Ces dernières semaines, sans vraiment savoir ni pourquoi ni comment, j'ai regardé plusieurs films qui avaient un peu tous le même sujet. Or, justement, au mois de février chez Enna, il y a l'African-American History month ! Du coup, j'ai eu envie de vous faire un petit billet sur le film qui m'a le plus marqué : Les figures de l'ombre.
Ce film raconte l'histoire d'un groupe de femmes qui travaillait à la NASA au moment de la course à l'espace en 1966. Alors que la Russie a réussi à mettre un homme en orbite plus vite que les Américains, les esprits s'échauffent et font travailler tout le monde à un rythme effréné.
Mais dans les couloirs, alors que l'ordinateur n'est pas encore là pour calculer, ce sont des femmes noires qu'on appelle les calculatrices, qui sont parquées dans un petit recoin pour calculer les trajectoires des navettes.
L'une d'entre elle, particulièrement douée, est appelée pour vérifier les calculs de ses collègues masculins tandis qu'une autre se bat pour qu'on lui reconnaisse son poste de chef de service...
Ce résumé ne dit évidemment pas tout. Ces femmes doivent se battre pour qu'on reconnaisse leurs compétences, pour qu'on leur donne une place ou juste le droit d'utiliser les toilettes !
C'est hallucinant de voir la ségrégation et de mesurer à quel point certains aspects de celle-ci n'ont pas beaucoup évolué, même si les choses ont quand même beaucoup changé.
Le film ajoute une pointe de féminisme mais il est surtout question du droit des noirs et de l'importance de célébrer la mémoire de ces personnes rendus invisibles par l'Histoire qui ne parle pas d'eux.
Si vous avez un abonnement Disney+, le film est disponible depuis décembre je crois.
On a aussi regardé Le plus beau des Combats, un film plus ancien avec plein de match de football américain où on ne comprend rien 😂, mais surtout encore une fois un film qui permet de garder en mémoire cette époque pas si lointaine où les noirs ne jouaient pas au foot avec les blancs.
Je suis fan de James
Bond, et surtout de Daniel Craig.
C’est un peu inavouable,
n’est-ce pas ?
J’aimais bien aussi Roger
Moore, mais je le préférais dans Amicalement
Votre.
Lorsque j’ai vu la
nouvelle version de James Bond dans Casino
Royale, j’ai tout de suite adoré son côté mauvais garçon plein de failles, apparemment
lisse mais plein de blessures.
Pour ce film, le
réalisateur a fait le choix de revenir aux origines de la série, au premier
tome des romans de Fleming, pour proposer une trilogie mettant en valeur la
construction du personnage de Bond.
Le deuxième volet, Quantum of Solace, n’est pas tout à fait
à la hauteur, mais le troisième qui arrive bientôt promet de nous en mettre
plein les mirettes.
Bien sûr, en tant que
féministe, en tant qu’universitaire, c’est un peu une hérésie d’écrire cela.
Et pourtant, je regarde
toujours ces monuments de machisme avec plaisir.
Généralement, l’histoire
assez pauvre ne me laisse aucun souvenir, ce qui me permet de les regarder
encore et encore, surtout quand ils repassent à 22h ou 23h.
Pour Casino Royale, c’est différent.
Il n’est plus possible
aujourd’hui (du moins je l’espère) de produire un gros film international aussi
machiste qu’autrefois, et Eva Green (superbe) est tout de même mieux traitée
que Carole Bouquet en son temps.
L’histoire a aussi été
très travaillée, et un certain nombre de personnages qui reviendront souvent
sont présentés avec soin.
Évidemment, comme le
réalisateur affirmait être plus prêt du roman, j’ai eu envie de revenir à la
source, et de voir ce qu’il en était vraiment du machisme, du martini, de
l’instabilité de Bond dans le roman de Ian Fleming.
Je peux vous dire que je
n’ai pas été déçu
James Bond vient d’obtenir son double zéro et
appartient désormais au cercle fermé des agents ayant un permis de tuer.
Mais ce statut lui semble bien lourd à porter,
quand il est envoyé en France pour une mission.
Comme il est le meilleur joueur du service secret britannique,
il a été choisi pour participer à une grosse partie de carte où un escroc nommé
le Chiffre va tenter de se refaire.
Son banquier qui a pris la forme d’une jeune femme
énigmatique doit lui assurer les fonds pour mener la partie, et ses formes
avantageuses doivent détourner l’attention.
Bond doit donc tout faire pour gagner la partie,
ce qui fera disparaître le Chiffre du circuit criminel.
Que dire de ce petit
roman ?
D’abord, que sa lecture
est très agréable.
Il ne s’agit pas d’un
roman destiné à un public exclusivement masculin, comme peut l’être SAS par
exemple.
