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lundi 10 janvier 2022

Soudain, seuls d'Isabelle Autissier

Il y a parfois des romans dont l’histoire nous attire un peu, autour desquels on tourne avant de se laisser tenter et qui, finalement, nous touchent beaucoup.
J’ai choisi ce titre uniquement pour son auteur.
J’avais lu Oublier Klara et j’avais vraiment aimé.
J’ai eu envie de retenter et j’ai bien fait !


 

Louise et Ludovic ont décidé de partir en mer et de tout quitter.  
Pas pour toujours mais s’ils ne le font pas maintenant, ce sera trop tard.
Le couple de trentenaires, ensemble depuis quelques années, est solide et bien organisé.
Louise pratique l’escalade avec assiduité. Ludovic la suit et son entrain est communicatif.
Leur voyage les entraîne dans une réserve naturelle au paysage enchanteur…


Encore une fois, Isabelle Autissier nous livre un récit d’une grande sensibilité.
Comme à son habitude, elle déploie son talent d’écrivaine pour nous parler de solitude, de détresse et de choix, des thèmes qu’elle maitrise et avec lesquels elle joue pour le plaisir du lecteur.
Ses personnages féminins sont forts, courageux, ils se révèlent dans l’adversité et se dévoilent peu à peu.
Ses récits nous happent et nous tiennent en haleine, puis laissent des traces et des questionnements à propos des réactions que nous pourrions avoir dans des situations similaires.
On ne peut qu’être interpellé par les situations qu’elle choisit.

Dans ce roman, Louise et Ludovic se retrouvent sur une île déserte.
C’est l’heure des choix et c’est surtout le moment où les caractères se révèlent.
Loin de leurs vies habituelles, le voyage de Louise et Ludovic va connaître un tournant inattendu.
Comment vont-ils réagir et surtout, comment vont-ils survivre ?
Seuls sur leur île, le couple doit s’organiser mais chacun doit aussi supporter l’autre et faire des choix.
Passer le moment de la stupeur, la survie dépend de ce qu’ils seront prêts à faire, ou à ne plus faire.

Le récit est rapide, rythmé.
Le style est sobre mais ciselé, c’est tout le talent d’Isabelle Autissier.
Elle ajoute un soupçon d’écologie qui donne de la profondeur au récit.

La version audio lue par Elisabeth Ventura sait s’effacer tout en restant expressive.
Le récit est parfois très tendu et le rythme choisi est parfait pour servir le texte.
La voix nous emporte dans cette île lointaine où l’on frissonne avec les personnages.


Vous l’aurez compris, c’est une belle lecture que je vous conseille sans hésiter !!








vendredi 26 novembre 2021

La chronique des Bridgerton de Julia Quinn : Daphné et Anthony (Tomes 1 et 2)

Le mois dernier, j'ai eu envie de légèreté !

J'avais une petite panne de lecture qui se profilait, je la sentais arriver et j'ai préféré jouer la carte du petit roman sympatoche et apparemment facile. 

Et je ne me suis pas trompée en choisissant le tome 1 des Bridgerton, série adaptée sur Netflix depuis plusieurs mois !

 

 

Lorsque la série est sortie, il m'a bien semblé que je connaissais ce titre. 
J'ai eu une grosse période "roman Harlequin" pendant quelques années et je lisais aussi des romans sentimentaux des éditions J'ai lu.
Et c'est là qu'est publiée cette série en France ! 
Les romans de Julia Quinn respectent donc les codes du genre avec une héroïne forte mais qui ne sait pas forcément qu'elle est amoureuse du héros qui, lui, est forcément un peu maladroit. 
Leur histoire est contrariée par un facteur déterminant pour leur avenir mais en général, cela se termine bien. 

Et voilà ! Vous avez un résumé du roman 😂 ! 
Honnêtement, c'est vraiment léger MAIS j'ai beaucoup aimé. 
Les personnages sont attachants, le style est simple mais efficace, l'histoire est pleine de rebondissements.
On passe un très bon moment avec les Bridgerton et on a très envie de découvrir ce que l'auteure va faire de chacun des membres de cette famille car la bonne idée, c'est d'avoir placé au centre de la série une famille comportant 8 enfants ! 
Du coup, elle consacre un tome à chaque enfant et le lecteur est ravi de retrouver tous ces personnages d'une histoire à l'autre. 
Et puis forcément, cette époque victorienne où la bonne société rivalise d'élégance (ou pas pour certains personnages 😆...) en se rendant à des bals et autres promenades au parc, fait rêver la midinette qui est peut-être tapie en nous.

Dans le premier tome, c'est Daphné, la 4e de la fratrie, qui est trainée de bals en bals par sa mère pour lui trouver un époux. 
Quand on a 8 enfants à marier, il faut être offensive. 
Mais Daphné a confié à son frère ainé, Anthony le chef de famille, le soin d'écarter ses prétendants et aucun ne trouve grâce à ses yeux. 
De son côté, Simon, le meilleur ami d'Anthony, est de retour en Angleterre et ne compte pas se laisser passer la bague au doigt ! 

