Aujourd’hui, je vous propose une BD du mercredi forte et marquante
qui ne vous laissera pas indifférent.
Dès que l’on aborde les BD qui traitent du Moyen Orient, il s’agit
souvent malheureusement de dénoncer des sociétés oppressives, où les droits
individuels ne sont pas respectés et où les citoyens n’ont guère de droit tout
simplement.
C’est le cas ici, dans ce roman graphique de 220 pages où les
auteurs dénoncent les excès d’un gouvernement qui oppresse sa population sans
lui laisser beaucoup d’espoir.
Il était allé manifester
contre les élections présidentielles récentes, mais comme beaucoup d’autres
jeunes gens présents lors de ces manifestations, il n’est jamais rentré chez
lui.
Mais en Iran, il n’est pas
simple de savoir ce que deviennent les disparus.
Désespérés, le frère et la
mère de Mehdi vont parcourir les hôpitaux, les prisons, les morgues, le
cimetière pour le retrouver.
Aidés par des amis, la
famille, quelques inconnus déterminés, ils sont confrontés quotidiennement à
l’absurdité, à l’appareil d’état, à la répression.
Pourtant, ils tiennent bon...
Il n’est pas facile de résumer cette BD.
Le fait qu’il s’agisse d’une fiction basée sur des faits réels et
sur des témoignages renforce sans doute sa force et accentue la nécessité de
s’insurger encore et toujours face à ces régimes autoritaires.
Tout le monde est touché ici, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes,
de jeunes ou de vieux, de pauvres ou de riches.
C’est la condition humaine qui est mise à mal par un régime qui n’a
plus aucune considération pour l’humain, qu’il s’agisse d’un collectif ou d’un
individu.
La pression du gouvernement, des répression, des dénonciations est constante, les
pots-de-vin omniprésents, et même en les utilisant, il n’est pas certain
d’obtenir ce que l’on demande.
On a sans cesse envie de crier à l’injustice, de soutenir ces gens
qui paraissent si seuls avec leur douleur.
Le trait choisi par les auteurs souligne ce propos par un noir et
blanc franc où les ombres ne protègent personne.
Les pages sont souvent fortes, offrant des images de foules autant
que de solitude.
Les personnages sont bien identifiés et si l’on ne sait pas grand
chose sur eux, leur caractère se détache du lot assez rapidement.
C’est donc un roman graphique difficile, mais nécessaire pour que
l’on sache ce qu’il s’est passé sur place après ces élections.
Ce récit de vie devrait avoir une valeur d’exemple et nous pousser à
faire davantage lorsque de tels évènements se déroulent non loin de notre
confort.
Les auteurs sont d’ailleurs restés anonymes et vivent réfugiés aux
États-Unis, où la publication d’épisodes successifs sur Internet a été possible
avant la publication du volume complet.
Je vous conseille vivement cette lecture, pour ne pas oublier, pour
mieux connaitre cette histoire, pour soutenir ses auteurs et la jeunesse
iranienne.
(n'hésitez pas à cliquer sur les images pour voir en grand format)
BD du mercredi de Mango
J'aime bien les planches que tu présentes et comment ne pas être interpellée par ce genre de récite. Je ne connaissais pas, mais je note...
RépondreEffacerIl faut choisir le bon moment pour lire ce genre de livre, mais c'est bien qu'il existe.
EffacerA lire certainement puisque tu dis que cette BD est forte et marquante. Je la note.
RépondreEffacerN'hésite pas, c'est un peu dur mais il ne faut pas laisser ces évènements s'oublier.
EffacerJe l'ai eu en mains plusieurs fois mais je n'ai pas encore sauté le pas...
RépondreEffacerJe crois qu'il faut bien choisir son moment.
Effacerje viens de lire un roman qui se passe en Syrie, où là c'est le quotidien de la femme qui est présenté...très intéressant également ! il s'agit de "Un parfum de cannelle", par Samar Yazbek, chez buchet chastel !
RépondreEffacerJe le note, je ne connais pas du tout.
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