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lundi 27 janvier 2025

Le barman du Ritz de Philippe Collin

Le Ritz, emblème du luxe à la française, est resté ouvert pendant toute la seconde guerre mondiale. 
Cela méritait bien un roman sur ses coulisses pendant cette période troublée. 

 


Franck se prépare pour une nouvelle soirée dans son bar au cœur du Ritz. 
Après plusieurs années passées à New York, sa réputation lui a permis de devenir le barman en chef de l’un des bars les plus réputés de Paris. 
Mais les Allemands approchent et il va falloir faire des choix… 


Voilà un roman très original ! 
D’ailleurs, je ne suis pas sure qu’il s’agisse réellement d’un roman. 
Philippe Collin nous propose un texte évoquant le Barman du Ritz, Franck Meier, et sa vie pendant l’occupation allemande à Paris entre 1939 et 1945. 
Ce barman était assez connu dans la bonne société, qui fréquentait assidûment la bar du Ritz pendant la belle époque. 
La guerre rebat les cartes, et la clientèle du bar change partiellement au moment de l’arrivée des soldats allemands. 
Franck s’interroge alors sur la conduite à adopter, lorsqu’on a un travail, pas d’argent pour fuir et pas vraiment envie de quitter Paris. 
Il va falloir faire avec et composer avec l’ennemi, la survie, sa conscience, les connaissances diverses et leurs choix parfois opposés. 

Le style de l’auteur est descriptif, et presque froid.
Cela m’a surprise au début de l’écoute du texte mais cela permet sans doute de respecter le peu d’information disponible sur les pensées de ce barman. 
Franck Meier a laissé un manuel de cocktails, et les archives du Ritz permettent de disposer d’informations sur sa présence, ou les évènements qu’a subi l’hôtel pendant la guerre. 
Les archives donnent aussi des informations sur les personnes ayant séjourné dans l’hôtel ou y ayant travaillé et Philippe Collin est d’abord historien. 
Il a donc utilisé ce matériaux brut pour nous proposer un récit qui croise les sources, et s’appuie sur un personnage pour en évoquer des dizaines. 
On voit passer dans son bar des célébrités, ainsi que des collabos plus obscures, des profiteurs, et d’autres ayant davantage de scrupules. 
C’est la petite histoire qui se dévoile ici, avec ces petites lâchetés, son courage caché et ses doutes, celle des couloirs et du petit personnel. 
 
La version audio est lue par Florian Wormser. 
C’est un peu froid, mais je me suis vite habituée et cela correspond à la tonalité du texte. 
L’auteur met une distance qui est maintenue dans la lecture, ce qui permet de la percevoir et de rester spectateur de ce qui se déroule dans le récit. 

Finalement, une question demeure : servir des verres aux généraux allemands, est-ce collaborer ? 
Il n’y a pas de réponse dans ce livre, et peut-être n’est-il pas possible de répondre réellement.




vendredi 27 septembre 2024

La carte postale de Anne Berest

La seconde guerre mondiale est une période très présente ces dernières années dans la littérature.
Est-ce parce qu’elle s’éloigne progressivement ?
Cela permet en tout cas de garder la mémoire d’évènements qui ne devrait jamais être oubliés pour se garder de la tentation de la répétition. 
 




Alors qu’elle est à un moment fort de sa vie, la narratrice se rapproche de sa mère et s’intéresse à une carte postale reçue quelques années auparavant.
En noir et blanc, vieillie par les ans, elle représente l’opéra de Paris sur une face et mentionne les prénoms des membres de sa famille déportés pendant la guerre.
Que signifie cette carte postale et qui l’a envoyé ?
C’est un mystère qu’elle va s’attacher à élucider au fil d’une enquête de quatre années…

Il est des romans qui vous marquent à vie.
Ceux qui parlent de la seconde guerre mondiale sont très souvent de ceux-la et particulièrement ceux qui abordent la déportation.

Ils participent aussi au devoir de mémoire d’autant plus indispensable que les derniers survivants ne sont plus très nombreux.
Dans La carte postale, Anne Berest retrace une quête qu’elle a mené avec constance et acharnement.
A sa manière bien à elle, elle nous raconte ses réflexions, son cheminement dans un texte assez factuel mais néanmoins légèrement romancé.
Les évènements ont été retravaillés pour que cela fasse un roman mais il y a là une grande part de vérité et l’on découvre à ses côtés les petites lâchetés ordinaires, les voisins qui fermaient les yeux, les objets qui sont toujours là mais juste à côté et puis, bien sûr, l’horreur de la déportation, la disparition, les difficultés à remonter dans les archives aussi.

