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samedi 28 janvier 2023

Les étapes indiennes 2023 🇮🇳📚☕

En 2023, je rempile pour les Étapes Indiennes organisées par Hilde et Blandine !
J'aime beaucoup la littérature indienne ou les livres qui se passent en Inde. 
C'est parfois un peu stéréotypé, mais j'aime les romans qui permettent de comprendre un peu mieux l'Inde actuelle ou qui replonge le lecteur dans l'Inde coloniale (oui, je sais, c'est un peu modinette mais moi j'aime). 
Si vous cliquez sur l'étiquette Inde sous ce billet (ou ici), vous trouverez plusieurs romans déjà dévorés sur ce blog. 

 

 

C'est donc avec plaisir que je retente de faire descendre ma PAL en misant sur les livres indiens. 
J'ai même fait une petite image avec les couvertures parce qu'il y a des livres numériques. 
Par contre, il n'y a qu'un livre audio et c'est bien dommage. 
Il y a peu d'éditeurs qui publient des romans indiens qui pensent à les faire enregistrer en audio. 
Sans doute pas assez d'audience. 
 
 
 
 
Et puis il y aura aussi des recettes de cuisine, parce que ça aussi, j'aime bien ! 
Cela me rappelle un peu notre voyage en Inde qui s'était moyennement bien passé mais dont on garde quand même un très beau souvenir, notamment parce que certaines régions sont plus accueillantes que d'autres. 

Alors ? ça vous tente un petit passage en Inde ? 
Vous avez lu certains de ces romans ? Ou certains sont dans votre PAL ?
 

 


 

 Mes lectures indiennes : 

Je suis métisse de Sayra Begum 

 


 

Le cerf-volant de Laetitia Colombani

 

 



Quelques petites recettes indiennes : 

 

 Un chai latte avec beaucoup de mousse 


 Cheese naan avec une pâte à pizza 










 

dimanche 8 janvier 2023

Chaï latte du dimanche ☕🇮🇳🥤

Pour bien commencer l'année, voici une petite recette indienne parfaite pour l'hiver. 
J'ai redécouvert cette boisson il y a quelques semaines. 
Je ne sais pas pourquoi, mais je n'en avais jamais vraiment bu depuis un lointain voyage en Inde. 
Évidemment, cela n'a pas tout à fait le même goût sans la chaleur, l'eau qui vient d'on ne sait où et le verre pas toujours propre 😅, mais pour l'hiver, c'est réconfortant.
 
 
 
 
Mais c'est la version "bobo" que je vous partage ici parce que cette mousse de lait, la plupart des Chaidhaba (les vendeurs ambulants) ne vous la proposeront pas. 
Ce n'est d'ailleurs pas facile d'obtenir une belle mousse de lait. 
J'ai essayé plusieurs façons, et puis finalement, je suis revenue à mon petit mousseur à lait Bodum à piles. 
 
 
 
 
Il est parfait et finalement, rien ne vaut la simplicité ! 
La mousse est bien dense et épaisse.
Avec du lait froid, ce sera plus facile, ce qui permet aussi de refroidir le thé et de le boire plus vite ensuite. 
 
 
 
 
J'utilise un mélange de thé Chai Masala tout prêt. 
Les grains forment plein de petites graines. 
Le goût est épicé, chaud mais en fonction du mélange que vous choisirez, il peut changer. 
C'est à vous de trouver celui qui vous convient. 
 
 
 
 
Pour la préparation, je prépare un thé corsé que j'infuse dans l'eau. 
Je remplis la tasse aux 2/3. 
Pour sucrer, je mets deux bonnes cuillères à soupe de lait concentré sucré, puis j'ajoute la mousse de lait à la cuillère pour doser, ou je verse tout si j'ai fait mousser une petite quantité de lait.
Si cela vous tente, on peut ajouter de la cannelle, de la cardamome ou une autre épice qui vient personnaliser votre mélange.

Ensuite, prenez un bon livre, un plaid, votre tchaï, dirigez-vous vers votre canapé et dégustez !!! 



