Aucun message portant le libellé Classique. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Classique. Afficher tous les messages

lundi 17 juillet 2017

Ma cousine Rachel de Daphné du Maurier

J'ai enfin réussi à finir ce roman !
Ce n'est sans doute pas la faute du texte lui-même vu que j'ai mis seulement deux après-midi à le finir à partir du moment où je me suis décidée.
Mais le fait est qu'il trainait sur ma table de nuit depuis plusieurs semaines (voire plusieurs mois).
Et pourtant, il m'a bien plu.

Philip Ashley a été adopté par son oncle Ambroise qui en a fait son héritier et son double plus jeune. 
Misogyne, un peu ermite, Ambroise dirige son domaine en vieux garçon. 
L'hiver, depuis quelques années, il part en Italie pour se soigner et respirer un air moins humide. 
C'est là qu'il rencontre Rachel et l'épouse à la surprise générale. 
Philip s'occupe du domaine pendant l'absence de son oncle et reçoit des nouvelles de plus en plus espacées jusqu'à ce qu'il apprenne le décès d'Ambroise. 
Il part immédiatement pour Florence mais devra rentrer pour rencontrer la fameuse Rachel qu'il déteste déjà... 

Elle est très forte cette Daphné du Maurier !
Evidemment, c'est difficile d'arriver au niveau de Rebecca, mais ce roman est vraiment très bon et assez différent.
Philip est un jeune homme en pleine formation, influençable et sanguin.
Avant même de la connaître, il hait Rachel, l'imagine comme un vampire qui a tué son oncle.
Mais à son arrivée, tout s'effondre et il perd tous ses repères.
Elle ne ressemble pas du tout à ce qu'il attendait et il se retrouve complètement perdu.

Comme le récit est entièrement vu du côté de Philip, on le suit, on est empêtré dans ses sentiments et on ne peut pas avoir une vision objective de la situation.
On finit même par penser comme lui, ne sachant comment y voir clair dans cette situation.
Evidemment, l'auteure s'amuse à distiller le doute, à ajouter un évènement perturbant à chaque fois que l'histoire semble être réglée.
Rachel est mouvante, insaisissable.
C'est assez fascinant.

Comme presque à chaque fois avec Daphné du Maurier, j'ai dû relire les premières pages pour savoir ce qu'il se passait après la dernière ligne.
Le récit commence toujours à la fin de l'histoire, avec un personnage qui revient sur les évènements passés.
Je ne saurais donc que vous conseiller d'être plus attentif que moi, mais c'est aussi ce qui fait le plaisir de du Maurier de se laisser enfermer dans cette boucle sans fin qui n'en finit pas de recommencer !






jeudi 14 juillet 2016

Le guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa

Ah ! Les Classiques !
On devrait toujours revenir aux bons vieux Classiques de temps en temps.
Une petite panne de lecture, un coup de mou, une succession de mauvaises pioches à la librairie ?
Hop ! Un petit tour au rayon des Classiques et ça repart !

Il y a très très longtemps que je voulais lire ce roman.
J’avais envisagé de le lire en italien, mais mes séjours transalpins sont bien loin maintenant et je ne suis pas sure d’être encore capable d’arriver au bout de 300 pages d’une version soignée et recherchée de cette langue.
Et puis il y a de très beaux passages dont il aurait été dommage de perdre la saveur et tout les sous-entendus.

Don Fabrizio voit son monde sombrer peu à peu.
Ce grand seigneur, ce prince sicilien des temps anciens veille encore sur ses terres et sur ses gens, mais il sent que son temps est fini et qu’il ne lèguera pas à son fils ce que son père lui a lui-même transmis.
Il a déjà vendu tant de terres, la guerre va et vient, Garibaldi fait parler de lui et ses semblables disparaissent doucement corps et biens.
Mais il peut heureusement compter sur son neveu Tancrède pour le sortir de sa torpeur.
Héritier de la ruine de son père, admiré et adoré par Concetta la fille ainé du Guépard, il s’est engagé du côté des Républicains, suscitant la désapprobation et l’incompréhension de ses pairs…

Eh oui.
Dans ce petit roman, il est question d’amour et de politique, sujets on ne peut plus classiques en littérature qui sont ici admirablement mêlés.
Car si Concetta aime Tancrède, celui-ci la voit comme une sœur et quand survient Angelica, le sort en est jeté.
Mais je vous laisse découvrir la suite, ce serait dommage de la dévoiler maintenant.