Dans le deuxième épisode, c'est Anthony qui, cette fois, est au centre de l'action. 
Il a décidé de se marier mais il veut une femme ni trop intelligente, ni pas assez, agréable mais qu'il n'aimera pas. Il jette son dévolu sur Melle Edwina Sheffield, une beauté qui fait son entrée dans le monde. 
Mais celle-ci ne se mariera pas si sa sœur, Kate, ne donne pas son accord. 
Il lui faut donc séduire Kate à tout prix pour obtenir la main d'Edwina...

Je n'ai pas enchainé les deux romans, j'ai eu peur de me lasser face aux répétitions probables de structure et je dois avouer que je pense avoir eu raison. 

La traductrice a un petit tic de langage également et utilise "convoler en juste noces" pour désigner un premier mariage, ce qui m'a un peu agacée. 

Mis à part ça, comme je le disais plus haut, ces romans ont parfaitement jouer leur rôle et m'ont permis de me changer les idées. 
Je les ai lu en version audio, ce qui m'a aussi permis de les lire relativement vite (j'écoute en accéléré en mettant la vitesse 1,4 ou 1,5 en général). 
Les romans sont disponibles sur Audible, mais j'ai l'impression que le tome 4 se fait attendre...
Comme leur édition de poche couple les tomes par deux, il va falloir que j'attende un peu mais il me reste le 3 à écouter. 
 Et évidemment, il va falloir que je regarde la série pour voir un peu comment les scénaristes ont transposé tout ceci à l'écran ! 

 Et vous ? Fan des Bridgerton ?

 



 

            

mercredi 30 juin 2021

Rhapsodie des oubliés de Sofia Aouine 🎧📘 [Prix Audiolib]

Il y a parfois des romans dont on aime une partie et moins une autre. 

Cela ne veut pas dire que je n’ai pas aimé, mais je crois bien que je n’ai pas tout aimé. 

 

 
 
 
Abad est un jeune garçon de 13 ans qui vit à la Goutte d’or à Paris. Sa vie n’est pas simple entre ses souvenirs qui le ramènent au Liban quitté il y a peu, ses hormones qui le travaillent, ses copains qui l’entraînent dans des histoires louches (mais il ne se fait pas prier pour participer) et ses parents qui voudraient qu’il soit un peu plus sage. 
Mais Abad se laisse aller sur une pente glissante... 

Dans ce résumé, je ne vous parle que d’Abad car c’est son histoire qui est racontée dans ce roman et qui sert de cadre à d’autres histoires. 
Mais ce sont ces histoires annexes qui m’ont vraiment touché. 

Abad est un adolescent qui se cherche. 
Migrer n’est pas simple, il faut tout reconstruire, retrouver des racines, se faire une place. 
Tout cela s’ajoutant aux affres de la puberté, cela donne forcément un résultat détonnant. 
Il finit chez une psychologue où il est censé raconter sa vie pour y voir un peu plus clair. 
Évidemment, il n’en a pas très envie. 
A ce moment là, je commençais à m’ennuyer un peu. 
Les ados boutonneux en lutte avec leurs hormones, cela ne me passionne pas. 
Et puis le roman prend un autre chemin en nous racontant l’histoire de cette psychologue et de sa famille.

Les récits de la vie de quelques femmes vont se succéder entre les chapitres consacrées à Abad. 
Au fil de ses rencontres, la narratrice en profite pour raconter autre chose, adopter un autre ton, un autre rythme. 
C'est souvent beau et trop rapide, on en voudrait encore. 
Mais je crois que c'est surtout parce que le récit principal me plaisait moins. 
 
La lecture d’Ariane Ascaride est douce et énergique à la fois. 
Elle module sa narration en fonction de ces différents chapitres et colle parfaitement aux évolutions du récit. En version papier, il n’est pas certain que j’aurais terminé. 
En audio, c’est parfait. 

Et n’oubliez pas que ce n’est que mon avis. C’est un très joli roman. C’est juste que moi, ce genre de héros ne me parle pas 🤗.








vendredi 4 juin 2021

Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs de Mathias Enard 🎧📘 [Prix Audiolib]

Il y a des romans qu’on est content de terminer ! Celui-ci en fait partie.

Après de très longues heures d’écoute, je suis enfin parvenue aux dernières lignes et j’en suis assez fière parce que ce n'était pas certain.

 



Pour observer son terrain, David Mazon, jeune anthropologue en début de thèse, s’est installé à La Croix Saint Christophe où il compte bien multiplier les entretiens, rédiger sa thèse et rentrer très vite à Paris pour retrouver sa vie urbaine.
Mais c’est parfois le terrain de recherche qui avale l’observateur et David Mazon n’est pas à l’abri d’être absorbé par cette campagne qu’il apprivoise doucement...

Ma dernière lecture de Mathias Enard avait été mitigée. J'avais bien aimé Boussole mais j'avais trouvé cela beaucoup trop long et j'avais décroché bien avant la fin. 
Du coup, en commençant ce Banquet, j'avais un peu peur et je me demandais ce que cela allait donner. 

Le début du roman m'a beaucoup plu. 
L'histoire de ce doctorant en anthropologie aurait pu me lasser en me rappelant trop le travail, mais l'ironie de l'auteur est réjouissante et on adore se moquer de ce David Mazon qui a tant de mal à se concentrer sur sa thèse (comme tellement de doctorants). En plus, l’université qu’il décrit ressemble furieusement à la mienne 😂. 