 
 

Si vous avez envie d'un peu plus d'Inde dans votre assiette, c'est chez Hilde et Blandine avec les Etapes indiennes et pour des gourmandises pas forcément indienne, ce sera chez Isabelle...



 

 
 
 
 


 
 
 
 
 

mardi 15 mars 2022

Du côté de Pondichery de Dominique Marny 🇮🇳🥻📚

Il y a des villes dont le nom sonne comme un rêve, qui évoquent immédiatement l’ailleurs, l’exotisme, le lointain.
Pondichery, pour moi, fait partie de ces lieux mythiques où j’imagine tant de choses, comme Bangkok ou Saigon (et je suis d'ailleurs aller les voir en vrai pour vérifier 😂).
A Pondichery se croisent l’Inde et la France des colonies, un passé suranné et pas toujours glorieux, deux villes dans la ville, le mysticisme et le commerce, Auroville et les grands hôtels.
Il y a quelques années, j’ai confronté ces images à la réalité de cette ville mais elles ne se sont pas effacées.
Je les ai enrichies et complétées avec mon ressenti qui confirmait ces visages multiples.
Et depuis, lorsque je croise un roman se déroulant dans ces lieux, je n’y résiste pas ! 


Juliette Fournel s’ennuie. Elle rêve d’aventures, de vivre une vie trépidante, mais quand on est la fille unique d’un des plus grands marchands de Pondichery, on a plutôt un destin marital tout tracé.
Pourtant, elle rêve et ne veut pas se plier à cette vie qui lui tend les bras.
Son oncle, un riche excentrique, lui offre la possibilité de s’évader parfois du petit cercle colonial dans lequel elle évolue.
Sa belle-mère, en revanche, souhaite se débarrasser d’elle le plus vite possible.
Et puis il y a régulièrement de nouveaux arrivants, comme cette riche bourgeoise parisienne, Manon Galbret, venue vendre une maison dont elle a hérité, ou ce jeune agronome dont le contrat l’a porté jusque dans ces contrées lointaines, ou bien encore cet autre jeune homme venu seconder son père dans ses entrepôts…

L’histoire de Juliette va prendre un nouveau tournant avec l’arrivée de ces nouveaux venus et l’on voit se dessiner la romance qui va suivre.
Car ce roman est une romance, ce qui ne me déplaît pas, mais j’étais venue chercher une atmosphère, des descriptions, un décor que j’ai moyennement retrouvé.
Comme dans beaucoup de romances, le décor n’est pas le plus important et il est évacué en quelques mots.
Cela ne signifie pourtant pas que l’histoire aurait pu se passer ailleurs, mais mon envie d’Inde n’a pas été suffisamment rassasiée !
J’ai retrouvé la jetée, la cathédrale, l’atmosphère des rues mais j’attendais davantage.


Mis à part ce bémol « décor », j’ai aimé suivre Juliette et Manon dans leur vie quotidienne et leurs réflexions sur la condition féminine à cette époque.
Manon est une femme qui s’est libérée temporairement en voyageant. Elle doit prendre des décisions qui lui coutent, ce que chacun devra faire dans cette histoire.
Juliette est une enfant gâtée qui parait très libre pour l’époque mais il n’y aurait pas d’histoire sans cela et la vie dans un comptoir colonial n’était pas la même.
Elle pense aimer, s’aperçoit que ce n’est pas le cas, et se découvre ensuite dans un dilemme compliqué car sa liberté n’est peut-être pas si grande et ne dépend pas que d’elle.

L’écriture de Dominique Marny est efficace, elle ne laisse aucun temps mort.
Il y a de nombreux personnages dans cette petite société, sans que l’on soit perdu.
Chacun est bien identifié dans son rôle et les lieux où se déroulent l’histoire sont aussi associés à des sociétés différentes.

J’ai donc passé un bon moment dans ces pages avec ces personnages dont la vie virevolte sans cesse.
C’est un roman exotique et distrayant qui se laisse lire avec un tchai ou un thé au jasmin ! 
 
