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mardi 7 février 2023

Les mystères de Paris, Partie 1 d'Eugène Sue

 Connaissez-vous les romans-feuilletons du 19e siècle ? 
Moi, j'adore ! 
Je les ai découvert pendant mes études et j'en ai lu plusieurs avec un grand plaisir. 
Et voilà justement Les Mystères de Paris que les éditions VOolume ont eu la bonne idée d'enregistrer en version audio. 
 
 
 
 
Dans une ruelle sombre, Rodolphe se précipite pour défendre une jeune femme agressée par un homme qui fait deux fois sa taille ! 
Alors que l'homme est maitrisé, Rodolphe se fait expliquer la cause de cette correction qu'il juge démesurée. 
C'est alors qu'il fait la connaissance de Fleur de Marie et du Chourineur... 
 
Le roman-feuilleton Les mystères de Paris est le premier roman de ce genre. 
C'est à partir de cette histoire que les journaux vont publier les romans en petits morceaux chaque jour et fidéliser la clientèle.
Pour ce récit, le succès est énorme dès les premiers épisodes. 
On le lit dans toutes les couches de la société, et quand on ne sait pas lire, une lecture collective est organisée. 
C'est un roman à rallonge, avec de nombreux rebondissements. 
Il a les défauts de son genre, avec des personnages un peu stéréotypés, qui sont blancs ou noirs et constituent des types de caractères. 
Mais c'est très agréable d'écouter cette histoire, de vibrer pour Fleur de Marie, de se laisser aller au suspense que l'auteur diffuse dans son récit. 
On ne peut que se demander qui est Rodolphe ? Qui est Fleur de Marie pour lui ? Pourquoi est-il poursuivi par des personnages sombres qui prétendent vouloir l'aider ? Et que fait-il dans ces ruelles obscures alors qu'il semble appartenir à la bonne société ? 
Il faut aussi se replacer dans ce contexte où les lecteurs découvrent un nouveau type de lecture. 
Dumas n'est pas encore très lu, tout comme d'autres feuilletonnistes (puisque Sue est le premier 😆). 
Si les personnages nous paraissent typiques, c'est qu'ils ont été repris dans des films ou d'autres récits. 
Ainsi, le personnage de l'enfant caché est quasiment présent dans tous les feuilletons qui vont suivre. 
Les décors sont très présents et Sue ne se prive pas de décrire les rues salles et sombres de Paris. 
On s'y croirait et in ne regrette pas qu'Haussman soit passé par là, même si cela a entrainé la disparition de pans entiers d'histoire.

Je trouve également cela très audacieux d'avoir décidé de publier une version audio. 
Il est difficile de trouver une version papier correcte depuis pas mal de temps. 
Le roman est tombé dans le domaine public, il est disponible en numérique, mais on ne pouvait pas le lire sur un autre média. 
Voilà une version qui pourra vous permettre d'écouter les aventures de Rodolphe et de vous délecter des péripéties dont le roman regorge. 
Le rythme est parfois un peu lent, mais en augmentant la vitesse d'écoute, c'est un défaut qui se corrige facilement. 

Alors ? Tentée ?
 
 


 
 



 
 
 

lundi 19 mars 2018

Des livres pour... aller au Portugal !

En me promenant sur les blogs des copines, je suis tombée il y a quelques temps sur un billet de Moka Milla qui parlait de livres parfaits pour un voyage au Portugal. 
Et là, je me suis souvenue que j'en avais écrit un aussi mais que je n'avais jamais trouvé l'occasion de le publier. 
Et puis chez Cristie, il y a un challenge "Portugal". 
Pour relancer l'activité de ce petit blog, cela me paraissait pas mal d'en profiter pour vous parler de notre voyage de l'an dernier en discutant livres et BD. 

Vous allez donc avoir une petite semaine "spécial Portugal" avec trois billets sur le sujet. 

Décollage immédiat... 




Le Portugal, je ne connaissais pas du tout mais j'avais très envie d'y aller.
J'imaginais un peu de chaleur (on a eu beaucoup de soleil), beaucoup de pavés (surtout des marches), des churros (c'était bon) et des pasteis de nata (au moins un par jour), des églises (par dizaines), une gare (magnifique), une librairie (tout ce que j'aime mais trop de monde), de jolies journées (elles étaient superbes), de belles soirées (courtes, mais de belles matinées), un tramway (pris en photo mais en panne le jour où on a voulu le prendre), des côtes et des descentes (aïe mes cuisses), de beaux souvenirs (plein, ils sont magnifiques)...




