Un
petit Folio à 2€, ça vous tente ?
Pour
un trajet en train de 2-3 h, c’est idéal, pas trop lourd dans le sac et s’il
est bien chois, le temps passe plus vite.
Celui-ci
a été lu en un aller-retour pour Paris.
Il
s’agit de trois nouvelles dont le héros est le Père Brown, un prêtre catholique
des années 1920-1930 qui ressemble fort à Miss Marple.
Comme
elle, il ne paye pas de mine et passe inaperçu jusqu’au moment où il se met à
poser des questions.
Par
contre, il n’y a pas de meurtre dans ces trois nouvelles. Il s’agit plutôt de
résoudre quelques mystères qui touchent des proches du prêtre ou des gens qu’il
rencontre.
Il part d’abord à
quelques kilomètres de chez lui, pour rencontrer un criminologiste et
psychiatre éminent. Une de ses paroissiennes ne sait pas quoi penser du prétendant
de sa fille et le père Brown ne sait pas quoi lui répondre. La jeune femme
surgit alors car son amoureux a disparu.
Il est ensuite en Italie
où il part en excursion avec une jeune femme et son père, leur guide et un
poète de ses amis. Tout se passe bien, jusqu’au moment où le groupe est attaqué
par des voleurs.
Enfin, le troisième voyage
du père Brown le conduit sur une rivière, lui qui n’aime pas la navigation. Il finit
par sortir de son apathie car une tourelle étrange est apparue sur une île au
milieu de la rivière. Une histoire étrange lui est associée qui intrigue l’équipage
du bateau…
Ces
petites nouvelles sont très agréables à lire.
Le
Père Brown est attachant, perspicace et sa bonhommie m’a tout de suite fait
penser aux détectives d’Agatha Christie.
Comme
je l’ai dit plus haut, les nouvelles du Père Brown ont beaucoup de points
communs avec l’atmosphère typique qui se dégage des romans de la grande dame du
crime. Ce petit curé ne paye pas de mine, il pose les bonnes questions et finit
par expliquer à tous ce qui paraissait inexplicable.
Car
Chesterton a une propension très nette pour ce qui s’approche du fantastique. Les
évènements ont chaque fois l’air d’être irrationnels. Chambres closes, légendes
et vieilles malédictions sont mises à profit par l’auteur qui semble indiquer
que les fantômes existent.
Et
chaque fois, le père Brown démonte le mystère et le rend rationnel.
Cet
aspect des choses m’a fait sourire car la construction de ce personnage de
détective est en contradiction avec la destruction du merveilleux qu’il pratique
ainsi sans état d’âme.
En
tant que prètre catholique, le père Brown doit vivre au milieu d’une communauté
anglicane qui refuse certains aspects du dogme catholique. Il doit prêcher et
attirer les fidèles en les amenant à croire en des évènements souvent
irrationnels.
Par
contre, lorsqu’il est détective, il détruit le mystère et lui oppose une rationalité
qui ne correspond pas vraiment à son statut de prêtre.
Cette
ambivalence est peut-être due à la conversion de l’auteur au catholicisme ou au
prêtre qui lui a servi de modèle.
Quelle
que soit son origine, elle donne une certaine épaisseur au personnage.
J’ai
donc passé un bon moment avec ce petit livre. Il m’a permis de découvrir un
auteur et un personnage que j’aurai plaisir à retrouver.
Si
vous aimez les détectives qui n’en sont pas d’Agatha Christie et que vous avez
lu tous ses livres (ou pas), si vous voulez découvrir un nouveau détective, une
lecture sympathique, distrayante et faisant un peu réfléchir, le père Brown
devrait vous plaire.
George est en vacances, mais je la rejoins quand même pour un jeudi, un livre avec ce petit volume lu en une journée.