lundi 30 avril 2018

Brume

Trop tard !
Elle avait tout tenté pour être là pour le grand décollage. 
Après plusieurs jours de recherche, elle avait finalement négocié avec un fermier pour lui échanger son dernier cheval contre des rations de survie. 
Il lui avait fallut parcourir 50 km à pied pour le trouver. 
Quand il était mort d'épuisement après plusieurs jours de marche forcée, elle avait regretté de n'avoir jamais appris à ménager une monture. 
Tout ce qu'elle savait faire, c'était conduire une voiture, compétence totalement inutile depuis longtemps déjà. 
Tout ce qui était électrique avait cessé de fonctionner depuis des mois.
Pour poursuivre sa route, elle avait volé un vélo. 
Elle n'avait plus rien à échanger et le temps pressait. 
Elle avait pédalé jour et nuit, crevé deux fois et pu réparer à chaque fois. 
Ça, au moins, son père lui avait appris. 
Elle avait fini par perdre le décompte des jours mais elle savait qu'elle devait faire vite. 

Il y a trois jours, elle avait vu des panneaux à nouveau et senti qu'elle y était presque. 
Ce matin, elle s'était levé avant l'aube pour avaler les derniers kilomètres. 
Et pourtant, c'était trop tard. 

Face à elle, petit à petit, la fumée nocive envahissait tout et les ballons s'élevaient doucement.
Ils avaient apparemment attendu le dernier moment et les derniers réfugiés pour décoller. 
Mais elle n'en ferait pas partie. 
Elle faisait de grands gestes, espérant qu'un des passagers la verrait et qu'ils décident de venir la chercher mais elle se faisait peu d'illusion. 
Depuis la grande catastrophe, la pitié était rare et chacun pensait d'abord à lui-même. 

Elle regardait la brume s'avancer. 
Faire demi-tour ? Pour aller où ? 
Elle n'avait plus la force, plus l'envie. 
La brume gagnait toujours et tuait tout sur son passage. 
Elle allait rester là et profiter de la vue. 
Au moins, elle aurait droit à un beau spectacle avant de partir. 
Le ciel était clément aujourd'hui et offrait un beau lever de soleil. 
Elle s'installa confortablement pour attendre. 
Cela ne serait pas long. 
Et puis finalement, de toute façon, il y avait bien peu de chance que ceux qui la regardaient d'en haut trouvent un endroit accueillant et respirable pour se poser.
Son agonie à elle serait plus rapide, voilà tout.




En voyant la photo de cette semaine pour la première fois, je n'ai vu que la brume et pas les montgolfières !!
Le sujet de ce petit texte était alors tout trouvé, fortement inspiré, sans doute, des films d'anticipation que je regarde un peu trop.

D'autres textes chez Leiloona... 


dimanche 29 avril 2018

Grey sunday mood ☁🌧☔

Le ciel est gris, l'été est fini...
Il fait de nouveau très froid et la température le matin ne monte pas au dessus de 8°.
Ce matin, on est allé acheté un basilic à la foire au plante de l'abbaye en bas de chez moi et il fait tellement froid qu'il n'y en avait pas.
On a pris quelques salades, mais ce n'est pas sûr qu'elles ne gèlent pas.
Un jour, le beau temps reviendra mais il faudrait que ce soit rapide parce qu'on est impatients.
Pour se consoler, on a fait une virée chez le boulanger pour acheter des gâteaux !




Cette semaine, j'ai aussi trié les petits bodys et les pyjamas en un mois (et évidemment en taille naissance).
Le trois mois menace d'être très bientôt trop court.
Évidemment, c'est magnifique un bébé qui grandit bien et je suis fière quand la pédiatre m'annonce le poids qu'il fait.
Mais forcément, je trouve qu'il grandit trop vite et je regarde les petits vêtements en me demandant comment il a pu être aussi petit.
C'est aussi la dernière fois que je fais du tri (y compris dans les vétements hérités de ma grande).
Cette fois-ci, je donne, je ne stocke plus.
Forcément, ça fait quelque chose.  
Et puis je regarde le 9 mois que je commence à acheter en me disant que ce n'est pas possible que ce petit garçon soit aussi grand dans quelques mois.
Et oui, les mères, c'est un peu schizophrène.