 
 
 



lundi 17 mai 2021

Fuir et revenir de Prajwal Parajuly

Hier, il y avait une recette de biryani sur ce blog et j'ai eu envie de rester encore un peu en Inde avec un petit roman indien. 
Un roman qui permet de passer un bon moment, en plus au soleil, cela ne se refuse pas ! 

Surtout quand il permet de rencontrer des personnages plein de défauts mais finalement sympathiques. 


 


Pour son 84e anniversaire, Chitralekha a décidé d'organiser un chaurasi, une fête qu'on ne célèbre qu'à cette occasion. 
Ses petits-enfants qu'elle a élevé sont conviés à la fête mais en Inde, rien n'est simple. 
Agastaya, médecin émigré aux Etats-unis, n'est toujours pas marié, Manasa, diplômé d'Oxford, s'occupe de son beau-père malade et n'est pas heureuse, Bagwathi mène une vie misérable aux Etats-Unis, et le 4e, Ruthwa, ne vaut pas mieux. 
Chitralekha ne manque pas de leur faire sentir qu'ils auraient pu faire mieux, soutenue par Prasanti, eunuque qui la sert et la vénère... 

Vous l'aurez deviné, cette situation va permettre à l'auteur de raconter la vie de chacun de ces personnages, tout en démêlant les fils de ce qui les a mené là où ils sont aujourd'hui. 
Les relations sont très tendus, il y a de vieilles rancoeurs, des non-dits, des choses qui éclatent et d'autres qui sont enfouies encore plus profondément. 
Le ton reste pourtant plutôt gai, c'est une fête et chacun est tout de même content de se retrouver sur les lieux de son enfance. 

Le récit s'intéresse aux personnages l'un après l'autre et on les découvre petit à petit. 
Certains apparaissent puis disparaissent, d'autres sont là tout le temps. 
Le narrateur change aussi au fil des pages. D'abord omniscient, l'un des personnages prend ensuite la parole. 
L'écriture est maitrisée, le lecteur a immédiatement envie de savoir ce qu'il va se passer. 

L'auteur parvient aussi à évoquer un grand nombre de thèmes, notamment grâce à ces vies qui se croisent. 
Il parle de la place des femmes, des mariages arrangés, du tabou de l'homosexualité, des castes et des hors-castes, des relations compliquées entre l'Inde, le Bouthan, le Népal, des immigrés choisis et subis aux Etats-Unis, de la corruption... 
C'est un roman indien et on le sent bien dans l'évocation de tous ces thèmes, mais Prajwal Parajuly arrive à lui donner une valeur universelle en parlant surtout de l'homme et des difficultés de chacun à trouver une place dans nos sociétés modernes. 

Si vous cherchez un roman riche, sympathique, bien écrit (et surtout bien traduit puisque je n'ai pas lu la version originale), Fuir et revenir pourrait bien vous plaire ! 








#FuiretrevenirEmmanuelleCollasPrajwalarajuly #NetGalleyFrance                             

mercredi 17 juillet 2019

Bangalore de Simon Lamouret [BD]

Petit à petit, je digère mon voyage en Inde et je garde les meilleurs moments.
Parmi ceux-ci, il y a un passage express à Bangalore entre un avion et un train sur la route de Hampi.
C'est une ville très particulière où une zone digne de la Silicone Valley s'est développée, où l'aéroport est impeccable et ses plates-bandes soignées, et où les ruelles de la ville ressemblent à toutes les ruelles des villes indiennes avec leur lot de surprises pour les Occidentaux.

Simon Lamouret séjournait en Inde et a eu envie de se poser dans cette ville pour l'observer et la dessiner.
C'est l'une des villes les plus riches en parcs et jardins, ce qui laissait penser qu'elle suivait un rythme différent.
Mais je ne crois pas et c'est apparemment aussi la conclusion à laquelle il est arrivé.