Comme dans une enquête policière, l’autrice n’a que quelques indices assez minces mais en remontant le fil, elle dénoue aussi des non-dits familiaux, elle se libère de ces secrets et de ce qu’on a tue au sortir de la guerre.
Ce passé était si lourd qu’il a parfois été occulté, et puis un jour il émerge, sans qu’on l’ait vraiment vu venir.
C’est aussi cela que raconte l’autrice dans ces pages. 
 



La version audio est lue par Ariane Brousse qui a su donner un peu de chaleur au texte tout en restant assez neutre.
On la suit avec plaisir et on reste attentif à cette voix qui nous raconte cette histoire à la fois singulière et universelle,  ce récit d’une enquête où tout fait mal et heurte ce qui existait auparavant.
L’écoute renforce aussi le sentiment d’une histoire qui est racontée par l’autrice, comme un compte-rendu qu’elle nous offre parce qu’il ne faut pas oublier, bien que beaucoup avant nous s’y soient employés.  


Il faut aimer le style d'Anne Berest, parfois un peu sec et brut mais qui s’accorde bien avec ce roman.
Si vous avez envie de découvrir cette quête des origines si émouvante, je vous conseille donc la version audio qui me parait moins sèche que le texte.






mercredi 7 août 2024

La petite femelle de Philippe Jaenada

Le pavé de l'été ! 
Il y a des années que ce roman habite dans ma pile à lire.
Je crois que sa taille me faisait reculer (plus de 700 pages) alors qu'il se lit d'une traite ! 
 
 
 

 
 
Pauline est accusée d'avoir tué son amant de sang-froid. 
Cette jeune femme, trop belle sans doute, a assassiné un jeune homme de bonne famille, ce que la société ne lui pardonne pas. 
Mais qui est-elle réellement et comment en est-elle arrivé là ? 
 
Dans ce roman, Jaenada reprend le fil d'une enquête qu'on découvre bâclée, à charge et sans espoir. 
L'auteur a repris toute l'enquête, reconstruisant le crime, le procès, exposant les failles et les faiblesses de ce qui est devenu un lynchage médiatique de Pauline. 
On a pitié, on espère, on est avec Pauline et avec le narrateur. 
La période historique, les années 50, est replacée dans son contexte, ce qui permet de ne pas lire une histoire décontextualisée. 

Il faut aussi souligner l'ironie mordante du texte, son humour qui donne un souffle à cette histoire qui pourrait être très sombre, mais qui réussit à faire sourire le lecteur. 

J'ai été moins enthousiasmée par les digressions, les récits des co détenues de Pauline. 
C'est sans doute parce que l'enquête m'intéressait et j'avais envie d'en découvrir davantage sans partir dans une autre direction. 

En bref, c'est un livre qui ne se classe dans aucune catégorie classique, ce n'est pas réellement une enquête, pas non plus un roman, mais on peut dire qu'il rentre dans la catégorie des bons livres, ceux qu'on oublie pas et qu'on conseille sans hésiter !
 
 


vendredi 28 juin 2024

La vie en fuite de John Boyne

C'est le mois de juin, c'est le mois anglais ! 
C'est une occasion parfaite pour vous parler de ce roman audiolu il y a quelques semaines ! 
Le résumé de ce titre m'a intrigué et même si cette période historique me fait un peu peur, j'ai tout de même tenté l'écoute. 
 
 
 
Mrs Fernby a 91 ans. 
Quand un nouveau couple achète l'appartement en dessous du sien pour le rénover et y loger, elle ne voit pas le changement d'un bon œil. 
Elle a ses habitudes et craint de voir arriver une famille bruyante et mal élevée. 
Mais lorsqu'elle voit le jeune Henry, elle ne peut s'empêcher de l'aider lui et sa mère dès leur premier jour dans l'immeuble...
 
 
Vous connaissez cet auteur ? Il a écrit plusieurs romans dont celui qui précède cette histoire : Le garçon en pyjama rayé. 
N'ayant pas lu ce roman précédent, j'ai découvert les personnages et l'histoire sans aucune information, mais ce n'était pas gênant. 
En revanche, ce qui m'a vraiment dérangé, c'est que je n'ai eu aucune empathie pour Mrs Fernby. 
Il y a eu une polémique à la sortie du roman Vous ne connaissez rien de moi de Julie Héracles car on lui reprochait d'avoir fait un portrait neutre d'une femme coupable (et je ne suis pas d'accord d'ailleurs). 
Ici, aucune polémique alors que le propos se veut autrement plus valorisant !! 
Mrs Fernby regrette apparemment mais tout dit dans son comportement qu'elle assume aussi les actes de sa vie, ses choix et ses failles. 
Elle a pourtant eu une vie très particulière. 
Il lui a fallut se battre pour s'en sortir, ok, mais les Autres, ceux qui n'ont même pas pu essayer ? 
Mrs Fernby est souvent égoïste, prétentieuse, vénale. 
Certes, elle se sent aussi coupable, mais réussit bien à faire avec. 
J'ai donc trouvé le récit intéressant, prenant parfois car on a envie de savoir ce qu'il s'est passé dans sa jeunesse, mais je suis restée spectatrice lointaine des évènements. 
 
