dimanche 31 octobre 2010

L'Auberge rouge de Balzac

Honoré de Balzac est une valeur sure !
Toujours efficace, il ne m’a encore jamais déçu.

Il y a quelques jours, j’ai terminé un super bouquin dont je vous parlerai la semaine prochaine, et comme souvent après une lecture agréable, je ne savais pas trop quoi lire.
J’ai tenté le dernier d’Ormesson, mais vraiment je n’accroche pas, j’ai lu quelques pages de manga, et après trois jours, j’ai dégotté dans ma bibliothèque un tout petit livre qui me semblait pouvoir correspondre à mon envie du moment.
J’ai donc lu l’Auberge rouge d’Honoré de Balzac.

En 66 pages, Balzac nous raconte une double histoire.
Le narrateur invité à un diner entend un récit bien triste qui va affecter sa vie personnelle sans qu’il s’en doute.
Ce processus de récit enchâssé est très classique, mais il prend ici un tour particulier du fait des conséquences de ce récit sur la vie de l’auditeur.

Voici le début de ce récit : deux officiers visitent la campagne allemande avant d’intégrer leur régiment. Arrivés tard dans une auberge, il ne leur reste que la chambre de l’aubergiste, qu’ils partagent avec un riche négociant. Comme on peut s’en douter, le négociant meurt et la question de son meurtrier est posée. Au petit matin, l’un des officiers est parti, l’autre est endormi, baignant dans le sang du négociant.

Je n’en dirai pas plus pour vous laisser quelques surprises à la lecture, mais j’ai été étonnée par ce récit car ce n’est pas du tout à cela que je m’attendais. Les films inspirés par ce livre sont généralement motivés par le couple d’aubergistes assassin, qui détrousse tous les voyageurs s’égarant chez eux avant de les trucider.
Ce n’est pas ce dont il est question ici, et ce récit est d’ailleurs dans une position particulière, car s’il motive la nouvelle, il n’est pas central. Le questionnement final amène plutôt vers une interrogation du lecteur. Qu’aurait-il fait à la place du narrateur ?
Je me pose d’ailleurs la question sans y avoir apporté de réponse.

Bref, un bon petit moment de lecture, certes bref mais parfait pour moi entre deux pavés J

Un autre billet chez Vilvirt.




Avec ce petit livre (66 pages), je boucle in extremis mon challenge PAL (un livre par mois), ma participation mensuelle pour J’aime les Classiques, et ma lecture à 2 €.
Il était temps ! 



vendredi 29 octobre 2010

Beirut sur la radio des blogueurs

Encore une bonne idée du net...

Chez Bricabook, Leiloona nous propose de créer une radio des blogueurs, une playlist mensuel qui regrouperait toutes ces chansons qu'on écoute en boucle ET qu'on apprécie.
Cela exclue donc ces chansons qu'on ne peut pas se sortir de la tête, qu'on fredonne sans cesse mais qui, en fait, nous plaisent moyennement. :S

Pour cette première participation, je me suis creusé la tête...
Je vous ai déjà parlé de la nouvelle chanson de Yaël Naim, et j'écoute parfois des trucs bizarres (style A-Ha, n'ayons pas peur des mots :D) ou des vieux trucs (style les Beattles).
Mais j'ai finalement choisi cette chanson de Beirut qui m'a accompagné pendant mes dernières vacances et que j'aime vraiment beaucoup.
Elle fait aussi penser à Divine Comedy dont on sent l'inspiration.



Vous connaissiez ?
f

mercredi 27 octobre 2010

Un cahier pour s'affirmer :)

Je ne suis pas une grande chanceuse aux tirages au sort.
Comme tout le monde, j'imagine.
La chance tourne, c'est le principe, et parfois, elle passe quand même par chez moi.


Il y a quelques temps, dans la même semaine, elle est passée deux fois chez moi  !
Elle est d'abord passée chez La Parisienne, qui m'a offert un petit livre dont je vous parlerai quand je l'aurai lu, et elle est passée chez Isacile, illustratrice, qui m'a offert un exemplaire d'un de ses ouvrages pratiques.

