Un petit Oates de
temps en temps, ça ne peut pas faire de mal.
Quand sa lecture
dure plusieurs mois, par contre, c’est sans doute un signe de mauvaise pioche,
surtout que celui-ci est plutôt petit.
Mais c’est un
avis tout à fait personnel, je le précise dès le départ.
En 9 portraits, elle montre que le meurtre peut
parfois être une nécessité, et en particulier le meurtre des hommes.
L’instinct de conservation peut pousser à tuer son
homme, pour devenir soi, pour prendre sa vie en main.
Je crois que les
nouvelles ne sont pas pour moi.
J’ai toujours du
mal à me plonger en quelques lignes dans une histoire qui se doit d’être
efficace immédiatement, mais qui ne me permet pas de m’installer doucement dans
un univers inconnu.
Dans une nouvelle
de quelques pages, il n’est pas possible de faire vraiment connaissance avec
les personnages, et si on y arrive tout de même, il faut aussitôt les quitter
car la chute finale est arrivée.
Je trouve cela un
peu frustrant et s’il n’y a aucun personnage ou élément récurrent, je me lasse
vite.
C’est sans doute
pour cela que je n’ai pas vraiment apprécié ce recueil de nouvelles.
La couverture
m’avait pourtant tapé dans l’œil, tant cette photo est magnifique.
Ce titre
claquant, simple et concis était aussi une promesse de belles lectures, Oates
étant généralement mordante.
Sur ce point là,
je n’ai pas été déçue.
Tel Barbey
D’Aurevilly dans les Diaboliques,
elle nous propose une galerie de portrait à la fois trash et cruelle, une
succession de femmes plus ou moins blessées, plus ou moins en souffrance.
Chacune d’entre
elles est confrontée aux hommes et tente de se libérer de leur emprise, de
façon souvent très violente, et toujours pour aller mieux.
Cédant à un
instinct souvent animal, protégeant sa vie, son confort, réagissant à
l’impulsion du moment ou réfléchissant murement à ce qu’il convient de faire,
elles réveillent l’instinct de préservation qui sommeille en chacun de nous.
la photo originelle de Ferdinando Scianna |
Cela donne au
final un assemblage un peu hétéroclite mais très efficace, et comme souvent
avec Joyce Carol Oates, je me suis tout de même demandé où elle allait chercher
tout ça.
Elle a une façon
de voir les choses qui est acide et assez singulière, oscillant entre le franc
désespoir en la nature humaine et la petite lueur tapie au fond que seules les
femmes qui se prennent en main peuvent voir.
Si vous avez
envie d’être bousculé dans vos certitudes, si vous cherchez un livre qui sort
de l’ordinaire, si vous aimez les nouvelles et si vous êtes fans des
Diaboliques, ce livre pourrait vous plaire.
1 gros mots pour le petit bac2012 en retard,
1 deuxième livre pour le challenge Oates
je n'ai encore rien lu de cet auteur, il faut vraiment que je me décide!
RépondreEffacerJ'avais déjà lu Zarbie les yeux verts, un roman plutôt pour ado, et ça m'avait bien plu. Il va falloir que je lui donne une autre chance avec un roman pour adulte, mais on n'est pas obligé non plus ;^)
EffacerCela fait beaucoup de si....
RépondreEffacerJe crois que le plus gros porte sur les nouvelles. Si tu aimes ça, les autres ne comptent pas ;^)
EffacerUn recueil dont j'ai apprécié certaines nouvelles et dont d'autres me m'ont pas passionnée. Il y a une violence souvent plus rude dans les textes courts de Oates, c'est pourquoi je préfère généralement ses gros romans, on a plus l'occasion de souffler !
RépondreEffacerC'est vrai que c'est inégal. Quant à la violence, elle m'interpelle par rapport à la personnalité de Oates. Je me demande toujours comment quelqu'un peut imaginer des trucs pareils ;^D
EffacerJe ne suis pas tellement amatrice de nouvelles moi non plus, mais je ferai sans doute une deuxième exception pour ce recueil (la première étant pour Kenneth Cook et ses textes mordants avec l'Australie en toile de fond).
RépondreEffacerParfois, comme tu le vois, je me laisse aller à faire des exceptions, moi aussi, mais j'espère que tu as plus de chance que moi :^)
Effacerle format "nouvelles" ne m'intéresse pas vraiment, trop court, trop bref, l'impression d'être lâchée brutalement, au milieu de nulle part, comme une conversation écourtée...je préfère découvrir Oates par un roman, il y en a trois qui trainent chez moi, j'ai de quoi faire !
RépondreEffacerCe que tu dis est exactement ce que je ressens à la lecture de nouvelles ! Et pour Oates, elle fait des romans qui, au contraire, laissent le temps de s'installer, alors autant les lire plutôt que ces nouvelles.
EffacerComme j'aime bien les nouvelles je me laisserais tenter, ta présentation me donne malgré tout envie :) [et j'ai beaucoup aimé lire le recueil Les diaboliques ^^]
RépondreEffacerJe crois que si tu aimes ça, tu partiras avec un avantage certain par rapport à moi ;^)
EffacerQuant aux Diaboliques, je suis une fan absolue de Barbey, alors j'adore !
Un petit tag t'attend chez moi ;)
RépondreEffacerhttp://romans-francais-contemporains.fr/le-tag-des-11-13-questions/
Merci Coralie, je vais aller voir ça :^)
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