dimanche 31 mai 2015

Et voilà mon classement ! { Prix Audiolib }


En ce dernier jour de mai, il me faut accomplir une tâche délicate.

Pendant ces deux derniers mois, j'ai écouté dix livres audios pour le Prix Audiolib et il me faut à présent les classer selon mes préférences.

Je fais rarement ce type de classement sur ce blog ou dans la vie.
J'aime un livre ou je ne l'aime pas, il peut y avoir des éléments qui me plaisent, d'autres moins, mais il m'est difficile de les noter ou de les placer les uns devant les autres.
Néanmoins, pour un prix évidemment, il faut bien faire un classement.
C'est le jeu ma pauv' Lucette ! 

Je peux toutefois affirmer que pour la dernière place, je n'ai pas hésité.
C'est Eddy Bellegueule qui l'occupera, tant j'ai de griefs à son encontre !
Quant au premier, je vais être en contradiction avec plusieurs de mes co-jurés ou d'autres bloggeuses mais je mets Yeruldelgger qui m'a vraiment enthousiasmé lors de son écoute et m'a fait passer de bien jolies heures.

Pour le reste, j'ai mis Oona et Salinger en 2e pour ses trouvailles stylistiques, et surtout pour le mariage réussi entre ce livre et la lecture double de Beigbeder et d'Edouard Baer.
L'île du point Nemo sera 3e parce qu'il y a une telle richesse dans ce livre, tant d'intertexte que j'en ai été enchantée.
En 4, ce sera Constellation. J'ai beaucoup hésité, et c'est là que le classement devient difficile mais j'ai quand même beaucoup apprécié l'écoute de ce livre, même si la fin part dans tous les sens.
Viennent ensuite Le Vieux qui lisait des romans d'amour, la Vérité et autres mensonges, et Trois mille chevaux vapeur dans cet ordre parce qu'il faut bien donner un ordre.
J'avais déjà lu le Vieux, beaucoup aimé d'ailleurs, et la lecture audio lui rend justice mais bon, voilà (et puis je sais qu'il est bien placé chez les copines).
Les deux suivants sont sympas dans des genres très différents, bien lus, parfois un peu longuets.

Puis viennent les trois derniers, ce qui m'ont plus beaucoup moins.
Joseph est un roman dont le genre me plait peu, et On ne voyait que le bonheur m'a agacé.
Il était donc logique de les mettre à la fin.


1. Yeruldelgger

2. Oona et Salinger

3. L'île du point Nemo

4. Constellation

5. Le vieux qui lisait des romans d'amour

6. La vérité et autres mensonges

7. Trois mille chevaux vapeur

8. Joseph

9. On ne voyait que le bonheur

10. En finir avec Eddy Bellegueule













Voilà !!
Je suis ravie d'avoir écouter ces 10 livres audios, et je vous en reparlerai parce que ma production d'ouvrages au crochet a été très bonne pendant ces écoutes.










samedi 30 mai 2015

☆ Bons plans pour jeune maman ☆

Un bébé de 1 an, ce n'est plus vraiment un bébé.

Et moi, sa maman, je ne suis sans doute plus vraiment une jeune maman.
Du haut de cette autorité toute neuve, voilà quelques bonnes idées que je partage avec vous pour
cette période si particulière de la première année de bébé.

En rentrant de la maternité, je me suis un peu promenée sur les sites des différentes marques pour bébé (quand je ne dormais pas).
Et j'ai découvert qu'il y avait plein de "clubs", de "groupes", de "forums" destinés aux mamans (et aux papas, mais c'est souvent sous-entendu) qui permettent d'avoir des avantages et des cadeaux.
Certains d'entre eux sont soumis à un achat, d'autres nécessitent juste une inscription.
C'est une bonne façon de faire quelques économies, de découvrir de nouveaux produits ou de recevoir des cadeaux.

Et puis je pense aussi à Herisson et Accalia qui viennent d'avoir des petits ^-^

Le premier d'entre eux, c'est le site et l'application de Nestlé.
Sur l'application, vous trouverez des menus, des courbes à compléter pour visualiser le poids de votre bébé.
Sur le site, il y a d'autres fonctions.
Mais ce qu'on préfère à la maison, ce sont les courriers que l'on reçoit tous les deux mois environ.
Dans l'enveloppe, il y a un courrier, des informations sur les menus de notre enfant en fonction de son âge, et surtout des échantillons, des bons de réduction et un cadeau.
On a reçu un CD de comptines, et une empreinte d'ourson pour faire un dessin sur un gâteau.
Je trouve ça sympa et les bons de réduction, c'est toujours bien venu.