Il s'agit du Cahier d'exercices pour s'affirmer en douceur.
Comme la plupart des Cahiers de ce genre, celui-ci alterne les pages de conseil, les tests, les exercices, les jeux...
Les illustrations (de ma bienfaitrice) sont bien trouvées et parfois fort utiles, comme lorsqu'il s'agit de faire la salutation au soleil chaque matin.
Voici deux extraits (clic sur les images pour voir en plus grand) :



Sympa, non ?

Et en plus, mon exemplaire est dédicacé !

Merci Isacile, j'adore

lundi 25 octobre 2010

C'est lundi, que lisez-vous ? 2°

Comme je l'avais prévu, ce petit rendez-vous me convient bien dans sa version bimensuelle.
Cela me permet d'avoir quelque chose à écrire sans trop me répéter.


Voici donc mon bilan pour les deux semaines passées, et les deux à venir.

Les deux dernières semaines, j'ai fini le tome 28 de Détective Conan, j'ai lu les nouvelles de l'album Vintage America, et j'ai dévoré Juliette !
J'ai aussi mis en pause ma lecture de voleurs d'encre.




 En ce moment, je lis le tome 29 de Détective Conan, et j'ai commencé le dernier D'Ormesson qui ne me botte pas vraiment.






Dans les quinze prochains jours, je reprendrai Voleurs d'encre, je ferai un sort au d'Ormesson et je lirai Grand Paradis.





Allez, j'y retourne dans mon canapé au soleil :D

samedi 23 octobre 2010

Postcrossing

Il y a quelques mois, je me suis laissée séduire par le postcrossing.
J'avais lu sur plusieurs blogs des billets qui en parlait, et cela m'a semblé bien alléchant.

Peu coûteux en temps et en argent, le postcrossing consiste à envoyer une carte postale à une personne et à guetter sa boite à lettre en attendant d'en recevoir une.
Si j'envoie 5 cartes postales, je reçois 5 cartes postales.

Pour participer, il faut commencer par s'inscrire sur le site postcrossing.com
On remplit une petite description sur laquelle on précise ce que l'on veut. Le mieux est de donner des précisions sur le type de carte que l'on souhaite recevoir. Chez moi, par exemple, il est mentionné que les cartes en noir et blanc, les reproductions de photos anciennes ou les recettes de cuisine typiques seront bien accueillies.
On indique son adresse, puis on clique sur "send a postcard" (oui, tout est en anglais) pour obtenir des adresses de destinataires.
Là, à chaque carte demandée, on obtient l'adresse et la fiche de quelqu'un à qui on doit envoyer une carte.
Quand on atteint 5 cartes envoyées (et confirmées reçues), on peut commencer à guetter sa boite, car il y a quelqu'un, dans le monde, qui vient de demander une adresse et vient de recevoir la votre.

Ma moisson actuelle est de 15 cartes reçues pour 13 envoyées. Je suis même en excédent.
Evidemment, les cartes ne correspondront pas toujours à vos goûts personnels, mais dans le lot, il y en a de vraiment jolies.
Les voici :


(Clic sur l'image pour la voir en plus grand)


Ça vous tente ?
g

mercredi 20 octobre 2010

Dans mes oreilles et devant mes yeux...

Aujourd'hui, pas de billet de lecture (et un titre pas terrible).
J'ai commencé plein de choses hier soir, il y en a d'autres que je n'ai pas fini et je prépare un court voyage mouvementé. 

J'ai effectivement décidé de faire une pause dans ma lecture de Voleurs d'encre. J'y reviendrai, c'est sûr, et je le finirai, mais là, je crois que je suis trop fatiguée le soir pour m'y mettre pleinement. Donc pause. 
Je poursuis toujours Detective Conan, je vous en parlerai bientôt. 