Et puis, cela se complique. Les personnages se multiplient, on découvre le village et ceux qui y vivent. Les relations se tissent, David interroge certains habitants et poursuit sa petite vie. On découvre la vie de chacun, leur passé et ce qui les a amené là. Jusque là, c’est sympathique mais Mathias Enard émaille tout cela de réincarnation en évoquant les vies précédentes de chacun, à quel moment ils se sont déjà croisés, les personnages ou les insectes qu'ils ont été.  Il s'emporte et raconte aussi les vies de ces réincarnations et de celles à venir.

Il y a ensuite le banquet des fossoyeurs qui fait le titre du roman et qui parait arriver de façon artificiel. Le repas se déroule sur des pages et des pages. Il est censé se dérouler une fois par an, alors que la mort les laisse en paix pour les laisser festoyer. 
Et là, je l'avoue, j'ai mis en accéléré. C'était écoeurant, inintéressant, longuet (ils boivent et mangent une quantité impressionnante de nourriture) sans que l'on voit vraiment où l'auteur voulait en venir. Les fossoyeurs racontent encore d’autres histoires au milieu d’une vraie orgie et j’en avais vraiment assez. 

J'ai tenu bon, j'ai fini l'écoute tout en m’interrogeant sur le rapport entre tous ces récits et sur ce que voulait montrer l’auteur en nous proposant ce roman. Et finalement, je ne suis pas sure d’avoir trouvé ! 
J'étais contente de retrouver David à la fin, j’ai beaucoup aimé l’idée des chapitres intitulés « chanson » mais clairement, je ne garderais pas un souvenir mémorable de cette lecture. 

La lecture de Vincent Schmitt est très agréable. 
J'ai aimé sa voix qu'il module assez peu en fonction des personnages sans que cela ne soit gênant. 
Elle laisse le lecteur libre de poser son interprétation personnelle, ce qui n'est pas si fréquent. 
Clairement, si j'avais lu ce roman en version papier, je ne l'aurais pas terminé. 

Si vous êtes adepte de Mathias Enard, ce roman pourrait vous plaire. Sinon, je vous conseille de choisir plutôt la version audio pour le lire plus facilement en accéléré 😂





lundi 31 mai 2021

Du côté des indiens d'Isabelle carré 🎧📘 [Prix Audiolib]

Voilà un petit roman qui ne paye pas de mine, comme son autrice, et puis finalement, qui nous permet de découvrir une bien jolie plume.

Isabelle Carré signe son deuxième livre avec Du côté des indiens, un récit qui promène son lecteur sur des chemins détournés pour dire une foule de chose. 

On aime ou pas, on peut avoir envie de la suivre ou, au contraire, de ne pas se laisser porter mais cette écriture douce et fine ne peut pas laisser indifférent. 

Moi, j'ai suivi et j'ai drôlement bien fait !  

 


Ziad a découvert que son papa montait deux étages plus haut lorsqu'il rentre le soir pour retrouver la voisine du dessus. Cette information fait exploser son quotidien et représente, pour lui, la fin de son enfance. Plus rien ne sera comme avant et il se retrouve pris dans ce trio que forment son père, sa mère et cette femme qu'il connait peu mais qu'il va découvrir peu à peu, tout comme le lecteur... 

Entrer dans ce roman, c'est entrer dans la vie de ces personnages qui ne se disent pas tout et qui se trahissent sans le vouloir vraiment. 
Il y a ceux qui ont un très lourd secret à cacher et ceux qui essaient d'oublier un vieux secret, mais tous essaient de vivre malgré ce secret, en le repoussant loin pour qu'il ne les détruise pas ! 
Du côté des indiens raconte cette enfermement dans son monde intérieur, cette impossibilité à communiquer vraiment avec les autres tant que quelque chose nous ronge, et surtout, le fait que cela nous rattrape finalement toujours ! 
Comme les Indiens, chacun doit vivre dans un monde hostile, mais finalement, nos actions le rendent sans doute parfois encore plus hostile. 

La plume d'Isabelle Carré lue par elle-même pour cette version audio rend l'histoire très douce, avec cette jolie voix qui raconte sans être omniprésente. 
Je ne suis pas une grande fan des auteurs qui lisent leurs livres mais ici, je pense que je n'aurais pas aimé entendre quelqu'un d'autre dire ces mots. J'ai eu l'impression d'être dans un cocon de douceur et pourtant, l'histoire ne l'est pas tant et le récit se fait même de plus en plus tragique en avançant, nous faisant basculer dans le doux-amer sans même que l'on s'en aperçoive. 

Et puis ce roman a une structure singulière. 
La narratrice qui débute le récit à la première personne s'efface rapidement pour raconter l'histoire de Ziad, histoire suscitée par l'écoute d'un auteur interviewé à la radio. C'est ensuite l'histoire de Muriel qui arrive, puis celle de Bertrand, le père de Ziad et enfin celle d'Anne, sa mère. 
On assiste ainsi à la même histoire mais de quatre points de vue différents, on découvre le passé des personnages également, avant de retrouver la narratrice qui annonce la fin en dévoilant comment elle l'a imaginé. 
Je me suis attachée à ces personnages et je les ai quitté un peu triste par cette fin qui s'envole, qui se profile à petits pas.