Ce gros bémol mis à part, le récit est rythmé, il n'y a pas de temps morts et on enchaine les épisodes avec curiosité. 
C'est bien construit et les révélations finales sont touchantes. 
C'est clairement un auteur qui maitrise l'écriture et l'histoire du garçon au pyjama rayé m'intrigue (je crains néanmoins d'avoir cette fois beaucoup trop de sentiments à sa lecture). 

Je retenterai donc peut-être la lecture de cet auteur, j'ai été curieuse de cette histoire, je l'ai lu sans déplaisir, mais j'en attendais sans doute davantage. 
Peut-être serez-vous davantage séduit ?
 

 


 


 

mercredi 15 mai 2024

Les talons rouges de Antoine de Baecque

Que diriez-vous d’une petite plongée dans la révolution ? 

Juin 1789, l’Ancien Monde bascule. Les Villemort forment une longue lignée d’aristocrates, un clan soudé par l’idée ancestrale de leur sang pur, un sang dont précisément cette famille se délecte. Les Villemort, ces « talons rouges », sont aussi des vampires. Deux d’entre eux veulent renoncer au sang de la race pour se fondre dans la communauté des égaux. Ils sont les héros de ce roman oscillant entre le fantastique et le réel des journées révolutionnaires. Voici William, l’oncle revenu d’Amérique, qui a pris là-bas le goût de la liberté et épouse la cause des esclaves affranchis, s’entourant d’une garde couleur ébène. Voici Louis, le neveu exalté, beau, précipité dans l’action révolutionnaire, épris de Marie de Méricourt jusqu’à lui donner la vie éternelle. Comment échapper à la malédiction venue du fond des âges ?



 
Des vampires pendant la révolution française !
C’était un sacré pari de la part de l’auteur de miser sur ce croisement digne des plus grands romans fantastiques et… malheureusement… la mayonnaise ne m’a pas semblé assez prise.
J’avais envie d’aimer, vraiment, mais mettre des vampires dans un roman, cela ne fait pas tout.
On voit bien l’intérêt de la métaphore du sang pur, qui est d’ailleurs souvent exploité.
Néanmoins, vu le nombre de morts pendant la révolution, je ne suis pas sure qu’il soit vraiment nécessaire d’appuyer davantage sur ce point en utilisant la métaphore des vampires.
Celle-ci semble d’ailleurs un peu prétexte, puisqu’il n’y a pas de reprise réelle des codes du roman de vampire, et qu’il n’y a aucune mention de l’aspect fantastique du récit.
En revanche, la galerie de personnages développée ici est conséquente.
Vous trouverez très probablement une figure qui vous plait !  

Le style ne rattrape pas vraiment cette déception.
C’est simple, assez plat finalement.

J’y ai néanmoins trouvé de nombreuses informations historiques intéressantes.
L’auteur est apparemment prof d’histoire.
On croise des personnages ayant réellement existé, cela remet la période en perspective.

C’est donc une lecture intéressante d’un point de vue historique, distrayante avec ces vampires et ces personnages hauts en couleurs, mais un peu décevante avec un gout de trop peu de style et de vampires. 
 
 

 

samedi 20 janvier 2024

Les sept sœurs de Lucinda Riley - tome 1

Voilà une saga que l’on a beaucoup vu depuis sa sortie.
XXX a su séduire ses lectrices et lecteurs et ses romans m’intriguaient beaucoup mais la perspective de me lancer dans une telle quantité de pages me repoussait un peu.
Il faut dire qu’il y a sept tomes (+1 depuis quelques semaines) et chacun d’entre eux est un pavé !
Et puis finalement, face à la version audio du premier tome, j’ai craqué…


 

Maia vient de perdre son père.
Alors qu’elle séjourne chez une amie à Londres, sa gouvernante l’appelle pour lui demander de rentrer le plus rapidement possible.
Tout est déjà organisé mais elle et ses 5 sœurs doivent se réunir pour remplir les formalités indispensables à ce moment difficile…

Ah ! Les sagas !
Comment ne pas se laisser prendre au jeu de ces fresques où l’histoire a le temps de se déployer, où l’auteur peut tisser de multiples liens et dévoiler petit à petit ses histoires ?