Mais j'ai décidé hier soir de commencer le dernier d'Ormesson et Juliette
L'un des deux, je le sens, va se lire sans problème, surtout que je pars demain pour Dijon et que les difficultés ferroviaires vont me laisser du temps pour lire. J'ai hésité, je vous l'avoue, parce qu'il s'agit d'un gros volume qui va peser bien lourd dans mon sac, mais en même temps, si je dois attendre deux heures mon train, mieux vaut avoir des provisions de lecture :)
Le second me plait nettement moins ! J'ai lu 50 pages, et je ne suis vraiment pas réceptive. Je vais poursuivre, évidemment, mais je ne garantis pas d'arriver au bout :S

A voir... 

En attendant, j'ai une passion ces temps-ci pour cette chanson qui accompagnera ma lecture. 
Vous aimez ?





mardi 19 octobre 2010

En attendant la montée des eaux de Maryse Condé

J’ai choisi ce roman de Maryse Condé, attirée par son synopsis.
Sa couverture n’est pas particulièrement expressive, et l’image colorée qui a été sélectionnée par l’éditeur doit être observée avec attention pour montrer son lien avec le sujet du roman.
Quand on la regarde bien, l’herbe couchée, le ciel gris annoncent une catastrophe, tout comme le titre qui montre que le roman se passera dans l’attente ou dans un temps suspendu.
Mais si je n’avais fait que passer devant ce livre, je ne me serais pas douté du sujet du roman.
Et j’aurais eu tort, car j’ai passé un très bon moment.

Voici donc ce qui s’y passe :
Babakar est un médecin obstétricien d’origine africaine qui exerce en Guadeloupe. Une nuit, pendant un violent orage, un émigré clandestin haïtien vient le chercher pour accoucher une femme qui meurt quelques minutes avant son arrivée. Il décide d’emporter l’enfant qui vient de naître, une fille, et de l’adopter.
Cette décision prise sur un coup de tête va bouleverser sa vie. Quelques semaines plus tard, le compagnon de la mère de l’enfant, Movar, vient annoncer à Babakar qu’il avait promis de ramener cette petite fille en Haïti, sur la terre de ses ancêtres. Babakar lui propose de s’installer chez lui et de s’occuper du jardin. Ils vont organiser leur vie à trois, jusqu’au moment où les ragots du village vident le cabinet de Babakar. Il est notamment accusé d’avoir volé l’enfant.
Le voyage pour Haïti est organisé, mais le retour au pays ne va pas être de tout repos.

A partir de cette trame, l’auteur construit une histoire où se mêlent les destins de différents personnages qui vont se lier, apparaître ou disparaître et subir les aléas de l’Histoire avec une majuscule, comme ceux de la fiction.
L’histoire d’Haïti est effectivement très présente, mais également celles de ces pays africains qui ont sombré dans la guerre civile.
L’originalité de ce roman, pour moi, réside dans l’absence de condamnation explicite. Il me semble que l’auteur exprime davantage un rejet global de ces luttes intestines qui déstabilisent les pays et les vies individuelles, mais également du racisme qui peut en être l’origine. Le personnage de Babakar est dévasté tour à tour par l’exclusion dont a été victime sa mère, puis par la réaction de la famille de sa femme, par la guerre civile survenue dans le pays où il exerçait au début de sa carrière, et enfin par le rejet de sa clientèle guadeloupéenne. Chacun de ses évènements le pousse à aller ailleurs, à rechercher une terre plus accueillante où sa vie sera plus facile, mais il ne semble jamais pouvoir l’atteindre. Il vit dans l’attente, celui d’un retour à la terre natale, celui du retour de l’être aimé, celui de la montée des eaux qui arrivera bien un jour et rayera ces îles de la carte.
Il attend jusqu’à la fin du roman où la nature va enfin lui permettre de prendre une décision.

La narration choisie est originale.
Elle se focalise sur le personnage de Babakar et l’histoire est racontée de son point de vue. Là, point d’originalité.
Pour parler des personnages croisés par Babakar, en revanche, l’auteur choisi d’intercaler des chapitres intitulés « Le récit de … ».
Je dois avouer que le premier récit est bien introduit. J’ai trouvé que l’idée était bonne, que ce récit se coulait naturellement dans la narration générale. Cela permet de revenir sur des évènements passés ou sur un vécu qui s’isole et prend toute son importance.
Le second, celui de Babakar, est également bien amené. Pour les suivants, en revanche, l’enchaînement n’est pas aussi naturel et l’on a parfois l’impression que Maryse Condé introduit un évènement uniquement pour amener son récit. Je crois que j’aurais préféré qu’il n’y ait aucun artifice. Une fois lu deux récits de ce type, il me semble que le lecteur a compris de quoi il s’agit et peut lire ces chapitres sans qu’on lui tienne la main.