Je relirai Isabelle Carré, c'est sûr ! 
Et j'espère qu'elle écrira encore plein d'autres romans comme celui-ci ! 
En attendant, je vous conseille sans hésiter Du côté des indiens pour cette atmosphère douce-amer, cette fin qui s'envole, cette belle plume, ce mots si justes et cette sensibilité. 



lundi 17 mai 2021

Fuir et revenir de Prajwal Parajuly

Hier, il y avait une recette de biryani sur ce blog et j'ai eu envie de rester encore un peu en Inde avec un petit roman indien. 
Un roman qui permet de passer un bon moment, en plus au soleil, cela ne se refuse pas ! 

Surtout quand il permet de rencontrer des personnages plein de défauts mais finalement sympathiques. 


 


Pour son 84e anniversaire, Chitralekha a décidé d'organiser un chaurasi, une fête qu'on ne célèbre qu'à cette occasion. 
Ses petits-enfants qu'elle a élevé sont conviés à la fête mais en Inde, rien n'est simple. 
Agastaya, médecin émigré aux Etats-unis, n'est toujours pas marié, Manasa, diplômé d'Oxford, s'occupe de son beau-père malade et n'est pas heureuse, Bagwathi mène une vie misérable aux Etats-Unis, et le 4e, Ruthwa, ne vaut pas mieux. 
Chitralekha ne manque pas de leur faire sentir qu'ils auraient pu faire mieux, soutenue par Prasanti, eunuque qui la sert et la vénère... 

Vous l'aurez deviné, cette situation va permettre à l'auteur de raconter la vie de chacun de ces personnages, tout en démêlant les fils de ce qui les a mené là où ils sont aujourd'hui. 
Les relations sont très tendus, il y a de vieilles rancoeurs, des non-dits, des choses qui éclatent et d'autres qui sont enfouies encore plus profondément. 
Le ton reste pourtant plutôt gai, c'est une fête et chacun est tout de même content de se retrouver sur les lieux de son enfance. 

Le récit s'intéresse aux personnages l'un après l'autre et on les découvre petit à petit. 
Certains apparaissent puis disparaissent, d'autres sont là tout le temps. 
Le narrateur change aussi au fil des pages. D'abord omniscient, l'un des personnages prend ensuite la parole. 
L'écriture est maitrisée, le lecteur a immédiatement envie de savoir ce qu'il va se passer. 

L'auteur parvient aussi à évoquer un grand nombre de thèmes, notamment grâce à ces vies qui se croisent. 
Il parle de la place des femmes, des mariages arrangés, du tabou de l'homosexualité, des castes et des hors-castes, des relations compliquées entre l'Inde, le Bouthan, le Népal, des immigrés choisis et subis aux Etats-Unis, de la corruption... 
C'est un roman indien et on le sent bien dans l'évocation de tous ces thèmes, mais Prajwal Parajuly arrive à lui donner une valeur universelle en parlant surtout de l'homme et des difficultés de chacun à trouver une place dans nos sociétés modernes. 

Si vous cherchez un roman riche, sympathique, bien écrit (et surtout bien traduit puisque je n'ai pas lu la version originale), Fuir et revenir pourrait bien vous plaire ! 








#FuiretrevenirEmmanuelleCollasPrajwalarajuly #NetGalleyFrance                             

vendredi 23 avril 2021

La soustraction des possibles de Joseph Incardona 🎧📘 [Prix Audiolib]

Choisir une nouvelle lecture dans la pile des livres qui m’attendent est toujours délicat, surtout après avoir beaucoup aimé le roman précédent. 

Après avoir lu Taqawan, qui m’a vraiment beaucoup plu, j’ai hésité et puis j’ai choisi La soustraction des possibles sans trop savoir à quoi m’attendre. Malheureusement, je dois l’avouer, je n’ai pas vraiment accroché.  




Odile est femme au foyer. Elle a épousée un homme d’affaires suisse et mène une vie cossue. Mais elle est tombée amoureuse d’Aldo, professeur de tennis gigolo. Elle l’entretient pour qu’il reste avec elle, et lui trouve même un petit boulot de porteur de valises de billets de banque qui circulent entre la France et la Suisse. 
Aldo, docile, fait la navette entre Lyon et Genève et touche une petite commission au passage. Mais il en veut plus...

Il y a parfois des romans qui ne nous plaisent pas particulièrement, mais qu’on a quand même envie de terminer. C’était le cas pour celui-ci. 
Dès les premières pages, je n’ai pas vraiment accroché. Le narrateur commente les vies d’Odile et Aldo sur un ton détaché et cynique. C’est dur, un peu trash et je n’ai pas vu l’utilité de cette histoire. Le cynisme, pourquoi pas, mais les thématiques abordées m’ont laissé de marbre et je n’ai pas réussi à réellement me passionner pour ces personnages, ni même avoir un peu d'empathie. 
Les banques suisses, les échanges de capitaux pour les cacher dans les îles Caïman, la bourse, les problèmes de gigolo, ou ceux d’une banquière ambitieuse m’ont paru vains et sans intérêt. 

J’ai néanmoins vaillamment poursuivi ma lecture (a vitesse rapide 🙈) parce que j’avais envie de savoir ce qui allait se passer comme une midinette qui lit Gala 😂. 
Et je dois avouer que la fin est drôlement bien trouvé. L’auteur maîtrise le twist final avec brio (mais bon il faudrait soigner ce qui précède aussi 😆).

