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lundi 20 mars 2023

Le journal de ma disparition de Camilla Grebe

J'aime beaucoup les romans de Camilla Grebe. 
J'en ai d'ailleurs écouté plusieurs : l'horizon d'une nuit et L'archipel des larmes
Le journal de ma disparition s'inscrit dans la série des enquêtes de Hanne Lagerlind-Schön qui comportent 4 tomes. 
 
 
 
 
Malin a mis de côté le corps qu'elle avait retrouvé dans une forêt il y a 8 ans, alors qu'elle n'était qu'une adolescente. 
Mais elle est désormais inspectrice de police et lorsqu'on découvre un nouveau corps, elle doit aller prêter main forte à l'équipe déjà sur place où elle retrouve Hanne, une célèbre profileuse. 
Malheureusement, Hanne perd petit à petit la mémoire, ce qu'elle essaie de cacher pour ne pas être envoyé en retraite anticipée. 
Quand son coéquipier disparait dans la forêt et qu'elle est retrouvée sans connaissance, les choses se compliquent...

Les forêts suédoises sont denses et dangereuses semble-t-il. 
Camilla Grebe y trouve sans cesse de la place pour quelques petits meurtres où son équipe d'enquêteurs de choc se retrouvent pour trouver l'assassin. 
Ce n'est, hélas, jamais de tout repos et je ne sais pas si c'est le froid, mais ce sont des meurtriers bien agressifs qui n'hésitent pas à s'en prendre directement aux policiers. 
La tension monte ainsi inévitablement pour le plus grand bonheur du lecteur qui frissonne sans bouger de son fauteuil. 
 
Dans ce roman, comme à son habitude, l'autrice nous emmène sur plusieurs chemins différents. 
Il y a l'enquête actuelle de Malin, les pertes de mémoire de Hanne, l'enquête du premier meurtre, les souvenirs enfouis, les réminiscences du passé... 
Heureusement, tous ces fils tissent une histoire plausible et sont résolus à la fin du récit et la seconde moitié du roman est diablement efficace avec une montée en tension que le lecteur ne peut pas éviter. 
 
Mais ce roman, c'est aussi une description de la Suède rurale, des villages reculés où tout le monde se connait.
La solidarité est indispensable pendant les saisons froides, mais cette proximité est également plombante lorsqu'elle se fait inquisitrice. 
Chacun observe son voisin, le scrute, cherche ce qui cloche. 
Lorsque des migrants arrivent dans cette communauté, les regards vont pouvoir se détourner de leurs cibles habituels, et la haine va se montrer au grand jour.
 
La lecture d'Audrey Sourdive est toujours aussi agréable et fluide. 
Le style de l'autrice est simple et va droit au but, et elle y apporte une pointe de vie et d'intentions, tout en laissant au lecteur la possibilité d’interpréter.
Le livre dure 11h31, une durée moyenne parfaite pour s'immerger dans le récit ! 

C'est donc une lecture sympathique pour un dimanche au coin du feu, un roman où vous ne pourrez qu'aimer les personnages et avoir envie de les retrouver dans un autre volume qui vous permettra une nouvelle fois d'avoir peur pour eux !

 


samedi 18 mars 2023

Tant que le café est encore chaud de Tochikazu Kawaguchi 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Lorsque j'ai découvert la sélection du Prix Audiolib version 2023, j'ai été ravie de voir que ce roman en faisait partie.

Je l'ai écouté il y a quelques mois et j'ai adoré ! 

C'est donc avec grand plaisir que je commence cette série de billets sur les livres du prix avec ce titre qui ravira vos oreilles tel un petit bonbon sucré mais pas trop, réconfortant et apaisant.

 
 

 
Fumiko a rendez-vous avec son petit ami.
Malheureusement, il n’est pas là pour la demander en mariage comme elle l’espérait mais pour lui annoncer qu’il part.
Paralysée par la surprise, elle ne parvient pas à lui demander de rester.
Quelques jours plus tard, elle se souvient que le café dans lequel ils se sont vus à une réputation étrange.
Il serait possible d’y retourner dans le passé…

Un roman japonais fantastique… ou un petit roman feel good ?
Un peu de tout ça !
J’ai commencé l’écoute de ce titre en étant un peu circonspecte.
Je m’attendais à un texte léger, rapide, qui permet de passer un bon moment mais qui s’oublie très vite une fois terminé.
Et finalement, ce texte est plus profond que cela.