J’ai longtemps été tentée par ce roman.
Il contient plusieurs éléments que j’adore : une saga familiale, un tome par personnage, ce qui permet de bien le découvrir, des romans qui se croisent les uns les autres et où l’on retrouve les personnages.
Mais ce roman est un pavé, et le début d’une série de sept tomes !!
Autant dire qu’on y met le pied en se préparant à lire ou écouter les 7 tomes car l’autrice est terriblement efficace.
Une fois commencé, il est bien difficile de retirer ses écouteurs.
Chaque mot amène le suivant et l’histoire de Maia ne comporte aucun temps mort.
Après avoir réglé les affaires courantes, elle décide de découvrir d’où elle vient et on la suit avec grande curiosité.
Le récit se dédouble ensuite, dans un procédé assez classique mais bien maîtrisé.
L’autrice fait preuve d’une imagination sans faille et on la suit avec délectation.

J’ai néanmoins bien fait d’attendre avant de le lire car je peux désormais écouter les différents tomes en version audio !
Le tome 2 est déjà dans ma pile à écouter.
La lecture d'Ariane Brousse m’a beaucoup plus.
Elle donne l’impression d’être une amie qui nous raconte son histoire.
C’était parfait.


Si vous souhaitez vous lancer dans une grande et belle fresque romanesque, ce premier roman pourrait bien vous plaire.
On peut aussi choisir de n’écouter que le premier tome mais il y a des chances pour que la curiosité vous titille ensuite.





jeudi 14 décembre 2023

La Pierre de lune de Wilkie Collins

Wilkie Collins est une valeur sûre de la littérature britannique ! 

Ce serait donc dommage de se priver et voilà un roman qui rempli toutes les attentes !   

 
 
 
Le jour de ses 18 ans, Rachel se voit offrir un diamant superbe par son oncle, un excentrique qui a vécu en Inde et que personne n'a vu depuis des années. 
Mais un brahmane a maudit le diamant volé dans un temple ! 
Rachel va-t-elle subir la malédiction de cette pierre qui poursuit ceux qui la possède ? 
 
Quelle drôle d'histoire ! 
Dans ce roman, comme à son habitude, Wilkie Collins distille le suspense, une pointe de fantastique, un mystère de chambre close. 
On cherche, on guette les indices, on soupçonne tout le monde mais le mystère reste entier ! 
Ce n'est pas pour autant Agatha Christie, c'est plus noir ici, presque gothique. 
Les personnages s'enfoncent dans leurs mensonges, dans leurs obsessions et on a l'impression que la chute est inéluctable. 
Il y a des morts, des disparus, rien ne nous est épargné. 
Les personnages sont aussi nombreux et il faut suivre dans cette tribu où les cousins, les prétendants, les domestiques ont tous un rôle à jouer. 
 
L'énigme en elle-même est assez intrigante et on est obligé de finir le roman pour savoir ce qu'il s'est passé (oui, rassurez vous, la solution apparait à la fin). 
Il y a plusieurs enquêteurs, mais un seul parviendra à la solution à force de détour et de revirement. 
Et des détours, il y en a ! 
Le roman est un pavé mais un pavé dont chaque mot est pesé. 
Et en version audio, c'est parfait. 
On suit les personnages, on a peur pour eux, on imagine les décors, les robes, La ville et la campagne de cette époque. 
J'ai vraiment adoré suivre cette histoire dans cette version ! 

Si vous aimez les énigmes, les romans un peu noirs, l'époque victorienne, n'hésitez pas !!

Et je finis une ligne pour le challenge d'Enna avec la maladie de la pierre 😆.




 

 

 

jeudi 23 novembre 2023

La danse de l’eau de Ta-Nehisi Coates [Livre audio]

Connaissez-vous la littérature nord-américaine qui se plonge dans l’histoire de l’esclavage ?
Je n’aurais pas parié sur mon goût pour cette période et pourtant, j’ai déjà lu plusieurs romans qui s’y déroule.
Il faut dire qu’il y a vraiment de bons romans. 
 

 
Hiram est esclave mais son père ne l'est pas. 
A la frontière entre deux mondes, il reste un esclave dont les blancs font ce qu'ils veulent. 
Sa mère vendue, il ne lui est resté que son pouvoir, un don mystérieux qui lui sauve la vie lorsqu'il tombe dans la rivière. 
Mais plus que la vie, cet accident lui révèle son destin. 
Et ce n'est pas celui d'un esclave...