La version audio rend bien le cynisme de l'auteur. 
Le choix de Damien Witeka est parfait et on a l'impression d'entendre l'auteur nous raconter une histoire. 
Heureusement que je l'écoutais d'ailleurs, parce que sinon, j'aurais juste lu la fin ! 

Ce roman ne sera donc pas dans le top 5 de mon classement final mais si le sujet vous tente, n'hésitez pas ! 








lundi 15 mars 2021

Taqawan d'Eric Plamondon 🎧📘 [Prix Audiolib]

Le choix du premier livre dans la pile des sélectionnés du Prix Audiolib est toujours délicat. S’il ne plait pas, la lecture va durer longtemps. Mais s’il est trop bon, tous les autres paraîtront moins bons 🙈.

Et pourtant il faut choisir alors je me suis dit que ce roman qui parlait d’Indiens serait peut-être aussi bon que celui de l’an dernier et j’ai eu bien raison ! 




 

Juin 1982, Océane rentre du lycée quand le bus est arrêté au bout du pont qui mène à la réserve de la Restigouche. Elle saute du bus et contourne le barrage de police en passant sous le pont. Mais ce qui l’attend de l’autre côté n’est pas réjouissant. La police occupe la réserve et malmène les indiens qui sont accusés de pêcher trop de saumon dans la rivière… 

 

Ce résumé est volontairement très succinct parce que j’ai trouvé ça tellement bien de tout découvrir au fil des mots. Du coup, je ne veux pas trop en dire pour vous laisser faire la même chose car ce roman est vraiment surprenant, et parfaitement maîtrisé. La tension monte petit à petit et on ne peut plus s’en détacher. 

J’ai lu que c’était un polar et effectivement, on y retrouve les codes de ce genre littéraire. La critique de la société québécoise et canadienne de l’époque est cinglante. L’auteur insiste sur le fonctionnement dévoyé de certains individus dans la police et les contournements utilisés par le gouvernement pour piéger sans cesse les Amérindiens. Mais c’est aussi un thriller parfaitement maîtrisé. La tension monte, les événements s’enchaînent sans qu’on les ait vu venir. Les personnages sont ballottés d’une situation à l’autre, et comme il n’a fallut que quelques mots à l’auteur pour qu’on s’y attache, on a très peur pour eux. 

Le seul défaut, c’est que le roman est finalement trop court ! On aimerait en savoir plus sur les personnages, leur psychologie et leur vie parce que, justement, on les aime déjà !

 

L’auteur Éric Plamondon a fait le choix d’intercaler quelques petits chapitres sur l’histoire du peuple Mi’gmac, sur le saumon, sur l’histoire du Canada. C’est un procédé qu’on trouve souvent en ce moment et que les auteurs utilisent plus ou moins bien. Ici, c’est d’abord un peu surprenant et puis très rapidement, on s’aperçoit que cela éclaire le propos. Vous apprendrez ce qu’est un Taqawan, comment les migrants ont truandé les Amérindiens pour voler leurs territoires, et comment vit le saumon (ce qui permet évidemment bien des parallèles avec les humains !). Cela n’a donc finalement rien de superflu.

 

La version audio est originale. 

Francois-Eric Gendron met de l’énergie dans sa lecture et on le suit avec enthousiasme. J’ai néanmoins été surprise par les passages où il utilise l’accent québécois. L’auteur étant québécois, choisir un comédien utilisant cet accent ne m’aurait pas choqué, mais pour toute la lecture. 

Là, le choix de ne lire que quelques passages est étonnant, sans qu’on comprenne immédiatement pourquoi ceux-là et pas le reste..

 

Mis à part ce petit bémol, c’était vraiment une très belle découverte ! J’ai adoré et je vous le conseille sans réserve !






mardi 26 janvier 2021

Sadorski et l'ange du péché de Romain Slocombe

Voilà le premier billet lecture de l'année ! 

Bon, en vrai, c'est un livre que j'ai lu en 2020 mais j'ai tellement de billets de retard que j'ai un peu de réserve 😂. 

Vous connaissez Sadorski ? Si vous suivez ce blog depuis quelques temps, vous l'avez déjà croisé par ici car L'ange du péché est déjà le 3e tome de cette série si particulière. 

L'inspecteur Sadorski poursuit sa petite vie sous l'occupation en essayant de faire son travail le mieux possible (enfin, surtout, le plus visiblement possible). 

Il participe à l'arrestation d'une femme qui serait impliquée dans un trafic de métaux précieux. Il espère bien récupérer un peu d'argent mais l'affaire est plus compliquée qu'il n'y parait. 

Et puis il commence à se poser un peu trop de questions notre inspecteur, ce qui lui complique sacrément la vie... 

Comme je l'ai déjà dit pour les tomes précédents, il faut quand même aimer ce genre de roman pour le lire. L'auteur se fait plaisir en décrivant la vie d'un collabo, qui plus est membre de la police, qui ne lésine que rarement quand il s'agit d'emprisonner, d'interroger de façon musclé ou de perquisitionner. 

Mais dans ce tome, Sadorski va de désillusions en désillusions. Tout ce qu'il prévoie tourne court et il se laisse entrainer dans des situations beaucoup trop complexes pour lui. 

