De temps en temps, il me vient des envies de simplicité et d'efficacité, d'une petite enquête dont je trouverais le
coupable sans chercher les complications.
Pour ce genre de moment, il y a un auteur qui ne me déçoit jamais et qui a le mérite d'avoir tant produit que je
ne suis pas prête d'avoir
lu tous ses livres, c'est Simenon.
Qu'il s'agisse d'un Maigret ou d'un roman sans le commissaire,
je ne suis jamais déçue même si j'avoue une préférence
pour les seconds.
Sachant que ma maman a toujours un petit Simenon qui traîne, je lui ai demandée si elle n'en aurait pas un à me prêter.
Finalement, elle m'a ramené
trois tomes de Maigret, m'offrant l'embarras du choix.
Ayant envie d'un peu d'exotisme, j'ai pioché ce petit roman qui nous emmène au nord des Pays-Bas
(j'avoue, en matière
d'exotisme, j'ai fait mieux, mais c'est déjà pas mal, non ?).
Lors d'une tournée de conférences,
ce dernier s'est retrouvé impliqué dans un meurtre
survenu sur la personne de son hôte.
Personne ne pense sérieusement qu'il puisse être
le coupable, mais l'université de Nancy, son employeur, a néanmoins
préféré qu'il soit assisté
par un policier français pour assurer sa défense.
Je suis toujours amusée
par le personnage de Maigret.
C'est un alcoolique invétéré,
et compter les verres qu'il absorbe dans une journée donne parfois le vertige.

Et devinez ce qu'il commande ? Pas un café ou un sandwich, mais une bière !
Il se fait ensuite la réflexion
qu'il n'a pas de monnaie locale pour payer...
La centaine de page que compte ce roman est dans le même esprit.
Maigret est en décalage
avec le mode de pensée des
Hollandais, avec la façon
de travailler des policiers locaux, et même
avec le professeur Duclos qu'il est censé
aider.
Il énerve,
il agace, on lui reproche même
d'avoir trouvé qui était l'assassin.
Très court
(une petite centaine de pages), ce roman est d'une redoutable efficacité et nous en apprend beaucoup sur
le personnage.
Par contre, on y perçoit
quelques stéréotypes bien commodes à utiliser pour aller vite.

Mais après
tout, c'est un peu vrai, comme la plupart des stéréotypes et cela ne gâche rien à l'histoire.
En revanche, l'utilisation quasi systématique de l'imparfait est un peu agaçante.
Ce roman date du début
de la production de Simenon, et cela se sent dans ce petit défaut récurrent.
L'auteur revendique la simplicité
de son écriture, ce
qui se comprend mais n'excuse pas certaines phrases qui auraient vraiment mérité un petit passé
simple.
Pour la petite histoire, ce roman m'a également plu car j'ai fait une de ces tournées de conférences dont parle le roman.
C'est très
courant aux Pays-Bas et j'y ai retrouvé
l'ambiance dont j'ai gardé le
souvenir.
Évidemment,
pendant ce périple, il n'y
avait pas eu d'assassinat !
Et vous ?
Un petit Simenon vous tente ?
Je m'en ferais bien un autre pendant les vacances moi :^)