Il ne s’agit pas seulement d’un roman « feel Good », un de ces romans qui font du bien en rassurant sur le sens de la vie.
Il y a aussi une réflexion plus profonde sur ces actes que nous avons accompli et que nous regrettons parfois.
Et si nous pouvions revenir en arrière ? Si nous pouvions retourner dire cette phrase qui tourne en nous mais qui n’est pas sorti quand il l’aurait fallut ?
Le récit fait ainsi une belle place à une réflexion sur la façon d’envisager la vie, de considérer le passé, de vivre avec les autres et de les respecter.

Mais c’est aussi un roman avec une jolie histoire, ou plutôt des histoires qui se succèdent.
La structure du texte évoque les chapitres des mangas où chaque partie peut parfois constituer un récit autonome.
Il y a l’histoire de Fumiko, puis celle de Kei... quatre femmes en tout qui vivent des évènements complexes et ont besoin de boire cette fameuse tasse de café qui permet de revivre un moment particulier de leur vie. 
Les relations entre les personnages sont aussi pleines de délicatesse et d’émotion.  

La lecture de Philippe Spiteri est elle-aussi délicate et sereine, comme le texte de ce roman.
Elle permet de suivre le fil de l’histoire sans effort et est parfaite pour découvrir les livres audios si ce n’est pas déjà fait.

C’est donc un petit roman très joli, un peu triste mais émouvant, qui donne aussi à penser et est bien plus profond qu’il n’y parait. 
 
Une suite est sortie, je guette sa sortie en audio...
 
 
 
 
 
 




 

 

 

mardi 28 février 2023

Anne, la maison aux pignons verts de Lucy Maud Montgomery [Version audio]

Connaissez-vous la jeune Anne Shirley ?
Quand j’étais petite, ma maman avait un exemplaire de la maison aux pignons verts et disait volontiers que c’était un beau roman qu’il faudrait que je lise plus tard.
Voilà qui est fait ! 
 
 

 
Lorsqu’il va chercher à la gare l’orphelin qu’il a prévu d’héberger pour l’aider à la ferme, Matthew cutberth découvre que c’est une fille qui l’attend sur le quai.
Lors du trajet de retour, elle s’émerveille des arbres, du lac, et bavarde sans interruption, ce qui n’est pas sans déplaire à Matthew.
Mais Marilla n’est pas de cet avis.
Après avoir fait connaissance avec Anne, elle envisage de la ramener à l’orphelinat pour l’échanger avec le garçon qu’elle attendait…

Quand on s’attaque à un monument de la littérature, se faire un avis peut être un peu difficile.
On a forcément déjà lu ou vu des choses, surtout lorsqu’il y a une série à succès qui a été tirée du roman.
J’ai aussi choisi la version audio et je crois qu’il y a plusieurs traductions qui sont disponibles chez plusieurs éditeurs.
Mais je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre car je me suis justement retenue de voir la série avant d’écouter le roman.

La première chose que je peux dire, c’est qu’Anne est une sacrée bavarde, ce que la version audio met vraiment en avant !
On a l’impression de l’entendre parler, parler et parler encore, surtout dans les premiers chapitres où elle découvre Avonlea.
Fort heureusement, on s’habitue et le roman laisse la place progressivement au récit de la vie d’Anne.
Et cette vie est vraiment mouvementée.
Entre ses étourderies, la découverte de sa nouvelle vie, ses amies et l’école, elle ne s’ennuie pas et le lecteur non plus.
La voix de la lectrice nous fait entendre la narratrice qui raconte ce que vit Anne.
Elle anticipe parfois en annonçant un malheur ou une grande joie mais elle ne juge pas cette enfant espiègle qui sait apparemment si bien se faire aimer.
C’est doux et tendre à la fois, et on se surprend à attendre la future bêtise avec impatience.
Evidemment, en grandissant, Anne en fait moins, et c’est alors son univers qui s’élargit et passe au premier plan.

Le roman est rythmé, sans temps mort.
Les évènements puis les années s’enchainent et lorsque les derniers mots sont lus ou écoutés, on est un peu triste de quitter Anne et Avonlea.
Heureusement, il y a d’autres tomes qui se chargeront de raconter la suite !