Il n'y a finalement pas beaucoup d'enquête, pas vraiment d'action trépidante (mais il se passe plus de choses que dans le deuxième volet), mais c'est toujours aussi prenant et on suit ce personnage avec un plaisir malsain en se demandant s'il va finir par être puni, tout en espérant qu'il finisse par devenir un peu plus conscient de ce à quoi il participe chaque jour. 

J'ai écouté la version audio et on se régale toujours autant. C'est très bien lu, avec un rythme vraiment agréable. 

Le 4e tome est sorti en version papier, j'attends sa sortie audio avec impatience ! 


Mes billets sur les tomes précédents : le tome 1 et le tome 2 







jeudi 10 décembre 2020

Girl d'Edna O'Brien 🎧📘 [Prix Audiolib]

Voilà un roman atypique dont je ne sais pas trop comment vous parler. Le sujet est difficile et je l'avais gardé pour la fin de mes écoutes pour le prix Audiolib de 2020. Je l'ai aussi gardé pour la fin de mes billets mais ce n'est pas tant le sujet qui m'a freiné que mon avis pas franchement tranché sur ma lecture ! 



Maryam est à l'internat de son lycée quand une troupe d'hommes armés entre en trombe dans la cour, fait monter toutes les élèves dans des camions et les emmène dans la brousse. Pour elles, la nuit vient de tomber. Enfermées, battues, violées, la plupart ne reverra jamais sa famille et son village. Maryam découvre alors l'esclavagisme, l'avilissement, la torture... 

Vous aurez évidemment reconnu l'histoire de ces jeunes filles enlevées par Boko Haram qui avait ému les élites mondiales (qui ne s'en préoccupent plus beaucoup aujourd'hui alors que beaucoup d'entre elles ne sont jamais revenues). 

Edna O'Brien a en effet choisi ce sujet difficile pour son dernier roman et a passé plusieurs semaines au Nigeria pour interroger des témoins et des survivantes. Le récit qu'elle en a tiré est une plongée froide et directe dans l'histoire de Maryam qui raconte ce qui lui arrive. Le lecteur assiste en direct à cet épisode de sa vie sans reprendre son souffle jusqu'à la dernière page. 

Le choix de l'auteure est toutefois de proposer une narration qui prend ses distances, malgré cette voix de Maryam. Il n'y a pas de pathos, pas de sentiment. C'est la froide réalité de ce que vit la jeune femme. Sur un sujet comme celui-là, il ne pouvait sans doute pas en être autrement sans tomber dans une narration vraiment difficile à lire, mais j'avoue être restée un peu trop en retrait et avoir eu du mal à sortir de cette réserve qui fait qu'on ne se prend pas d'amitié pour le personnage. Ce qu'elle vit est affreux, mais elle reste un peu trop loin du lecteur, je trouve.  

La lecture audio, à l'inverse, n'en fait pas trop et c'est un très bon choix. Claire Cahen livre le récit en ne rajoutant rien, ce qui permet de supporter ce qui y est décrit. Sa voix est parfaite et on la suit avec plaisir. 

Vous l'aurez compris, je conseille sans conseiller ce roman. Le sujet est difficile mais la distance permet de le supporter. Et la fin laisse une petite lueur... 






mardi 24 novembre 2020

Rendez-vous avec le mal de Julian Chapman

Revoilà les détectives du Yorkshire !!  

Après la lecture du premier, il m'a fallut quelques mois pour avoir le deuxième à la bibliothèque mais ça y est ! 



Quelques semaines après la résolution de la série de meurtres qui a surgit dans Bruntcliffe, Samson reçoit dans son bureau Mme Shepherd qui lui affirme qu'on essaie de la tuer et un fermier du coin qui veut qu'on retrouve son bélier ! Comme les affaires ne se bousculent pas, Samson décide de chercher le bélier. Mme Shepherd lui a paru un peu confuse et il est sceptique sur ses capacités mentales. Mais l'action ne surgit pas forcément où on l'attend... 

Quel plaisir de retrouver Samson et Delilah dans ce deuxième tome. Je m'étais dit que j'attendrais Noël pour le lire et être dans l'esprit de cette période si spécial, mais je n'ai finalement pas eu la patience et ce n'est pas si grave, parce qu'il n'en est pas vraiment question. 

Ce n'est pas moins de deux enquêtes que vont mener ici nos deux détectives de choc. Il faut retrouver un bélier et déjouer les plans d'un assassin qui sévit à Fellside Court, habituellement une tranquille résidence pour personnes âgées où habite le père de Samson. Les personnages de ce roman sont d'ailleurs apparus dans le premier tome au détour d'une visite faite dans les lieux (et on a bien envie de les retrouver encore dans les suivants). 

Comme pour le premier tome, c'est trépidant, on a envie de tourner les pages et de savoir si on avait bien deviné qui est l'assassin. Car l'auteur, assez intelligemment, nous met devant les yeux un coupable idéal en nous disant en permanence "mais non, ce n'est pas lui". J'avais donc trouvé l'assassin depuis longtemps, mais il restait plein de choses qu'il fallait éclaircir. Et d'ailleurs, il reste des éléments obscures quand on termine la lecture, invitant à poursuivre dans le tome 3 (ce que je ferai sûrement rapidement). 