Dans cet album, les pages en noir et blanc se succèdent.
Il s'agit parfois de grandes illustrations sur deux pages, d'autres fois de petites séquences d'une ou deux pages avec des cases légendées.
Le trait est vif et rond, les nuances de gris rendent bien les paysages et je me suis retrouvée dans certaines rues que j'ai aimé reconnaitre.
L'auteur est ironique et tendre, il dépeint l'Inde comme elle est et s'en accommode.
S'il ne peut pas faire comme il avait prévu, il change ses plans, comme le font les Indiens eux-mêmes. 
Les dessins sont censés avoir été pris sur le vif, au coin des rues, et l'effet "petite scène" est parfaitement réussi.

J'avoue avoir toujours une affection particulière pour ces albums dessinés.
Je sais comme il est difficile de rendre ce qu'on ressent et ici, j'ai trouvé que Simon Lamouret y parvenait vraiment.
On sourit, on scrute les dessins, on cherche les détails.
C'est très agréable à lire et je vous conseille Bangalore sans hésiter que vous ayez envie d'aller en Inde ou non !!











jeudi 7 juin 2018

Confident royal de Shrabani Basu

Je vous emmène dans l'entourage très proche de la reine Victoria à la fin du 19e siècle.
Vous le savez peut-être, après avoir perdu son mari, la reine s'est entiché d'un solide écossais et après la mort de celui-ci, d'un de ses serviteurs indiens.
Voilà l'histoire de ce serviteur qui est monté très vite dans les échelons du personnel de la reine.

Lors de son jubilé, la Reine Victoria veut honorer ses invités indiens en faisant venir du personnel d'Inde pour servir à sa table.
C'est un grand honneur mais elle aime beaucoup ses serviteurs indiens qu'elle va emmener partout, et plus particulièrement Abdul Karim. 
Ce jeune homme lui plait et progressivement, il se rapproche de la reine jusqu'à devenir son secrétaire particulier, son munshi...

J'ai été déçue par ce livre parce que je m'attendais à autre chose.
Comme il y a eu une adaptation cinématographique, j'ai cru qu'il s'agissait d'un roman.
Hélas (pour moi), ce n'est pas du tout le cas et on ne peut se faire aucune illusion là dessus.
Il s'agit plutôt d'une longue description de ce que fut le séjour du Munshi de la reine Victoria à la cour, avec force détails et citations.
On peut lire le récit des tentatives des proches de la reine pour éloigner cet homme, le discréditer auprès de Victoria car il prenait beaucoup de place.
On a conscience qu'il s'était installé dans sa position alors qu'il n'en avait a priori pas le droit étant de basse extraction, ce qui déplait beaucoup à la famille.
Hélas, l'auteur ne prend pas vraiment parti, laisse entendre que tout le monde est méchant avec le munshi, quoi qu'on n'en soit pas si sûr, et on ne sait pas trop quoi en penser.
Le film tiré du livre a l'air plus clair sur ce point, mais clairement en faveur du munshi.

Si ce personnage vous attire, le livre pourrait vous plaire.
Pour ma part, j'avais d'abord écrit "on assiste" mais justement, c'est là le problème.
On assiste à rien du tout.
On lit le rapport des évènements appuyé sur les textes conservés dans les archives, les lettres de la reine, celles de son médecin, de son secrétaire, et bien sûr de son munshi, quoi qu'il y en ait eu beaucoup de détruites.
L'auteure a retrouvé le carnet personnel d'Abdul Karim et a donc pu ajouter des citations.
Cela n'apporte néanmoins pas grand chose à ce livre compact, qui se répète un peu parfois en suivant la chronologie des évènements mais qui reste au niveau de la description et interdit toute empathie ou toute entrée véritable dans l'histoire.