Je découvre depuis quelques années la littérature nord-américaine qui retrace l’histoire de l’esclavage.
Plusieurs auteurs noirs reprennent des évènements marquants de cette période, comme le chemin de fer clandestin qui permettait aux esclaves de s’enfuir.
Ces romans ont un intérêt pour la mémoire, pour que les sociétés modernes n’oublient pas, alors que la place des noirs n’est toujours pas égalitaire dans les sociétés occidentales.  
Ils permettent aussi à une communauté de se fédérer autour de cette histoire et de pouvoir se construire sur des bases solides.
Il y a donc un ensemble de symboles, de motifs, de personnages emblématiques que l’on peut retrouver de romans en romans.
La fuite des esclaves est ainsi souvent associée à des déplacements emprunts de magie.
Dans La danse de l’eau, traverser la rivière avec un des passeurs permet de parcourir une distance considérable en quelques minutes.
Cet aspect merveilleux me dérange néanmoins toujours un peu car je trouve qu’il efface les efforts que chacun fournit, la peur du trajet, les errances et les difficultés.
Mais je crois qu’il est question ici de manifester sa puissance, son contrôle de forces plus grandes que les esclavagistes.
Ce petit bémol mis à part (et qui est très personnel), La danse de l’eau est un grand roman, un de ceux qui marquent durablement et ne laissent pas indifférent.
On ne peut que suivre les personnages en espérant avec eux, en ayant peur pour eux, en leur souhaitant une vie meilleure aussi et surtout, en rejetant ce système qui asservissait les hommes et les femmes sans aucun remords !

Hiram est un personnage central fort et charismatique, l’auteur a su le construire avec des failles et une profondeur psychologique qui ne peut qu’attirer le lecteur et lui donner envie d’en savoir plus.

La version audio est lu par Alex Fondja.
Sa voix chaude est parfaite pour ce roman où les évènements s’enchaînent sans temps mort mais il laisse le lecteur libre de son interprétation des évènements et ça, c’est toujours agréable !

Alors ? Ce roman vous tente ?




vendredi 17 novembre 2023

Anne quitte son île de Lucy Maud Montgomery

Revoilà la fameuse Anne Shirley !! 
 
Il y a quelques mois, j'avais lu avec plaisir le premier roman de cette série qui a tant de succès ces dernières années. 
J’avais passé un bon moment alors j'ai poursuivi ma lecture avec ces livres audios enregistrés par Voolume. 
 
 
 


Anne Shirley est désormais à l’université à Redmond. 
Après avoir enseigné pendant un an, elle a pu reprendre ses études et aller à l’université. 
Elle s’installe dans une pension de famille avec quelques amies. 
Pour se libérer des contraintes de la pension, elles décident néanmoins de louer une maison et de vivre ensemble avec la tante de l’une d’entre elles… 

Ce troisième tome est toujours aussi frais que les précédents et on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès des précédents. 
Anne Shirley y est néanmoins plus posée. 
On la retrouve raisonnable, avec la tête sur les épaules, et si elle décide de louer une maison, elle ne le fait pas à n’importe quel prix. 
On observe aussi l’entrée dans l’âge adulte de ces jeunes filles qui vont faire des choix de vie différents. 
Certaines vont se marier, quand d’autres, comme Anne, ont encore la possibilité de retarder ce moment. 
L’autrice n’a néanmoins pas su résister à l’introduction d’une nouvelle jeune femme toute aussi volubile que l’était Anne plus jeune, et à ce niveau, vous ne serez pas perdu. 
Cela apporte un peu de nouveauté, même si ce volume tourne quand même beaucoup autour des amours de chacune. 

La version audio est dynamique, pétillante. 
Le texte est lu par la même voix, ce qui permet d’avoir une continuité avec les tomes précédents. 

En bref, si vous aimez Anne Shirley, n’hésitez pas à poursuivre l’écoute par ce troisième tome. 
 
 



 

 
 

lundi 5 juin 2023

Les rois maudits de Maurice Druon - Tome 1, Le roi de fer 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Quand j’étais petite, le mardi soir, je dormais chez ma mamie. 
C’est d’ailleurs très drôle de repenser à cela puisque je l’ai fait une dernière fois il y a quelques semaines, juste avant de lui dire au revoir… 
Mais revenons à nos rois. 
Il me semble qu’un vieux téléfilm était passé à la télé et que ma grand-mère qui a toujours beaucoup lu m’avait vanté les livres et le talent de Maurice Druon ! 
La série de romans était ensuite restée dans ma mémoire comme un Graal, le top des romans historiques qu’il fallait lire au moins une fois dans sa vie. 
J’ai ensuite fait des études de lettres et j’ai retrouvé Maurice Druon cité aux côtés de Walter Scott, star absolu du genre. 
La présence du tome 1 dans la sélection du Prix Audiolib était donc une très belle surprise !! 