Et sinon, quand je ne bosse pas, je lis.
Je m'ennuie ferme avec Bakhita, je l'avoue.
Le texte est pas mal mais c'est l'auteur qui lit et c'est plutôt un mauvais choix !
Confident royal manque un peu de romanesque, c'est très descriptif mais on apprend pas mal de chose sur l'époque et le règne de Victoria.
La femme de Brighton, pas contre, est un bon cru.
Je n'ai pas assez de temps à lui consacrer, mais c'est vraiment chouette.




Allez, je vous laisse, je retourne bosser...
Et si vous voulez de la lecture, la semaine dernière il y a eu un billet sur le dernier Brunetti et de la musique et la semaine prochaine il y aura le bilan d'avril et un roman policier sur les maitres verriers.

Je vous laisse avec du bon son.
Feu ! Chatterton a sorti un nouvel album et c'est vraiment top top top !!!!



Bonne semaine !!! 

 


vendredi 27 avril 2018

Ma playlist 🎧🎼🎤

Hier, j'ai acheté le dernier album de Feu ! Chatterton.
J'ai mis mon casque sur mes oreilles (pour ne plus entendre les cris de mes enfants...) et j'ai savouré ce moment de bonheur auditif.
Et ce matin, je vois le billet de Mind the Gap qui nous propose de publier une petite playlist à la manière de l'émission Quotidien.
Aussitôt lu, aussitôt écrit, mais il fallait réfléchir quand même un peu pour certaines questions...




Quel morceau écoutez-vous en boucle en ce moment ? 
 Forcément, un morceau de Feu ! Chatterton.
Je mets l'Oiseau, mais cela pourrait être Ginger ou Tes yeux verts. 



Quelle est pour vous la plus grande chanson de tous les temps ?
Question tellement difficile.
Pour moi, cela pourrait être le Tourbillon de la vie mais c'est très subjectif.



Quel est le meilleur morceau pour s'éclater ? 
 Bon, MTG a noté l'Aventurier d'Indochine et je suis tellement d'accord mais je voulais proposer autre chose alors je dirais Les histoires d'A des Rita Mitsouko.
Tout le monde connait les paroles et c'est rigolo :)



Quel morceau feriez-vous entendre en boucle à votre pire ennemi(e) ?
 ça dépend quel ennemi 😆
Personnellement, je ne supporte pas trop Queen, la musique électronique et Barbara (que j'ai pourtant vu en concert...).
Mais je dirais une chanson qui reste bien en tete et qu'on n'oublie plus de toute la journée comme par exemple Tata Yoyo (non, ne me remerciez pas !!)


  
Quelle chanson ringarde aimez-vous écouter et réécouter ? 
Ah ben je l'ai déjà mise plus haut, le tourbillon de la vie est un peu ringard peut-etre 😁
Bon, je crois que je suis vieille dans ma tête et il y a plein de chansons ringardes que j'aime bien.
J'ai faillit vous mettre la valse à mille temps de Brel, mais je ne trouve pas cela ringard alors j'en ai trouvé une autre avec A-Ha (non, ne me remerciez toujours pas pour ce refrain qui reste en tête longtemps...)



Quel artiste ou quel style de musique pour partir sur une île déserte qui vous offrirait la possibilité d’écouter à volonté un seul artiste ou un seul style de musique?
Je crois que je suis définitivement vieille dans ma tête parce que je choisirais la musique classique avec de la viole de gambe ou un truc du même genre.





Évidemment, de belles chansons, il y en a des dizaines et des dizaines. 
C'est un peu réducteur de n'en citer que quelques unes mais n'hésitez pas à faire votre propre liste pour qu'on puisse découvrir d'autres jolis sons pour nos oreilles... 






jeudi 26 avril 2018

Minuit sur le canal San Boldo de Donna Leon

De temps en temps, un petit Brunetti ça distrait.
Ils ne sont pas tous bons, mais on passe toujours de bons moments dans ses enquêtes, surtout quand l'heure du dîner arrive. 
Et oui ! Moi, quand je lis Brunetti, je veux me régaler au moins avec les yeux. 
Chez Brunetti, c'est son épouse Paola qui fait la cuisine (mais il va aussi parfois au restaurant) et l'évocation des plats qu'elle prépare me met toujours l'eau à la bouche. 
Parfois, cela me rappelle des souvenirs de mes jeunes années et de mon long séjour à Turin, parfois je ne connais pas du tout et j'ai une furieuse envie de découvrir. 
Il y a surtout des plats de pâtes mais pas seulement. 
Rien que pour ces évocations culinaires, je me plonge dans ces pages avec délice et dans ce volumes, je n'ai pas été déçue. 