On se demande toujours un peu quand même comment il peut y avoir autant d'assassin au kilomètre carré dans ces villages anglo saxons, mais bon, on fait comme si cela n'avait pas d'importance... 






samedi 14 novembre 2020

Les fleurs sauvages de Holly Ringland

L’Australie est un pays bien lointain pour moi et je crois que je n’ai pas lu plus d’un livre ou deux se déroulant dans ce pays. 

C'est dommage et il fallait y remédier, ce que j'ai fait avec ce très beau roman. 

Si c'est aussi votre cas, voilà un excellent moyen d'en découvrir un peu plus (et avoir très envie de faire le voyage…). 





Quand ses parents ont disparu, Alice a été recueillie par sa grand-mère dans sa ferme horticole. Elle y a découvert le langage des fleurs, et une communauté de femmes qui l’a entourée pour qu’elle grandisse et devienne une femme forte. 

La ferme produit bien, les fleurs ont du succès et les femmes qui les cultivent se reconstruisent toutes doucement loin du monde et des hommes. Alice est destinée à prendre la suite mais la vie ne fait pas de cadeau et le chemin tout tracé n’est pas celui qu’elle va choisir…


Il y a plusieurs semaines que j’ai terminé ce roman et il reste profondément ancré en moi. 

Cette histoire est à la fois belle, lumineuse et tellement triste. 

Il est question de filiation, de transmission, de vies manquées, de bons et de mauvais choix, de répétition familiale, mais surtout d'apprentissage et de résilience.


Les femmes sont au cœur du récit et ce sont elles qui agissent (ou qui subissent les situations causées par d'autres femmes) mais les hommes ont aussi un rôle et vont souvent aider Alice à réagir et modifier le cours de sa vie, même s’ils le font parfois par défaut. 

Les personnages sont forts et on s'attache beaucoup à la plupart d'entre eux.


Et puis l’auteure a l’art de créer un décor évocateur. 

L’Australie est décrite dans toute sa variété, de la côte au bush aborigène. 

Je n’y suis jamais allée mais on ne peut s’empêcher de construire les images qu’elle nous décrit. 

La terre rouge, les couleurs des fleurs ou la mer paraissent magnifiques. 

Le roman est aussi rythmé par les gravures de fleurs sauvages australiennes et leurs significations. 

Cette originalité éclaire l’histoire et les fleurs choisies donnent souvent des indications sur le chapitre qui suit. 

 

En bref, vous aurez compris que j’ai beaucoup aimé. 
C’est un beau roman, sensible, qui vous emmènera loin et ce n’est pas négligeable par les temps qui courent…




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mardi 3 novembre 2020

Beloved de Toni Morrison 🎧📘 [Prix Audiolib]

Il y a parfois des Classiques que l'on regarde de loin, que l'on a envie de lire mais l'occasion ne se présente pas. 

Et puis soudain, à la faveur d'un prix littéraire, le titre tant contourné arrive entre vos mains. 

C'est ce qui s'est produit pour ce roman de Toni Morrison que j'avais beaucoup vu sans céder à la tentation. Ma lecture ne fut pas facile (mais c'est aussi ce qui fait la qualité des Classiques) mais elle restera longtemps en moi.  

 


Dans la maison de Sethe, un fantôme fait craquer les murs, déplace les objets et effraie les passants. Avec sa fille Denver, elles sont habituées à la présence malveillante de ce fantôme de bébé qui ne veut pas partir. Et puis un jour, Paul D. fait son apparition, revenu d'un lointain passé où Sethe tentait de fuir l'esclavage. Lui seul fait taire le bébé...

Je dois avouer avoir été très déstabilisée par ce roman ! D'ailleurs, j'ai eu bien du mal à me lancer pour écrire ce billet. Pour une fois, je vais mêler le commentaire de la version audio et du livre en général car je ne pourrais pas séparer les deux. 

C'est Anne Alvaro qui a été choisie pour lire ce texte de Toni Morrison. Après en avoir discuté avec Enna, j'ai découvert qu'elle avait la tâche difficile de rendre à l'oral les choix lexicaux de l'auteur qui utilise une langue très particulière quand elle fait parler ses personnages. Les anciens esclaves avaient en effet développé un créole qui leur était propre. Elle adopte donc un ton un peu trainant et dans les premières minutes, on ne sait pas si elle va se mettre à hurler, à pleurer, si elle geint ou si elle est en extase ! C'est un peu compliqué à interpréter et assez perturbant. Je me suis accrochée pour finir le roman parce que l'histoire me plaisait mais j'ai eu beaucoup de mal pendant les premières heures d'écoute. Ensuite, je me suis habituée et je crois que ce roman restera pour moi associé à ce ton trainant. 



Après m'être habituée au ton de la lectrice, je me suis laissée porter par le texte. L'histoire passe par de multiples détours pour raconter l'histoire des différents personnages présents ou disparus et expliquer comment on en est arrivé à la situation actuelle. Cela permet à Toni Morrison d'aborder de nombreuses situations d'esclavage et surtout, de parler des sévices que les maitres faisaient subir impunément. Comme un devoir de mémoire, le roman balaie des vies entières de servitude en n'épargnant rien au lecteur.

