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mercredi 5 février 2025

Escobar : Une éducation criminelle, de A. Madrigal, J.S. Marroquin, P. M. Farina

Voilà une bande dessinée assez originale.
Le titre est un peu trompeur, car elle s’intitule Escobar : une éducation criminelle.
Je pensais donc que j’allais lire un texte sur le trafiquant de drogue, mais il n’en est rien puisqu’il est question de… son fils.
Évidemment, lui aussi se nomme « Escobar » et le récit s’appuie sur ses mémoires, et sur un épisode de son enfance. 
 
 

 
On en parle peu, en effet, mais Escobar avait des enfants, dont Juan Pablo, un fils qui a été élevé et surveillé par des « nounous » un peu particulière, puisqu’il s’agissait d’hommes de main et d’une femme assassin.
Le livre décrit donc chacune de ces nounous, l’une après l’autre, à la suite d’une scène tragique à laquelle a assisté Juan Pablo.
C’est une succession de portraits qui reviennent sur le caractère de chacun et sur ce qui les a amenés jusque là. 
On remonte à l'origine de leur vie criminelle, ou on découvre un épisode de leur vie de truands. 
L’histoire cadre permet de lier ces épisodes, et de garder un fil conducteur jusqu’à la dernière page, même si c'est assez ténu.

La lecture est agréable, c’est plutôt intéressant, mais il faut quand même être très intéressé par Escobar.
On en apprend un peu plus sur le personnage, et si vous avez aimé la série Narco, vous pourrez apprécier.
Le récit est malin et permet d’aborder plusieurs épisodes de la vie de Juan Pablo qui a échappé plusieurs fois à des attentats.
Le dessin d’Alberto Madrigal est vif, expressif et les couleurs permettent de lisser un peu le trash de certaines scènes. 
C'est un dessin qui tend vers le manga, ce qui change un peu. 

C’est donc une bande dessinée maligne, bien construite, qui se lit avec plaisir, même si vous n'apprendrez rien de plus sur Escobar.

 





 


mercredi 8 janvier 2025

Armelle et Mirko de Montel, Clément et Arnal

Vous cherchez un cadeau pour un enfant qui lit déjà un peu, le vôtre peut-être à qui, comme moi, vous offrez toujours des livres ? 

Ou peut-être avez-vous besoin de mignonnerie, de jolies pages, de bonté et d’une belle histoire ? 

Si c’est le cas, restez là, j’ai ce qu’il vous faut ! 






Armelle est une petite tortue qui a un gros problème dans la vie. 

Elle a peur du noir ! 

Mais elle a vraiment, vraiment très peur ! 

Cela la paralyse, elle ne peut pas dormir la nuit, de peur que le feu s’éteigne, mais surtout, elle ne peut pas rentrer dans sa carapace car il y fait noir ! 

Comment faire pour retrouver un peu de sérénité ? 


Pas facile la vie pour cette pauvre Armelle. 

Elle tente de se débrouiller pour vivre avec son handicap mais on sent sa détresse et on ne peut que compatir pour elle. 

Elle se retrouve toute seule et doit affronter chaque soir la tombée de la nuit. 

Elle erre donc dans la forêt, épuisée et à la merci de tous les dangers. 

Heureusement, c’est une histoire qui se termine bien et qui vient apporter une jolie morale pour les jeunes lecteurs.

Il est question d'amitié, de soutien, de penser aux autres, on valide sans hésiter ! 


Les dessins sont tout en douceur, ce qui rend cette bande dessinée vraiment belle. 

Julien Arnal a choisi un dessin rond, et des couleurs aquarellées dans des teintes douces. 

Il sert très bien l’histoire en proposant des petits détails mignons qui donnent une épaisseur au personnage d’Armelle. 

Anne Montel et Loïc Clément se sont occupés du scénario et c’est très réussi. 


Le deux tomes suivants sont déjà sortis si cela vous tente. 

Il y a peu de texte dans celui-ci, ce qui le rend accessible dès 6 ou 7 ans en autonomie mais faites-vous plaisir, lisez-le avec vos enfants (ou sans si vous n’en avez pas 😁).  

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 


 

jeudi 19 décembre 2024

Les douze indices de Noël de P.D. James

Lire des romans de Noël à Noël, quel plaisir !