Si ce genre d'essai historique vous plait et si l'histoire du munshi vous intéresse, ce livre pourrait vous plaire.












mardi 2 février 2016

Bien comme il faut de Sandip Roy

Parfois, j'ai envie d'Inde. 
Pas d'un voyage en Inde, je ne suis pas encore prête à renouveler l'expérience (souvenez-vous...), mais j'ai envie de me replonger temporairement et en toute sécurité dans le bruit et la poussière, dans la chaleur et les odeurs, dans l'exotisme et l'ailleurs. 
Quand ce besoin est très fort, je l'assouvis avec un petit thali fait maison (mais c'est très rapide, quoique je perfectionne ma maitrise du dahl) ou un bon roman indien qui me replonge un peu plus durablement dans les rues pleines de Rickshaw de Madras ou sur les dalles brulantes des temples du Tamil Nadu. 

Et ici, c'est à Calcutta que le roman nous emporte. 

Amit s'est décidé à accueillir sa mère Romola chez lui à San Francisco. 
Il a mis plusieurs année après le décès de son père à faire ce que tout bon fils indien se doit de faire : s'occuper de sa mère veuve. 
Mais Amit ne vit plus à Calcutta, il a une femme américaine et il lui paraissait trop difficile d'imposer ce changement radical à sa mère. 
Il faut dire qu'il y a plus de quarante ans, elle a passé un an dans une petite ville américaine juste après son mariage, et qu'elle en garde un très mauvais souvenir. 
Son séjour en Amérique ne débute donc pas sous les meilleurs auspices. 
Et puis elle s'ennuie et refuse tout ce que son fils lui propose pour occuper ses journées. 
Ce qu'elle aime, elle, c'est regarder la télévision... 

A partir de cette situation assez banale pour les familles indiennes, Sandip Roy déploie différents évènements de la vie de Romola, de son mari Avinash et de son fils Amit. 
Il aborde des thèmes variés comme la confrontation des cultures, l'immigration indienne en Amérique, la façon dont on considère les Indiens qui vivent à l'étranger, mais également l'homosexualité et comment vivent les homosexuels indiens. 
J'avoue que cet aspect du roman m'avait complètement échappé quand je l'ai choisi, et j'avais parfois l'impression que l'auteur insistait un peu lourdement sur cet aspect. 
Mais le livre s'inscrit apparemment dans la littérature "queer", ce qui justifie cet apparent déséquilibre, même si ce serait simpliste de ne le définir que par cet aspect. 

Il m'a semblé en effet qu'il y était tout autant question de déracinement, de vie de famille à l'indienne et d'une tentative pour faire comprendre comment se construit la famille étendue dans cette culture. 
Et de ce point de vue, cela me semble très réussi. 
L'auteur nous raconte à chaque chapitre des épisodes de la vie de Romola, d'Avinash, de la vie dans la maison familiale avec la mère et la grand-mère d'Avinash, de la vie du quartier, du cérémonial de la crémation, de ce que les jeunes filles ont le droit de faire ou non quand elles sont courtisées par un homme... 
On assiste par bribes aux grands évènements qui marquent une vie ou aux petits rituels quotidiens, et on finirait presque par comprendre ce qu'il se passe dans la tête d'un Indien quand il arrive dans un pays occidental. 

En lisant les remerciements, on apprend néanmoins que l'auteur a publié certains chapitres de ce roman sous la forme de nouvelles isolées. 
Et effectivement, on comprend mieux certains passages qui paraissent un peu détachés du reste du roman. 
Ils ne sont pas totalement incongrus, mais ne s'enchainent pas parfaitement avec le reste. 
Ils racontent un évènement isolé (l'envie subite de chutney de mangue d'Amit qui se rend à l'épicerie pour la satisfaire) dont la place dans le roman parait un peu forcée. 
Mais c'est un petit bémol. 

Pour le reste, ce roman sent le curry, le cumin et le chutney de mangue, il vous dépaysera à coup sûr à grand coup de cuillère de dahl et de fumée d'encens. 


Merci aux éditions les Escales pour cette découverte.