Car l’histoire du Guépard est entremêlée sans cesse.
Il y a toujours un soldat qui passe, un jupon qui apparait, un bal où un général parade, un petit bourgeois qui se pique de politique…
On lit avec délice l’histoire sentimentale qui se noue, mais elle est intimement liée à l’ascension sociale, à l’Histoire, à l’évolution d’une société en pleine mutation.
Certaines informations peuvent d’ailleurs échapper au lecteur, tant elles sont liées à l’Histoire italienne.
Je ne suis pas une spécialiste et si je vois à peu prêt comment s’est déroulée la réunification de l’Italie, c’est loin dans ma mémoire.
Mais ce n’est pas si gênant car ce qui est décrit, c’est surtout l’évolution de la société et la disparition de la puissance aristocratique.

Et puis l’écriture est superbe, même si très traditionnelle et un peu compassée parfois.
Le roman fonctionne par scène ou par tableau, dans un salon, dans une salle de bal, dans la campagne sicilienne…
Les portraits sont magnifiquement brossés, on s’attache immédiatement aux personnages qui apparaissent sous nos yeux.
La description des paysages est également magnifique et donne envie de prendre un billet d’avion immédiatement pour aller la voir de nos propres yeux.

Mais il y a un gros mais.
Lampedusa a écrit son roman, puis il a considéré qu’il était terminé avant d’y revenir.
Cela donne parfois une impression décousue entre les chapitres avec de très grosses ellipses.
On a envie d’en savoir plus, de suivre les personnages dans leur vie, de savoir ce qu’ils deviennent.
Heureusement, dans mon édition (Point2), j’avais un chapitre supplémentaire qui était dans un cahier perdu puis retrouvé et qui termine le roman en racontant ce que les personnages sont devenus 30 ans plus tard.
Sans ce chapitre, j’aurais été vraiment déçue de ne pas savoir et j’aurais moins apprécié ma lecture.
Mais cela doit laisser plus de place à l’imagination…

J’aurais adoré lire et étudier ce roman pendant mes études littéraires.
Il y a des passages où l’on sent qu’il y aurait tant à observer et surtout à lire entre les lignes.
Je n’ai donc qu’une chose à dire : lisez ce roman !

Et moi, je file voir le film…







mardi 17 mai 2016

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee { Prix Audiolib }

J'imagine qu'en arrivant face à ce texte, vous vous dites "encore ce roman!" 
Il me semble que beaucoup de choses ont déjà été dites et que je n'ai pas grand chose à vous apprendre.
Mais il fait parti des sélectionnés pour le prix Audiolib  et vient de sortir en livre audio chez Audiolib.
Du coup, j’ai pu le lire (ou plutôt l’écouter) et je vais pouvoir le sortir des tréfonds de ma PAL pour mettre le volume papier dans l'étagère des romans lus !


De 6 à 8 ans, Scout raconte sa vie faite de cabanes et de mauvaises blagues de gamins.
Elle est obnubilée par son invisible voisin Boo Radley qui vit cloîtré chez ses parents depuis de nombreuses années.
Cette obsession lui fait faire des bêtises de gamins avec son frère et leur ami Dill sous le regard bienveillant des adultes du quartier.
La vie semble tranquille et coule toute seule.
Et puis Aticus le père de Scout, avocat, est chargé de la défense d'un homme noir accusé du viol d'une jeune femme blanche.
La vie de Scout va alors changer progressivement bien que son père fasse tout ce qu'il peut pour la préserver.
A l'époque du récit, dans les années 1930, les hommes noirs n'ont jamais gain de cause dans les affaires de justice.

L'atout majeur de ce livre, c'est évidemment le point de vue que l'auteur a choisi.
Le regard de Scout est un peu naïf, frais et centré sur sa propre vie avant de l'être sur le procès et ses conséquences.
C'est néanmoins un regard qui semble davantage celui d'une adolescente qui se tourne vers son passé pour le raconter.
Le style est simple, parfois naïf (mais faussement naïf), le regard cru et tendre de Scout permettant d’évoquer des réalités bien cruelles.
Le procès de Tom Robinson suscite dans la ville un clivage entre les communautés qui donne à réfléchir à la petite fille qui ne saisit pas tout.
Elle observe, tente d’interpréter et fait ce qu’elle peut avec l’aide de son frère.
Comme il est plus âgé, il peut aussi lui expliquer ce qui se déroule sous leurs yeux parfois.