Je pense que je suis passée à côté de beaucoup de choses, des allusions à l'histoire américaine, des figures de l'esclavagisme sans doute mais ce que j'ai pu en percevoir laisse déjà entrevoir une histoire lourde qui ne peut que poser problème dans l'Amérique d'aujourd'hui. C'est encore trop proche pour avoir été absorbé et chacun doit avoir des reproches pour ceux d'en face. Mais ce qui est marquant ici, c'est que l'auteur ne s'en tient pas au face à face blancs-noirs mais s'intéresse aussi à la communauté dans laquelle vivent ces femmes. Elles souffrent aussi de la jalousie de leurs voisins, de la peur, de la haine même. Le pardon n'est pas permis pour ceux qui souffrent. 

Et finalement, je me suis quand même demandé si j'aurais fait pareil à sa place et je crois bien que oui... 







vendredi 9 octobre 2020

Un manoir en Cornouailles d'Eve Chase

 Vous connaissez ces livres doudou, ces petites friandises qu'il faut garder pour les jours plus froids, ces livres qui font du bien remplis de bons sentiments. Eh bien j'ai cru que celui-ci en était un et finalement... pas vraiment 😂. 



Lorna cherche un endroit pour célébrer son mariage au fin fond des Cornouailles. Son fiancé essaie de la dissuader de poursuivre les recherches sous la pluie et dans les petites routes mais elle est persuadée que la prochaine maison sera la bonne. Il faut dire qu'elle a l'impression d'être déjà venue par ici. Quand surgit le manoir des lapins noirs, elle sent qu'elle avait raison. Mais le manoir va délivrer ses secrets au compte-gouttes et il lui faudra faire face à son passé pour pouvoir envisager l'avenir... 


Eve Chase parvient à nous proposer un roman qui a tout du feel good book avec un petit quelque chose en plus qui vient tout bousculer. 

On retrouve une bonne dose de bons sentiments, des personnages qui s'aiment, qui doutent, qui doivent découvrir des choses pour pouvoir passer à une autre étape de leurs vies, mais elle ajoute un récit parallèle bien plus tragique qu'à l'ordinaire. Dès les premières pages, le récit prend une tournure noire qu'il ne quittera qu'à quelques pages de la fin. On suit alors la quête de vérité de Lorna, et en alternant les chapitres, celui des enfants Alton dans les années 1970 et plus particulièrement Amber. 

Les deux héroïnes sont attachantes, on a envie d'en savoir plus, de les inviter pour boire le thé. On les quitte forcément à regret, avec une préférence pour Amber dont l'histoire est plus présente. 

La maison est aussi un pilier où se déroule toute l'histoire. Le manoir des lapins noirs attire et repousse, il fascine autant qu'il fait peur. En ruine mais toujours debout, il cache tous les secrets de cette famille et l'auteure prend un malin plaisir à nous emmener sur de fausses pistes, ce qui est évidemment très agréable. 

J'ai donc passé un très bon moment aux Lapins noirs et je vous invite vivement à vous y plonger vous-même alors que l'automne s'installe. Avec un plaid et une tasse de thé, ce sera parfait ! 




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vendredi 25 septembre 2020

La femme révélée de Gaëlle Nohant 🎧📘 [Prix Audiolib]

Il y a parfois des auteurs que l'on a envie de lire sans trop savoir pourquoi. 

Gaëlle Nohant en faisait partie pour moi jusqu'à ces derniers mois et son roman La part des flammes est dans ma conséquente PAL. Et puis La Femme révélée est apparu dans la sélection du Prix Audiolib, excellente occasion de la lire enfin ! 



Eliza Donneley a tout quitté et se retrouve à Paris dans un hôtel miteux avec pour tout bagage une petite valise, son appareil photo et une photo de son fils. Elle qui avait une vie luxueuse à Chicago semble s’être enfui pour devenir Violet et vivre une autre vie...

Évidemment, ce n’est pas aussi simple et le lecteur va découvrir petit à petit la vie d’Eliza en même temps que se déroule la vie de Violet. Que s’est-il réellement passé pour qu’elle décide de partir en laissant tout derrière elle ? Quels secrets garde-t-elle ? Et Violet va-t-elle réussir à refaire sa vie dans ce saint-Germain-des-prés des années 1959 où se croise le tout Paris ?

Vous l’avez compris, vous trouverez les réponses à ces questions dans ces pages qui se succèdent avec plaisir et une certaine tension, même si, bien sûr, nous ne sommes pas dans un thriller. On suit Violet avec intérêt, on a envie de découvrir ce qu’il s’est passé, qui sont réellement ses nouveaux amis et comment elle va s’en sortir. 

Mais il y a un « mais ». Le roman est en deux parties et la seconde est un peu trop déconnectée de la première. Le ton n’est plus le même et j’y ai trouvé un peu moins d’intérêt. J’avoue avoir eu aussi un peu de mal à avoir de l’empathie pour Eliza/Violet parce que si je comprends très bien pourquoi elle l’a fait, j’ai quand même du mal à concevoir qu’elle ait laissé son fils. Mais bon, c’est néanmoins tout à fait envisageable dans la vraie vie, l'instinct de survie fait tout supporter. C’est seulement une petite limite personnelle 😆.

La version audio est intéressante. Claudia Poulsen module sa voix, elle reste discrète tout en donnant le ton juste. On l'écoute avec un grand plaisir.

Et vous ? Vous l’avez lu ? Vous avez déjà lu cette auteure ?







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