En ce 8 mars, journée des droits des femmes, publier un billet sur ce roman graphique m'a paru une excellente idée !
Ce n'est pas un livre étiqueté "féministe" mais il parle de la place des femmes dans une société passée mais pas forcément si lointaine.
Dans la bonne société hollandaise du 16e siècle, comme dans beaucoup d'autres pays, les jeunes femmes sont mariés sans qu'on leur demande leur avis.
Amélie se retrouve ainsi mariée à Hans, riche marchand.
Mais la vie de bourgeoise humble, travailleuse et modeste n'est pas ce à quoi elle aspire.
Amélie rêve de science, de grandes découvertes, elle a soif de s'instruire et d'inventer.
Quand Hans ramène de l'un de ses voyages une jeune esclave, la vie de la jeune femme prend une nouvelle tournure...
Les premières pages nous plongent directement dans la vie d'Amélie qui vient de se marier et découvre un univers où elle trouve bien mal sa place.
Il lui faut se conduire en maitresse de maison mais tout est difficile.
Le carcan qui lui est imposé devrait régler ses journées et lui éviter de se poser des questions mais le regard de ses employées, les tâches imposées, la maison qui lui est étrangère, tout l'empêche de respirer.
Le lecteur ne peut que compatir avec cette jeune femme que l'on sent à fleur de peau et trop enfermée.
Tout en étant la femme du maitre, elle étouffe dans ses obligations.
Le récit dresse un portrait en quelques pages qui est sans concession mais pas simpliste pour autant.
L'histoire est aussi rythmée par des étapes qui vont transformer les évènements et les personnages.
L'arrivée de la jeune esclave dévoile à Amélie des secrets qu'elle ne soupçonnait pas par exemple.
Mais c'est l'avent-dernière partie du roman qui est la plus poignante et montre un rapport homme-femme uniquement exprimé dans la possession.
La femme est un objet dont on peut disposer à loisir.
Le choix graphique oscille entre la bd franco belge et le manga.
Le livre, plutôt épais, se lit de gauche à droite, à l'occidental, mais les pages sont noires et blanches.
Certaines expressions sont également figurées avec des gros yeux et tendent vers le manga, même si ce n'est pas aussi exagéré.
Je dois d'ailleurs avouer avoir eu un peu de mal avec le visage d'Amélie dans les premières pages car j'ai souvent trouvé ses yeux un peu trop présents.
On s'habitue vite cependant et l'histoire prend le pas sur le reste assez vite.
Je vous conseille donc ce joli pavé qui vous plongera dans une société lointaine dont les habitudes sont parfois encore d'actualité !
Le mix manga - BD Belge m'interpelle.
RépondreEffacerC'est une jolie découverte qui mérite le coup d'oeil !
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