 


 

 En visite auprès de la reine d’Angleterre, fille du roi de France Philippe le Bel, Robert d’Artois lui rapporte les agissements de ses belles-sœurs qu’elle apprécie fort peu. 
A Paris, les jeunes femmes se conduisent librement et ne semblent pas se soucier de l’honneur lié à leur rang. 
Il n’en faut pas plus pour qu’Isabelle de France voit là un moyen d’obtenir ce qu’elle veut…


Avez-vous vu le Trône de fer ?
L’auteur indique volontiers qu’il est fan des Rois Maudits et qu’il s’en est inspiré pour son propre récit. 
Je n’ai pas encore cédé à l’engouement pour cette série, mais si vous l’avez vu, ce serait dommage de ne pas aller lire directement ce récrit très connu des aficionados des romans historiques de la grande époque ! 
Et si vous ne l’avez pas lu, il y a de fortes chances pour que la tour de Nesle, ou la malédiction des Templiers vous disent quelque chose, ou que vous ayez croisé une des multiples adaptations télévisées. 

Le récit de ce tome 1 s’articule autour de deux évènements majeurs, le procès des Templiers et les accusations d’adultères de trois belles-filles du roi Philippe le Bel. 
Ce sont deux épisodes importants, notamment le procès puisque le chef des Templiers a maudit le roi, malédiction qui est restée dans les mémoires. 
Evidemment, si vous êtes un(e) adepte pur et dur de la vérité historique, ce récit pourrait vous paraître bien loin des sources historiques mais les années ayant passé depuis ces évènements, autant se faire plaisir avec un bon roman ! (Et puis c’est toujours un peu le défaut des romans historiques, il faut l’accepter). 
Une fois passées ces précautions, le texte est agréable, fluide. 
Maurice Druon a une plume agile, qui nous plonge directement au cœur de l’action.
Le texte est moins suranné que je ne le pensais et ce fut une belle surprise. 
C’est un roman qui se lit d’une traite, sans temps mort bien que l’action suive des rythmes différents. 
Il y a des complots, des alliances, des trahisons, des rivalités, des perfidies. 
J’ai parfois regretté que les personnages ne soient pas plus travaillés mais les tomes suivants permettent sans doute de développer leur personnalité. 
L’auteur répond parfaitement aux codes du genre en suivant plusieurs fils narratifs, avec de nombreux personnages aux noms connus. 
La trame s’appuie sur les sources historiques et brode autour, avec une volonté évidente de créer des scènes visuelles, de planter un décor et créer une atmosphère. 
C’est finalement un roman assez visuel, où il y a beaucoup d’actions en peu de mots, ce qui est sans doute la force de Maurice Druon. 
Le livre audio sert bien le roman avec une version qui m’a paru correspondre à l’atmosphère du roman et à un style tout de même un peu ancré dans une époque, même si cela reste très léger. 
La lecture de Jérémie Covillault est calme, mais grave, il n’y a pas d’emphase inutile, c’est parfait. 

Si vous aimez les romans historiques, je vous conseille donc ce premier tome d’une série que je poursuivrai très probablement pour savoir ce qui est arrivé ensuite à tous ces personnages ! 





 

 

 
 





 

jeudi 19 janvier 2023

Les vertueux de Yasmina Khadra

J’ai découvert Yasmina Khadra il y a pas mal d’années avec L’attentat, un roman qui m’avait vraiment marqué.
Depuis, je tourne autour, je crois qu’il y a deux ou trois titres dans ma PAL et ma PAL audio de cet auteur, mais je ne m’étais pas décidée à le relire.
Et puis le résumé de ce roman m’a plus, il était dispo sur Netgalley et je me suis dit que c’était une bonne occasion.
Et j’ai bien fait ! 
 
 

Yacine est un petit berger qui sait lire et écrire.
Sa vie se résume à sa famille, son village et ses bêtes jusqu’à ce que le seigneur du coin le convoque pour lui proposer un marché.
Après ce jour, sa vie ne sera plus jamais la même.
Les ennuis et les désillusions s’enchainent, Yacine se laissant chahuter par son destin…

Difficile de faire un résumé qui donne envie sans trop en dire !
La vie de Yacine est effectivement bien remplie, mais l’un des intérêts du roman réside dans la découverte de ces péripéties.
On se dit souvent « mais que va-t-il encore lui arriver ? » (et si je vous raconte tout, bah c’est plus drôle !).
Et pourtant, tout est vraisemblable.
Certes, il est un peu naïf, mais s’il l’était moins, il ne pourrait de toute façon pas s’en sortir car chaque fois, il est piégé.
Tel un nouveau Candide, la fatalité le poursuit et se referme sur lui, mais chaque fois, il reste droit, honnête et une lumière finit par émerger.
 