 

 

vendredi 17 février 2023

Les grandes oubliés de Titiou Lecoq

Anti féministes, fuyez ce billet !
Mais nan, j‘rigole ! Au contraire, restez par ici, cela vous déridera le cerveau 😬.
Bon, en vrai, il y a peu de chance qu’il y ait ce genre de personne par ici, alors toi lectrice (ou lecteur, il y en a peut-être quelques uns), apprête-toi à lire un billet sur un livre vraiment instructif. 
 
 



Titiou Lecoq retrace ici l’histoire du point de vue des femmes célèbres.
De votre jeunesse et de vos cours d’histoire, vous avez peut-être retenu des noms célèbres mais si on y réfléchit, la plupart concerne des hommes et laisse complètement de coté les femmes.
Quelques unes sont passées à la postérité mais elles sont tout de même très rares.
L’autrice propose donc ici de réparer ces oublis en remettant sur le devant de la scène ces femmes oubliées.
Et il y en a un certain nombre !

Mais il s’agit aussi de retracer une petite histoire sociale des femmes.
Les noms ne sont pas toujours restés, mais qu’à cela ne tienne.
Titiou Lecoq explique, décrit le fonctionnement de la société à différentes époques et montre que les femmes ont toujours eu une position déterminante même si la mémoire collective tend à les invisibiliser.

Je dois néanmoins avouer une certaine méfiance personnelle face à ce genre de livre grand public.
Je crains toujours une vacuité plus ou moins grande, la volonté de simplifier à l’extrême pour vendre de la copie.
Et ce n’est clairement pas le cas ici !
Le texte s’appuie sur des sources historiques, l’autrice cite ses sources et  explique sans problème qu’avant, elle était persuadée de certaines choses mais qu’en se renseignant, elle a changé d’avis.
Elle raconte ses souvenirs d’enfance et implique le lecteur.
On est obligé de se demander si on a fait ou pensé la même chose.

Le texte est également très agréable à lire ou écouter.
Sa plume est vive, énergique et vivante.
Titiou Lecoq lit elle-même son livre et la version audio est parfaite car elle nous interpelle, et s’adresse à nous directement.
On a l’impression qu’elle nous parle.
Et puis j’ai écouté ce livre en grande partie pendant des travaux et le montage de meubles avec beaucoup, beaucoup de tiroirs.
L’homme qui partageait cette tâche a donc écouté malgré lui et j’ai rarement eu aussi peu de remarques pendant le montage d’un meuble.
Aucune réflexion sur les différences entre les hommes et les femmes pour le montage d’un tiroir !
Je crois même qu’il a écouté et retenu certaines informations, notamment sur le moyen âge car il réclamait quand j’arrêtais l’écoute !

Et finalement, s’agit-il d’un livre féministe ?
Assurément mais pas d’un livre purement militant.
Vous pourrez vous servir de ces informations dans un dîner en ville ou pour votre culture personnelle. Toutefois, ce qui importe, c’est cet accès à l’histoire qu’il permet sur un mode ludique et moderne.
L’analyse pourrait être plus poussée mais c’est un livre accessible qui fait envie et c’est une grande qualité.
Le lecteur est libre, ensuite, d’aller consulter les sources mentionnées.

C’est donc un ouvrage très utile pour la prise de conscience.
Même si celles et ceux qui le lisent sont sans doute déjà convaincus, ils trouveront des arguments et pourront s’assurer qu’ils sont sur le bon chemin.
Alors ? Vous hésitez encore ? Vous l’avez déjà lu ? 
 
 
 
 
 
 



 
 


lundi 13 février 2023

Prix audiolib édition 2023 !!!

Cette année encore, j'ai la joie et la chance de faire partie du jury du prix Audiolib ! 
Comme vous le savez si vous fréquentez ce blog depuis quelques temps, je lis beaucoup de livres audios et j'adore ce petit moment de l'année où je peux découvrir plein de livres vers lesquels je ne serais pas forcément allée. 

C'est un jury féminin cette année, avec des lectrices très différentes, ce qui donne toujours des résultats inattendus 😊. 