Évidemment, c’est une des
cibles, mais il n’y a quasiment pas de scène de sexe.
James est chaste,
voyez-vous. C’est un petit cœur fragile qui se préserve pour le grand
amour !
Vous ne l’auriez pas cru,
n’est-ce pas ?
C’est aussi un bon
mangeur qui dévore des repas largement commentés par Fleming.
Il goûte tous les plats,
parfois très exotiques (on est en Picardie quand même) et si quelques mets lui
semblent étonnant, il ne résiste jamais à une belle assiette.
Il a aussi une bien jolie
voiture, une Aston Martin qu’il bichonne lui-même.
Il loue un garage pour sa
voiture et tient à ce qu’elle soit toujours impeccable.
Un vieux gars en
somme !
Mais voilà !
Le vieux gars va
rencontrer une belle jeune femme qui ne le laissera pas de marbre.
Il se déconcentre un peu,
manque de se faire assassiner au moins trois fois en 150 pages, et finalement
repart avec la fille, comme dans les films.
Sauf que ce n’est pas si
simple, et c’est là que Fleming est malin.
Comment inciter le
lecteur à lire le deuxième tome ?
Par une fin malheureuse
qui appelle la vengeance de 007 !
Alors bien sûr, le roman
est aussi un peu daté.
Il y a une réflexion
antisémite notamment (signalée dans l’introduction) qui cadrent avec l’époque,
quelques réflexions de l’agent qui sont aujourd’hui difficiles à lire, et
surtout les méchants du KGB ^-^.
Mais le plus drôle n’est
pas là !
Ce qui m’a le plus amusé,
c’est le décor de la fin du roman.
Bond passe quelques jours
avec son amoureuse dans une crique non loin de Casino Royale, au milieu des
plages et des pins. C’est beau, la mer est bleue, ils sont heureux.
Vous avez déjà vu des
pins et des criques en Picardie, vous ? J
A la décharge de Ian
Fleming, il faut rappeler qu’il écrivait en Jamaïque, d’où la Picardie est si
exotique…
Si vous voulez revenir à
la source du mythe, si vous êtes curieux de connaître le Bond des origines, si
un petit roman amusant vous tente, n’hésitez pas.
Pas de billet conséquent, aujourd'hui, pour cause de jardin ensoleillé et de livre qui se terminait.
Mais je ne vous oublie pas.
Avez-vous vu que ce soir, France 2 passe enfin le premier épisode de Sherlock ?
Pour les fans, c'est une petite série à ne pas manquer dont je vous avais déjà parlé ici.
France 4 l'avait diffusé il y a quelques mois, mais c'était un peu confidentiel.
Si vous n'êtes pas fan, n'hésitez pas à tenter quand même cette série qui est de qualité et vraiment bien faite.
Par contre, il n'y a que trois épisodes pour le moment. Il faut espérer que la BBC en tourne d'autres...
Et si vous faites autre chose ce soir, la série sera sûrement rediffusée sur pluzz.fr pendant 6 jours.
Une autre information en passant.
Sur France Inter, la grille d'été est arrivée et pour les adeptes d'émission un peu culturelle, vous pourrez trouver votre bonheur presque tous les matins.
L'émission Micro fictions, animée par Ali Rebeihi, alterne chaque jour les sujets qui tournent autour de la littérature, du cinéma, du théâtre, de la bande dessinée... De 11h à midi, différents invités et des chroniqueurs parlent de l'actualité culturelle avec une préférence pour les livres.
Ce matin, c'était une spéciale polar avec plein de titres à noter dans ma LAL.
Là encore, vous pouvez écouter en podcast.
Si vous avez d'autres informations radio ou télé, n'hésitez pas à les partager et je ferai un autre billet :)
Il fallait donc que je vous en parle, même si on en est déjà au troisième épisode.
Je suis plutôt du genre difficile quand il s’agit de modifier à ce point un classique policier, et quand j’avais entendu parler de cette série, j’étais restée sur mes gardes, j’attendais de voir. Et depuis deux semaines, j’attends avec impatience l’épisode suivant.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, il faut quand même que je vous explique de quoi il est question.
Supposons que Sherlock Holmes, Watson, Mycroft et Moriarty vivent aujourd’hui à Londres.
Watson est un médecin militaire, comme dans la version originale, mais il rentre d’Afghanistan où il a vécu une expérience plutôt traumatisante. Holmes joue du violon, se drogue quand il en a besoin et loue un appartement chez Mme Hudson, où il vit en colocation avec Watson. Il gère un site Internet où il explique sa méthode, travaille avec Lestrade mais n’est pas particulièrement apprécié des autres policiers, qui le traite volontiers avec beaucoup d’agacement.