Brunetti assiste à un dîner un peu particulier pour faire plaisir à sa belle-mère. 
Celle-ci accueille chez elle une vieille amie qui a invité de futurs donateurs pour sa fondation de sauvegarde de Venise. 
Mais après le dîner, la vielle femme lui demande d'enquêter sur un accident survenu à sa petite fille plusieurs années auparavant. 
La jeune femme qui a très peur de l'eau a été retrouvée inconsciente dans un canal. 
Depuis lors, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même...

Comme d'habitude, Brunetti mène son enquête tranquillement. 
Pas de bousculade, les choses se mettent en place doucement et les fils se dénouent presque sans qu'on s'en aperçoive. 

Donna Léon nous offre ici une histoire qui parle un peu des circuits de financement des fondations de sauvegarde de la ville. 
Elle évoque les donateurs malhonnêtes qui ne souhaitent qu'un peu de prestige en insistant sur leur hypocrisie. 
Les aristocrates de la ville semblent obligés de les côtoyer pour faire vivre leur œuvre de bienfaisance et la critique porte finalement sur les deux parties. 

L'écriture est efficace, pas de fioritures si ce n'est dans la description de la cuisine de Paola. 
On assiste aussi à quelques petits moments de la vie privée du commissaire, ce qui est toujours sympa quand on suit des personnages depuis si longtemps. 

En bref, c'est donc plutôt un bon cru. 
Si vous ne connaissez pas du tout, ce n'est peut-être pas celui-ci qu'il faut lire en premier mais si vous aimez cette série, vous devriez apprécier cette enquête.



dimanche 22 avril 2018

Sunny sunday mood ☀🌤

Hé ! Vous avez vu ?
Il y a plein de billets de lecture ces temps-ci sur ce blog !
Bon, j'ai un peu laissé de coté le Projet 52, mais je vais rattraper mon retard dans quelques temps.
En vrai, j'ai repris le boulot, tout doucement, de chez moi, en tentant de finir enfin un énorme texte qui est attendu depuis au moins 6 mois par l'éditeur...
Je suis très très très en retard et cela fait surtout plus de deux ans que cela traine.

 


J'ai relu la semaine dernière et cette semaine la première moitié rédigée pendant mon congé maternité et laissée en plan le 13 février à 23h17, avant de partir pour la maternité à 1h30...
Je me suis demandé comment j'allais pouvoir finir, ayant franchement l'impression que mes neurones étaient partis en accouchant et que je ne serais jamais capable de pouvoir faire aussi bien.
Et puis j'ai pris un pschitt de Fleurs de Bach, j'ai couché mon bébé, emmené ma fille à l'école, et c'est reparti.




Pour tout vous dire, je suis fascinée par l'insertion de mon tout petit dans ma vie.
Normalement, de septembre à janvier, j'aurais du avoir un allègement de service pour pouvoir finir ce texte.
Alors mon congé maladie, bah c'était un peu pareil.
Et puis il est arrivé, et puis j'y retourne et comme il dort bien dans son lit, je peux meme travailler.
Quel bébé merveilleux.
D'ailleurs, je le dis aussi ici si cela vous tente.




Bon, à part ça, je viens de m'apercevoir que mon clavier ne me fait plus les accents circonflexes, Facebook a décidé de m’empêcher de publier des liens, et les chocolats de Pâques ne m'ont pas loupé si vous voyez ce que je veux dire.
Mais il fait beau, le soleil brille, et j'ai décidé d'en profiter pour faire le plein de vitamine D, de chaleur et de quiétude.
On a sorti la méga cabane de jardin cette semaine et passé des heures au soleil à jouer à la dinette (et vider mes paniers de linge aussi...).




La semaine prochaine, il devrait y avoir un ou deux billets de lecture, peut-être sur Ma Reine et le dernier Commissaire Brunetti.
Et sur mon autre blog, le dimanche, je publie nos petits bonheurs de la semaine.
Pour se mettre dans un attitude positive, il n'y a pas mieux ! 