Et hop, je passe aux 2% avec un 7e roman. 






mercredi 22 avril 2015

Les notes de la mousson de Fanny Saintenoy

Un roman qui se passe à Pondichéry ne pouvait que me séduire.
Cette ville si particulière, cet ancien petit bout de France, ce lieu si original où se mêlent les influences, les modes de vie et les communautés éveille toujours en moi des souvenirs d’air chaud, de découverte, de nostalgie.
A Pondichéry, il y a à la fois la ville indienne et le quartier français, les vestiges de la colonisation et les marchés indiens, la communauté d’Auroville et le temple de Sri Aurobindo.
Il y a aussi une communauté française qui m’a semblé un peu particulière, fermée sur elle-même et qui refuse même l’entrée à l’Alliance Française.
Les contradictions de l’Inde…

A Pondichéry, Galta sent qu’il manque quelque chose à sa vie.
Il y a son mari, Lalchen, il y a son fils, Kanou, il y a Ahmma qui prend soin d’eux, mais du fond de son passé, un mystère la mine et l’empêche d’être heureuse.
A Paris, Angèle est gardienne dans une école.
Le soir venu, elle prend possession des lieux et rêve à sa vie d’avant

Ce petit roman a le défaut de sa qualité comme on dit.
Il est trop court !
En quelques pages, l’auteure dépeint une ambiance, une atmosphère et des personnages avec une économie de mots qui fonctionne parfaitement.
Il ne faut pas longtemps à Fanny Saintenoy pour nous plonger dans cette moiteur, dans cette torpeur qui a emporté Galta.
On visualise la maison familiale, les rues, l’ambiance et l’on ressent aussi le vague à l’âme des deux femmes.
Mais on aimerait s’y plonger plus longtemps, s’y repaitre encore et en savoir plus sur chacun des personnages.
Si Galta et Angèle sont bien décrites, les personnages secondaires éveillent l’intérêt du lecteur qui reste un peu sur sa faim.
J’avais envie de connaître un peu mieux Elena, de savoir ce qu’ils vont tous devenir, de découvrir davantage Pondichéry.
Et néanmoins cela fonctionne et nous offre une plongée dans ce petit monde vraiment dépaysante.

J’ai retrouvé les rues découvertes il y a quelques années, j’ai aimé découvrir le destin de ces deux femmes.
Angèle est émouvante, prisonnière par deux fois de sa vie, des décisions que d’autres ont pris pour elle.
Elle a manqué de courage, comme nous le faisons tous à un moment de nos vies.
Ce roman nous rappelle qu’il faut oser vivre sa vie, c’est ainsi qu’elle peut devenir belle et qu’on peut en être fier.

Et puis l’histoire est bien structurée.
On lit le premier chapitre sans vraiment comprendre, avant que tout s’éclaire à la fin du roman.
Le dévoilement est complet et je n’avais pas vu venir le chemin que prend le récit.
Fanny Saintenoy nous dépeint une communauté coloniale dure et qui ne pardonne rien.
J’aurais tendance à penser qu’elle n’a pas beaucoup changé dans certains endroits du globe, même si elle est un peu plus ouverte tout de même.

En bref, c’est un petit roman que je vous conseille ABSOLUMENT si vous allez en Inde, et surtout si vous allez à Pondichéry !

Si vous n’y allez pas, ce n’est pas grave. Posez votre serviette sur un coin de sable au soleil, mettez-vous sur votre chaise longue dans votre jardin (c’est mieux si vous avez bien chaud) et savourez ces 120 pages car elles passent très vite !


Pour une fois, je suis à l'heure pour une LC avec Enna ^-^ qui partage apparemment mon avis. 



Merci à Versilio et Babelio pour cette lecture dépaysante. 


mardi 17 mars 2015

Retour à Bombay de Kavita Daswani

Après le Voisin, j'enchaine les romans pas compliqués et j'écume ma PAL avec ce petit roman indien.
Enfin, pas si petit puisqu'il fait quand même plus de 300 pages.

J'avais une grosse envie d'Inde, de chaleur moite, de saris et de Chai mais je crois qu'il va falloir que je lise un autre roman indien pour que cette envie soit réellement satisfaite.
Je l'ai cependant lu sans déplaisir, bien au contraire, même si la fin m'a laissée sur ma faim.