Dans les premiers épisodes, la question de l’homosexualité de Holmes est aussi posée, ce qui permet de régler un sous-entendu potentiel de la version original à une époque où le sous-entendu le serait peut-être beaucoup moins.
L’atmosphère est très sombre, les scènes sont souvent tournées dans l’obscurité avec un code couleur qui est plutôt tourné vers le bleu foncé, le vert foncé et le rouge écarlate. C’est esthétiquement très réussi.
Dans le premier épisode, inspiré d’une étude en rouge, Watson a rencontré Holmes, a emménagé avec lui, découvert Lestrad, Mycroft et les habitudes bizarres de Holmes. L’intrigue tourne autour de suicidés en série.
Dans le deuxième épisode, intitulé le banquier aveugle (je ne connais pas le titre de l’histoire originale malheureusement) Watson qui n’a plus de revenu cherche un travail et rencontre une jeune femme. Cette fois-ci, l’histoire est basée sur le meurtre d’un banquier et le dessin de symboles chinois sur les murs de son bureau.
Pour le troisième, je saurai cela cet après-midi, dès que l’épisode sera en ligne.
Le choix des comédiens est également très réussi. Je trouve que Watson est assez éloigné des choix habituels faits par les réalisateurs, tout en restant très plausible. Quant à Holmes, il est parfait. Vif, sec et néanmoins attachants, l’acteur est vraiment bien choisi.
Alors que je rédigeais mon billet sur le Meurtre de Roger Ackroyd, hier après-midi, je me suis dit qu’il serait logique de le faire en regardant Hercule Poirot sur TMC.
Je me suis donc installée devant la télé et là, surprise, l’épisode diffusé s’intitule justement Le Meurtre de Roger Ackroyd, ou plutôt The murder ofRoger Ackroyd puisqu’avec la TNT, je peux le regarder en VO sous-titrée.
J’ai donc pu comparer avec une mémoire toute fraîche.
L’avantage de cette histoire, quand on connait la fin, c’est de pouvoir observer comment les fausses pistes sont traitées.
Le statut de suspect se transmet d’un personnage à l’autre et le réalisateur se focalise sur chacun au fur et à mesure de la reconstitution des évènements.
Car dans cette histoire, il me semble que le plus important c’est justement le temps et l’enchaînement des différentes phases du meurtre. La position de chaque protagoniste au moment du meurtre est reconstituée, puis leurs histoires individuelles avant de pouvoir observer le panorama général, à la toute fin de l’épisode.
Le réalisateur accentue également cet effet en disposant sans cesse dans le champ de la caméra des horloges et des pendules qui décompte le temps pendant le meurtre et pendant l’enquête. Elles marquent les mouvements de chacun des suspects ainsi que ceux de Poirot et constituent un indice à part entière, ce qui est évidemment moins visible dans le roman.
Un autre aspect apporté par ce téléfilm est celui des décors. Dans cette série de la BBC, une grande attention a été portée aux décors années 1930 et aux costumes. Aucun bal ou grande comtesse dans cet épisode et donc aucune robe affriolante. Par contre, la villa de Roger Ackroyd est un superbe spécimen du style art déco anglais, qu’il s’agisse de l’architecture ou de la décoration intérieure.
Mais la difficulté principale de cet épisode résidait dans le traitement de la narration. Comment retranscrire la lecture d’un journal ?
Pendant les premières minutes, j’avoue avoir été troublée. Le journal était filmé, mais la voix qui lisait était celle d’Hercule Poirot. Je me suis donc demandée si c’était lui qui l’écrivait mais la situation s’éclaircit rapidement. Cette lecture intervient ensuite comme une ponctuation après chaque hypothèse invalidée et permet de faire monter la tension. Le journal apparaît également gondolé, ce qui s’explique dans les dernières minutes.
La position de Poirot n’est pas la même non plus. Dans le roman, il est au second plan, ce qui n’est pas le cas ici. En tant que héros de la série, il occupe la place principale.
Il faut aussi dire quelques mots de David Suchet. Quand un personnage romanesque est incarné si longtemps par le même comédien, il est difficile de l’imaginer avec un autre aspect.
Poirot et Suchet se superposent et la panoplie des tics et manies de Poirot lui semble naturel.
Si vous pouvez regarder un épisode en VO, vous verrez également que l’acteur adopte un accent français (oups, pardon, Belge) et utilise des mots en français qui ne sont pas traduits. Ceci explique que certaines répliques des épisodes en VF soient parfois étranges, comme lorsque Hastings reprend Poirot en reformulant ses phrases. En réalité, il traduit en anglais ce que Poirot vient de dire.
En bref, une bonne adaptation du roman qui ne réserve pas la même surprise que le livre, bien sûr (puisque c’est Poirot qui raconte) mais qui se regarde très bien pendant 1h30.