Évidemment, je ne pouvais pas m'empêcher d'emporter dans ma valise quelques livres qui se déroulent à Porto, au Portugal ou d'auteurs portugais.
Je trouve ça toujours chouette de pouvoir lire en synchronisation avec le lieu où je suis.
Je garderai toujours, je crois, le souvenir de ma lecture de Compartiment pour dames dans un hôtel de Katmandou au fond de mon lit douillet tard dans la nuit.

Mais j'ai rencontré un problème de taille pour cette destination littéraire : je n'avais aucune connaissance sur les auteurs portugais !
J'ai donc fait un petit appel sur Facebook et j'ai regardé chez Babelio.
Voilà les résultats de mes pérégrinations.




Dans ma valise, il y avait trois livres (que je n'ai pas lu, j'ai préféré profiter de la ville !).
Une belle BD (lue depuis) Portugal de Pedrosa, un roman policier et un roman qui a l'air lui aussi d'un policier mais qui n'en est pas tout à fait un.
Ils sont restés en haut de ma PAL et je les lirai pour me replonger dans l'ambiance.

Mais j'ai découvert tellement d'autres livres que je me devais de partager avec vous.




Alors en premier lieu, bien sûr, il y a cette chère Linda !
Il me semble qu'on ne peut pas passer à côté quand on a plus de 35 ans !
Non, j'rigole ! Rassurez-vous 😁
Je vais plutôt vous parler de ces auteurs peu connus qui m'attirent beaucoup depuis que je les ai découverts.
Il y a d'abord Antonio Lobo antunes qui écrit apparemment magnifiquement mais ces textes me paraissent un peu compliqués pour moi en ce moment.
Il y a aussi Pessoa.
J'ai un peu honte parce que je le connaissais mais je n'y ai pas pensé.
Il y a plein de choses, plein de poésie, et ça a l'air vraiment beau.




Et puis il y a ces quelques romans que je garde pour plus tard, dont un qui m'obsède particulièrement.

Il y a d'abord La couverture du soldat.
C'est une histoire de fille sans père, qui grandit en fantasmant celui qu'elle ne connait pas mais dont elle garde les souvenirs précieusement.
Intrigant.

Il y a ensuite La Sybille.
Une femme forte dans le nord du Portugal reprend le domaine et règne sur sa propriété en maitresse femme.
Elle vieillit seule et se prend d'amitié pour un jeune garçon.
Féministe et instructif.

Il y a aussi 202, Champs Elysées.
Conseillé par Delphine, cette histoire d'un jeune homme captif de la technologie de la fin du 19e qui fuit pour vivre plus simplement me parait raisonner étrangement de nos jours.
Etonnant.

Et enfin, ce roman qui n'a plus l'air édité, Fanny Owen.
Celui-là, je sais qu'il va rejoindre ma bibliothèque.
Deux jeunes hommes aiment une jeune femme qui correspond avec un autre homme.
Elle épouse l'un de ses prétendants qui décide de ne jamais la toucher.
Elle en meurt de désespoir.
Evidemment, cela ne s'arrête pas là...


Tout ceci n'arrange pas ma PAL, vous vous en doutez.
Mais pour le moment, je n'ai pas cédé à la tentation au delà du raisonnable (néanmoins, si vous avez Fanny Owen ou le Queiroz, je prends !).

Mercredi, on sera encore au Portugal puisque je vous parlerai de Portugal  et vendredi, ce sera un petit billet sur Porto, pour vous donner des idées de vacances peut-être 😊.









lundi 3 juin 2013

Emma de Jane Austen

Il y a pas mal de temps que je voulais relire un roman de Jane Austen.
Après la lecture d’Orgueil et préjugés, j’ai accumulé ses romans dans ma PAL (dont certains achetés en double :S ) pour être certaine de pouvoir les lire quand j’en aurai envie.
Pourtant, quand j’ai ouvert Emma la première fois il y a quelques mois, ça ne m’a pas emballé et j’ai préféré le reposer pour attendre le bon moment.

Le british month et un billet de George m’ont décidé à retenter cette lecture, qui s’est déroulée sans accroc cette fois.

Miss Emma Woodhouse est une jeune femme très sûre d’elle, qui règne sur Highbury depuis son domaine de Hartfield.
Entourée, choyée et gâtée, elle se plait à affirmer qu’elle ne se mariera jamais pour rester à Hartfield où elle est si bien.
Mais sa vie vient de changer car miss Taylor, sa gouvernante et son amie depuis plusieurs années, s’est mariée avec Mr Weston et a quitté Hartfield.
Ce départ s’ajoute au mariage de la sœur d’Emma (vieux toutefois de quelques années) et désespère Mr Woodhouse, toujours enclin à déplorer l’absence de ses proches.
Heureusement, Mr Weston a un fils qui ne vient jamais le voir et que personne ne connaît, qui doit venir rencontrer sa nouvelle belle-mère.
Mr. Franck Churchill, le fils de Mr Weston, a été élevé par son oncle et sa tante après la mort de sa mère. On le dit charmant, et sa visite devrait animer un peu la vie quotidienne à Highbury.
Son arrivée se fait pourtant attendre, elle est reportée plusieurs fois, et il faut bien trouver autre chose à faire.
Emma entreprend alors de marier une de ses nouvelles amies, Harriet Smith…