La sélection est aussi très belle, avec une variété de romans, de durée, de thème :


 

Voilà mes petites impressions avant lecture : 
  • L'eau du lac n'est jamais douce (8h54) : Je n'ai aucune idée du contenu de ce roman. Ce sera une découverte complète ! 
  • On était des loups (3h58) : les critiques sont plutôt bonnes à propos de ce titre. On verra, et c'est un roman court, ce qui me permettra de le lire en une après-midi. 
  • Les rois maudits (8h24) : Ah ! Là ! C'est un pan d'histoire littéraire qui me fait bien envie.
  • Notre part de nuit (27h43) : Oups ! Il semblerait que ce soit LE pavé de la sélection 😆
  • Sa préférée (4h37) : sans doute ma prochaine lecture, même si cela n'a pas l'air bien gai.
  • A qui la faute (6h19) : Un petit polar nordique, je suis impatiente de l'écouter !
  • Tant que le café est encore chaud (5h25) : quelle merveille ce livre ! Je l'avais écouté à sa sortie et j'en garde un souvenir très précis et très beau !
  • Entre fauves (9h04) : Un deuxième livre déjà lu pour cette sélection. Et quel livre ! Je vous en parle très bientôt !
  • Le carré des indigents (13h22) : un second roman policier dans la sélection du prix, une très belle surprise pour moi qui aime beaucoup ce genre. Ce sera sans doute une de mes dernières lectures.
  • Blizzard (3h28) : un roman dont le sujet me fait un peu peur mais qui semble très bien écrit.
Comme je le fais souvent, je pense commencer par les plus courts, et puis je m'attaquerai aux romans plus longs après les vacances en reprenant le train. 
Rendez-vous en juin pour mon classement, et dans les prochaines semaines pour mes avis de lecture !!!
 
Et si le cœur vous en dit, n'hésitez pas à nous accompagner...
 


 
 


vendredi 10 février 2023

Le rocher blanc d'Anna Hope

Un rocher peut-il être le héros d’un roman ?
Il peut en tout cas en être le titre et laisser le lecteur dans le doute face à l’histoire qui est racontée.
Mais est-ce réellement le rocher qui est au centre de ce récit ? 


 

 
Dans ce mini bus, il fait chaud et il est bien difficile de tenir une petite fille de 3 ans.
Mais l’écrivaine se débrouille comme elle peut à coup de dessin animé sur sa tablette et de lait d’amande trouvé dans les petites supérettes sur la route.
Si le pèlerinage jusqu’au rocher blanc est plus facile qu’autrefois, la route est tout de même longue pour traverser le pays, et cela lui permet de revenir sur sa vie et ce qui l’a amené ici…


Quel étrange roman !
Je n’avais lu que le résumé de présentation et je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre.
Je me suis fiée au nom de l’auteur dont les précédents romans ont reçu des avis généralement positifs et j’étais curieuse de la découvrir par moi-même. 
 
La structure choisie est désormais classique.
Quatre récits s’entrecroisent pour raconter des moments de vie.
D’ordinaire, les récits finissent par se confondre, ou les personnages ont un point commun.
Ici, c’est le point commun qui est original car il s’agit d’un rocher, le « rocher blanc » qui s’érige dans une baie du Mexique. 

 

 
 
Les personnages, eux, vivent à des époques différentes mais se rendent tous vers ce rocher.
Ce sont ces voyages qui sont racontés.
L’écrivaine traverse le pays en 2020 pour remercier le rocher, le chanteur fait le trajet à pied depuis son hôtel en 1969, la fille est sur un bateau et a été déportée vers les plantations en 1907, tandis que le lieutenant monte dans une barque en 1775 avec un autre lieutenant pour tenter de lui sauver la vie.
Le défaut de ces croisements réside parfois dans l’inégalité des récits, mais ici, cela fonctionne parfaitement.
Chaque récit a sa place et n’empiète pas sur les autres.

Évidement, on préfère un personnage ou un autre et il serait faux de dire que j’ai tout aimé.
Mais cela ne m’a pas semblé être un défaut du texte. 


La narration est douce, le récit coule même s’il est parfois violent.
Le rocher préside à ces vies qui passent sans se préoccuper des vivants.
On voudrait savoir ce qu’il se passe ensuite, ce que deviennent les personnages mais au fond, on le devine et le texte comporte des informations qui permettent de le deviner.

La lecture audio est chorale pour correspondre à chacun des récits. 
Pierre Lognay, Maxime Van Santfoort, Célia Torrens et Mélissa Windal alternent pour raconter les 4 histoires. 
Chaque voix correspond bien à ce qu'elle raconte et permet de mieux cerner le caractère des personnages.
Cela participe aussi à cette douceur, à ce calme dans la tempête.
Chaque personnage se débat avec sa vie, contre un ennemi extérieur et contre lui-même.
Les lecteurs et lectrices ont su rendre ces récits multiples avec leurs doutes et leurs failles.
C’est très agréable à écouter.


