour
mieux connaitre cette histoire, pour soutenir ses auteurs et la jeunesse
iranienne.
(n'hésitez pas à cliquer sur les images pour voir en grand format)
BD du mercredi de Mango
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