J'ai néanmoins eu parfois l'impression de lire plutôt un roman d'ado, comme Valérie d'ailleurs.
Ce n’est pas une vraie critique, mais je l’ai trouvé tout de même un peu simple tout en étant efficace.
Mais cette impression est peut-être due au début du roman qui m’a un peu déstabilisée.
Comme on parle souvent de l’histoire de la ségrégation raciale quand on parle de ce roman, je pensais à tort que c’était ce qui était le plus présent dans le texte.
Or, cela n’arrive qu’après une longue première partie.
Cela en fait plutôt une chronique campagnarde d’une petite ville des Etats-Unis vue par une enfant de 6 à 8 ans.
Sa naïveté est forcément touchante, elle dit et fait des choses en pensant bien faire sans y parvenir à chaque fois.
Elle est attendrissante, et permet surtout à l’auteure de dire des choses difficiles en employant un moyen efficace.
Elle évoque notamment les écoles réservées aux blancs, l’analphabétisme induit, les églises différentes pour les deux communautés.
C’est effrayant et très instructif.

La version audio est plutôt bien fichue. 
Elle est vivante et bien jouée, et la voix de Cachou Kirsch rend parfaitement l’âge supposé de Scout et les voix des différents personnages.
On passe un excellent moment avec ces personnages qui m’ont accompagné dans le train, le métro, le bus et c’était parfait !

On peut dire que c’est un livre très original, qui se lit avec enthousiasme.
Il touche le lecteur à des niveaux très différents et sa simplicité permet de le lire très tôt.
Quant à moi, je lirai la suite sans hésiter.













samedi 8 juin 2013

Dark Island de Vita Sackville-West


J’ai découvert Vita Sackville-West il y a peu d’années, lors de la sortie en poche de son roman au titre si bien trouvé Toute passion abolie.
Les résumés sont toujours alléchants, de même que les billets des lecteurs qui sont généralement enchantés.
J’ai donc logiquement cédé à la tentation, et intriguée par cette femme réputée si acide, j’ai acheté Paola et Au temps du roi Édouard sans trouver le temps de les lire.
Et puis est venu le mois anglais, accompagné d’un petit séjour professionnel dans une île !
Il me fallait donc une PAL spécial île, et là encore, la tentation a été plus forte que la raison et je me suis jetée sur Dark Island chez mon libraire.

Comme chaque été, la famille Wilson part en vacances à Port-Breton.
Comme chaque été, c’est Shirin qui a tranché.
Mrs Wilson essaie chaque année d’aller ailleurs, de trouver une autre destination, mais sa fille finit toujours par imposer son choix et par convaincre tout le monde que cette destination que chacun connaît par cœur leur permettra de passer de bonnes vacances.
Il faut dire que Shirin a son petit coin à elle à Port-Breton. Elle a ses petites habitudes.
Depuis l’enfance, elle se réfugie dans une crique qui n’appartient qu’à elle, d’où elle peut observer au loin l’île de Storn qui l’a fascine.
Pour rien au monde elle ne franchirait le bras de mer qui la sépare de cette île, cela romprait le charme…

Mes sentiments concernant ce roman sont pluriels et je ne suis pas sure d’être parvenue à saisir toute sa complexité.
Comme il s’agit d’une lecture commune, les différents billets que vous pourrez lire aujourd’hui apporteront sans doute d’autres informations et je vous encourage à les parcourir.

Pour ma part, j’ai commencé par être un peu déçue par cette petite famille Wilson sans ambition et sans intérêt.
Mrs Wilson m’agaçait par sa petitesse, et j’ai eu du mal à comprendre les relations entre les personnages car c’est évoqué assez rapidement au début du roman.
La construction du roman m’a également surprise, puisque l’auteure a choisi de nous parler de Shirin tous les dix ans, scindant son roman en quatre parties de 16 à 46 ans.
Et puis les choses se sont améliorées.
J’ai saisi l’ironie dont l’auteure faisait preuve à l’égard de certains de ses personnages, tout en n’adhérant pas totalement à la personnalité de Shirin.

