Encore une fois,
voici un billet que j’ai trainé à rédiger, puisque c’est une lecture qui
remonte à juillet dernier. Pourtant, ce petit livre m’a beaucoup plu.
Je l’ai déjà dit,
mais je crois bien qu’il m’est plus difficile de parler de ce qui me plait,
parce que je n’ai pas grand chose à en dire.
Peut-être que je
préfère aussi garder les belles lectures en moi.
Écrire un billet
signifie plus ou moins mettre un terme à ce moment passé avec un livre.
Cela signifie
aussi qu’il me faut aller chercher au fond de moi ce que j’ai ressenti pendant
la lecture.
Ce n’est pas
désagréable ou douloureux, mais je crois que parfois, j’aime le garder pour
moi.
Ce serait
pourtant bien dommage de ne pas parler de ce roman, car on ne le voit plus
beaucoup sur les blogs (et encore moins dans les publications spécialisées) et
il est vraiment très beau et très agréable à lire.
Je conçois aussi
ce blog comme mon carnet de lecture, et omettre une de ces lectures ne
correspondrait pas à cette idée.
Pour autant, ce
sera sans doute un billet plus impressionniste que d’habitude.
A l’automne de sa vie, Magdalena Van Beyeren est
nostalgique.
Elle prend le temps de revenir sur sa vie en ce
novembre de 1667 et rédige son journal.
Elle revient sur son enfance, son mariage, ses
enfants.
Elle exprime ses doutes, ses désirs déçus et ceux
qui ont pu se réaliser.
Magdalena est une femme douce mais elle n’a pas
toujours été si résignée. Autrefois, quand les bateaux de son père rentraient
au port, elle espérait elle aussi faire partie de l’aventure et partir voir le
grand large.
Mais les femmes de cette époque n’étaient pas
destinées à voyager…
Que de douceur
dans ce texte !
Gaëlle Josse nous
emporte et nous permet d’entrer dans la vie de cette femme avec une délicatesse
que l’on rencontre rarement.
Pendant ces quelques
pages, son écriture délicate nous permet de découvrir le quotidien d’une
famille bourgeoise de Delft au 17e siècle.
C’est évidemment
une famille aisée, où les affaires vont bon train, et j’imagine que la vie des
paysans ne ressemble pas à celle-ci, mais ce n’est pas le propos.
Il s’agit
davantage ici de pénétrer dans cet intérieur qui figure sur la couverture du
roman.
Ce tableau
d’Emmanuel De Witte, Intérieur avec femme
à l’épinette, est le prétexte de départ à cette histoire.
Il diffuse son
calme, sa quiétude ainsi que sa mélancolie et son mystère dans une histoire
vive et passionnante.
On regrette un
peu que le livre ne soit pas plus long, tant on se plait dans cet intérieur
chaud et confortable.
Cette histoire
dense, au goût un peu amer, semble tellement d’actualité qu’elle pourrait se
dérouler en 2013 sans qu’il lui faille beaucoup de transformation.
Bref, vous l’aurez
compris, je ne saurais que vous conseiller cette lecture qui sera parfaite pour
un dimanche après-midi d’hiver au coin du feu ou sous la couette avec un bon
thé.
Je te remercie
Manu pour le prêt de ce livre voyageur. C’était un beau cadeau.