Comme tous les matins, le paysage passait sans faillir.
Certains jours, elle laissait son esprit divaguer et ses yeux s'attarder sur les flots de couleurs qui se succédaient.
D'autres, elle n'y prêtait pas attention avant que les quais des gares de banlieue ne se succèdent les uns après les autres, annonçant l'arrivée et animant un peu ce défilement continu.
Après plusieurs années de train quotidien, elle ne s'en lassait pas.
Les levers de soleil rose des petits matins froids d'hiver, les couleurs du soir qui viraient du bleu au mauve, le ciel qui s'animait et devenait un tableau flamboyant, et même les ciels d'orage noirs et lourds qui promettaient une journée humide la ravissaient.
Parfois, une biche égarée à l'orée de la forêt avec son petit éclairait sa matinée.
Comme une bulle de calme avant la tempête, elle se coulait dans son siège et n'était là que pour elle-même pendant tout le trajet.
Ce matin là, rien ne s'était passé comme prévu.
Son siège habituel était occupé, tout comme ceux qui l'entourait.
Un groupe de jeunes adolescents braillards avait envahi la voiture, et adieu le calme et la concentration !
Elle s'était replié à l'autre bout de la voiture mais n'avait trouvé qu'une place libre face à deux autre sièges dont elle avait à peine regardé les occupants.
Casque sur les oreilles, elle avait sorti son ordinateur de mauvaise grâce, peu motivée mais bien décidée à ne pas gâcher cette heure de trajet qui s'annonçait si mal.
Et puis finalement, après avoir lutté un peu, elle l'avait éteint, trop énervée pour pouvoir se concentrer.
Alors qu'elle le glissait dans son sac, elle avait perçu un mouvement face à elle.
Reposant son sac entre ses jambes, elle vit une paire de lunettes sur la table.
Levant les yeux, elle découvrit le passager qui lui faisait face et le détesta immédiatement.
Suffisant, sûr de lui, tout ce qu'elle détestait !
Replongeant dans son sac, elle en sortit le pavé qu'elle avait commencé la veille.
Pas question d'entamer la conversation !
S'il voulait la place, qu'il la prenne ! Elle ne réagirait pas !
Elle devinait son sourire carnassier, ses yeux qui essayait d'accrocher les siens.
Elle riva alors ses yeux sur les lignes qu'elle avait bien du mal à déchiffrer et monta le son.
C'est alors qu'elle sentit qu'on lui touchait le pied, remontant le long de sa jambe !
Elle n'en pouvait plus.
Elle pris une grande inspiration, leva la jambe et après avoir jeté un oeil sous la table discrètement, elle écrasa le pied de l'importun de toutes ses forces.
Comme la gare approchait, elle sortit son sac toujours trop lourd sans attendre qu'il réagisse et l'abattit sur la table, provoquant un bruit sinistre qui signait la mort de cette paire de lunette qu'il avait brandit comme un étendard en investissant son territoire.
Finalement, la semaine s'annonçait meilleure que prévu.
Et voilà un petit texte pour l'atelier d'écriture de Leiloona.
Je précise que cette jeune femme est bien plus forte que moi, mais personne n'est jamais allé aussi loin, et heureusement 😅
Certains jours, elle laissait son esprit divaguer et ses yeux s'attarder sur les flots de couleurs qui se succédaient.
D'autres, elle n'y prêtait pas attention avant que les quais des gares de banlieue ne se succèdent les uns après les autres, annonçant l'arrivée et animant un peu ce défilement continu.
Après plusieurs années de train quotidien, elle ne s'en lassait pas.
Les levers de soleil rose des petits matins froids d'hiver, les couleurs du soir qui viraient du bleu au mauve, le ciel qui s'animait et devenait un tableau flamboyant, et même les ciels d'orage noirs et lourds qui promettaient une journée humide la ravissaient.
Parfois, une biche égarée à l'orée de la forêt avec son petit éclairait sa matinée.
Comme une bulle de calme avant la tempête, elle se coulait dans son siège et n'était là que pour elle-même pendant tout le trajet.
Ce matin là, rien ne s'était passé comme prévu.
Son siège habituel était occupé, tout comme ceux qui l'entourait.
Un groupe de jeunes adolescents braillards avait envahi la voiture, et adieu le calme et la concentration !
Elle s'était replié à l'autre bout de la voiture mais n'avait trouvé qu'une place libre face à deux autre sièges dont elle avait à peine regardé les occupants.
Casque sur les oreilles, elle avait sorti son ordinateur de mauvaise grâce, peu motivée mais bien décidée à ne pas gâcher cette heure de trajet qui s'annonçait si mal.
Et puis finalement, après avoir lutté un peu, elle l'avait éteint, trop énervée pour pouvoir se concentrer.
Alors qu'elle le glissait dans son sac, elle avait perçu un mouvement face à elle.
Reposant son sac entre ses jambes, elle vit une paire de lunettes sur la table.
Levant les yeux, elle découvrit le passager qui lui faisait face et le détesta immédiatement.
Suffisant, sûr de lui, tout ce qu'elle détestait !
Replongeant dans son sac, elle en sortit le pavé qu'elle avait commencé la veille.
Pas question d'entamer la conversation !
S'il voulait la place, qu'il la prenne ! Elle ne réagirait pas !
Elle devinait son sourire carnassier, ses yeux qui essayait d'accrocher les siens.
Elle riva alors ses yeux sur les lignes qu'elle avait bien du mal à déchiffrer et monta le son.
C'est alors qu'elle sentit qu'on lui touchait le pied, remontant le long de sa jambe !
Elle n'en pouvait plus.
Elle pris une grande inspiration, leva la jambe et après avoir jeté un oeil sous la table discrètement, elle écrasa le pied de l'importun de toutes ses forces.
Comme la gare approchait, elle sortit son sac toujours trop lourd sans attendre qu'il réagisse et l'abattit sur la table, provoquant un bruit sinistre qui signait la mort de cette paire de lunette qu'il avait brandit comme un étendard en investissant son territoire.
Finalement, la semaine s'annonçait meilleure que prévu.
Et voilà un petit texte pour l'atelier d'écriture de Leiloona.
Je précise que cette jeune femme est bien plus forte que moi, mais personne n'est jamais allé aussi loin, et heureusement 😅