Il faut préciser que cette ironie est particulièrement présente chez Vita Sackville-West.
De nombreux personnages passent sous son regard, et celui-ci n’est pas tendre.
Elle appuie chaque fois sur le défaut principal du personnage, sans pitié, présentant un type de femme ou d’homme que chacun connaît dans son entourage.
Certains sont ridicules, comme Mrs Jolly, fine mais trop bavarde, ou la mère de Shirin, idiote et hystérique.
Parallèlement, Shirin garde tout son mystère, ne se dévoilant pas, même à son mari.

Une société du paraître qui broie ceux qui ne s’y insèrent pas apparaît ainsi, invitant à penser qu’on ne connaît jamais son prochain, même si on le fréquente souvent.

Et puis il y a Storn.
Cette île est finalement le seul endroit où il semble possible de vivre vraiment sa vie, à condition que l’on y soit autorisé.
Paradoxalement, l’île n’enferme pas, mais elle redonne une liberté et une raison de vivre à ceux qui y vivent.
Cet endroit qui fascine de l’extérieur, peut révéler certains individus, comme il peut en briser d’autres.

Vita et Virginia
Enfin, il ne faut pas oublier Virginia Woolf qui m’a semblé hanter les deux dernières parties du roman.
Cristina, l’amie de Shirin, est la seule personne qui peut l’approcher.
Leur relation est ambivalente, faite d’amour et d’amitié mêlés, sans que chacune n’en aient jamais rien dit à l’autre.
Les réflexions de Cristina sont abondamment détaillées. Elle observe Shirin et essaie de la comprendre, de décrypter ses actes, ses réactions pour l’aider à vivre.
On ne peut s’empêcher de penser à la relation entre l’auteure et Virginia Woolf, et au mal-être de celle-ci, qui ne se sentait pas toujours à sa place.

Pour terminer, je dirais donc qu’il s’agit d’un livre surprenant, original et très agréable à lire.
Si vous aimez les îles, les paysages sombres, les châteaux et l’orage, les personnages tourmentés, les livres bien écrits, celui-ci pourrait bien vous plaire.



Lecture commune : Eliza, Shelbylee, George, Adalana et titine
D'autres lectures de cette auteure : Lou





jeudi 14 juin 2012

L'amie de madame Maigret de Simenon



Dans les séries de romans à personnage récurrent, les personnages secondaires sont parfois très intéressants, et souvent intrigants car on ne les voit pas beaucoup.  
Quand les écrivains décident de les développer, j'ai toujours plaisir à lire ces séries dérivées, comme on le fait pour les feuilletons aujourd'hui.
Si vous connaissez le poulpe de Jean-Bernard Pouy, vous connaissez sans doute Cheryl, coiffeuse peroxydée qui fait office de petite amie et est l’héroïne de quelques romans de cette série.

Madame Maigret n'est évidemment pas le même genre de personnage, mais c'est tout aussi intéressant de la découvrir et de mieux la connaître.
Elle est toujours présente pour Maigret, lui prépare sa valise, son repas, le soutient au téléphone quand il doute, et si on ne la voit pas souvent, elle est néanmoins là comme une part inaliénable de son mari.
Généralement au téléphone ou dans la cuisine en train d’attendre Maigret, cette femme effacée n'est la plupart du temps qu'un accessoire pour Simenon.
Or, dans ce roman, et comme l’indique le titre, elle a un rôle véritable et va bien aider Maigret.

