Jeudi dernier, j'ai lu Plage de
Marie Sizun.
Pourtant, c'était un jour de travail.
J'ai donc lu ce livre en deux trajets de train et une heure de
lecture vespérale, bien qu'il soit composé de 250 pages.
Je ne l'ai pas dévoré, comme on peut
le faire avec un livre trépidant qui nous pousse à tourner les
pages pour connaître la suite, mais je l'ai lu sans me poser de
question, les pages se tournant les unes après les autres.
Il faut dire que Marie Sizun écrit
bien. Ce roman est bien composé, agréable à découvrir.
La saison ne correspondait pas au sujet
du roman, mais je crois que cela l'a rendu meilleur. Plage n'est pas
un roman à lire sur la plage, sous peine de déprime possible,
surtout si vous êtes seule sur cette plage. Au contraire, la lecture
d'hiver lui confère cette nostalgie des étés passés, ce parfum de
vacances oubliées, mais qui reviendront peut-être avec le prochain
été.
Il lui a promis qu'il pourrait se
libérer, la rejoindre dans cette petite station balnéaire où
personne ne pourra le connaître.
Anne a choisit un petit hôtel,
genre pension de famille, juste devant la plage. En attendant, elle
lit la pile de livre qu'elle a apporté, elle attend qu'il l'appelle,
elle va sur la plage.
Chaque jour, elle observe les
vacanciers, ceux qui sont du coin et ceux qui ne font que passer,
ceux qui ont des enfants et les personnes âgées, ceux qui se
baignent et ceux qui restent sur le sable.
Le premier jour, il l'appelle. Il a
réussi à s'échapper quelques minutes pour lui parler et lui
confirmer qu'il sera là samedi. Elle s'imagine ce qu'ils pourront
faire tous les deux, les endroits qu'ils visiteront. Elle repense à
leur rencontre, aux surprises qu'il aime lui faire.
Puis les jours passent et il ne
rappelle pas, alors Anne s'occupe, rencontre du monde, visite... et
réfléchit...
Elle réfléchit tant qu'elle finit par
ne plus être la même quand elle rentre à Paris.
Car le propos central de l'auteur m'a
semblé être cette évolution personnelle d'Anne, ce cheminement de
pensée qui fait qu'elle rentre plus forte.
Sa mère, son amant, son travail, tout
y passe et dans l'attente, elle a le temps de s'interroger sur sa
vie, sur les hommes, les enfants, sa relation aux autres et au monde.
Le cadre est idéal, et qui n'a pas
laissé divaguer ses pensées seule sur une plage ?
Rien ne vient distraire le
penseur, si ce n'est l'enfant qui passe en jouant avec le sable, ou
de nouveaux arrivants qui vont entrainer un nouveau fil de souvenirs
ou d'idées à venir.
J'ai beaucoup apprécié le rythme
calme qui se dégage de ces pages.
L'intrusion de son amant dans cet
espace semble dès le départ impossible, tant cet univers est
féminin et fermé, et chacun de ses coups de fil (peu nombreux
d'ailleurs) semble une intrusion violente qui déstabilise
l'équilibre.
Par contre, j'ai trouvé que
l'évolution du personnage d'Anne se faisait quand même un peu
rapidement.
Cinq jours, c'est un peu court car la
transformation est radicale. Il ne s'agit pas seulement de changer
d'avis, Anne change complètement.
D'un autre côté, je conçois qu'elle
ait pu avoir un déclic qui l'a poussée à voir sa vie autrement.
Un jolie livre, finalement, et une
histoire un peu triste.
Si vous avez une après-midi de lecture
au coin du feu devant vous, si vous trouvez les images de famille sur
les plages bretonnes terriblement mélancoliques, si vous cherchez un
livre un peu triste mais un peu optimiste aussi, ce livre pourrait
vous plaire.
On est jeudi, et comme ce livre a été lu en une journée un jeudi, je le range dans les livres lus avec George le jeudi :
On est jeudi, et comme ce livre a été lu en une journée un jeudi, je le range dans les livres lus avec George le jeudi :
Ce mois-ci, avec ce livre, je peux
(enfin) valider une lecture pour l'objectif PAL.
J'ajoute aussi un livre pour le
challenge petit Bac d'Enna, catégorie « loisir » et une
auteure du 21e siècle pour le challenge Dames de lettres.