C’est donc une jolie découverte et je lirai sûrement le roman précédent d’Anna Hope.
En attendant, je vous conseille celui-ci sans hésiter. 
 
 
 






 
 
 
 

lundi 30 janvier 2023

Les sœurs de Montmorts de Jérôme Loubry 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

Avez-vous envie d’un livre qui vous remue, qui vous transporte où il l’entend sans vous laisser aucune chance de distinguer ce qui est en train de se passer ?

J’ai ce qu’il vous faut !  


 

Julien Perrault, inspecteur de police, est envoyé dans le village de Montmorts pour prendre en charge le poste de police.
Une seule route permet d’atteindre le village, perdu dans la montagne et dominé par une falaise qui suscite de nombreuses histoires chez les habitants.
Pourtant, les rues sont propres, protégées par un système de vidéosurveillance très performant et Julien se voit attribuer une maison immense et magnifique.
Le maire qui l’accueille lui présente l’endroit et lui souhaite la bienvenue.
Julien s’installe et fait doucement connaissance avec ceux qui vivent là, jusqu’à ce que les morts se succèdent !
 

Voilà un roman pas facile à résumer.
Est-ce un thriller ou un roman psychologique ? Ou les deux ?
Je ne saurais pas trancher mais ce qui est sûr, c’est que ce récit va vous balader comme il l’entend et il y a de grandes chances pour que vous vous laissiez emporter avec plaisir.
On suit Julien dans les rues du village et on découvre avec lui chacun des habitants, des caractères qui ont tous une personnalité forte.
C’est un procédé bien connu qui permet à l’auteur d’alléger les présentations, mais évidemment, cela fonctionne parfaitement.
Et puis un meurtre arrive.
La communauté étant petite, le meurtrier est forcément là et se terre en attendant la prochaine proie.
Mais où se cache-t-il ?
Chaque personnage a été décrit en prenant le temps de le rendre sympathique, ou, au contraire, antipathique tout en indiquant que rien n’est jamais aussi simple.
Les soupçons tournent, évoluent, bougent sans que le lecteur puisse réellement s’arrêter sur un coupable.

Pour ne pas complètement perdre son lecteur, l’auteur laisse quelques indices dans le paysage qui m’ont parfois interpellée mais on passe devant sans s’y attarder.
Il peut y avoir tant de raisons à ces alertes qu’on les laisse dans un petit coin.
Et l’histoire prend un nouveau tournant et on se dit « mais bien sûr », et alors que vous pensiez en avoir fini, elle change encore !
Clairement, Jérôme Loubry est un maître dans son domaine et son histoire se tient parfaitement bien.

La lecture de Slimane Yefsah suit les mouvements du récit.
Il garde une distance suffisante pour laisser au lecteur la place d’interpréter les évènements.
C’est très réussi.

Si vous cherchez un roman haletant, que vous aurez du mal à lâcher avant la dernière minute, Les soeurs de Montmorts est fait pour vous ! 
 
 


 


vendredi 27 janvier 2023

Prendre soin de sa maison (même en plein KO), 31 jours d'autocompassion de KC Davis

Avez-vous déjà eu le sentiment d’être dépassé(e) par le bazar dans votre maison ou par la liste de choses à nettoyer ?
Qui n’a jamais eu l’impression d’être une mauvaise personne parce que l’évier était plein ou le linge pas lavé ? 

 



KC Davis nous propose dans ce livre de nous aider à changer de point de vue sur les tâches ménagères non faites dans notre maison pour vivre mieux et, si on en a envie, mieux s’organiser.
Cela peut paraitre un peu particulier comme propos, mais cela va au-delà d’une simple préoccupation pour le ménage.
Il s’agit en réalité d’accepter un état matériel pour se sentir mieux et se voir comme une belle personne, indépendamment de l’état de son plan de travail !

Le mot clé de ce livre est donc vraiment l’auto compassion comme l’affirme la couverture !
L’autrice répète inlassablement « soyez tolérant avec vous-même », « vous n’êtes pas une mauvaise personne parce que ce n’est pas rangé chez vous », « vous n’avez pas à être parfait(e) ».
Elle explique, par exemple, qu’elle ne cherche jamais à avoir une maison totalement impeccable car elle a essayé et a fini totalement déprimée.
Elle garde une ou deux pièces propres et bien rangées, puis propose de rendre le reste fonctionnel et pas parfait, mais adapté à notre fonctionnement.
Vous trouverez également des conseils et des astuces pour mieux vous organiser car tout de même, le bazar n’est pas une fatalité et l’hygiène est un minimum à atteindre.
L’autrice donne donc quelques pistes à adapter à votre vie pour évoluer positivement.