Pour une fois, j’ai beaucoup à dire sur un roman, et ce billet va être interminable ^-^.
Il faut dire que Jane Austen a le talent de nous plonger au cœur d’intrigues simples mais attachantes.
Je sais que je vais m’attirer les foudres de certaines fans absolues, mais elle me donne toujours le sentiment de lire un roman à l’eau de rose d’un niveau très élevé.
Attention ! Je précise que j’adore les romans à l’eau de rose et que je lis même des romans Harlequin. Ce n’est donc pas une remarque dégradante pour moi, surtout que les qualités qui font de ce roman un excellent moment de lecture ne se retrouve franchement pas chez Harlequin.

Jane Austen a effectivement le talent de nous présenter un parterre de personnages complexes et attachants, qu’on a envie de mieux connaître et de suivre pendant des années.
Elle se met aussi à distance de ce récit, pour déployer une ironie qui permet de ne pas tomber dans l'histoire niaise que ce roman aurait pu être.
Elle n'est pas tendre et si Emma est adorable et Harriet est toute mignonne, Austen ne se prive pas de les juger avec humour et de les montrer sous un jour qui n'est pas toujours favorable.
Mais c’est encore une fois le personnage masculin principal qui m’a marqué (Knightley, pas Frank Churchill, évidemment !).
Knightley est à la fois distant et prévenant, en retrait mais toujours là et passe pour un brutal tout en laissant paraître dès le début un intérêt pour les autres qui se laisse deviner.
Le célibat de Jane Austen lui permettait-il d’imaginer des hommes aussi intéressants ?
S’agit-il à chaque fois de l’homme qu’elle aurait souhaité rencontrer ?
On ne le saura jamais, mais je ne peux pas m’empêcher de le penser.

Ces personnages positifs sont aussi entourés d’une flopée de personnages en contraste, qui ne semblent pas être des faire-valoir, mais plutôt une variation autour de la femme bavarde et/ou désagréable.
Les personnages de pies et de grues sont effectivement fréquents chez Jane Austen et ici elles sont particulièrement présentes.
Il y a d’abord miss Bates dont les bavardages incessants sont étourdissants, puis Mrs Elton, désagréable et instante, qu’on ne peut que détester.
Ces bavardages me semblent d’ailleurs être un morceau de bravoure incroyable, car à la lecture, on peut attraper un mal de tête équivalent à celui que l’on aurait eu devant une femme qui ferait de même.
J’ai eu l’impression de me trouver au milieu de ce salon et de voir cette femme si volubile envahir tout l’espace.

Évidemment, je ne vous cacherais pas que l’histoire est cousue de fil blanc.
On se doute très rapidement de ce qu’il va advenir, des couples qui vont se former et de l’évolution de la pensée d’Emma.
Le respect de la hiérarchie sociale est fort chez l’auteure qui insiste sur le maintien des rangs par la parole d’Emma.
Maison de Jane Austen
Les circonvolutions que celle-ci suivra pour y parvenir sont néanmoins très agréables à lire, et c’est aussi là que Jane Austen se différencie clairement d’un auteur de romans sentimentaux du 20e siècle.
Les moments de doute, les rencontres entre les personnages, les rebondissements font tout le sel de ce roman où Emma devient petit à petit  une personne un peu plus raisonnée.

C’est aussi un roman dense, qui vous permettra de vous installer dans l’histoire car les pages se tournent lentement.
Ne comptez pas le lire en une après-midi, et ne le laissez pas en cours de route.
Vous risqueriez de vous perdre tant il y a de personnages différents.
Les Cole, les Perry, les Bates, les Weston, les Churchill (et j’en oublie) viennent et reviennent et parfois on les confond un peu.
lui, c'est Darcy, hein, pas Knightley ;)
Jane Austen s’y perdait probablement aussi, vu que le bébé qui naît à la fin du roman change de nom en quelques pages pour s’appeler d’abord Anna, puis Adélaïde !!

J’ajouterais pour finir que le basculement d’Emma se fait là encore lors de la visite de la maison de son amoureux, comme pour Elizabeth Bennett !
Décidément, les maisons sont symboliques pour Austen, et on ne semble pas devoir se décider sur son conjoint avant d’avoir vu l’endroit où il habite.