Adam Dalgliesh, inspecteur de police, enquête sur un suicide survenu dans des circonstances suspectes, puis enchaine avec une mort suspecte, celle d’une jeune femme empoisonnée il y 67 ans.
Une grande romancière, quant à elle, se remémore ce crime survenu chez sa grand-mère pendant la guerre le soir du réveillon, tandis qu’un employé de bureau regrette amèrement sa visite clandestine dans le bureau de son patron…
 
 
 


Dans ce recueil de nouvelles, vous trouverez 4 textes édités entre 1969 et 1996.
Pas d’inédits donc, mais des textes variés dont 2 mettent en scène Adam Dalgliesh, l’enquêteur fétiche de l'autrice.
Les deux autres nouvelles ont des personnages nouveaux.
On est en plein dans l’atmosphère de Noël, c’est policé, sympathique, et on lit avec plaisir ces petits textes.
Il faut dire que P.D. James est quand même une grande autrice et en ayant choisi ce livre juste sur son nom, on espère ne pas être déçu.

Chaque texte fait une cinquantaine de pages, parfait pour une soirée ou une après-midi d’hiver au chaud avec un thé !
Vous serez plongé au coeur du récit en quelques lignes, sans fioriture, description ou psychologie.
C’est en général ce qu’on attend d’une nouvelle mais si vous aimez les ambiance détaillées, ce n’est pas ici qu’il faut laisser trainer vos yeux.
Ici, c’est plutôt la légèreté d’une petite histoire criminelle, où tout est dévoilé en bloc en fin de texte, le coupable et les indices permettant de l’identifier.
Comme j’aime beaucoup trouver moi-même l’assassin, j’avoue avoir été un peu frustrée par le procédé, mais bon, dans une nouvelle, on ne peut pas non plus s’étendre.

Le système du récit enchâssé est un classique, évidemment maitrisé par l’autrice qui a su l’utiliser à bon escient.

Un bon volume si vous aimez être en accord avec l’ambiance autour de vous ! 
 
 

 

mercredi 11 décembre 2024

Comme un oiseau dans un bocal : Portraits de surdoués, de Lou lubie

Ces derniers temps, j’ai lu plusieurs BD vraiment chouettes dont celle-ci, écrite et dessinée par Lou Lubie.
 J’ai découvert cette autrice il y a quelques temps et j’adore tout ce qu’elle fait.
Elle ne se cantonne pas à un genre précis mais se promène un peu partout et cela tombe souvent juste. 

 
 

 
Birdo rencontre Raya dans une soirée où il s’ennuie copieusement.
C’est le coup de foudre !
Mais Raya n’est pas libre, et finalement, ce n’est peut-être pas le plus important.
Car Birdo et Raya se retrouvent l’un dans l’autre, il sentent qu’ils ont un énorme point commun.
Ils ont très probablement un cerveau qui fonctionne un peu différemment… 
 
Je ne suis pas fan en général des livres un peu trop didactiques.
Le souci de transmettre une ou plusieurs informations fait parfois oublier le coté esthétique mais je me suis dit qu’avec Lou Lubie, il y avait de grandes chances pour que ce ne soit pas le cas.
Et j’ai eu raison.

Cette BD est vraiment chouette si le sujet vous intéresse (si cela ne vous intéresse pas, vous pourriez être surpris d’aimer tout de même, parce que c’est très bien fait !).
La situation de départ est assez simple, mais la rencontre décrite ici est plus complexe qu’il n’y parait et va permettre de montrer pas mal de facettes de ce que signifie « haut potentiel ».
On a un peu tous notre propre idée à ce sujet, qu’on y soit confronté ou non, mais finalement, on ne sait pas toujours ce que cela signifie réellement.

Lou Lubie entreprend donc de nous donner un ensemble de connaissances précises, appuyées sur des sources qu’elle cite dans des notes de bas de page et qu’elle met en scène dans des illustrations souvent libérées de tout cadre.
C’est didactique, c’est le propre de ce genre, mais cela reste léger et facile à lire. 