Elle affirme également dès les premières pages qu’elle s’adresse aux personnes souffrant de TDAH mais aussi aux autres, toutes les personnes qui doivent s’occuper des enfants, de la maison et travailler en même temps.
Pour que la lecture soit fluide, il y a des raccourcis pour passer des chapitres qui ne vous intéressent pas, et des chapitres thématiques qui vous permettent d’aller à l’essentiel si vous souhaitez régler un problème précis.

La version audio aide aussi beaucoup car si vous êtes débordé, ou si vous avez du mal à fixer votre attention, mettre un livre dans vos oreilles pendant que vous faites autre chose pourra être plus facile que de vous poser avec un volume « papier ».

Personnellement, j’ai aimé cette lecture parce qu’elle m’a conforté dans mes choix.
Chez moi, la maison est rarement propre ou rangée.
J’ai appris à lâcher prise à ce sujet et mon seuil de tolérance au bazar ou aux miettes est devenu assez élevé.
Cela ne signifie pas que nous vivons dans une maison qui ressemble à un taudis mais que je fais en sorte que le minimum soit fait, sans empiéter sur mon sommeil ou le temps de qualité que je souhaite avoir avec mes enfants (ou avec moi-même).
Pourtant, je culpabilise parfois et je me dis que je suis un mauvais exemple pour mes enfants, une ménagère pitoyable et que si quelqu’un venait à l’improviste, ce serait la honte (heureusement, ça n’arrive jamais 😅).
Et c’est précisément là que ce livre intervient.
Ne mêlons pas l’image de notre maison et l’image de nous-même ! 





 
 

jeudi 19 janvier 2023

Les vertueux de Yasmina Khadra

J’ai découvert Yasmina Khadra il y a pas mal d’années avec L’attentat, un roman qui m’avait vraiment marqué.
Depuis, je tourne autour, je crois qu’il y a deux ou trois titres dans ma PAL et ma PAL audio de cet auteur, mais je ne m’étais pas décidée à le relire.
Et puis le résumé de ce roman m’a plus, il était dispo sur Netgalley et je me suis dit que c’était une bonne occasion.
Et j’ai bien fait ! 
 
 

Yacine est un petit berger qui sait lire et écrire.
Sa vie se résume à sa famille, son village et ses bêtes jusqu’à ce que le seigneur du coin le convoque pour lui proposer un marché.
Après ce jour, sa vie ne sera plus jamais la même.
Les ennuis et les désillusions s’enchainent, Yacine se laissant chahuter par son destin…

Difficile de faire un résumé qui donne envie sans trop en dire !
La vie de Yacine est effectivement bien remplie, mais l’un des intérêts du roman réside dans la découverte de ces péripéties.
On se dit souvent « mais que va-t-il encore lui arriver ? » (et si je vous raconte tout, bah c’est plus drôle !).
Et pourtant, tout est vraisemblable.
Certes, il est un peu naïf, mais s’il l’était moins, il ne pourrait de toute façon pas s’en sortir car chaque fois, il est piégé.
Tel un nouveau Candide, la fatalité le poursuit et se referme sur lui, mais chaque fois, il reste droit, honnête et une lumière finit par émerger.
 
On s’attache donc énormément à cet homme qui grandit puis vieillit en acceptant son sort.
On apprend à le connaitre, puis on le suit dans ses pérégrinations.
Yacine est parfois tel un petit garçon qui observe le monde avec de grands yeux sans pour autant percevoir tous les fils qui se tissent.
Les luttes pour l’indépendance de l’Algérie sont esquissées en toile de fond, la guerre à laquelle Yacine participe en France est évoquée pour mettre en avant la souffrance des hommes et l’absurdité des pertes.
Mais c’est surtout un roman de l’amitié, de l’entraide et un beau roman sur l’Algérie du début du 20e siècle.

L’écriture de Yasmina Khadra sert le récit avec fougue et tendresse.
Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans cette histoire et se demande ce qu’il va se passer.
Il y a toujours un évènement à venir, une tension qui fait qu’on ne peut plus lâcher le livre.
La narration à la première personne nous immerge dans l’action.
Yacine raconte sa vie passée avec une tendresse pour lui-même qu’on ne peut que partager.
Les personnages secondaires ne sont pas oubliés, ce qui donne un roman vraiment équilibré.

