mercredi 23 novembre 2011

Proust fiction de Robert Juan-Cantavella



Attention, ce billet est totalement partial.
C'est mon avis personnel et il est très très probable que je ne le partage pas, mais voilà !
Je n'ai pas compris ce livre !

Je suis assez déconcertée, parce que cela m'arrive rarement.
Quand je ne comprends pas, je vais généralement chercher un ouvrage comme le profil d'une œuvre ou un texte explicatif, et pour Nadja de Breton ou certains textes de Mallarmé, cela me permet généralement de comprendre le projet de l'auteur.
Car il en a forcément un.

Mais ici, il s'agit d'un texte qui vient d'être traduit et qui est bien trop récent pour être accompagner d'un péri texte explicatif.
J'ai donc vaillamment lu les 180 pages qui m'étaient proposées, en essayant de noter des régularités, de distinguer des personnages, de repérer une trame narrative.
Vous me direz, parfois, il n'y a pas de trame narrative, et c'est aussi bien. Mais je n'avais pas grand chose d'autre pour me raccrocher.

De quoi ça parle ?
Le livre se présente sous la forme de plusieurs nouvelles (ou des chapitres non numérotés et portant chacun un titre distinct comme pour une nouvelle).
La première « raconte » l'histoire d'un artiste qui vole le texte d'autres artistes et fait des plagiats puis se plagie lui-même. Il finit par être condamné par un tribunal, mais cette condamnation fait partie de son travail de création et poursuit son œuvre.
Apparaît ensuite Marcel Proust, qui habite une copropriété où les copropriétaires s'invitent tout le temps chez lui. Ils veulent regarder la télé et tenir les réunions de copropriété chez lui. Il essaie d'abord de les éviter pour pouvoir continuer à écrire, puis décide de les accompagner.
Dans la troisième nouvelle, les choses commencent à déraper. Les deux histoires se sont entrecroisées, puis un troisième personnage est apparu, puis Roméo et Juliette qui habitent une société futuriste où les stalactites et les stalagmites tombent amoureux au coin du feu et où les escalators ne font que monter alors qu'on voudrait qu'ils descendent (du paradis apparemment).

Enfin, bref, vous l'aurez compris, les choses se gâtent à mesure que les pages se tournent, et si il est encore à peu près possible de comprendre quelque chose pendant les 50 premières pages, le fil se perd de plus en plus par la suite et ça devient vraiment confus.
J'ai pourtant essayé de suivre plusieurs pistes interprétatives (un reliquat de mes études de lettres).
J'ai d'abord cru que la première histoire était une métaphore de son travail, car il parle de plagiat et de transformation de texte. Je pensait qu'il nous présentait son projet ou son travail.
Le titre aussi m'a fait penser que l'auteur avait choisi de construire sa narration comme dans le film Pulp Fiction. Les éléments se présentaient donc de façon éparpillée, puis se réunissaient à la fin. Mais ce n'est pas arrivé.
Les titres intermédiaires m'ont égaré encore plus (si cela est possible), car ils laissent penser que tout ceci fonctionne comme un recueil de textes, mais certains personnages sont récurrents.

Si je retiens un point positif, tout de même, c'est la qualité de la langue de Cantavella.
Ce texte est très poétique, et on comprends aisément que ce soit Mathias Enard qui l'ai traduit. J'ai retrouvé un peu la beauté du texte de son dernier livre.
Cette poésie ne m'a toutefois pas permis de comprendre le texte ou d'accrocher davantage à ce délire très élaboré qui nécessite peut-être une connaissance de la littérature plus grande que la mienne.

Je remercie les Chroniques de laRentrée littéraire et les éditions du cherche-midi pour m'avoir permis de lire ce livre.




Je valide aussi ma première lecture pour le challenge Romans sous influence et une lecture supplémentaire pour le challenge 1% littéraire.




4 commentaires:

  1. effectivement, ça m'a l'air bien compliqué...

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  2. Je l'avoue : en lisant ton billet, je ne comprends pas non plus où l'auteur a voulu en venir.
    Merci pour ta participation au challenge !

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  3. Utiliser les références universelles de la culture de masse pour la forcer à dire différemment le monde: prendre et transformer. L'excellente première nouvelle de Proust Fiction ["Proust Fiction"] illustre ce double mouvement de judoka.

    Nils C. Ahl, Le Monde




    Une réécriture des grands textes fondateurs, de Platon à Hunter S. Thompson.

    Olivier Mony, Livres Hebdo




    Caresse à contresens les classiques et ironise sur le fantasme plagiaire.

    Technikart




    Audacieux, irrévérencieux et incroyablement érudit, l'auteur se permet tout, ou presque. […] Cette démarche combinant rigueur, engagement politique et imagination, permet d'accéder a cette forme de vérité suprême que seule permet la grande littérature.

    Fabrice Lardreau, Transfuge




    Tous les genres “nobles” sont ici déformés, revus et en quelques sorte détruits. Depuis les personnages célèbres de la littérature espagnole au mythe de la Caverne de Platon, en passant par les reportages gonzo de Hunter S. Thompson ou les fables de la Fontaine, chacun de ces récits donne à voir l’envers du décor du genre en lui appliquant un regard totalement neuf. […] Des histoires décalées, drôles et cruelles où Juan-Cantavella métamorphose l’écrivain et le livre sans renoncer au suspense et à l’humour.

    Patrick Beaumont, La Gazette Nord-Pas de Calais

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  4. @ Irrégulière : au début, j'ai trouvé mon chemin, mais je me suis perdue en route ;)

    @ Sharon : j'ai sans doute manqué quelque chose, mais l'auteur ne m'a pas aidé :S

    @ Anonyme : quel dommage que vous soyez resté anonyme. Votre commentaire perd toute sa force ainsi. Il perd aussi sa force car vous ne faites que citer d'autres personnes, mais vous, l'avez-vous lu ? Avez-vous tater de ces pages ?
    Comme je le dis au début du billet, c'est mon avis personnel (je ne peux pas mieux dire qu'il ne m'appartient qu'à moi), et il est normal que d'autres aient un autre avis.
    En outre, certains critiques que vous citez semblent n'avoir lu qu'une partie du livre, ce qui n'est pas mon cas !

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