Et puis l’histoire de Birdo et Raya est aussi intéressante, même si elle constitue un arrière plan.
Les deux personnages se tournent autour, tout en étant surtout en train de tenter de comprendre qui ils sont.
Il y a ici davantage une quête d’identité, d’informations, ce qui permet de les donner aussi au lecteur.  
On visualise beaucoup avec des pages ludiques, des schémas qui n’en sont pas vraiment mais visent à mieux comprendre et, peut-être, enregistrer les informations.
Les choix graphiques sont d’ailleurs assez originaux, avec cette omniprésence du bleu et du jaune. 
Les personnages ont des têtes d’animaux, peut-être pour la référence à la dénomination de J. Siaud-Facchin qui désigne les HPI comme des « zèbres ».

C’est donc une BD vraiment intéressante, originale et instructive.
Et si vous croisez un autre livre de Lou Lubie, n’hésitez pas ! 
 
 
 
 
 
 


mercredi 13 novembre 2024

Les DIY de Maélie : Des papillons dans le ventre de Marilou Addison

Il y a longtemps que ce roman était dans ma liseuse.
Ma fille grandit et nous pouvons désormais partager nos lectures, ce que nous avons fait ici avec plaisir. 



Maélie, orpheline, a dû déménager pour aller vivre avec un ami de sa mère.
Elle se retrouve dans un village qu’elle ne connaît pas, et doit s’intégrer dans son nouveau lycée.
Mais Maélie est aussi youtubeuse et a bien envie de reprendre ses vidéos de DIY qu’elle avait dû mettre en pause après une campagne de harcèlement menée par quelques camarades de classe…

Voilà un roman facile à lire qui vous permettra d’aborder plusieurs thèmes avec vos enfants.
Le déménagement de Maélie donne l’occasion à l’autrice de décrire en détail les personnages et le cadre de cette série qui compte déjà plusieurs tomes.
Maélie se fait de nouveaux amis, mais tout n’est pas rose, et certains personnages restent mystérieux.
Il est aussi question de harcèlement, de l’obligation de partir quand on est harcelé, des émotions que l’on doit gérer et de l’effet sur sa vie.
La jeune fille gère malgré tout et reprend sa chaîne YouTube malgré tout, avec courage et sans se laisser abattre.
Ce premier tome permet donc de mettre le cadre en place, ce qui donne envie de lire la suite pour en découvrir davantage.
On pourra regretter que Maélie ne soit pas mieux encadrer par ses parents qui la laissent apparemment se débrouiller sur les réseaux, mais c’est souvent le cas malheureusement.

La mise en page du texte est originale, avec un format « écran de téléphone » qui a bien plu à ma jeune lectrice.
Le roman est rapide à lire, il y a évidemment beaucoup de dialogue dans ce genre de présentation, avec peu de texte sur chaque page.
Les DIY de Maélie sont aussi proposés dans le roman puisque le texte de ces vidéos alterne avec les messages.
Il y a des choses assez variées et cela change un peu des romans plus classiques.

C’est donc une série que nous vous recommandons, qui sera parfaite pour apprendre à distinguer les différents types de discours qui peuvent être présents dans un roman.
Le texte simple devrait permettre de lire ce roman dès 7 ans, mais les thèmes abordés intéresseront sans doute plus les enfants à partir de 9 ans.
 

 







 

 


 

 


 

mercredi 28 août 2024

Chasse royale à Sandringham de S. J. Bennett

Connaissez-vous cette petite série de romans policiers "cosy mystery" qui mettent en scène la reine d'Angleterre ? 
Je l'ai découverte lors de la parution du premier tome et j'ai succombé immédiatement. 

 

On vient de retrouver une main dans un sac plastique sur la plage, près de Sandringham, le château préféré de la reine Elizabeth. 
Elle y séjourne justement et il semblerait qu'elle connaisse le propriétaire de ces quelques doigts. 
Il n'est pas dit qu'elle laissera ce crime impuni ! 
Elle charge donc Rozie, sa secrétaire particulière d'aller interroger quelques personnes de sa connaissance, quand elle ne le fait pas elle-même pour glaner des indices. 
Et elle est rudement efficace... 

Quelle idée de transformer sa majesté en détective amatrice ? 😆
Et pourtant, cela fonctionne rudement bien ! 
Encore une fois dans ce troisième tome, la reine n'enquête évidemment pas elle-même, ce serait un peu trop exagéré, mais elle dirige sa secrétaire particulière en la menant vers les pistes qui la tracasse. 
Elle réunit ainsi toutes les informations qui lui permettent en général d'être plus fine que cette pauvre Rozie qui croit chaque fois avoir trouvé le coupable mais qui tombe à côté. 