La version audio lue par Slimane Yefsah sert le récit et vient apporter une vivacité bienvenue.
Le lecteur ne s’apitoie jamais, comme Yacine, et continue sa lecture avec entrain.

En bref, un excellent roman pour les lectures au coin du feu, ou pour toute autre saison !!



 




 

 

mardi 17 janvier 2023

là où chantent les écrevisses de Delia Owens 🎧 📘 [Prix audiolib 2021]

Je me suis aperçue il y a quelques jours que j'avais plein de brouillons d'avis de lecture qui trainaient dans mes fichiers. 
Certains y resteront, il ne faut pas toujours se forcer à parler d'un livre qui ne fait que passer, mais d'autres méritent vraiment d'en sortir parce que ce sont de belles lectures et que j'ai envie d'en garder une trace. 
Et puis parfois, j'ai même fait une jolie photo ! 
 
 
 
 
Un matin comme un autre, Kya voit sa mère quitter la maison et le marais, l'abandonnant elle et ses frères et sœurs. 
Et puis chacun d'entre eux disparait à son tour, la laissant seule avec son père qui part parfois plusieurs semaines. 
A dix ans, il lui faut apprendre à se nourrir, à s'occuper d'elle-même, à vivre dans un environnement pas toujours accueillant. 
Les jours défilent, la faim l'oblige à trouver des solutions et à sortir parfois de sa solitude mais elle devient la fille des marais, celle qui intrigue et fait peur... 
 
Il faut bien avouer tout de même que ce billet m'a donné du fil à retorde !
Sans savoir vraiment pourquoi, j'ai du mal à définir ce que j'ai pensé en détail de cette lecture. 
J'ai beaucoup aimé une fois le livre refermé, mais je crois que j'ai eu du mal à entrer dans les premiers chapitres et c'est un peu resté comme un regret à la fin. 
Je vous explique pourquoi : les deux ou trois premiers chapitres m'ont paru déjà vus. 
C'était encore l'histoire d'une jeune fille américaine en pleine construction à qui il arrive des trucs pas marrants. 
J'en ai lu plusieurs ces derniers temps et j'ai eu un sentiment de répétition et d'ennui, comme si la littérature américaine ne produisait que cela (👉🏻 My absolut Darling, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Betty et même Dans la forêt). 
Étant donné les avis hyper positifs lus un peu partout, j'ai essayé de poursuivre en gardant l'esprit ouvert. 
Et j'ai bien fait. 

L'histoire de Kya est touchante, attendrissante. 
On ne peut qu'aimer cette enfant abandonnée qui s'en sort par sa seule volonté. 
On s'interroge évidemment sur sa solitude, l'abandon complet d'un système, d'une société qui préfère laisser ce qui ne fonctionne pas de côté, caché pour pouvoir mieux l'écraser ensuite. 
Car l'histoire de Kya n'est pas un conte de fée. 
C'est celle d'une enfant maltraitée, seule et forcément traumatisée par ces abandons successifs. 

L'intérêt de ce roman réside aussi dans les descriptions du marais, de ses oiseaux, de ses habitants. 
Lors de ses brefs passages, le père de Kya lui a appris quelques informations qui lui seront utiles et qu'elle approfondira. 
Elle connait le marais comme sa poche et en explore tous les recoins. 

La version audio est lue par Marie du Bled. 
Sa voix douce correspond parfaitement à ce texte sensible. 
Elle se fait oublier, tout en donnant des intentions justes et bien placées. 
 
Je vous conseille donc sans hésiter cette pépite américaine qui se place finalement assez haut dans mon classement personnel. 
Et si vous l'écoutez, ce sera encore plus agréable, vous verrez !!  

 



 
 

jeudi 1 décembre 2022

L'épouvantail de Michael Connelly 🎧 📘

 Il y a des auteurs autour desquels je tourne encore et encore. 
Je les lis, je les abandonne, je les oublie et je retourne les lire. 
Connelly est de ceux-là. 
En faisant une petite recherche par ici, je me suis aperçue que j'avais lu plusieurs romans de cet auteur, souvent des petits morceaux de séries comme celle avec Renée Ballard, ou Bosch évidemment
Mais Connelly a également écrit une série mettant en scène un journaliste qui, je crois, n'avait jamais été traduite. 
Et ce qui est top, c'est qu'elle est disponible en audio chez Audiolib !! 
Voici donc mon avis sur le deuxième tome, L'épouvantail, et pour ne pas faire comme tout le monde, je vous parlerai plus tard du premier tome... 
 