On s’attache donc énormément à cet homme qui grandit puis vieillit en acceptant son sort.
On apprend à le connaitre, puis on le suit dans ses pérégrinations.
Yacine est parfois tel un petit garçon qui observe le monde avec de grands yeux sans pour autant percevoir tous les fils qui se tissent.
Les luttes pour l’indépendance de l’Algérie sont esquissées en toile de fond, la guerre à laquelle Yacine participe en France est évoquée pour mettre en avant la souffrance des hommes et l’absurdité des pertes.
Mais c’est surtout un roman de l’amitié, de l’entraide et un beau roman sur l’Algérie du début du 20e siècle.

L’écriture de Yasmina Khadra sert le récit avec fougue et tendresse.
Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans cette histoire et se demande ce qu’il va se passer.
Il y a toujours un évènement à venir, une tension qui fait qu’on ne peut plus lâcher le livre.
La narration à la première personne nous immerge dans l’action.
Yacine raconte sa vie passée avec une tendresse pour lui-même qu’on ne peut que partager.
Les personnages secondaires ne sont pas oubliés, ce qui donne un roman vraiment équilibré.

La version audio lue par Slimane Yefsah sert le récit et vient apporter une vivacité bienvenue.
Le lecteur ne s’apitoie jamais, comme Yacine, et continue sa lecture avec entrain.

En bref, un excellent roman pour les lectures au coin du feu, ou pour toute autre saison !!



 




 

 

jeudi 28 juillet 2022

L'ange de Munich de Fabiano Massimi 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

 Je vous emmène en 1931 à Munich pour ce billet de lecture, avec un roman qui ne vous laissera pas indifférent·e.
C’est une période historique que j’ai longtemps eu du mal à retrouver dans les romans.
Ce n’est pas très gai et souvent tragique.
Je me suis laissée tenter par plusieurs romans ces dernières années et je ne l’ai pas regretté.
C’est encore le cas cette fois-ci. 

 


1931, Munich.

Le commissaire Sauer et son adjoint sont appelés sur les lieux pour constater le décès.
Ce qui ressemble à un suicide n’est pas tout à fait convaincant et les deux enquêteurs soupçonnent quelques secrets.
Le propriétaire de l’appartement où ils se trouvent, un certain Adolf Hitler, vient ajouter à cette affaire une complexité qui leur laisse peu de latitude pour enquêter, surtout que l’affaire est close dans les heures qui suivent, puis rouvertes ensuite…  

Saviez-vous qu’Adolf à la petite moustache aimait les jeunes femmes ?
Il savait s’entourer de jeunes et jolies femmes toujours beaucoup plus jeunes que lui.
Il y en a eu de célèbres, comme Eva Braun, et de moins connues comme Geli.
Il faut dire qu’Angela Raubal, dite Geli pour la distinguer de sa mère, n’a pas vraiment eu le temps de se faire remarquer.
A 23 ans, elle a été retrouvée morte, une balle en plein coeur tiré avec le pistolet de son oncle, le fameux Adolf.
Comme il était absent, il n’a pas été accusé et a pu continuer son ascension politique.
L’affaire a été étouffée et on n’en a plus entendu parler.

Fabiano Massimi propose de revenir sur cette affaire et de mettre en scène deux enquêteurs aux prises avec les secrets et les manipulations du parti Nazi.
Ils n’ont pas encore accédé au pouvoir mais les piliers du futur régime sont déjà en place.
Himmler, Goebels et les autres se croisent et brouillent les pistes dans un récit raconté du point de vue du commissaire Sauer qui, lui-même, a des choses à cacher.
Et cela fonctionne rudement bien !
On suit le commissaire avec plaisir, on guette les révélations, on a peur pour lui quand un danger le menace, on voudrait qu’il y voit plus clair dans cet imbroglio à la fois politique et sentimental.
Le rythme est haletant, et les évènements se succèdent jusqu’à la dernière ligne.
Pourtant, si les personnages sont réels, y compris les deux enquêteurs, rien ne dit qu’il s’agisse ici de la bonne version des faits.
Mais cela fonctionne et c’est tout ce qu’on demande à ce genre de roman !

La lecture de Nicolas Matthys est vive et expressive, sans trop en faire.
C’est parfait pour ces 14h d’écoute (que j’ai écouté, comme à mon habitude, à vitesse 1,25).
Comme les personnages sont connus, on s’y retrouve facilement, même s’ils sont beaucoup.

Un roman à écouter si cette période vous intéresse !! 
 
 
 


 


 



mardi 26 janvier 2021

Sadorski et l'ange du péché de Romain Slocombe

Voilà le premier billet lecture de l'année ! 

Bon, en vrai, c'est un livre que j'ai lu en 2020 mais j'ai tellement de billets de retard que j'ai un peu de réserve 😂. 