Je vous laisse, je retourne travailler 😅💪 (et ça m'énerve cette touche d'accent !).

Bonne semaine... 





vendredi 20 avril 2018

La jour d'avant de Sorj Chalandon 🎧📘 [Prix Audiolib]

J'ai "rencontré" Sorj Chalandon il y a quatre ans en lisant le Quatrième mur
Je l'ai retrouvé plus tard avec Profession du père
Si j'ai adoré le premier, le deuxième m'a franchement déplu. 
J'avais donc très envie de lire ce nouveau Chalandon mais je ne savais pas trop si cela allait me plaire. 

Michel a perdu son frère en 74, lors d'un coup de grisou dans la mine. 
Toute sa vie, il a attendu de faire justice pour son frère et les autres mineurs tués par la mine des Houllieres. 
Alors que sa femme vient de mourir, il décide d'accomplir enfin ce qui l'obsède depuis tant d'années... 

La première moitié du roman m'a vraiment beaucoup plu. 
L'évocation de la mine et des mineurs dans les années 1960-1970 est émouvante, réaliste et on ne peut s'empêcher d'être en empathie avec cette histoire. 
La catastrophe de décembre 1974 est racontée pudiquement mais on a vraiment l'impression d'avoir les familles des mineurs devant nous. 
En alternance, on assiste à la fin de la femme de Michel, une fin acceptée, prévue et organisée mais qui cause un vrai cataclysme dans sa vie. 

La suite m'a un peu moins plu avant de repartir de plus belle. 
Michel retourne dans la ville de ses origines, cherche les coupables, et puis les événements stagnent. 
Mais comme Chalandon est malin, il nous a réservé une énorme surprise, un retournement que je n'avais pas du tout vu venir. 
Le dernier quart du livre passe alors sans qu'on s'en aperçoive et on assiste aux événements qui sont racontés avec l'impatience de voir comment tout cela va finir. 
C'est vraiment réussi !

La version audio est parfaite. 
Stéphane Boucher lit ce roman sans ajouter de grands effets, et cela permet à l'histoire de conserver sa force sans l'alourdir. 
Il est aussi très fort pour changer de voix quand les personnages changent. 
On suit ainsi l'histoire sans effort et ce livre audio sera en bonne place dans mon classement ! 

En résumé, c'est donc un très bon roman, bien servi par la version audio. 
Si vous aimez Chalandon, si vous avez aimé Germinal, si vous voulez lire un bon roman, n'hésitez pas ! 








mercredi 18 avril 2018

Ces jours qui disparaissent de Timothé Le Boucher

C'est mercredi, c'est le jour de la BD.
J'en lis pas mal en ce moment, ce qui me permet de participer à la BD de la semaine un peu plus souvent que d'habitude.
Et aujourd'hui, j'avais envie de vous parler d'un gros volume de 200 pages qu'on a vu sur pas mal de blogs ces dernières semaines.
Il faut dire que les avis étaient enthousiastes et Price Minister l'avait mis dans sa sélection pour l'opération #1blog1BD
C'était donc très tentant de la demander pour participer, ce que j'ai fait (même si je suis un peu en retard pour publier ce billet).

Lubin est acrobate et légèrement lunaire. 
Il mène sa vie d'une façon un peu bohème, n'est pas très attentif pour tout ce qui concerne l'administration et à part l'acrobatie et les jeux vidéos, rien ne le passionne vraiment. 
Et puis c'est la chute. 
Un coup sur la tête. 
Le lendemain, Lubin ne se réveille pas, ou plutôt, un autre Lubin se réveille à sa place dans le même corps. 
Un jour sur deux, Lubin acrobate laisse la place à un Lubin sérieux, maniaque du ménage, qui gagne bien sa vie. 
Et petit à petit, Lubin se sent disparaitre... 

J'avais lu des avis parlant de surnaturel pour cet album, et j'avoue m'être attendue à autre chose.
Lubin souffre d'un dédoublement de personnalité qui n'est pas si surnaturel.
Les évènements racontés dans l'album permettent de rendre tout cela très vraisemblable, mais surtout de faire réfléchir le lecteur.
Que feriez-vous de vos journées si vous saviez qu'elles seront courtes ?
Lubin se réveille de moins en moins au fil de l'album et doit profiter au maximum des moments qu'il peut passer avec ses amis.
Mais eux vivent leur vie quand lui était absent.
Cela donne le vertige.