Ensuite, on s'est inscrit sur le site de Gifrer.
On a reçut une petite pochette avec des échantillons de sérum physiologique pour les rhumes, à l'extrait de thym.
Je ne suis pas sure que ce soit beaucoup plus efficace que le sérum physiologique classique mais on a pris l'habitude de l'utiliser en cas de nez bouché et c'est assez efficace.





Biafine propose aussi une "box bébé".
Il y a malheureusement beaucoup de carton pour un tout petit échantillon de gel douche dans cette box, mais il y a aussi un bon de réduction et une carte de fidélité avec des cadeaux à la clé.




Chez Pampers, vous recevrez des échantillons de couche à chaque changement de taille, des bons de réduction et un petit magazine.
Les bons de réduction sont très intéressants et les échantillons de couche permettent de voir si vous devez changer de taille.
Bah oui, c'est réfléchi tout ça ^-^
Il y a aussi une lettre par mail qui arrive tous les mois. 




Blédina propose un programme assez complet avec une application, des bons de réduction à télécharger sur le site, des recettes pour bébé sur un site dédié et plein d'infos pour les bébés.
Nous on est fan des petits pots "Idées de maman" et sur le site, on a pu jouer à des concours, commander des box remplies de cadeaux (elles sont super bien remplies pour 3 euros !), recevoir des bons d'achats et des compotes. 




Chez Mustela, il y a un programme de fidélité (la carte est à télécharger sur le site) avec des cadeaux, et chez Gallia, vous recevrez des bons de réductions à télécharger sur le site et vous pourrez parrainer un arbre avec un certificat qui arrive par la poste au nom de votre enfant.

Dans votre supermarché, il y a sûrement aussi un programme pour les bébés.
Nous, on va chez Leclerc et on est inscrit au club bébé.
Toutes les 5 visites (hors drive, ce qui est illogique et bien embêtant), vous aurez droit à une "journée bébé" où vous aurez 10 % de réduction sur tous les produits bébés.
C'est intéressant, mais il faut y penser et faire le plein quand on a cette réduction.


Vous l'aurez compris, il suffirait de quelques minutes dans l'historique de mon navigateur pour comprendre qu'il y a un bébé à la maison.
Mais j'aime bien recevoir des trucs, j'ai l'impression que c'est Noël avant l'heure !

N'hésitez pas à partager vos bons plans si vous en connaissez d'autres.




vendredi 29 mai 2015

La coccinelle à friction ﹝LE livre préféré du moment﹞

Chez nous, les livres tournent pas mal.
En fonction des périodes, de ceux qui sont au fond du panier ou au dessus, de l'humeur de la demoiselle, il y a des livres qu'on voit resurgir de temps en temps.




Mais celui-là, il est toujours sorti !
Pas moyen de le ranger sans entendre une petite voix qui râle.
C'est LE livre préféré adoré, celui qui vous garantit de guérir les chagrins, celui qui permet de détourner l'attention quand on veut qu'elle arrête de toucher les prises / monter les marches / vider le pot de coton / vider le panier de linge / ... (barrez la mention inutile, mais chez nous, elles sont toutes valides).
La coccinelle, c'est une valeur sûre que je vous conseille vraiment si vous avez un petit de 10 mois à gâter, mais aussi de 18 mois, de 2 ans, de 3 ans...




Dans ce livre, il y a un petit emplacement en bas à droite avec une coccinelle à friction.
Il suffit de la faire reculer sur une surface plane, puis on la place sur les pages du livre et elle part toute seule !
Avant 18 mois, l'enfant ne peut pas le faire lui-même mais je pense que chez nous (14 mois), ça va venir bientôt.
Elle va chercher sa petite coccinelle dans sa maison (il y a une petite coque en plastique pour la ranger), elle la fait rouler sur le livre et essaie de tout faire toute seule.




Si vous regardez les photos, vous verrez qu'il y a différentes hauteurs sur les pages du livre, dessinant un chemin pour la coccinelle.
On la pose au début du chemin et elle se balade sur les deux pages, soit en boucle, soit en faisant des cercles à la fin du trajet.




Les découpes reprennent aussi le motif des illustrations, comme la mare, les trous dans les feuilles ou les trous dans la salade mangée par les chenilles.
Il y a plein de choses à regarder pour les plus grands et il y a de petites devinettes.