Le texte est assez classique, mais il est plein d'humour, de rebondissements et de surprises. 
On le lit sans se lasser, sans temps mort et en ayant évidemment très envie de découvrir le coupable. 
Ce qui est également très agréable, c'est qu'il n'y a pas de tromperie du lecteur. 
Le coupable est bien caché, mais on aurait souvent pu le trouver nous-même (même s'il est quand même très bien caché en général). 
C'est aussi plutôt vraisemblable, la reine ne sortant pas de son rôle protocolaire, même lorsqu'elle intervient dans l'enquête. 

Je vous conseille donc cette enquête sans réserve ! 
Pour affronter la rentrée, ce sera parfait, ou plus tard avec une tasse de thé et un plaid, ou sur la plage si vous y êtes encore !

 





 


jeudi 15 août 2024

Les mondes perdus, tome 1 : Le crâne de Lubaantum de Lemaux et Aucha

Je partage de plus en plus de lectures avec ma demoiselle, surtout des bandes dessinées. 
Certaines sont vraiment chouettes, comme celle-ci qui s'adresse à des jeunes lecteurs mais est aussi sympa pour les plus grands. 
 
 
 
 
 
A Londres, au début du XXe siècle, Amy refuse de voir à nouveau son père adoptif partir pour une expédition sans elle. 
A 13 ans, elle considère que sa place est à ses côtés, et s'invite dans ses bagages pour partir chez les Incas. 
Mais le voyage ne sera pas de tout repos... 
 
Dès la couverture, le ton est donné ! 
Cette BD met en scène une jeune fille intrépide dans un pays de jungle luxuriante avec un dessin très inspiré des mangas. 
Le croisement de la BD franco-belge et du manga est d'ailleurs très réussi. 
Les dessins sont ronds, modernes, c'est frais et sympathique. 
Les couleurs sont aussi chatoyantes, luxuriantes dans la jungle, plus grises en ville. 
Le Londres victorien nous rappelle Sherlock Holmes, même si la liberté d'Amy est sans doute assez anachronique. 

Le personnage d'Amy est très attachant. 
Elle est vive, têtue, elle affiche ses idées féministes et revendique une vie où elle pourrait faire ses choix, vivre comme elle l'entend, et surtout, pouvoir suivre son père adoptif. 
Elle refuse de rester enfermée à une époque où c'était pourtant le lot de la plupart des jeunes filles.

Ce premier tome est donc très réussi, et donne envie de lire les suivants. 
Ma grande lectrice m'a d'ailleurs déjà demandé si la suite était publiée ! 


 



 
 
 



 

mercredi 7 août 2024

La petite femelle de Philippe Jaenada

Le pavé de l'été ! 
Il y a des années que ce roman habite dans ma pile à lire.
Je crois que sa taille me faisait reculer (plus de 700 pages) alors qu'il se lit d'une traite ! 
 
 
 

 
 
Pauline est accusée d'avoir tué son amant de sang-froid. 
Cette jeune femme, trop belle sans doute, a assassiné un jeune homme de bonne famille, ce que la société ne lui pardonne pas. 
Mais qui est-elle réellement et comment en est-elle arrivé là ? 
 
Dans ce roman, Jaenada reprend le fil d'une enquête qu'on découvre bâclée, à charge et sans espoir. 
L'auteur a repris toute l'enquête, reconstruisant le crime, le procès, exposant les failles et les faiblesses de ce qui est devenu un lynchage médiatique de Pauline. 
On a pitié, on espère, on est avec Pauline et avec le narrateur. 
La période historique, les années 50, est replacée dans son contexte, ce qui permet de ne pas lire une histoire décontextualisée. 

Il faut aussi souligner l'ironie mordante du texte, son humour qui donne un souffle à cette histoire qui pourrait être très sombre, mais qui réussit à faire sourire le lecteur. 

J'ai été moins enthousiasmée par les digressions, les récits des co détenues de Pauline. 
C'est sans doute parce que l'enquête m'intéressait et j'avais envie d'en découvrir davantage sans partir dans une autre direction. 