Les deux Lubin à l'opposé sont aussi un sujet de réflexion.
L'un d'entre eux est très sage, bien inséré dans la société, l'autre vit sans revenu fixe et est plutôt rêveur.
Le bonheur est peut-être au milieu, mais peut-être pas.

Le dessin est très classique, les pages sont découpés en cases avec des couleurs très franches.
On s'y fait rapidement, même si c'est un peu trop classique, justement.
L'expressivité des visages, par contre, est vraiment un bon point.

Cette lecture n'est pas un coup de coeur, mais elle suscite pas mal de questionnements et c'est déjà pas mal.
Si vous la croisez, laissez-vous tenter (et Mo ou Stephie ont des avis bien plus enthousiastes que moi)





Les BD sont chez Noukette aujourd'hui...






lundi 16 avril 2018

La désertion de Emmanuelle Lambert

Attirée par le résumé de ce roman, par la promesse d'un texte qui se transformerait en roman policier, je me suis lancée dans sa lecture confiante.
Un petit volume de 100 pages sur ma liseuse, une heure et demie de lecture annoncée, cela devait être un petit moment agréable. 
Et pourtant...

Eva pointe chaque jour les causes de décès de milliers de personnes décédées pour permettre la détection d'épidémies éventuelles. 
Son travail est rassurant, méthodique et semble lui convenir. 
Et pourtant, un matin, elle ne vient pas travailler et disparaît complètement en quelques heures. 
Qu'est-elle devenue ? Ou habite-t-elle ? Pourquoi a-t-elle choisi de tout quitter ainsi ? 

Avant d'ouvrir le livre, Eva m'intriguait. 
Disparaître totalement répond forcément à un problème dans la vie de la personne qui s'efface. 
Ou cette personne a été assassinée et là aussi, il y a souvent une raison. 
Et c'est là que le résumé accroche le lecteur. 
Il y a un énorme doute au début du roman et la première partie l'entretient sciemment.
On s'attend à suivre une enquête qui irait de découverte en découverte pour aboutir au fin mot de cette disparition.
Je vous rassure, on a bien l'explication de la disparition à la fin de cette histoire, mais ce n'est pas si mystérieux, et pas si tendu finalement.

Les quatre parties du roman se focalisent chacune sur un des personnages de l'histoire. 
Il y a le chef d'Eva, Franck, sa collègue et amie Marie-Claude, Paul un homme qu'elle voyait, et puis Eva elle-même.
Chacun raconte Eva, la façon dont il ou elle la voyait, et comment ils ont vécu sa disparition.
On voit que la vie de ces trois personnages a changé après le passage d'Eva qui ne laisse personne indifférent.

Le style est très particulier.
Au début du roman, pendant quelques pages, j'ai eu du mal à comprendre certains passages confus, qui s'enchainent mal.
L'auteure a voulu donner l'image d'un psychopathe avec le personnage de Franck, mais cela n'empêche pas qu'on comprenne ce qu'on lit.
Heureusement, les choses s'améliorent très vite, mais je me suis ensuite un peu ennuyé.
Les personnages sont tous malades psychologiquement.
Il y a l'obsédé du renseignement, la maniaque mal dans sa peau, le déprimé qui sort de l'asile et Eva, qui ne termine pas très bien.
J'ai une grosse envie de dire "Bon, et alors ?".
Emmanuelle Lambert a-t-elle voulu montrer qu'on a tous un problème dans notre société ? Qu'on est tous névrosé ? Que cela peut arriver à tout le monde ? Qu'il faut tendre la main à ceux qui sont dans un état psychologique tangent ? 
Peut-être rien de tout cela ou peut-être tout cela à la fois.

Mais je crois que mon avis mitigé est surtout dû à l'ennui qui m'a pris pendant le chapitre sur Paul.
Tant pis pour moi.

Si ce roman vous tente, il se lit vite et vous aurez peut-être un autre avis ;^)









vendredi 13 avril 2018

La tresse de Laetitia Colombani 🎧📘 [Prix Audiolib]

Voilà un joli petit roman !!