J'aime bien quand les livres peuvent être utilisés à plusieurs niveaux et ici, c'est exactement le cas.
Parfois, on ne sait pas trop où se cache la coccinelle, mais on regarde les images.




Ce livre est à la fois un bel objet, un beau jouet et un beau livre !
Ce n'est pas si fréquent, il faut bien le dire.
Chez nous, on en prend bien soin, mais on sait aussi qu'il existe d'autres titres pour plus tard.
Et c'est sûr, on jouera bientôt avec le bateau de pirate, l'avion et plus tard avec le bus londonien ^-^

Une vidéo publiée par estelle calim (@estellecalim) le



Un grand merci aux Editions Usborne pour cette lecture en boucle. 











mardi 26 mai 2015

Oona et Salinger de Frédéric Beigbeder { Prix Audiolib }

Voilà un roman bien particulier. 
Vous trouverez de nombreux billets de blogs qui en parlent, certains l'ayant aimé, d'autres l'ayant détesté. 
C'est peut-être le propre de Beigbeder, cet individu public un peu agaçant parfois, très présent dans les médias et auteur au statut un peu à part. 

Dans mes cours, je fais souvent une séquence sur l'écrivain et son statut public. 
En langage scientifique, le sujet scripteur n'est pas le même que le sujet auteur. 
L'un est privé, il peut passer ses journées en charentaises quand l'autre passe à la télé et ne porte que des costumes trois pièces (parfois, ils peuvent même être deux personnes différentes).
Beigbeder me semble être l'anti-exemple à cette règle tant il est présent dans ses écrits. 
Certes, c'est un narrateur, mais il parle de sa vie et c'est clairement Beigbeder lui-même qui s'exprime. 
Il faut donc apprécier un minimum le personnage pour aimer ses livres, j'ai l'impression, et notamment celui-ci. 

Oona O'neill, 16 ans, vit chez sa meilleure amie et passe ses soirées au Stork, bar branché de New York. 
Elle boit, elle fume, elle s'amuse. 
Gloria Van derbilt, Truman Capote, sont ses meilleurs amis. 
Jerry Salinger, jeune homme timide, un peu effacé tombe sous le charme d'Oona dès le premier regard. 
Il en a le souffle coupé mais ce n'est que lors de leur deuxième rencontre qu'il se décide à l'aborder vraiment. 
Pendant plusieurs mois, leur liaison si particulière s'étire, mais la guerre emporte Jerry... 

L'histoire d'Oona O'Neill, on la connait (ou pas et on l'apprend dans ce livre très bien documenté il me semble) et Wikipédia vous expliquera facilement qu'elle s'est ensuite mariée avec Chaplin, de plus de 30 ans son ainé. 
Et c'est peut-être ce qui rend ce roman si particulier. 
Le coeur du récit est indiqué par le titre. 
L'auteur propose de raconter la courte histoire qui s'est nouée entre Oona et Salinger au début des années 1940. 
Cette liaison s'est poursuivie par une correspondance pendant que Salinger était sur le front en France. 
Un deuxième récit commence alors, mêlant la vie d'Oona et Chaplin, qui s'oppose à celle de Salinger. 
Dans un cas, la frivolité prime même si Chaplin essaie tout de même de militer un peu. 
Dans l'autre cas, Salinger souffre et décrit les horreurs de la guerre et la découverte des camps de concentration. 
On découvre ces deux vies auxquelles se mêlent ensuite les considérations de Beigbeder sur les unions qui rassemblent un homme beaucoup plus âgé et une toute jeune femme. 
Cela donne un roman aux trois fils où Beigbeder parle beaucoup de lui, mais encore plus d'Oona et Salinger, et un peu de Chaplin. 
On peut facilement en être agacé quand on attend de lire une bio d'Oona, mais l'auteur est aussi le chantre de l'autofiction et cela me semblait logique de la voir apparaitre dans son roman. 

Evidemment, le reste du roman est du même ordre. 
Beigbeder fait un aparté au début du roman sur le type de roman qu'il a choisi d'écrire, mêlant faits et fiction pour produire un roman de faction
Il revient à la fin sur sa rencontre avec sa compagne et sur leur différence d'âge. 
Ces deux passages sont même lus par Beigbeder lui-même tant il s'agit d'une parole personnelle. 