A 25 ans, Sohana n'est toujours pas mariée. 
A Bombay, ce n'est pas si courant et si sa famille est riche, ce n'est pas une raison pour ne pas s'en inquiéter. 
Mais voilà, Sohana vient de connaitre une grosse déception. 
Alors qu'elle faisait des études de décoration intérieure à Londres, elle a rencontré Jag, un bel Indien américain. 
Après trois semaines d'idylle sans nuage, il l'a quitté du jour au lendemain, car l'oncle de Sohana venait de truander le père de Jag. 
Evidemment, la jeune femme est effondrée et rentre immédiatement à Bombay ! 
Mais en arrivant, elle apprend avec stupeur que son grand-père, patriarche à la tête des entreprises familiales, ne souhaite pas la léguer à ses fils. 
Elle doit aussi faire face à l'hostilité soudaine et incompréhensible de sa meilleure amie. 
Quand son grand-père prend finalement la décision de léguer les entreprises à l'un de ses petits-fils, celui qui lui paraitra le plus méritant, Sohana va devoir choisir son camp et prendre des décisions qui vont changer sa vie... 

L'histoire de Sohana Badshah est celle d'une petite fille riche qui voit son univers basculer.
Vous ne trouverez pas ici les bas-fonds de l'Inde ou la vie de la rue, mais les bars et les restaurants selects de la bonne société, les salles climatisées et les match de polo.
C'est un choix, mais évidemment, tout un pan de l'Inde est passé sous silence.
On passe ici de salle climatisée en salon de thé en montant dans une voiture avec chauffeur où pas un grain de poussière ne passe.
Cela ne me dérange pas en soi, mais il me semble tout de même que l'image du pays qui en ressort est très idyllique.
Il s'en suit évidemment une galerie de portraits qui est souvent proche du stéréotype : la petite fille riche écervelée, le jeune golden boy à qui tout réussi, l'homme d'affaire stressé et la mère de famille qui protège ses enfants.

J'ai également eu un peu de mal avec les détails qui sont donnés par l'auteur.
Le lecteur a droit à des descriptions hyper détaillées où vous saurez tout du parfum du thé bu par chacun ou du nombre de grains de riz ingurgités.
C'est dommage, cela surcharge le texte et empêche toute tentative d'imagination.

Et puis last but not least, voilà encore une fin pas terrible !
Je vais finir par le créer ce club de lutte contre les fins pas terribles !
A la fin du roman, Sohana prend une grande décision mais rien ne nous est dit de ce qu'il va se passer ensuite et de ce que cela va entraîner.
Elle dispose aussi d'informations sur son grand-père qui ne nous sont pas dévoilées (même si on les devine).
Après avoir eu une débauche d'informations en tout genre, on se demande pourquoi on en est privé d'un seul coup.


Je vais tout de même essayer de finir sur une touche positive, vue que j'ai lu ce roman avec plaisir.
On y trouve une vision de l'Inde digne d'un Bollywood et en cela, l'auteur se conforme sans doute à ce qu'attendent ses lecteurs.
Le côté "roman feel good" est présent, mais à la sauce indienne, ce qui change un peu.
Sohana est attachante, on la voit évoluer et on suit ses mésaventures et ses aventures en se demandant ce qu'il va se passer ensuite.
Les chapitres sont courts et le roman se lit bien, le style léger permettant de s'y plonger et de tourner les pages avec facilité.
La structure du roman est aussi bien construite et invite à ne pas le lâcher.


Si vous aimez le Bollywood, ce roman pourrait donc vous plaire, car il reprend ses codes.
Si vous voulez passer un bon moment dans la bonne société indienne, il vous conviendra aussi.




jeudi 6 novembre 2014

Indira Gandhi de Guillemette de La Borie

Les biographies représentent un genre particulier dans le paysage littéraire français. 
Il y en a de plus ou moins courtes, de plus ou moins littéraires, de plus ou moins romancées. 
Elles présentent la vie de personnes plus ou moins connues et peuvent révéler des secrets ou au contraire se contenter de reprendre les évènements d'une vie en les accompagnant d'une narration. 