J'ai débuté la découverte de la sélection du prix Audiolib de cette année par deux lectures où je suis passée complètement à côté.
J'ai enchainé avec un livre que j'avais déjà lu, ce qui est forcément moins drôle, et voilà enfin une lecture que je pourrais qualifier de "jolie découverte".
J'avoue l'avoir lu aussi dans un contexte particulier.
Je me forçais un peu à en terminer deux autres dans d'autres formats et il est apparu comme une bulle d'oxygène à côté de ceux que j'avais du mal à finir. 

En Inde, Smita est une intouchable. 
Pour survivre, elle vide quotidiennement les latrines des notables du village, mais elle a décidé que sa fille irait à l'école pour qu'elle puisse avoir une autre vie. 
En Sicile, Giulia travaille dans la fabrique familiale où son père récupère et traite les cheveux des Siciliens avec ses ouvrières. 
Au Canada, Sarah est avocate et mène sa vie professionnelle d'une main de fer, au détriment de sa vie familiale... 

Lorsque j'ai ouvert ce roman, j'avais lu pas mal de billets assez contradictoires.
Il y a d'abord eu les enthousiastes, ceux qui étaient écrits par des lectrices qui avaient adoré, et puis il y a eu celles qui n'ont pas aimé, jugeant le roman trop "facile".
J'étais donc prévenue, il ne me restait qu'à me faire mon propre avis.
Et en effet, ce roman est peut-être un peu facile, on devine la fin très vite, MAIS ce sont aussi de belles histoires et c'est plutôt bien écrit.

Les trois histoires qui nous sont racontées se croisent dans les différents chapitres, et de temps en temps, des petits poèmes sont insérés, dévoilant la voix de la narratrice.
Ces textes courts offrent une respiration et un peu d'originalité à l'ensemble.
Les différentes histoires se tissent parfaitement dans un entrelacement désormais classique mais bien exécuté.
Il y a également beaucoup de thèmes abordés comme le poids de l'héritage, l'enfermement que la société peut imposer, le poids des décisions qu'on prend. 
J'ai beaucoup aimé l'histoire indienne, je ne sais pas trop pourquoi, sans doute parce que c'est Smita qui a la vie la plus difficile. 
Celle de Sarah est intéressante aussi mais j'avoue que l'histoire de cette working girl qui laisse sa vie privée de côté m'a moins séduite. 
Celle de Giulia en Sicile est touchante, il y a l'amour des livres aussi qui unit les corps (et puis je connais un peu ce coin de Sicile). 

La version audio est séduisante avec une alternance de trois voix féminines. 
L'auteure lit elle-même le récit de Sarah et les pages de la narratrice, Rebecca Marder lit l'histoire de Giulia et Estelle Vincent celle de Smita. 
Elles nous emportent et leurs voix sont assez différentes pour qu'on les distingue bien. 
Et puis 5h d'écoute, ça va tellement vite qu'on ne s'ennuie pas. 


En lisant ce livre, il ne faut sans doute pas attendre plus que ce qu'il donne, trois belles histoires qui se croisent joliment et donnent un peu à réfléchir.
Je vous le conseille en tout cas. 





mercredi 11 avril 2018

La loterie de Myles Hyman

Cette année, sur l'application de lecture de la SNCF, il était possible de lire chaque mois gratuitement une des BD sélectionnées pour le Prix du polar SNCF.
Cette excellente idée (à condition d'avoir un écran pour en profiter évidemment) m'a permis de lire deux BD du prix (je suis lente et je m'y suis mise tardivement).
Voici ma première lecture un peu... bizarre.

A Vermont, chaque fin d'été voit le retour de la loterie annuelle. 
On ne se souvient plus depuis combien d'années elle a lieu. 
Sans doute depuis la création du village. 
Il faut ressortir l'urne, la dépoussiérer, et cette année, on remplace les boules par des papiers. 
Celui qui tirera le papier noir sera désigné. 
Mais comment réagira-t-il ? Sur quelle famille cela va-t-il tomber ? 

Autant le dire tout de suite, j'ai moyennement apprécié ma lecture.
L'illustrateur Miles Hyman a choisi d'illustrer une nouvelle célèbre aux Etats-Unis écrite par sa grand-mère Shirley Jackson.
Le texte d'origine avait fait scandale lors de sa publication en 1948 dans le New-Yorker et on peut comprendre pourquoi tant il est brutal.
Mais cela correspond sans doute aussi à une culture particulière, à un climat et un mode de vie qui ne sont pas les nôtres.