Une fois par semaine, madame Maigret va chez le dentiste.
Comme elle n’aime pas être en retard, elle part toujours en avance et attend dans le square devant le cabinet du dentiste.
Pendant ces minutes d’attente, elle fait la connaissance d’une femme avec un joli chapeau blanc qui vient chaque jour avec un petit garçon pour lui faire prendre l’air. L’enfant joue, les deux femmes discutent, puis madame Maigret va à son rendez-vous.
Or, ce jour là, cette dame lui demande de garder le petit garçon quelques minutes car elle a une petite course à faire. Madame Maigret accepte, mais les minutes passent et la dame au chapeau ne revient pas.
Maigret, quant à lui, est confronté à une affaire étrange dans laquelle un relieur est accusé d’avoir brulé un corps dans son poêle à charbon. L’homme nie, évidemment, et Maigret sent qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans cette histoire…

Conforme à lui-même, Simenon parvient à créer une véritable ambiance dans ce roman, où se mêlent les bureaux sombres du quai des Orfèvres et les parcs ensoleillés de Paris.
On suit madame Maigret à travers les rues, on apprend à la connaître en découvrant son environnement.
C’est aussi le cas pour monsieur dont les bureaux sont décrits en quelques mots suffisants pour former une image et comprendre le ressenti des accusés quand ils passent dans ces lieux, et celui des policiers qui travaillent là.
Ce sont deux mondes opposés, mais complémentaires et perméables. Les uns passent chez les autres et l’enquête s’invite dans le salon de Maigret. Madame Maigret oublie même de faire le déjeuner !


D’ailleurs, on s’aperçoit que Maigret et sa femme n’ont clairement pas les mêmes vies, mais lorsqu’elle prend l’initiative d’aider son mari, il la félicite et s’amuse de ses ruses de détective amateur.
On voit alors que Maigret a beaucoup d’humour, ce que je n’avais pas vraiment perçu en regardant les versions filmées.
Il semble bourru mais Simenon précise qu’il adopte volontairement l’attitude que ses inspecteurs attendent de lui, tout en s’amusant beaucoup intérieurement. Il rabroue gentiment sa femme pour mieux la féliciter pour ce qu’elle découvre, ou fait des plaisanteries au détriment de ceux qui l’empêche d’avancer dans son enquête. C’est assez fin et cela apporte un peu de légèreté.
  
Ce qui apporte aussi de la légèreté, c’est la pipe et surtout la quantité d’alcool ingérée par Maigret !
La petite phrase « pas pendant le service » est inconnue du commissaire.
Il consomme bière sur bière, parfois remplacée par un verre de vin. Il réfléchit avec ses hommes, il commande des bières et des sandwichs. Il demande un travail de recoupement à ses inspecteurs, il commande encore des verres. Il va rencontrer un informateur potentiel, il commande une bière…
C’est assez fascinant, quand on voit ce qu’il en est aujourd’hui, car clairement, Maigret est alcoolique et je me demande comment il pouvait rentrer chez lui avec autant d’alcool dans le sang J.

Malgré ces excès, si vous voulez découvrir Maigret (comme ce fut mon cas), je pense que c’est un bon roman pour commencer. Si vous voulez lire un petit roman policier bien construit, sans suspense haletant, mais attachant, où l’on s’intéresse vraiment aux personnages et où l’on a envie de prendre parti, n’hésitez pas !

Une participation enthousiaste au challenge Paris je t’aime, un livre de moins dans ma PAL, et un classique dans mon escarcelle.




jeudi 19 avril 2012

Rebecca de Daphné du Maurier


Il n'est pas toujours simple de parler des livres qui nous ont plu, je l'ai déjà dit par ici.
Parce qu'ils nous ont touché, ou au contraire qu'ils nous ont choqué (comme l'avait fait Tokyo de Mo Hayder), ou plus simplement parce qu'ils nous ont fait réfléchir, il faut les laisser reposer et prendre son temps pour écrire un billet.

Rebecca est pour moi l'un de ces romans qui vont rester dans ma mémoire comme un très bon moment de lecture, que je conseillerai sans aucun doute, mais dont il m'est difficile de parler.
C'est une histoire qui tourne et se détourne, qui emmène son lecteur d'un côté, qui lui laisse entrevoir la suite et puis finalement qui prend un autre tour.
Il n'y a pas de trahison de l'auteur, pas de dissimulation, mais une trame joliment construite qui ne laisse pas souffler.