Si vous voulez vous plonger dans une belle histoire pour l’été, si vous avez envie d’un bon roman, celui-ci pourrait vous plaire.
Quant à moi, je vais aller voir les adaptations ciné et télé pour me replonger dans cette histoire et voir ce qu’ils en ont fait !


Pour lire d'autres avis : le billet de George, le billet de Noveleen

British month, PAL, Lecture commune, J'aime les Classiques






vendredi 3 août 2012

Dracula de Bram Stoker


Quand on a une PAL « importante », il est parfois difficile de savoir ce qu'il y a dedans, et il arrive de croire qu'un livre s'y trouve alors qu'il n'y est pas.
C'est ce qui m'est arrivé avec ce livre dont je visualisais même la couverture Oo.
Peut-être est-il resté dans ma bibliothèque de jeune fille, chez ma maman...
Quoiqu'il en soit, je voulais profiter d'une lecture commune pour le lire, et j'ai dû trouver une autre solution car le timing était serré. (La date est à présent largement dépassée !)

J’ai commencé par me tourner vers les livres électroniques. Comme ils sont téléchargeables immédiatement, cela m’a paru une bonne idée, et j’ai téléchargé la version kindle gratuite chez Amazon.
Oui, mais je n’ai pas de liseuse. J’ai donc décidé de le lire sur mon ordinateur, en utilisant le programme Kindle fourni par Amazon.
Techniquement, il faut absolument avoir une connexion Internet pour l’utiliser. Quand je prends le train, par exemple, le programme bug jusqu’à ce qu’il attrape une connexion. C’est un premier point assez pénible.
Ensuite, évidemment, pas de lecture possible dans le métro ou le bus. Mais ça, c’est ma faute, je n’ai pas de liseuse.
Enfin, et c’est le plus important à mon sens, le texte de la version gratuite est bourré d’erreurs de traduction et de passages bizarres !
Dès le début de ma lecture, j’ai trouvé le style bizarre et certains enchainements un peu abrupts.
Cela m’ennuyait d’acheter le roman pour comparer, alors je me suis décidé à m’inscrire à la bibliothèque pour emprunter le roman.
C’est donc un mal pour un bien, mais les kindle gratuits traduits, je laisse tomber !

Revenons-en au roman à présent.

Jonathan Harker, jeune clerc de notaire, a été envoyé en Transylvanie pour rencontrer le comte Dracula avec qui il doit établir certains actes notariés.
D’ordinaire, c’est son patron qui s’y rend, mais étant malade, il a envoyé son clerc, lui promettant une promotion à son retour.
Pendant le trajet, Jonathan est mis en garde par les aubergistes et les voyageurs qu’il rencontre. On lui conseille de stopper là son voyage, de rentrer chez lui, de prendre un crucifix, des images pieuses…
Mais Harker ne veut pas se défiler et quand il arrive sur le lieu de rendez-vous indiqué par le Comte, il monte dans le carrosse venu pour le conduire au château.
C’est le début d’une série d’évènements étranges qui vont marquer durablement Harker et qui vont avoir des répercussions sur sa fiancée et les amis de celle-ci.
    
On connaît plus ou moins l’histoire de Dracula.
Soit en ayant vu le film de Coppola, sur lequel je vais revenir, soit en étant intéressé par les vampires. On possède des bribes d’information, on connait des noms devenus légendaires comme celui de Van Helsing.
Mais le roman lui-même est apparemment peu lu si j’en juge par le nombre d’emprunt de l’exemplaire unique de la bibliothèque que j’ai emprunté.
Pourtant, c’est  un bon roman. J’ai mis du temps à le lire parce que je lisais plusieurs livres en même temps, mais c’est un roman passionnant, qui permet de comprendre d’où viennent plusieurs thèses concernant les vampires que l’on retrouve dans la plupart des romans portant sur le sujet.
Mina, la femme d’Harker, est une femme forte autour de laquelle tourne tout le roman.
Ce n’est pas son mari le personnage central. C’est elle qui guide chacun, réconforte, réunit les différents personnages et donne une direction à leurs actions.

Car Dracula est d’abord un roman d’aventure.
Le comte Dracula a décidé d’étendre son territoire et d’aller visiter Londres. C’est pour cela qu’il a besoin d’Harker chez lui.
Quand il a réglé le problème de son logement, il lui faut aussi régler le problème de la nourriture, et c’est alors que Mina entre en scène.
L’enjeu du roman sera ensuite de repousser le comte, et de mettre un terme à ses agissements.
Beaucoup de personnages vont intervenir dans ce but, ce qui est un peu compliqué au début.