Pour ma part, j'ai trouvé cette histoire un peu absurde.
Je n'ai pas compris son intérêt, j'avoue.
Souhaitait-elle dénoncer une tendance des petites communautés ? Voulait-elle mettre en garde ?
Elle ne s'est jamais exprimé sur la question, et sans doute avait-elle juste envie d'écrire ce texte.
Le long cahier explicatif à la fin de l'album est heureusement là pour éclairer un peu le contexte, sans quoi j'aurais encore moins compris.
Et puis j'ai du mal à faire le lien aussi avec le prix du Polar mais c'est une autre question.

Les illustrations, par contre, sont magnifiques.
Hyman a fait un travail superbe, en alternant les pages pleines et celles qui sont plus classiques.
On pense forcément à Hopper, le rythme est lent, les couleurs nous tombent dessus et écrasent à la manière des grosses chaleurs de fin d'été.

Rien que pour ces images, cette BD peut valoir le coup d'un feuilletage, mais n'attendez pas une histoire palpitante.






La BD de la semaine est chez Stephie aujourd'hui






lundi 9 avril 2018

La bibliothèque


Certains jours, elle repensait à cette fenêtre qui lui plaisait tant.
Elle chérissait ce souvenir comme un Doudou qui fait du bien. 
Quand le vent soufflait trop fort et bousculait tout dans sa vie, elle s'imaginait assise là au soleil avec un bon bouquin. 

Elle avait souvent profité de ce refuge quand elle était enfant. 
La fenêtre éclairait une petite pièce où s'entassaient les livres de la famille.
Elle y trouvait toujours quelque chose qui lui plaisait et correspondait à son humeur du moment. 
En y repensant, elle soupçonnait sa mère d'être derrière ces apparitions providentielles. 
Les livres changeaient de place, elle les trouvait devant ses yeux en entrant dans la pièce et en tendant la main, elle savait que cela allait lui plaire. 
Elle prenait ensuite un coussin et s'installait dans un coin avec vue sur le jardin. 
La grande fenêtre lui permettait de lire longtemps, et le calme de la pièce était parfait pour vivre mille aventures. 
Si elle levait les yeux, elle voyait le gros orme du jardin. 
Opaque en été, il laissait entrevoir les jardins alentours dès que l'automne le déshabillait. 
Elle pouvait alors voir son père dans le potager, ses frères qui chahutaient, sa mère qui veillait sur son petit monde. 
Son petit univers oscillait entre le calme et une cohue ingérable. 

Et puis elle avait grandit, quitté la maison. 
Ses parents s'occupaient moins du potager, l'orme avait été coupé mais la fenêtre était toujours là. 
Elle s'y rendait peu et ne s'installait plus comme autrefois sur le gros coussin. 
Elle se disait qu'un jour, peut-être, ce tout petit garçon au creux de son bras irait aussi chercher un peu de calme devant cette fenêtre. 
Il faudrait qu'elle trouve un gros coussin pour l'offrir à sa mère...



Pour la 300e de l'atelier d'écriture de Leiloona, je n'allais pas manquer ça !
Voilà donc un petit texte qui ne ressemble pas à ce que j'avais prévu au départ mais c'est toujours ainsi, ma plume suit son propre chemin 😊


D'autres textes chez Leiloona... 




dimanche 8 avril 2018

Sunday mood de rien du tout...

Mais où est passée cette semaine ?
Hier, je me suis rendu compte qu'on était déjà samedi et que je n'avais rien vu.
Certes, c'était une semaine plus courte, mais à force de courir pour tout, je ne vois rien.
J'ai même eu du mal à écrire un billet sur mon autre blog avec tout nos petits bonheurs de la semaine tellement je ne me souviens pas de l'avoir vécu.