Mis à part ce petit bémol, la lecture de ce roman coule et les pages se tournent toutes seules.
L’histoire de Babakar est à la fois touchante et agaçante, tant il hésite parfois à agir, tandis que tous autour de lui prennent leur destin en main.
Attentiste et défaitiste, il pleure sur le passé, et ce sont les autres qui le font avancer. Le lecteur suit ses aventures en attendant la suite, en espérant parfois que les évènements vont le laisser en paix, tout en sachant que cela n’arrivera pas.

C’est donc un livre qui m'a bien plu.

 Et regardez comme j’ai été gâtée, avec le livre, j’ai eu droit à des autocollants et surtout à des carambars !! 

Ce livre a été chroniqué dans le cadre de la rentrée littéraire 2010 en partenariat avec Ulike.


Et je l'ajoute à  mon challenge 1% :)
g

lundi 18 octobre 2010

Un chat, un blog, un livre

George a décidé la semaine passée de nous fixer un petit challenge :
photographier nos chats avec un livre et devant notre blog.

Las, je n'ai pas de chat !

J'ai d'abord cru que je ne pourrais pas jouer, tant pis !
Puis mon gros nounours m'a proposé de se déguiser en chat pour participer :)



Si vous voulez voter pour lui, c'est par ici, mais il y a aussi plein de beaux chats et d'idées comme celle de mon nounours pour pouvoir participer quand même !

samedi 16 octobre 2010

Vintage America de Patricia de Gorostarzu

On est samedi, c’est le weekend, alors je vous parle d’un livre de photo, pour changer.

J’ai eu la chance d’être sélectionnée chez BOB pour lire Vintage America, l’album de la photographe Patricia de Gorostarzu. Je dis la chance, parce qu’on était que deux !

 J’aime beaucoup les photos noires et blancs et celles-ci ont été prises à la chambre photographique, une petite boite noire qui demande une plus grande précision et donne une atmosphère particulière aux photos.
Une bande peut apparaitre autour de celles-ci correspondant, je crois, au cadre qui soutient le papier photo pendant la prise de vue. Cela évoque dans mon esprit un espace intermédiaire entre la photo, ce qui y est cadré et ce qui lui est extérieur.
L’utilisation de ce type d’appareil demande aussi au photographe une posture différente et une technique avancée.

Dans ce livre, la photographe a fait le choix de faire apparaître ces bordures autour des photos et précise qu’elle a utilisé une chambre photographique datant de l’époque qu’elle souhaitait évoquer.
Il serait d’ailleurs plus juste d’écrire qu’elle recherchait cette époque, car elle a sillonné les États-Unis pour y traquer les vestiges des années 1950 à 1970.
De photos en photos, le lecteur découvre des enseignes vintages, des images de motels ou d’usines tels qu’on peut se les imaginer.
On songe immédiatement à la Fureur de vivre, ou aux Misfits.
Les lieux sont déserts, emprunts de nostalgie et l’on se demande parfois si la photographe ne dispose pas d’une machine à remonter le temps.
Qu’il reste autant de lieux abandonnés aux États-Unis est d’ailleurs fascinant.
A croire qu’ils cultivent cette nostalgie.


Ce livre serait déjà intéressant s’il ne comportait que des photos, mais il présente aussi cinq nouvelles, écrites par Scott Wolven, Benjamin Percy, Dan Chaon, Richard Lange et Brady Udall.
Assez noires, prolongeant la nostalgie des photos, ces nouvelles présentent toutes des personnages désabusés, alcooliques, dépressifs.
Elles sont le pendant humain du désert présent sur les photos.
Désœuvrés et nostalgiques, les personnages sont accrochés à un lieu ou, au contraire, en déplacement.
Ils traversent des paysages immenses sans trouver de refuge.