Comme ils ont tous une personnalité bien tranchée, j’ai mis un nom sur chacun assez vite, mais c’est le groupe qui importe et pas les individus.
C’est ce groupe qui doit contrer le vampire car seul, il n’est pas possible de se confronter à une entité aussi forte.

Évidemment, il y a là des thèmes sous-jacents qui relèvent sans doute de la psychanalyse comme celui du sang de la jeune fille, de la force du groupe, du retour au point de départ…
Mais je laisse cela aux commentateurs professionnels.

Par contre, je ne peux pas passer à côté du film de Coppola.
Durant toute ma lecture, j’ai eu les images de ce film en tête. Certes, les divergences sont nombreuses, et le réalisateur n’a pas respecté le roman à la lettre.
Pourtant, l’ambiance est exactement celle qui émane du film.
Les décors comme les personnages sont bien représentés et la qualité du film rend parfaitement hommage à Bram Stoker.

En résumé, c’était un bon roman que je ne regrette pas du tout d’avoir enfin lu.
Si vous aimez les romans gothiques, les vampires, les romans d’aventure, les histoires qui font peur, vous devriez aimer Dracula



Un classique de plus pour le challenge Un classique par mois



lundi 20 février 2012

Miss Mackenzie d'Anthony Trollope



Quand je suis rentrée de vacances, j'avais envie de changer radicalement de livre, de me dépayser mais sans partir trop loin, sans exotisme.
Je me suis alors souvenue que dans ma liste de lectures communes potentielles, il y avait Miss Mackenzie, et je n'ai qu'une chose à dire : je devrais plus souvent lire des classiques !
Cela ne faisait pas longtemps qu'il était dans ma PAL, mais c'est une bonne chose qu'il n'y soit pas resté trop longtemps, parce que je sens que je vais me jeter à nouveau sur cet écrivain quand je le croiserai.
Evidemment, tout ceci est pensé au sens figuré, puisque vous verrez plus loin dans ce billet que Trollope avait quand même une tête de fada, vous ne trouvez pas ?

Margaret Mackenzie est une bonne fille, sage et généreuse, humble et modeste.
Elle appartient à une famille dont certains membres sont riches, mais ses parents ne l'étaient pas particulièrement. A trente ans, elle est toujours célibataire, et n'a pas de grandes ambitions de ce côté là.
Quand ses frères héritent d'un de leurs cousins, elle s'en réjouit. Lorsque l'un de ses frères tombe malade, elle s'installe chez lui pour le soigner, sans arrière-pensée. Mais quand son frère décède, elle devient riche, car il a placé astucieusement cet argent et lui a tout légué.
Dès lors, sa vie va radicalement changée.
Elle décide de s'occuper de l'une de ses nièces, et d'aller s'installer à Littlebath.
C'est là qu'elle va rencontrer le révérend Maguire, alors qu'elle fréquente la société du pasteur le plus célèbre de la région. Mais elle rencontre aussi Samuel Rubb, associé de son frère, et apprend à connaître John Ball, son cousin...


Que va faire Miss Mackenzie ?
Qui va-t-elle choisir d'épouser ?
Toute la question est là, mais ce n'est finalement pas la seule question que pose ce roman.
Miss Mackenzie s'interroge beaucoup sur ce qu'est un gentleman, ce qui fait qu'un homme est estimable, qu'il représente un bon parti. Elle se demande aussi que faire de cet argent, si elle l'emploie bien, s'il ne pourrait pas être mieux employé.
Elle se demande surtout s'il faut être mariée, si cela facilite la vie ou si cela l'encombre. Bonne question, n'est-ce pas ?
Elle se fait un peu rouler, mais elle est tout de même très fine et j'ai beaucoup aimé ses réflexions que j'ai trouvé très sensées.
D'ailleurs, finalement, elle n'a pas tant de prétendant que cela, ce qui montre bien qu'elle ne se fait pas trop avoir.

J'ai trouvé aussi que le narrateur de ce roman était assez drôle.
Il y a parfois de petites répétitions dans ses formulations, notamment lorsqu'il choisit d'éluder un épisode, mais la distanciation qu'il crée avec son personnage est bien amenée.
Il fait de nombreux commentaires sur Miss Mackenzie, sur sa famille, ses prétendants.
Il n'est pas censé être omniscient et ne dévoile rien, mais il se moque de tout le monde et j'ai souvent souri à ces piques bien lancés.
On sent vraiment l'adresse au lecteur et le jeu que l'auteur veut instaurer avec lui, mais il ne se moque jamais de son héroïne et n'est jamais méchant.

