mardi 19 mars 2013

Les femelles de Joyce Carol Oates


Un petit Oates de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal.
Quand sa lecture dure plusieurs mois, par contre, c’est sans doute un signe de mauvaise pioche, surtout que celui-ci est plutôt petit.
Mais c’est un avis tout à fait personnel, je le précise dès le départ.

Dans ces 9 nouvelles, Joyce Carol Oates explore la nature humaine féminine.
En 9 portraits, elle montre que le meurtre peut parfois être une nécessité, et en particulier le meurtre des hommes.
L’instinct de conservation peut pousser à tuer son homme, pour devenir soi, pour prendre sa vie en main.

Je crois que les nouvelles ne sont pas pour moi.
J’ai toujours du mal à me plonger en quelques lignes dans une histoire qui se doit d’être efficace immédiatement, mais qui ne me permet pas de m’installer doucement dans un univers inconnu.
Dans une nouvelle de quelques pages, il n’est pas possible de faire vraiment connaissance avec les personnages, et si on y arrive tout de même, il faut aussitôt les quitter car la chute finale est arrivée.
Je trouve cela un peu frustrant et s’il n’y a aucun personnage ou élément récurrent, je me lasse vite.

C’est sans doute pour cela que je n’ai pas vraiment apprécié ce recueil de nouvelles.
La couverture m’avait pourtant tapé dans l’œil, tant cette photo est magnifique.
Ce titre claquant, simple et concis était aussi une promesse de belles lectures, Oates étant généralement mordante.
Sur ce point là, je n’ai pas été déçue.
Tel Barbey D’Aurevilly dans les Diaboliques, elle nous propose une galerie de portrait à la fois trash et cruelle, une succession de femmes plus ou moins blessées, plus ou moins en souffrance.
Chacune d’entre elles est confrontée aux hommes et tente de se libérer de leur emprise, de façon souvent très violente, et toujours pour aller mieux.
Cédant à un instinct souvent animal, protégeant sa vie, son confort, réagissant à l’impulsion du moment ou réfléchissant murement à ce qu’il convient de faire, elles réveillent l’instinct de préservation qui sommeille en chacun de nous.

la photo originelle
de Ferdinando Scianna
Cela donne au final un assemblage un peu hétéroclite mais très efficace, et comme souvent avec Joyce Carol Oates, je me suis tout de même demandé où elle allait chercher tout ça.
Elle a une façon de voir les choses qui est acide et assez singulière, oscillant entre le franc désespoir en la nature humaine et la petite lueur tapie au fond que seules les femmes qui se prennent en main peuvent voir.

Si vous avez envie d’être bousculé dans vos certitudes, si vous cherchez un livre qui sort de l’ordinaire, si vous aimez les nouvelles et si vous êtes fans des Diaboliques, ce livre pourrait vous plaire.




1 livre de moins dans ma Pal,
1 gros mots pour le petit bac2012 en retard, 
1 deuxième livre pour le challenge Oates












14 commentaires:

  1. je n'ai encore rien lu de cet auteur, il faut vraiment que je me décide!

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    1. J'avais déjà lu Zarbie les yeux verts, un roman plutôt pour ado, et ça m'avait bien plu. Il va falloir que je lui donne une autre chance avec un roman pour adulte, mais on n'est pas obligé non plus ;^)

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  2. Réponses
    1. Je crois que le plus gros porte sur les nouvelles. Si tu aimes ça, les autres ne comptent pas ;^)

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  3. Un recueil dont j'ai apprécié certaines nouvelles et dont d'autres me m'ont pas passionnée. Il y a une violence souvent plus rude dans les textes courts de Oates, c'est pourquoi je préfère généralement ses gros romans, on a plus l'occasion de souffler !

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    1. C'est vrai que c'est inégal. Quant à la violence, elle m'interpelle par rapport à la personnalité de Oates. Je me demande toujours comment quelqu'un peut imaginer des trucs pareils ;^D

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  4. Je ne suis pas tellement amatrice de nouvelles moi non plus, mais je ferai sans doute une deuxième exception pour ce recueil (la première étant pour Kenneth Cook et ses textes mordants avec l'Australie en toile de fond).

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    1. Parfois, comme tu le vois, je me laisse aller à faire des exceptions, moi aussi, mais j'espère que tu as plus de chance que moi :^)

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  5. le format "nouvelles" ne m'intéresse pas vraiment, trop court, trop bref, l'impression d'être lâchée brutalement, au milieu de nulle part, comme une conversation écourtée...je préfère découvrir Oates par un roman, il y en a trois qui trainent chez moi, j'ai de quoi faire !

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    1. Ce que tu dis est exactement ce que je ressens à la lecture de nouvelles ! Et pour Oates, elle fait des romans qui, au contraire, laissent le temps de s'installer, alors autant les lire plutôt que ces nouvelles.

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  6. Comme j'aime bien les nouvelles je me laisserais tenter, ta présentation me donne malgré tout envie :) [et j'ai beaucoup aimé lire le recueil Les diaboliques ^^]

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    1. Je crois que si tu aimes ça, tu partiras avec un avantage certain par rapport à moi ;^)
      Quant aux Diaboliques, je suis une fan absolue de Barbey, alors j'adore !

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  7. Un petit tag t'attend chez moi ;)
    http://romans-francais-contemporains.fr/le-tag-des-11-13-questions/

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