Complémentaires, les nouvelles et les photos expriment cette Amérique révolue mais toujours présente.
Il ne s’agit pas seulement de mémoires, mais de lieux et de vestiges qui parlent à chacun différemment et éveille des souvenirs enfouis.

Je l’ai déjà écrit, ce n’est pas mon continent de prédilection, mais c’est un très beau travail qui éveille pour moi des souvenirs de cinéma et Marylin Monroe.
C’est un peu stéréotypé, je l’avoue, mais que voulez-vous, c’est mieux que rien 

Je remercie BOB pour cette lecture en partenariat et Albin Michel. 


vendredi 15 octobre 2010

Le dernier roi d'Angkor de Jean-Luc Coatalem

La semaine est passée bien vite, et les billets prévus n'ont finalement pas été publié. 
Il faut dire qu'avec deux mémoires de master à lire, deux soutenances, un cambriolage dans ma remise de jardin (pendant que j'étais chez moi, bien sûr), une petite angine qui arrive... (j'arrête là, hein, je ne suis pas là pour ça ) ces quelques jours n'ont pas été de tout repos. 
Je me motive en me disant qu'il me reste une semaine difficile avec plein de boulot et ensuite, ça ira mieux, je pourrai vous inonder de billets 

Mais aujourd'hui, je voulais vous parler d'une de mes lectures récentes : Le dernier roi d'Angkor.


Au fil des bibliothèques que je vous ai présenté le dimanche, vous avez dû deviner que l’Asie du sud-est était ma destination la plus fréquente quand je pars en vacances.
Quand j’ai vu ce roman dans la liste des titres proposés à la lecture par la librairie Dialogues, je n’ai pas pu résister.
Les mots comme « Angkor », « Bangkok » ou « Indochine » provoquent chez moi des achats compulsifs. 

J’ai donc lu Le Dernier roi d’Angkor de Jean-Luc Coatalem.
Je l’ai même dévoré en 3 jours.


 Le narrateur de ce roman est à un moment de sa vie où le besoin de revenir sur le passé se fait sentir.
Il revient donc sur les évènements récents ou moins récents, sur son père qui a quitté la famille plusieurs années auparavant, sa compagne qui l’a quitté également parce qu’ils n’arrivaient pas à avoir un enfant, et sur sa dernière conquête féminine qui a fait de même en lui conseillant vivement de s’occuper une fois pour toutes de ce passé envahissant.
Car le narrateur est obsédé par Bouk, un jeune garçon d’origine cambodgienne qui passait les week-ends chez ses grands parents. Orphelin élevé à l’orphelinat catholique d’à coté, bouk prenait part à la vie de la famille deux jours par semaine, puis repartait chez les sœurs.
Il a ensuite  disparu à sa majorité, recevant toujours l’argent du grand-père mais ne donnant plus aucune nouvelle, tandis que la légende familiale le supposait installé au Cambodge.
Des années plus tard, le récit laisse transparaître la culpabilité, le sentiment d’abandon du narrateur qui revient sur la vie de ces enfants qu’il suppose plus malheureux pour avoir touché du doigt une vie qu’il leur fallait quitter chaque dimanche soir. Il prête à Bouk un rejet et une haine potentiels, alors que lui-même souffre de l’absence et de ne pas savoir.
Puis le jour vient où, enfin, il se rend au Cambodge.

J’ai adoré ce livre. La plume de Jean-Luc Coatalem est fluide et les pages se tournent sans y penser.
J’ai suivi cette quête en espérant, impatiente. J’ai d’abord attendu qu’il se décide à faire le grand saut puis j’ai sué avec lui dans la jungle d’Angkor. J’ai partagé ses réflexions, les détours qu’il s’impose inconsciemment et les obstacles qu’il franchit.
Bien sûr, la fin est prévisible. Il ne s’agit pas d’un thriller. Cela n’enlève toutefois rien au chemin parcouru.