Celle dont je vais vous parler aujourd'hui fait partie de ces biographies très bien écrites et factuelles. 
En 100 pages, Guillemette de La Borie nous raconte la vie d'Indira Gandhi, sa vie familiale et politique, les évènements qui ont jalonnés son existence. 

Le 31 octobre 1984, Indira Gandhi commence sa journée par une séance de yoga dans son jardin. 
Comme chaque matin, elle a déjeuné en famille et bien que la nuit ait été mauvaise, il lui faut assurer les rendez-vous de la journée. 
Les astrologues lui ont prédit un mauvais évènement et elle ne peut se détacher de ce mauvais pressentiment qui l'accompagne sans cesse. 
Elle chasse néanmoins ses idées noires et traverse son jardin pour son premier rendez-vous. 
Mais sa garde personnelle Sikh en a décidé autrement et c'est aujourd'hui qu'Indira doit payer la fusillade qu'elle a ordonné quelques années plus tôt... 

De temps en temps, j'aime bien lire une biographie. 
En fonction du personnage choisi, on apprend plein de choses sur sa vie, mais également sur la vie politique de son pays, sur l'époque, la culture...
Si cette bio est bien faite, c'est un vrai plaisir et j'ai l'impression de lire une bonne histoire à rebondissements tout en apprenant des choses. 

C'est le cas ici avec ce livre qui porte sur la vie d'une femme que je connaissais finalement peu. 
L'Inde est un pays complexe et la famille Nehru - Gandhi l'est aussi. 
Je savais qu'Indira était de la même famille que Nehru, je connaissais Sonia, je savais aussi qu'elle n'était pas de la même famille que le Mahatmah Gandhi mais rien de plus. 
Et j'ai découvert une véritable dynastie de premiers ministres de l'Inde. 
Inscrits dans le processus de décolonisation par l'action politique, les Nehru sont hommes et femmes politiques de père en fille et de mère en fils. 
Depuis le grand-père d'Indira, ils ont tous lutté pour l'indépendance, et la jeune femme s'est associé à ce mouvement en suivant son père, son grand-père, sa mère dans les manifestations et le mouvement de protestation. 
Guillemette de La Borie s'attache à cet enchainement de destins, à cet attachement aussi, et montre comment Indira s'inscrit dans un héritage qui ne semble pas lui laisser vraiment le choix. 
Elle tient la place de sa mère auprès de son père, elle gère sa maison, le soutient et l'accompagne politiquement en laissant d'ailleurs son mari de côté. 
Prise dans un mouvement qui semble parfois la dépasser, elle se laisse couler dans ce qu'on attend d'elle ou au contraire prend les choses en main pour obtenir ce qu'elle veut. 

Ce livre suit ainsi le mouvement de cette vie riche en épisodes divers et en revirements avec une jolie plume. 
En 100 pages, le portrait brossé permet de mieux distinguer ce qui fait la singularité de cette femme et de sa famille. 
On en sait plus sur l'histoire de l'Inde autant que sur la sienne, et c'est ce qu'on attend d'une biographie. 
Le contrat est donc remplit avec un joli texte, ce qui ne gâche rien. 

Comme j'aime râler, je regretterai tout de même qu'il n'y ait pas eu un portrait psychologique un peu plus poussé. 
On distingue ce qu'est cette femme mais elle reste encore assez mystérieuse une fois la dernière page tournée, surtout à la fin de sa vie. 
Mais bon, il ne semble pas y avoir beaucoup de sources fiables pour nous parler de la vie d'Indira Gandhi, alors il valait peut-être mieux privilégier l'objectivité. 

En bref, c'est une petite biographie très agréable à lire et qui vous permettra d'apprendre beaucoup de choses sur l'Inde et la transition démocratique. 
Un petit livre indispensable sans doute pour ceux qui veulent mieux comprendre ce pays si complexe. 

Quant à moi, je vais m'empresser de choisir un roman indien dans ma PAL car j'ai encore envie de voir des saris voler. 




Merci à Babelio et aux éditions Libretto



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