Il y a également un grand suspense dans ce roman.
J'ai parfois cru que cela allait s’essouffler un peu, et puis un nouveau rebondissement apparaissait, et je me suis souvent couchée bien tard à cause de M. Trollope.
Le choix du prétendant est évidemment crucial, certains disparaissent, d'autres apparaissent, d'autres encore s'accrochent, et chacun a ses propres objectifs.
Mais d'autres évènements interviennent aussi, comme celui de l'incendie du Bazar de l'hôtel de ville habilement détourné !
Anthony Trollope, ancêtre d'Harlan Coben ?

Si vous voulez lire un bon livre, si les romans de Jane Austen vous plaisent, si j'ai piqué votre curiosité, n'hésitez pas, c'est un très bon livre !



Et si je ne vous ai pas convaincu, cette lecture était partagée par Georges.
(si vous aussi vous l'avez lu, laissez moi un petit commentaire, j'ajouterez les liens)




Comme je viens de découvrir le challenge Trollope et qu'il me manquait un 20e challenge pour 2012, je valide aussi cette lecture comme première participation.
J'ai aussi vu que chez Cécile, il y a un nouveau challenge qui devrait me pousser à dépoussiérer les classiques de ma PAL. 



mardi 30 novembre 2010

La Dame pâle d’Alexandre Dumas (et les feuilletons du 19e)

Allez savoir pourquoi, j’ai lu cette nouvelle il y a plusieurs semaines et je n’ai toujours pas fait le billet qui va avec.
Pourtant, cela m’a beaucoup plu.
C’est court (103 pages), parfait pour un dimanche après-midi, et remplit d’ingrédients qui rendent cette lecture savoureuse.
Une preuve de ce que j’avance : même après tout ce temps, je me rappelle exactement de l’histoire !

Dans une réunion de salon comme on en trouve tant dans les récits de ce siècle, chacun raconte une histoire, tâchant d’être plus original que son voisin. Mais celle qui raconte l’histoire la plus extraordinaire est surnommée la Dame pâle.
Cette dame est Polonaise. Pendant la guerre qui opposa la Russie à son pays, elle dut fuir ses terres et son père, sacrifié à la cause. Chevauchant plusieurs jours pour trouver refuge dans un monastère reculé, elle traverse une région désolée, où elle est attaquée par une bande de brigands. Leur chef va tous les tuer quand un homme surgit et leur ordonne de s’arrêter. Il s’agit de deux frères, seigneurs du pays dont l’un est sombre et dangereux, Kostaki, tandis que l’autre, Gregoriska, est lumineux et protecteur. Pour soustraire la jeune femme au danger, Gregoriska la mène en son château et lui propose d’y séjourner tant qu’elle le souhaite.
Contrainte par la situation, elle accepte. Les deux frères vont alors se livrer une lutte acharnée pour obtenir la jeune femme dont ils sont amoureux. Mais Kostaki a un avantage. Chaque nuit, il drogue Hedwige et vient s’abreuver de son sang !

Dumas utilise le procédé du récit enchâssé, classique à cette époque, et largement exploité également par Barbey d’Aurevilly. Il n’en abuse pourtant pas et se contente de deux pages d’introduction et de quelques lignes de conclusion.
Son récit s’installe ensuite, faisant une place progressive au fantastique, de telle sorte que le lecteur croit d’abord que tout va s’expliquer, qu’il s’agit de croyances archaïques. Quand il s’aperçoit qu’il sera question de vampires, il est trop tard, et il se laisse prendre comme les personnages.  

Les histoires de vampires sont fréquentes aujourd’hui, et l’on n’est plus étonné de voir sortir un nouveau tome de Twilight. Il n’en était pas de même au 19e siècle, et si Dumas s’inscrit dans la veine de Bram Stoker et propose une nouvelle du plus pur gothique, il précède de loin la publication de Dracula.
Je ne dis pas qu’il invente les vampires, mais il propose au lecteur une histoire que l’on a peu l’habitude de lire sous son nom. Dumas est rarement fantastique, tout s’explique généralement, mis à part dans quelques unes de ses nouvelles, comme celle-ci ou la femme au collier de velours, si mes souvenirs sont bons.

J’ai l’impression qu’il s’autorisait quelques petits plaisirs d’écritures dans ces nouvelles qui sont toujours bien construites et répondent à des thématiques dont les lectrices étaient friandes à l’époque.
Dumas écrivait pour les femmes, celles de la haute bourgeoisie, bien sûr, mais également pour les autres, celles qui le lisaient en feuilleton, le soir à la veillée.
Savez-vous que ces feuilletons occupaient la partie basse de la quatrième (ou la dernière) page du journal ? On l’appelait parfois le rez-de-chaussée, je crois.
Ils étaient prévus pour pouvoir être découpés et reliés. Le journal était une lecture d’homme et seul le feuilleton était autorisé pour les femmes.
Dans certains immeubles, les journaux se passaient de mains en mains. Mais quand les lectrices étaient plus habiles, l’une d’entre elles découpait les feuilletons, les reliait en cousant un coté et les fascicules se prêtaient plus facilement. Pour celles qui ne savaient pas lire, une plus instruite faisait la lecture pendant la veillée.
Si le feuilleton était autorisé, c’est qu’il avait été validé par le rédacteur du journal, et par une commission qui vérifiait que le récit était conforme aux bonnes mœurs. Tous les journaux ne s’y conformaient pas.
Ainsi, dans l’Humanité, Zola publiait ses romans pourtant mis à l’index par le vatican. Sachez, amis lecteurs de Zola, que vous êtes d’ores et déjà voués aux enfers pour cette vilaine lecture !