 
James Mc Evoy vient d'être renvoyé ! 
Son journal fait des coupes budgétaires et commence par les plus anciens aux salaires les plus élevés. 
Il va lui falloir trouver un autre boulot, mais avant cela, il doit travailler avec celle qui va reprendre sa rubrique ! 
Agacé, il se plie tout de même aux ordres tout en ayant en tête un gros coup pour marquer son départ. 
Il va innocenter Alonzo Winslow, un jeune dealer de 16 ans accusé de meurtre... 

Évidemment, l'histoire ne s'arrête pas là. 
Un meurtrier particulièrement retors va apparaitre et menacer la vie du héros de très très prêt, en donnant du rythme à l'histoire. 
Et c'est une très bonne chose car je dois avouer avoir eu du mal au début de cette audiolecture. 
L'histoire met du temps à démarrer, ce qui parait normal a posteriori, mais il faut quand même tenir pendant les descriptions du fonctionnement d'une rédaction de journal et des impératifs économiques nécessitant des licenciements. 

Mais une fois passées les premières pages, l'action démarre et on est emporté par les évènements qui s'enchainent. 
James retrouve son acolyte du premier tome et malgré les années qui se sont écoulées, leur duo fonctionne toujours aussi bien. 
Il y a quelques évènements un peu improbables comme un licenciement et une réembauche immédiate mais ça passe car ce n'est pas le cœur du récit. 
 
La version audio est lu par André Nerman qui module sa voix pour que chaque personnage puisse être identifiable facilement. 
Le rythme correspond à ce type de récit et on suit sans peine l'enchainement des évènements. 

C'est donc un deuxième tome qui tient toutes ses promesses, un bon page turner que vous pourrez lire sans avoir lu le premier, même si, évidemment, c'est plus sympa de voir la relation entre les deux personnages évoluer.






mardi 22 novembre 2022

Nickel Boys de Colson Whitehead 🎧 📘 [Prix audiolib 2021]

Parmi la sélection du Prix Audiolib 2021, il restait un roman dont je n'avais pas parlé par ici, ce qui était vraiment dommage parce qu'il s'agit d'un très bon roman !
 
Elwood travaille bien à l’école et malgré son origine sociale, il parvint à aller à l’université. 
Malheureusement, quand on est un jeune noir qui circule dans une voiture pseudo volée, même si on n'est que l’auto-stoppeur, on finit en maison de correction ! 


 
 
Certains auteurs ont le talent de trouver à chaque nouveau roman un sujet qui fait mouche ! Colson Whitehead est de ceux-là ! 
Encore une fois, il nous entraîne dans une histoire dont on ne ressort pas indemne et qui reste longtemps en mémoire. 

Je connaissais déjà Colson Whitehead car j'ai lu Underground Railroad il y a pas mal de temps (et j'avais beaucoup aimé). 
Je partais donc avec un a priori positif. 
L'histoire est différente ici, puisqu'elle se déroule pendant une autre période historique. 
Il s'agit néanmoins encore une fois de dénoncer la place qui est donnée aux Noirs dans la société américaine.

Elwood raconte sa vie, son séjour dans la grande Maison Blanche où il doit séjourner, son pote qui l’a bien aidé, sa vie aussi après son passage dans cette « école ». 
En écoutant ce récit, on ressent profondément l’injustice qui marque cette communauté encore aujourd’hui. 
La voix du narrateur est puissante et entraine le lecteur qui enchaine les pages pour connaitre la suite. 
Mais il ne s'agit pas seulement de raconter une histoire. 
Les choses se sont un peu améliorées aujourd'hui mais il faut rester vigilant et c’est un roman indispensable pour la mémoire, pour ne pas oublier et faire comme s’il ne s’était rien passé. 
 
La lecture en version audio ajoute de la force au roman. 
On est en plein dans l’histoire et on ne peut que continuer à écouter pour savoir ce qui arrive à Elwood ! 
 
Vous l'aurez compris, c'est donc un sans faute pour moi et je vous conseille ce roman sans hésiter !! 
 
 

 
 



 
 
 

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