Je dois cependant confesser quelque chose.
Mon plaisir de lecture tient en grande partie au fait que je connais un peu les coutumes cambodgiennes et beaucoup les paysages d’Angkor et de Siem Reap.
Les descriptions fournies me parlaient donc particulièrement et les pages au Cambodge me paraissent les meilleures du roman.
Sur ce point je ne suis donc pas très objective.
J’ajouterai tout de même qu’une partie du roman se passe en Inde et cela ne m’a pas semblé obscur ou impénétrable.
Il est même possible que cette évocation donne envie au lecteur d’aller lui aussi visiter Angkor thom, le Baphuon ou Angkor Vat.

Comme souvent, j’ai quand même un petit bémol à exprimer.
L’auteur choisit à plusieurs reprises de mentionner des marques. Le narrateur achète des fauteuils "Eames" pour remeubler son appartement et changer d’air, il note les renseignements recueillis sur Bouk sur un carnet "Muji"…
Je vous avoue avoir cherché une bonne raison à ces citations. L’auteur souhaite peut-être à exprimer la futilité de son personnage qui s’attache à ce genre de détail, alors que 250 pages plus loin, il aura atteint le détachement et pourra enfin atteindre le but de sa quête.
Mon interprétation est bien bouddhiste...
En attendant, cette version de name dropping m’a parue incongrue.

De même, quelques phrases, très peu nombreuses, m’ont interpellées, comme celle-ci :
« Un soir de juin, alors que les hirondelles affolées par l’orage jetaient leurs pointillés d’ailes dans l’air électrique, il avait pris sa palette, sa valise en toile cirée et jeté son imperméable mastic en travers du bras. » (p. 10)
Mais je vous avoue que je ne sais pas quoi en penser. Je trouve cela très beau, mais le "mastic" me gêne. Et vous ?

Néanmoins, je ne voudrais pas que ces dernières considérations vous empêche de lire ce livre. Je conclurai donc par cette phrase qui résume mon sentiment : c’est un très bon roman, que je recommande.

Je remercie Hélène qui s'occupe de Dialogues croisés et la librairie Dialogues pour envoyer ses livres voyager ainsi. Il est des bonnes librairies comme des personnes que l'on apprécie, on aimerait les avoir toujours près de soi... 


lundi 11 octobre 2010

C'est lundi, que lisez-vous ? 1°

Vue sur plusieurs blogs, cette idée de Mallou me tentait bien depuis deux semaines.
Je ne sais pas si j'aurais de quoi écrire toutes les semaines, mais peut-être tous les 15 jours.
Comme je l'ai déjà dit, mon temps de lecture est parfois accaparé par des livres pro dont je ne parle pas ici et les romans et autres nouvelles prennent du retard.

En ce moment, par exemple, je lis le dernier numéro des Cahiers Pédagogiques sur les Consignes (très intéressant), un livre de synthèse sur le Cadre Européen de référence pour les Langues de Claire Bourguignon (très utile et bien fait) et Apprendre à lire en français langue seconde (éclairant).
Certaines de ces lectures pourraient parfois faire l'objet de billets, surtout quand elles traitent de lecture littéraire.
J'ai quelques idées en têtes, comme La lecture comme jeu de Michel Picard.
A voir...

Mais pour aujourd'hui, revenons-en à nos moutons.


La semaine dernière, j'ai dévoré en quelques jours Le Dernier roi d'Angkor de Jean-Luc Coatalem (billet demain).



En ce moment, je lis Voleurs d'encre de Alfonso Mateo-Sagasta.
C'est une lecture très dense, qui demande un cerveau dédié et concentré. J'atteint difficilement les 25 pages à l'heure, tant il y a d'informations à traiter.
Pour les soirs de fatigue, j'alterne donc cette lecture avec celle du tome 28 de Detective Conan. J'aime bien faire traîner la lecture des mangas japonais, d'autant plus que la forme en épisodes permet de s'arrêter facilement.




La semaine qui vient, je pense terminer Voleurs d'encre et lire le tome 29 de Detective Conan. Si j'ai le temps, je commencerai Juliette de Anne Fortier.