Si le sujet de la lecture au 19e siècle vous intéresse et si vous souhaitez en savoir plus sur les feuilletons, je vous conseille la lecture d’un petit livre passionnant et très facile à lire (ce qui n’est pas toujours le cas) : Le roman du quotidien d’Anne-Marie Thiesse, aux éditions du seuil, coll. Points.


Grâce à ce petit récit, j’ajoute un titre à ma liste pour le Challenge 2€ et un Classique pour le Challenge J’♥ les Classiques.

Il était déjà validé pour l’objectif PAL, et vient aussi s’ajouter au challenge Au Bon Roman

C’est aussi ma première participation au challenge Alexandre Dumas




mardi 27 juillet 2010

Le Talisman de Walter Scott

Je suis une fan de Walter Scott depuis que je suis passée sur les bancs d’une faculté de Lettres.
Je le connaissais déjà, mais dans mon jeune temps, le seul roman disponible était une version simplifiée de Quentin Durward, et j’avais beau enquiquiner mon fidèle libraire, il n’arrivait pas à trouver autre chose.
Bien sûr, je l’ai lu, mais ça n’a pas grand-chose à voir avec la fougue et les développements enfiévrés de Walter Scott.
Imaginez mon euphorie quand la collection Bouquin a sorti un énorme volume contenant Waverley, Rob-Roy et la Fiancée de Lamermoor, sortie qui coïncidait avec la création d’un cours sur le roman gothique où Waverley figurait en bonne place.
Je les ai donc lu, au moins deux fois, je crois, décortiqués, analysés et surtout appréciés.
Puis il a fallut attendre qu’un autre éditeur fasse de même.
Et là, ce magnifique éditeur qu’est Phébus, a accomplit l’exploit : la parution de vieux Walter Scott.

Certains titres ne sont pas vraiment connus, ce qui m’a amené à penser que peut-être, ils étaient moins bien que ceux dont on connait par cœur les titres : Ivanhoé (que je n’ai pas encore lu, chouette) ou La Fiancée de Lamermoor.
Il fallait tenter pour le savoir, et j’ai donc lu le Talisman.

Dans ce roman, publié en 1825, Kenneth est un chevalier énigmatique dont la position social et nobiliaire semble compromise par un secret bien caché.
L’histoire se déroule à la fin de la troisième croisade, au 12e siècle. Richard Cœur de Lion, accompagné de plusieurs rois européens, affronte Le Sultan Saladin pour conquérir la Palestine et garder Jérusalem.
Mais le roi Richard est malade, et ne peut occuper sa position de chef. Il s’ensuit des dissensions parmi les rois, et certains menacent de partir.
Parallèlement, les templiers fomentent un complot pour reprendre la direction des combats.
Le camp des croisés est donc le lieu de luttes internes qui risquent de mettre fin à la croisade.
Au milieu de tous ces intérêts croisés, le chevalier Kenneth apparaît comme un noble pauvre et désespéré qui tente de se racheter et de se faire une réputation auprès du roi. Il est écossais, ce qui lui impose de montrer sa valeur. Il est également amoureux d’une femme inaccessible, Edith de Plantagenêt, qui appartient à la famille royale.
Pour mériter son amour et se faire une place parmi les chevaliers proches du roi, Kenneth va accomplir une série d’actes de bravoure et croiser de nombreux personnages ennemis ou amis.
Le roman narre ses aventures, avec forces rebondissements et surprises pour le lecteur.

J’adore les atmosphères à la fois noires et romantiques des romans de Walter Scott, et je dois dire que j’ai été gâtée. Même dans le désert et sous un soleil implacable, l’intrigue est tendue et le lecteur en attente.
Les personnages principaux sont bien décrits, ils ont une profondeur et on entre directement dans leur psychologie. Ainsi, Saladin, le Roi Richard et Kenneth deviennent des familiers quand on a refermé le roman.
Je regrette toutefois la minceur des personnages féminins. Edith est aperçue, elle intervient peu et subit plus qu’elle n’agit, même si on la sent volontaire. Il en est de même de certains hommes, comme l’ennemi de Kenneth auprès du roi, dont on attend plus d’action.
Il y a également quelques longueurs au deux tiers du roman. Quelques cinquante pages se succèdent sans qu’il s’y passe quoi que ce soit de percutant.