Mais ce que j'ai préféré dans le roman, ce sont les incises du narrateur/auteur dont certaines sont hilarantes. 
Il invente carrément le "chapitre Youtube" en indiquant au lecteur qu'il lui faut ouvrir son ordinateur et aller voir une vidéo d'Oona avant de continuer sa lecture ! 
Il fait aussi mention d'autres auteurs qui auraient écrit de telle façon, qui auraient décrit le paysage mais on ne pouvait pas le voir parce qu'il fait nuit !!
Ces passages lui ressemblent vraiment et ce jeu avec le lecteur et la tradition me semble toujours stimulant et sain pour la littérature.
C'est sans doute un peu de "foutage de gueule" (rien d'autre ne me vient pour le décrire), et il faut quand même avoir du culot pour le faire (voire du talent pour donner ce coup de pied dans la fourmilière).
Il y a aussi vraiment de beaux morceaux comme le chapitre 8 où les deux vies se mêlent dans une succession absurde d'actions tellement opposées.

Du côté du moins, il y a un chapitre sur la seconde guerre mondiale où l'on s'attarde beaucoup sur les horreurs de la guerre avec une succession de faits qui m'ont semblé simplement juxtaposés (un chapitre Wikipédia ?).
Certains m'étaient inconnus et c'est peut-être bien de les rappeler, néanmoins j'ai eu du mal a percevoir la cohérence.
Peut-être s'agit-il de montrer le contraste énorme entre les deux directions prises par les deux personnages, mais c'était tout de même un peu long et un peu éloigné du récit.

J'ai aussi eu un peu de mal avec l'argumentaire pour les unions déséquilibrées.
Un vieux avec une jeune, cela me parait quand même toujours un peu suspect.

Quant à la version audio, elle est lue à deux voix par Beigbeder et Edouard Baer, comme je l'ai dit plus haut. 
Cette lecture double est parfaite pour identifier le prologue et les épilogues. 
Edouard Baer, lui, est aussi un personnage à la voix très reconnaissable, mais j'ai trouvé qu'on l'oubliait bien. 
Il a parfois des petits tics de langage dans sa prononciation qui ne m'ont pas gêné très longtemps. 

En bref, un roman pour ceux qui aiment Beigbeder, pour ceux qui aiment Salinger, pour ceux qui aiment les midinettes. 


samedi 23 mai 2015

J'ai testé... l'huile pour bébé Quintesens

Nourrir un bébé n'est pas toujours facile, les mamans ne me contrediront sans doute pas.
Il ne peut pas nous dire s'il n'aime pas, s'il n'a pas faim, si c'est fade ou trop épicé, trop froid ou trop chaud.
J'essaie de varier les légumes, de mettre un peu de persil ou de ciboulette et ça se passe plutôt bien.

Mais il y a un autre problème quand on nourrit son bébé.
Quand on achète des petits pots tout prêt, on ne se pose pas beaucoup de question.
Quand on fait soi-même des purées et des petites assiettes, il manque souvent un élément essentiel : le gras.

J'ai l'habitude de faire cuire les légumes à la vapeur, de les mixer, d'y ajouter un peu de pâtes ou de riz et puis voilà.
ça me paraissait suffisant, avec un peu de viande mixée et une pointe d'herbes ou d'épices.
J'ai toujours pensé que le gras n'était pas bon, qu'il fallait privilégier les aliments natures, les fromages et les viandes maigres.

Et bien non !

Dans les matières grasses, il y a des trucs qu'on ne trouve pas ailleurs comme les omégas 3, 6 et 9, la vitamine E, ou la DHA.
Je ne suis pas spécialiste, mais je sais que cela permet au petit cerveau de bébé de bien se développer.
Le problème, c'est qu'il est difficile de trouver une matière grasse qui rassemble tout ça.
Il n'y a pas d'oméga 3 dans l'huile d'olive, ni de vitamine E.

Et voilà la solution : de l'huile spéciale bébé ! 

Chez Quintesens, ils nous proposent une gamme pour les tout-petits, puis pour les moins petits et pour les mamans qui allaitent.
J'ai testé l'huile pour bébé que vous pouvez voir sur les photos.
C'est un mélange d'huile de tournesol, de colza, de lin vierge, de chanvre et d'huile marine, le tout bio.
Il suffit d'ajouter une petite cuillère aux purées de bébé et voilà !

Evidemment, j'ai gouté.
L'huile a la consistance d'une huile d'olive, sans aucun goût et sans couleur.
Elle s'ajoute et se mélange sans problème.
Et puis la bouteille est très jolie, comme une bouteille d'huile d'olive en plus petit.