Et vous ? Vous lisez quoi ?






dimanche 10 octobre 2010

Une bibliothèque qui subsiste par son entrée

Un titre bien énigmatique pour la bibliothèque du jour.

Celle-ci n'existe plus.
A son emplacement, la pièce a été transformé en remise et parfois en atelier pour les artisans qui travaillaient sur les lieux.
A défaut, il nous reste ce magnifique escalier.



Mais où est-il visible ? 

samedi 9 octobre 2010

Challenge Dames de lettres

On enchaîne les challenges...

J'ai repéré cette semaine ce petit challenge qui semble bien sympathique, le challenge Dames de lettres. C'est sur le blog bleu de Céline.
Nous sommes déjà plusieurs, si je ne m'abuse :p


Pour le moment, de façon modeste, je m'inscris pour être Demoiselle des lettres et lire un auteur par siècle, mais j'aime aussi beaucoup l'idée du niveau Souveraine des lettres pour lequel il faut choisir des genres littéraires différents.
On verra...

J'ai déjà dégoté dans mes achats récents les Mémoires de Marguerite de Navarre et Mademoiselle de Montpensier de Madame de la Fayette.

La reine Margot a écrit ses Mémoires au 16e siècle, cela ma fait un siècle de plus ;)

Pour le reste, on verra au fil de mes lectures...

mercredi 6 octobre 2010

Challenge littérature belge

Un nouveau challenge a fait son apparition dans la liste qui figure à droite de ce blog.
Reka nous propose en effet d'aller lire chez les Belges !
Il n'est pas très loin, ce petit pays (tout est relatif, bien sûr) et pourtant, je connais assez mal les auteurs belges.
On connait évidemment Amélie Nothomb, mais les écrivains francophones d'Europe sont souvent assimilés à la littérature française, ce qui les rend quelque peu invisibles.

Ce challenge est donc une très bonne façon d'aller voir de ce coté, surtout que j'aime beaucoup la Belgique, Bruxelles, Gand, Louvain vieille et neuve, Brugges...

Pour commencer, je me suis inscrite en Petit Belge et je dois donc dire trois auteurs belges avant le 31 décembre 2013.
Cela me laisse même le temps d'en rajouter :)
J'ai sélectionné :
- Jean-Philippe Toussaint, L'Appareil-photo (qui est dans ma PAL)
- Peter Aspe, De sang royal

Pour le troisième, je piocherai parmi Simenon, Henri Vernes, Marguerite Yourcenar ou Amélie Nothomb et si j'en lis un peu plus, je pourrais même devenir un gros Belge (5 auteurs ou +).

Et vous ? ça vous tente ?
Vous connaissez des auteurs belges ?

Pour lui faire plaisir, voici aussi un lien vers le nouveau blog de Georges
Je suis sûr que vous connaissez déjà ce journal de lectrice d'un nouveau genre, mais au cas où, je vous renvoie vers sa prose...

Et merci à La Parisienne et à sa main innocente pour m'avoir sélectionné pour son anniversaire :D
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lundi 4 octobre 2010

Petit bilan de septembre

  Un petit bilan pour un mois de septembre long comme un jour sans pain !
(c'est comme ça qu'on dit chez moi :D C'est assez imagé, mais je trouve ça drôle)

Au mois de septembre, j'ai lu Mrs Dalloway de Virginia Woolf, une lecture difficile, mais qui m'a bien plu.

Ensuite, j'ai lu Le Portrait de Madame Charbuque de Jeffrey Ford, un roman nettement plus facile, et bien plaisant aussi.

Enfin, j'ai terminé En attendant la montée des eaux de Maryse Condé (le billet n'est pas encore publié edit : ça y est, c'est fait :D), et celui là aussi m'a plu.


Pour ce mois, j'ai également validé mon livre du mois pour l'objectif PAL, j'ai lu mon classique pour le challenge j'aime les Classiques, et j'ai ajouté un titre à mon challenge Au bon roman, tout ça avec un seul livre.  :)

J'ai aussi validé un nouveau pays avec les Etats-Unis pour le challenge Tour du monde.

C'est pas trop mal pour un mois aussi chargé, mais octobre promet davantage... 
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