Verdict : du vrai Walter Scott comme on les aime, trépidant et passionnant, avec quelques petites faiblesses qui se font oublier.

Le jour de la parution de ce roman, le 22 juin 1825, est également sorti Les Fiancés, premier volet des Histoires du temps des croisades, qui ne semble pas édité en France. Mais je crois que pour le prochain, je choisirai Ivanhoé



Ce livre est ma contribution au challenge J'aime les Classiques pour le mois de juillet.
C'est aussi un passage en Ecosse pour le Challenge Tour du monde.



C'est ahh

samedi 10 juillet 2010

Pour une nuit d'amour d'Emile Zola

En ces chaudes après-midi d'été, lire un bon bouquin à l'ombre dans son hamac ou au frais dans un bon fauteuil est une activité idéale.
Je ne me prive donc pas et j'en profite pour lire plein de petits bouquins avalés en quelques heures, comme celui-ci : Pour une nuit d'amour d'Emile Zola.

Il s'agit en réalité d'un recueil composé de deux nouvelles qui correspondent bien au style de Zola.
Mis à part Une page d'amour, je trouve que Zola est toujours pessimiste et tragique (ce qui est bien rapide, comme description, je vous l'accorde) et ces deux nouvelles s'inscrivent parfaitement dans ces directions.

La première nouvelle s'intitule donc Pour une nuit d'amour
Julien est un jeune homme un peu bourru, orphelin et gauche qui passe ses soirées à jouer de la flute au fond de sa chambre. Peu habile pour les relations humaines, il n'a pas de relations et son travail est sa seule occupation. 
Face à la fenêtre de sa chambre, la maison austère du marquis du village lui oppose sa façade aveugle et froide. Jusqu'au jour où la fille du marquis revient du couvent. 
A compter de ce jour, Julien va être obsédé par les apparitions de la jeune femme à sa fenêtre, jusqu'au jour où... 

La seconde nouvelle n'est pas moins tragique. L'inondation narre l'histoire d'une famille prospère, propriétaire de terres prometteuses et de nombreux bétail. Mais la Garonne gronde et envahit progressivement le village. 
Zola semble prendre plaisir à raconter la lente disparition de cette famille. Les évènements s'enchainent et cette famille nombreuse s'amenuise au fur et à mesure de la montée des eaux. 

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, comme on apprécie un film catastrophe.
Ayant lu plusieurs volumes des Rougon Macquart, je m'attendais aux différentes fins de ces deux nouvelles. Les "Happy end" ne sont pas courants chez Zola.
Pour une après-midi, c'est une petite lecture qu'on ne peut pas qualifier de "sympathique" mais qui m'a bien plu.

Ce petit Folio à 2€ sera ma première participation au challenge 2€ organisé par Cynthia.

samedi 3 juillet 2010

Le Moine de Lewis

Je suis un peu en retard pour le défi des Classiques de Marie, mais je poste quand même mon livre de juin.
Il s'agit donc du Moine de Matthew G. Lewis, un roman noir du début du 19e siècle que j'ai adoré.
On le classe parfois dans la catégorie des romans gothiques, ou des romans fantastiques. Il est tout cela à la fois.
Ce roman sulfureux a fait scandale à sa parution, ce qui a obligé l'auteur a supprimer certaines scènes.
C'est dire s'il était dangereux pour la morale de ce siècle !
Il est difficile de raconter ce roman tant il est complexe. moine
Pour faire simple, un moine, Ambrosio, réputé pour sa sainteté, est séduit par une jeune femme qui se déguise en garçon pour pénétrer dans le couvent où il vit. Lorsqu'il a cédé à la tentation, il sent monter en lui les pouvoirs du démon et séduit à son tour une autre jeune femme.
C'est évidemment trop simple, mais je ne veux pas trop en dévoiler, et vous laisser, futurs lecteurs, le choix de poursuivre cette découverte.

Scènes de tortures physiques et morales, révolte intérieur contre la tentation, brutalité, cruauté se bousculent dans ce récit, mais tout trouve une justification et s'enchaine sans repousser le lecteur.
On est au contraire tenté de poursuivre la lecture, de savoir si un ange gardien viendra au secours de cette jeune Antonia, ou si le Moine sera châtié.
Délaissé pendant un temps et difficile à trouver, ce roman fait un heureux retour dans les collections de poche alors profitez-en :)
Je participe au défi "J'aime les classiques" de Marie. defi_classique

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