Alors ce weekend, on a essayé de profiter du soleil tout timide qui commence à revenir.
Hier, on est allé se balader à Honfleur où nous n'étions pas allé depuis presque un an !
ça nous manquait, on adore cet endroit.
D'habitude, on va y faire notre marché le samedi matin.
Il va falloir qu'on recommence.
Et aujourd'hui, on a vite profité du soleil pour faire un tour dans le village.
On a pris un chemin que nous avions délaissé depuis plusieurs mois, et alors qu'on essayait d'éviter les mares de boues, ma fille s'est enfoncée jusqu'aux mollets dans le lisier...
On a bien ri (jusqu'à ce que je doive nettoyer chaussures et pantalons...).
Et en rentrant, il fallait bien essayer la crêpière toute neuve achetée hier !
Et hop, une tournée de crêpes bien épaisses, spécialité de monsieur.




Allez, je vous laisse, j'ai une énorme crêpe qui m'attend, un bouquin bof à finir et mon oreiller qui me réclame...
(et cette semaine, il y aura trois billets au moins !!!)







jeudi 5 avril 2018

Underground Railroad de Colson Whitehead 🎧📘 [Prix Audiolib]

Pour le prix Audiolib, j'ai eu l'occasion de relire Underground Railroad en version audio.
Cela ne m'arrive pas souvent, mais pour une fois, j'ai pu comparer les deux versions.
On s'imagine souvent les personnages avec un type de voix, de caractère, et la lecture audio donne autre chose, pas toujours conforme.
C'est une interprétation qui peut être éloignée de celle qui était la notre et décevoir le lecteur.

Ici, rien de tout cela.
Le livre est lu par Aïssa Maïga qui remplit son rôle à merveille, sans prendre le pas sur l'histoire.
Sa voix est douce et nous raconte l'histoire de Cora et de ses proches.
Le propos est dur, sans concession.
Comme je le disais dans mon billet sur le roman, l'auteur ne nous épargne rien et on découvre ce que l'esclavagisme nord américain recouvrait réellement.
Il n'y a ici aucun romantisme, les évènements s'enchainent et tombent sur les personnages comme une pluie de grêlons.

Mais ne fuyez pas pour autant.
L'histoire de Cora est exemplaire et à lire.
Le seul point que l'on peut reprocher à Colson Whitehead, c'est de décrire le chemin de fer clandestin qui permettait aux esclaves de s'échapper comme un vrai chemin de fer.
Cette modification de la réalité est un peu étonnante, même si cela donne un caractère concret à la chose (en gommant l'aspect difficile de ce parcours pour échapper à la plantation).

Et si ce roman vous tente, pourquoi ne pas l'écouter en format audio ?








lundi 2 avril 2018

Monday mood de Pâques 🍫🐰🐔🎁

Un lundi comme un dimanche, c'est toujours bon à prendre. 
Je ne travaille pas ces temps-ci mais c'est amusant comme un jour férié peut avoir un parfum différent. 
Aujourd'hui, on a pris le temps de vivre. 
On est resté en pyjama, on a fait de la pâte à modeler, joué aux Playmobil et fait une deuxième chasse aux œufs ! 




Et oui ! Nous on est comme ça. 
On se demande toujours si la chasse aux œufs doit se faire le dimanche ou le lundi de Pâques. 
Du coup, on en fait parfois deux et ma fille adore.
Elle attend la "chasse aux œufs" avec impatience depuis deux ans, alors c'est toujours un grand moment. 
Et toute l'après-midi elle a regardé par les fenêtres en me disant qu'elle voyait des œufs dans le jardin...




Et puis cette année, on a limité le chocolat encore plus que d'habitude. 
J'avais acheté plein de petites surprises dans des œufs. 
Evidemment, c'est du plastique, c'est du made in China pas très écolo friendly mais ma demoiselle joue beaucoup avec ce genre de bidule qui dure généralement longtemps. 
Et c'est toujours mieux pour ses dents.



Et sinon, vous avez dû le remarquer, j'ai un peu du mal à trouver du temps pour écrire des billets. 
Je vais m'y remettre, j'ai plein de livres qui attendent que je vous dise ce que j'en ai pensé mais le temps file ma bonne dame et ce n'est pas simple de le retenir. 
J'ai terminé Quand sort la recluse cette semaine et c'était drôlement bien. 
J'ai commencé Le jour d'avant et j'ai beaucoup aimé la première moitié. 
Par contre, je m'ennuie ferme dans Les cahiers d'Esther.  
On ne peut pas tout aimer. 




Allez, je vous laisse, je regarde Le Chalet et même si c'est un peu longuet, ça se laisse regarder en faisant autre chose. 

Bonne semaine ! 






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