Chez nous c'est une huile qui ne quitte plus la cuisine.
On l'a adoptée et je pense qu'on continuera avec l'huile suivante quand ma fille aura grandi.

En attendant, je vous laisse, j'ai préparé un petit plat de légumes rôtis qui dore au four avec les courgettes et la tomate de la photo (^-^)






Merci à Quintesens pour ce test




mercredi 20 mai 2015

Yeruldelgger de Ian Manook { Prix Audiolib }

J'ai vu ce livre très souvent sur les tables des libraires depuis sa sortie.
Sa couverture est un peu moche, je trouve, et après avoir lu le roman, je ne suis pas sure de la comprendre.
Il me semble qu'il y aurait eu de quoi faire quelque chose de plus attirant ou de plus parlant.
Malgré ce défaut qui n'en est pas vraiment un (le texte de l'auteur n'y est pour rien), ce serait dommage de s'y arrêter car elle recouvre un polar plutôt bien troussé.

Ce matin là, Yeruldelgger aurait préféré rester couché mais il se retrouve au milieu de la steppe pour exhumer le corps d'une petite fille que des nomades viennent de trouver.
Les enfants ce n'est jamais facile, et cela réveille en lui de très mauvais souvenirs, de ceux qui vous empêchent de vivre votre vie.
Mais sa mauvaise journée ne s'arrête pas là !
Deux pontes chinois viennent d'être découverts dans leur usine, mutilés et nus.
L'affaire ne va pas être simple, Yeruldelgger le sait.
Les Chinois ont tendance à se croire tout permis et vont sûrement lui mettre des bâtons dans les roues...

L'intrigue est assez simple.
Deux enquêtes vont se croiser tout le long du roman, alternant les points de vue et les personnages pour nous dévoiler différentes facettes de la Mongolie et d'Oulan-Bator.
Car l'intérêt de ce livre, c'est de découvrir un pays peu présent dans ce genre de littérature.
Et sans doute peu présent dans la littérature en général d'ailleurs.
Au fil de l'histoire, on découvre des pratiques culturelles, des coutumes qui sont bien intégrées dans le récit et qui le servent en apportant des explications sur certains faits.
Cette "utilité" de l'information culturelle permet de maintenir une belle fluidité et une cohérence au récit.

Evidemment, le pseudo de l'auteur m'a amené à m'interroger sur sa nationalité.
Il semblait bien connaitre le pays, Manook aurait peut-être pu être un nom mongol, mais Ian peut-être pas.
Et puis je me suis demandé tout de même si la Mongolie avait une tradition dans le domaine du roman policier.
Celui-ci est de facture assez classique (je rappelle que j'ai rédigé une thèse qui porte en partie sur le roman policier, d'où ce chemin de traverse qu'a pris ma pensée), il s'inscrit dans la tradition européenne du polar et cela me semblait quand même un peu surprenant qu'un auteur mongol ait cette culture qui imprègne son écriture.
Mais l'auteur n'est pas mongol !
J'avoue avoir eu alors un peu l'impression qu'on se moquait de moi.

C'est néanmoins le seul point négatif que je relèverai ici.
Le roman est un peu violent, mais cela s'arrête souvent juste à temps.
Les personnages sont attachants, bien construits et ont de l'épaisseur.
La Mongolie est superbe et donne envie d'aller se perdre dans ses steppes à la voyageuse que je suis.
L'intrigue n'est pas hyper originale (si on ne tient pas compte de sa localisation), et j'avais deviné une bonne partie de la solution, mais cela se tient et la qualité de la construction des personnages fait oublier le reste.
Et puis comme je l'ai dit plus haut, on découvre ce pays en douceur grâce à l'explication de ses symboles, du mode de vie de ses habitants, de ses coutumes.
Ce n'est pas pour autant surchargé et les explications de l'auteur sont bien dosées.

Comme je l'ai écouté, il me faut aussi dire quelques mots du livre audio.
Le lecteur, Martin Spinhayer est parfait !
Il dose le suspense, il change de voix pour chaque personnage sans que cela soit caricatural, il adapte le rythme à l'histoire.
Il y a également un entretien avec l'auteur à la fin du livre audio.
J'aime bien ces entretiens qui donnent des informations sur la façon d'écrire de l'auteur, sur son ressenti, sur ce qu'il a voulu faire, mais parfois cet exercice, un peu nombriliste sans doute, ne tourne pas à l'avantage de l'auteur.
C'est le cas ici où Ian Manook semble un peu suffisant et pédant.