En bref, c'est un livre qui ne se classe dans aucune catégorie classique, ce n'est pas réellement une enquête, pas non plus un roman, mais on peut dire qu'il rentre dans la catégorie des bons livres, ceux qu'on oublie pas et qu'on conseille sans hésiter !
 
 


vendredi 28 juin 2024

Simone de Beauvoir, je veux tout de la vie, de Julia Kurbik et Julia Bernhard

Simone de Beauvoir, tout le monde la connait, ou plutôt, tout le monde connait ses écrits. 
Sa vie reste toutefois plus mystérieuse. 
On en connait les grandes lignes mais voici une bande dessinée qui se propose de nous en dévoiler davantage. 
 
 
 
 
 
Derdre se presse dans les rues de Paris.
Elle ne veut pas être en retard pour son rendez-vous avec Simone de Beauvoir.
Lorsqu’elle arrive, elle est accueillie par son hôtesse en pyjama qui l’a reçoit dans son salon pour lui parler de sa vie…


J’avoue avoir toujours été intriguée par la personnalité de Simone de Beauvoir.
On connaît ses écrits (que je me promets d’ailleurs de lire depuis longtemps sans en avoir pris le temps), son compagnon, mais on en sait finalement assez peu sur sa vie personnelle.
Dans cette bande dessinée, les autrices proposent de revenir sur des épisodes marquants de sa vie pour, sans doute, donner des clés de compréhension de ses écrits, ou, au moins, une meilleure connaissance de qui elle était.
De ce point de vue, c’est assez réussi.
Après un passage sur son enfance et son adolescence dans une famille aristocrate mais déclassée, on apprend qu’elle faisait partie d’une petite bande d’amis à laquelle appartenaient des philosophes dont le nom est encore beaucoup cité aujourd’hui comme Merleau-Ponty. 
Nul doute que cela lui a donné un cadre favorable à l'élaboration d'une pensée qui lui reste néanmoins complètement personnelle.
Plusieurs pages sont d'ailleurs dédiées à son évolution intellectuelle, la formation de sa pensée et de son envie de devenir un individu et pas une femme soumise à un mari.
On découvre aussi la vie de sa sœur, sa rencontre avec Sartre puis la période de la guerre tant critiquée (Sartre et Beauvoir ne se sont pas illustrés par leur résistance) et son amour pour Nelson Algren malgré sa vie avec Sartre (qui avait aussi de nombreuses conquêtes, c’était un accord entre eux).

C’est plutôt rapide, le format l’exige évidemment. 
Les évènements sont décrits en quelques cases, souvent efficaces, mais parfois, on aimerait qu'il y ait davantage. 
C'est aussi un portrait très valorisant, qui montre une admiration des autrices et pas de questionnement. 

Le choix graphique est très tranché, avec un dessin réaliste en noir et blanc, rehaussé de nuances de jaune moutarde. 
Ce choix est singulier, sans doute pour rappeler les photos sépias qui nous restent de cette époque mais cela fonctionne aussi très bien avec l'histoire qui nous est raconté. 
J'ai parfois eu du mal avec ces nez très dessinés, mais c'est un détail. 
 
Si vous appréciez Simone de Beauvoir, où si sa vie suscite un peu de curiosité, n'hésitez pas, il se pourrait que vous passiez un bon moment ! 
Julia Korbik a également écrit une biographie de la philosophe pour laquelle je me laisserai sans doute tentée...

 
 




 

 
 
 

mercredi 15 mai 2024

Les talons rouges de Antoine de Baecque

Que diriez-vous d’une petite plongée dans la révolution ? 

Juin 1789, l’Ancien Monde bascule. Les Villemort forment une longue lignée d’aristocrates, un clan soudé par l’idée ancestrale de leur sang pur, un sang dont précisément cette famille se délecte. Les Villemort, ces « talons rouges », sont aussi des vampires. Deux d’entre eux veulent renoncer au sang de la race pour se fondre dans la communauté des égaux. Ils sont les héros de ce roman oscillant entre le fantastique et le réel des journées révolutionnaires. Voici William, l’oncle revenu d’Amérique, qui a pris là-bas le goût de la liberté et épouse la cause des esclaves affranchis, s’entourant d’une garde couleur ébène. Voici Louis, le neveu exalté, beau, précipité dans l’action révolutionnaire, épris de Marie de Méricourt jusqu’à lui donner la vie éternelle. Comment échapper à la malédiction venue du fond des âges ?



