Il y a des romans qu’on est content de terminer ! Celui-ci en fait partie.
AprĂšs de trĂšs longues heures d’Ă©coute, je suis enfin parvenue aux derniĂšres lignes et j’en suis assez fiĂšre parce que ce n'Ă©tait pas certain.
Pour observer son terrain, David Mazon, jeune anthropologue en dĂ©but de thĂšse, s’est installĂ© Ă La Croix Saint Christophe oĂč il compte bien multiplier les entretiens, rĂ©diger sa thĂšse et rentrer trĂšs vite Ă Paris pour retrouver sa vie urbaine.
Mais c’est parfois le terrain de recherche qui avale l’observateur et David Mazon n’est pas Ă l’abri d’ĂȘtre absorbĂ© par cette campagne qu’il apprivoise doucement...
Ma derniÚre lecture de Mathias Enard avait été mitigée. J'avais bien aimé Boussole mais j'avais trouvé cela beaucoup trop long et j'avais décroché bien avant la fin.
Du coup, en commençant ce Banquet, j'avais un peu peur et je me demandais ce que cela allait donner.
Le début du roman m'a beaucoup plu.
L'histoire de ce doctorant en anthropologie aurait pu me lasser en me rappelant trop le travail, mais l'ironie de l'auteur est rĂ©jouissante et on adore se moquer de ce David Mazon qui a tant de mal Ă se concentrer sur sa thĂšse (comme tellement de doctorants). En plus, l’universitĂ© qu’il dĂ©crit ressemble furieusement Ă la mienne đ.
Et puis, cela se complique. Les personnages se multiplient, on dĂ©couvre le village et ceux qui y vivent. Les relations se tissent, David interroge certains habitants et poursuit sa petite vie. On dĂ©couvre la vie de chacun, leur passĂ© et ce qui les a amenĂ© lĂ . Jusque lĂ , c’est sympathique mais Mathias Enard Ă©maille tout cela de rĂ©incarnation en Ă©voquant les vies prĂ©cĂ©dentes de chacun, Ă quel moment ils se sont dĂ©jĂ croisĂ©s, les personnages ou les insectes qu'ils ont Ă©tĂ©. Il s'emporte et raconte aussi les vies de ces rĂ©incarnations et de celles Ă venir.
Il y a ensuite le banquet des fossoyeurs qui fait le titre du roman et qui parait arriver de façon artificiel. Le repas se déroule sur des pages et des pages. Il est censé se dérouler une fois par an, alors que la mort les laisse en paix pour les laisser festoyer.
Et lĂ , je l'avoue, j'ai mis en accĂ©lĂ©rĂ©. C'Ă©tait Ă©coeurant, inintĂ©ressant, longuet (ils boivent et mangent une quantitĂ© impressionnante de nourriture) sans que l'on voit vraiment oĂč l'auteur voulait en venir. Les fossoyeurs racontent encore d’autres histoires au milieu d’une vraie orgie et j’en avais vraiment assez.
J'ai tenu bon, j'ai fini l'Ă©coute tout en m’interrogeant sur le rapport entre tous ces rĂ©cits et sur ce que voulait montrer l’auteur en nous proposant ce roman. Et finalement, je ne suis pas sure d’avoir trouvĂ© !
J'Ă©tais contente de retrouver David Ă la fin, j’ai beaucoup aimĂ© l’idĂ©e des chapitres intitulĂ©s « chanson » mais clairement, je ne garderais pas un souvenir mĂ©morable de cette lecture.
La lecture de Vincent Schmitt est trÚs agréable.
J'ai aimĂ© sa voix qu'il module assez peu en fonction des personnages sans que cela ne soit gĂȘnant.
Elle laisse le lecteur libre de poser son interprétation personnelle, ce qui n'est pas si fréquent.
Clairement, si j'avais lu ce roman en version papier, je ne l'aurais pas terminé.
Si vous ĂȘtes adepte de Mathias Enard, ce roman pourrait vous plaire. Sinon, je vous conseille de choisir plutĂŽt la version audio pour le lire plus facilement en accĂ©lĂ©rĂ© đ
Bravo Ă toi d'avoir tenu bon. Moi je n'ose pas m'y lancer.
RĂ©pondreEffacerTu peux t'en dispenser, il y a tant de bon romans Ă lire đ
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