Mais oublions bien vite l'auteur pour retenir que ce roman est une pépite qui vous emportera en Mongolie par un vol direct de quelques minutes, juste le temps d'ouvrir le roman !







lundi 18 mai 2015

La terre mère

@Sabine
La vision de cet enfant sautant sur les pierres fit remonter tous ses souvenirs.
Il y avait quelques années qu’elle souhaitait faire ce voyage.
Repoussant sans cesse la décision, elle s’était cachée derrière les excuses les plus variées pour l’éviter.
Pas les moyens, pas le temps, personne pour l’accompagner…
Pourtant, elle en avait besoin.
Elle sentait au fond d’elle qu’il fallait qu’elle le fasse pour chasser les fantômes, pour reprendre possession de sa vie. 

L’arrivée à Phnom Penh ne lui avait rien fait.
Un aéroport de plus dans sa collection.
Elle enchainait les déplacements depuis plusieurs années et ne comptait plus vraiment les arrivées dans des halls grisâtres, poussiéreux, où elle cherchait surtout le panneau « exit » ou « baggage claim » quand elle sortait de l’avion pour quitter bien vite cette zone de transit inconfortable.
Dans le taxi, elle avait collé son front à la vitre et s’était laissé aller à observer la vie qui défilait devant ses yeux.
Elle attendait que quelque chose se passe, elle espérait que quelque chose se passe.
Mais non. Rien.
Elle était restée deux jours dans la capitale cambodgienne.
Jouant les touristes, elle avait évité certains lieux, leur préférant les temples et le palais royal.
Il est des cicatrices qu’il ne faut pas rouvrir.

Et puis elle s’était décidée à se rapprocher encore.
La gare routière était bruyante et agitée.
Son ticket en main, elle était descendu du tuk-tuk, avait réglé la course et son sac à dos arrimé sur ses épaules, elle s’était dirigée vers les bus à touriste colorés.
Touriste encore…

A Siem Reap, elle avait senti une nouvelle fois l’avantage d’avoir son visage dans ce pays tout en étant une touriste.
Les tuk-tuks étaient moins chers pour elle et sa chambre d’hôtel était l’une des plus grandes de l’établissement, tout en profitant du confort à l’occidental auquel elle était habituée à présent.
Mais ce n’était pas important.
Il lui fallait à maintenant trouver une voiture, ou un chauffeur peut-être.
Elle sentait qu’elle était prête.

Elle avait encore attendu deux jours, flânant dans la ville, visitant les temples d’Angkor plein de touristes… Angkor Vat, le Ta Promh, le Barein…
Elle s’imprégnait de cette atmosphère si particulière.
Elle attendait.
Encore.

Et puis elle était montée dans cette voiture pour aller visiter ce temple à l’écart.
La route était mauvaise, comme autrefois.
Elle était descendue de voiture, avait senti comme un malaise en respirant l’air chaud, saturé de poussière rouge de latérite.
Au détour d’un éboulement, elle avait vu ce jeune garçon sauter de pierre en pierre, un éclair orange dans son champ de vision.
Et là, tout était revenu !

Tel une bouffée de chagrin, des images l’avaient assaillie.
Les pierres qui l’avaient accueilli depuis qu’elle était née, sa mère à la peau cuivrée qui la berçait entre deux colonnes sculptées, son père archéologue qui dessinait ces sculptures et qui disait souvent qu’il avait épousé une des apsaras qu’il dessinait.
Et puis les Khmers rouges qui étaient arrivés, qui avaient tout abimé.

Tout avait disparu, englouti dans le cataclysme qui les avait submergé.
Son enfance broyée, sa vie dévastée.
Ses premiers souvenirs avaient toujours été ceux du bateau qui les emportait loin, ballotés par les vagues, secoués, perdus, déracinés.
Et son père qui les regardait au loin, qui s’éloignait jusqu’à ne plus être qu’un petit point.

Elle avait oublié ces jours meilleurs.
Elle les avait enfoui pour moins souffrir.
On lui avait volé sa vie.


Mais désormais, elle savait d’où elle venait.




On ne m'arrête plus, il faut croire que je prend goût à ce petit exercice. Mais bon, quand on me met une photo du Cambodge sous le nez, je ne peux pas résister. 



Les autres textes sont en lien chez elle









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