 
Des vampires pendant la révolution française !
C’était un sacré pari de la part de l’auteur de miser sur ce croisement digne des plus grands romans fantastiques et… malheureusement… la mayonnaise ne m’a pas semblé assez prise.
J’avais envie d’aimer, vraiment, mais mettre des vampires dans un roman, cela ne fait pas tout.
On voit bien l’intérêt de la métaphore du sang pur, qui est d’ailleurs souvent exploité.
Néanmoins, vu le nombre de morts pendant la révolution, je ne suis pas sure qu’il soit vraiment nécessaire d’appuyer davantage sur ce point en utilisant la métaphore des vampires.
Celle-ci semble d’ailleurs un peu prétexte, puisqu’il n’y a pas de reprise réelle des codes du roman de vampire, et qu’il n’y a aucune mention de l’aspect fantastique du récit.
En revanche, la galerie de personnages développée ici est conséquente.
Vous trouverez très probablement une figure qui vous plait !  

Le style ne rattrape pas vraiment cette déception.
C’est simple, assez plat finalement.

J’y ai néanmoins trouvé de nombreuses informations historiques intéressantes.
L’auteur est apparemment prof d’histoire.
On croise des personnages ayant réellement existé, cela remet la période en perspective.

C’est donc une lecture intéressante d’un point de vue historique, distrayante avec ces vampires et ces personnages hauts en couleurs, mais un peu décevante avec un gout de trop peu de style et de vampires. 
 
 

 

mercredi 27 mars 2024

Héliotrope tome 2 de Joann Sfar et Benjamin Chaud

Voilà la petite BD du mercredi ! 
Et j’ai choisi une bande dessinée assez atypique mais que l’on a beaucoup vu à sa sortie : Héliotrope. 


Héliotrope vit avec sa grand-mère dans la maison familiale où elles gardent les objets magiques que ses parents ont réunis. 
Malheureusement, la mamie d’Heliotrope a une attaque et se retrouve à l’hôpital. 
Quand elle veut rentrer chez elle, elle se retrouve devant un mur de brique obstruant le passage vers la cours où se trouve sa maison. 
Elle va faire appel à ses amis pour trouver une solution…

Attention, BD qui décoiffe !! 
Il y a certains livres qui nous surprennent, qui sont différentes, un peu bizarre mais qu'on aime pour tous ces pas de côté. 
Heliotrope rentre dans cette catégorie et vient nous bousculer dans nos idées préconçues de ce que doit être une BD franco-belge. 
L'histoire du tome 2, comme celle du tome 1 d'ailleurs, est totalement imprévisible, délirante et loufoque.
L'héroïne, Héliotrope, est une jeune fille qui appartient à une grande famille de sorciers mais vit "simplement" dans Paris, dans leur hôtel particulier.
Elle a peu d'amis, s'intègre difficilement mais tente parfois de se conformer à ce qu'on attend d'elle (ce qui manque souvent son but). 
Mais ce qui est plus percutant pour le lecteur, c'est qu'elle n’a aucun filtre, pas de limites et, en plus, dispose de pouvoirs magiques ! 
Cela offre une myriade de possibilités aux auteurs qui s’en donnent à cœur joie. 
Elle a aussi des amis assez sympas, comme une vampire qui lui permet de survoler tout Paris. 
Excessive, elle se débarrasse sans états d’âme de ce qui la gêne et c’est rafraîchissant. 
 
L'histoire de ce tome 2 pourrait être classique, Héliotrope étant sur le point de perdre sa grand-mère, tout son monde bascule. 
C'est sans compter sur les péripéties qui vont se multiplier à un rythme effréné, et il faut suivre pour ne pas se perdre ! 
 
Dès la couverture, on reconnait le trait de Sfar qui vient ajouter sa touche de fantaisie, pour le plus grand plaisir des lecteurs. 
 
Je ne conseillerais pas forcément cette BD aux enfants, mais dès 10-11 ans, pourquoi pas ! 
Et pour les autres, ne résistez pas, c'est très sympa ! 
 
 






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