Vous connaissez Sadorski ? Si vous suivez ce blog depuis quelques temps, vous l'avez déjà croisé par ici car L'ange du péché est déjà le 3e tome de cette série si particulière. 

L'inspecteur Sadorski poursuit sa petite vie sous l'occupation en essayant de faire son travail le mieux possible (enfin, surtout, le plus visiblement possible). 

Il participe à l'arrestation d'une femme qui serait impliquée dans un trafic de métaux précieux. Il espère bien récupérer un peu d'argent mais l'affaire est plus compliquée qu'il n'y parait. 

Et puis il commence à se poser un peu trop de questions notre inspecteur, ce qui lui complique sacrément la vie... 

Comme je l'ai déjà dit pour les tomes précédents, il faut quand même aimer ce genre de roman pour le lire. L'auteur se fait plaisir en décrivant la vie d'un collabo, qui plus est membre de la police, qui ne lésine que rarement quand il s'agit d'emprisonner, d'interroger de façon musclé ou de perquisitionner. 

Mais dans ce tome, Sadorski va de désillusions en désillusions. Tout ce qu'il prévoie tourne court et il se laisse entrainer dans des situations beaucoup trop complexes pour lui. 

Il n'y a finalement pas beaucoup d'enquête, pas vraiment d'action trépidante (mais il se passe plus de choses que dans le deuxième volet), mais c'est toujours aussi prenant et on suit ce personnage avec un plaisir malsain en se demandant s'il va finir par être puni, tout en espérant qu'il finisse par devenir un peu plus conscient de ce à quoi il participe chaque jour. 

J'ai écouté la version audio et on se régale toujours autant. C'est très bien lu, avec un rythme vraiment agréable. 

Le 4e tome est sorti en version papier, j'attends sa sortie audio avec impatience ! 


Mes billets sur les tomes précédents : le tome 1 et le tome 2 







vendredi 21 août 2020

Le bal des folles de Victoria Mas 🎧📘 [Prix Audiolib]

 Je me répète sur ce blog mais j'adore les jolies découvertes que permet le Prix Audiolib ! A chaque sélection, je suis ravie de voir apparaitre des romans qui me faisaient plus ou moins envie lors de la rentrée littéraire précédente et que je vais avoir l'occasion de découvrir. 

Le roman de Victoria Mas en fait partie. On l'a beaucoup vu sur les blogs à sa sortie, avec des avis unanimement enthousiastes, et puis quelques billets plus mitigés ensuite. 

C'était très intrigant ! 



A la Salpétrière, Charcot accueille les femmes qui dérangent, dont leur famille ne veut plus, qui ne suivent pas le droit chemin, qui ont été violées, qui n'ont plus de toit avec celles qui sont épileptiques ou intellectuellement déficientes. Chaque année, il organise un "bal des folles" où le tout Paris peut venir voir ces femmes déguisées, en affirmant mener là une expérimentation. 

La jeune Louise a très peur des séances où face à ses étudiants et ses confrères, Charcot démontre qu'elle est hystérique et comment la calmer. Elle est aussi très fière d'être choisie pour cet exercice. 

Eugénie, jeune fille de bonne famille, ne devrait pas dire tout haut ce qu'il se passe dans sa tête... 

Ce roman nous emporte à la suite de ces femmes et on ne peut qu'être attiré par leurs histoires, leur vie à la Salpétrière, leur passé et leur présent. Eugénie est dehors puis dedans. On suit ainsi le parcours d'une jeune femme qui ne s'attend pas du tout à ce que sa famille décide de l'enfermer. Elle se croyait protégé par son milieu et sa famille plutôt cultivée, mais c'est peut-être dans ces milieu que le conformisme est le plus fort. Louise, au contraire, est déjà dedans. Elle permet à l'auteure de dévoiler ce qu'il s'y passe. 

Et puis il y a d'autres femmes, plus ou moins abimées par la vie, plus ou moins rendues folles par la situation, mais toutes là injustement. L'époque n'était pas tendre pour les femme. 

Mais Le bal des folles n'est pas que ça. Il s'y mêle d'autres thématiques comme le spiritisme, avec son chef de file Allan Kardec, la nécessité d'écouter sa petite voix intérieur, de garder mémoire des anciens. La quête de liberté d'Eugénie passe par une reconnaissance de ce qu'elle est et de ce qu'elle entend. Ce mélange des genres est un peu contradictoire avec la dénonciation de la violence faite aux femmes dans le récit mais c'est un défaut de jeunesse que l'on pardonne aisément pour ce premier roman. 

La lecture d'Audrey Sourdive est expressive, agréable, sa voix accompagne ces femmes et rend parfaitement leurs émotions sans en faire trop. C'est un petit bijou à écouter ! 

Vous l'aurez compris, je vous le conseille sans hésiter ! 









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