Les époux de Winter séjournent dans un petit hôtel face à la mer.
Bien sûr, ils auraient pu choisir un hôtel plus luxueux, plus conforme à leur rang social, mais ils ne souhaitent pas croiser tous ces gens, tous ceux qui les ont connus avant.
Leur nouvelle vie est calme, sereine, mais parfois, le souvenir de Manderley revient, tenace, douloureux.
Dans cette maison splendide, fierté de la famille de Winter où les fêtes étaient inoubliables, la première épouse de Maxim s'est noyée.
Remarié seulement quelques mois plus tard, il a tenté de reprendre une vie normale, faite de visites, de diner et consacrée à son domaine.
Mais pour la jeune épouse, timide, simple et un peu effacée, le fardeau est bien lourd. La conduite d'un domaine aussi important ne s'improvise pas et surtout, ce souvenir qui plane sur tous ne la laisse pas en paix.
Rebecca, femme révérée dont le souvenir est partout présent, est une adversaire trop difficile à combattre...

J'avoue avoir été déçue par les 20 premières pages du roman.
Je ne saurais pas dire pourquoi, mais ce moment si important dans un roman ne m'a pas accroché et ces pages se sont tournées sans enthousiasme.
M'étant décidée à aller plus loin, j'ai poursuivi ma lecture et passé la page 21, je n'ai plus quitté Manderley !!

L'histoire est racontée par la seconde Madame de Winter qui se souvient et revient sur les événements nombreux qui ont changé sa vie.
Son point de vue est nécessairement partiel, et le lecteur la suit dès sa rencontre avec Maxim, jusqu'à cet hôtel où ils séjournent plusieurs années après le drame. On découvre Manderley avec elle, on s'interroge, on observe, on juge parfois cette jeune femme trop timide, trop naïve, qui n'ose pas et ne trouve pas sa place.
Elle a tellement peur de faire un faux pas, de ne pas être à la hauteur, qu'elle multiplie les gaffes et ne parvient pas à s'imposer.
Mais sa jeunesse explique ces manques, et je n'ai pu m'empêcher de retrouver certaines des inquiétudes que je pouvais avoir à cet âge.

On ne connaitra jamais le prénom de cette narratrice, seconde Madame de Winter qui a bien du mal à se faire à cette nouvelle position.
Il s'agit sans doute de renforcer l'opposition entre ces deux femmes, car Rebecca, femme forte et autoritaire dont chacun prononce le prénom (et uniquement le prénom) avec tant de sous entendus, est évidemment l'adversaire de cette jeune personne fade et effacée qui doit marcher sur les pas de celle qui l'a précédé.

Ne vous attendez pas à une histoire de fantôme, car ici, il n'en est pas question.
Ce n'est pas un thriller non plus, au sens moderne du terme, mais cela n'empêche pas le lecteur de s'inquiéter, de guetter la catastrophe, le basculement qui plongera tous le monde dans la tourmente.
La tension est bien là et ne lâche pas le lecteur, surtout que Daphné du Maurier nous surprend toujours au détour du chemin.
La psychologie des personnages est claire mais pas nécessairement transparente.
De même, la fin se devine, mais pas dans ses détails, et l'auteure sait dérouter son lecteur jusqu'à la fin et au retournement que je n'avais absolument pas prévu.

Finalement, j'ai eu de l'empathie pour cette oie blanche qui n'ose rien de peur de mal faire.
Elle a vieilli au moment de son récit, mais je n'ai pu m'empêcher d'avoir de la tendresse pour cette jeune femme prévisible, mais qui ne peut pas faire autrement.
À 20 ans, comment tenir tête à cette Mrs Danvers si sure de son fait ?

L'atmosphère des années 1920 ou 1930, les relations entre les gens dans la campagne anglaise, ou das les palaces européens sont aussi bien rendues et on est emporté par cette écriture.
J'ai d'ailleurs eu l'envie de relire le début une fois la dernière page tournée, ce qui aurait pu m'entrainer dans une lecture sans fin de Rebecca, mais je vais plutôt lire d'autres romans de Daphné du Maurier.

En bref, c'est donc un livre à lire !
Si vous aimez Hitchcock, si vous aimez les thrillers psychologiques, si vous cherchez un bon livre, celui-ci pourrait bien vous plaire.



Un roman de moins dans maPAL. Elle est au régime, mais elle fait de nombreux écarts, ce qui fait qu'elle comporte actuellement 184 livres.
Un roman de plus pour le challenge Lire les Classique et une participation au challenge PetitBac 2012 d'Enna catégorie prénoms.
Je participe aussi au challenge alfred hitchcock organisé sur le blog Plaisirs à cultiver. 





LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...