Le choix d’un livre se fait parfois sur des
critères infimes, sur un mot qui accroche l’œil, qui éveille l’attention, sur
une couverture accrocheuse ou un synopsis aguicheur.
Ici, point de couverture accrocheuse,
puisque le livre est blanc avec uniquement les mentions minimales que sont le
nom de l’auteur, le titre et l’éditeur.
On ne peut pas dire non plus que le titre
soit très évocateur. Il faut être initié pour connaître ce que désigne ce mot,
et s’il me disait vaguement quelque chose, je ne l’avais pas vraiment
identifié.
Alors pourquoi celui-là ?
Il figurait parmi un lot de nouveautés à
disposition des blogueurs dans le cadre des Chroniques de la rentrée
littéraire. Ne connaissant pas l’éditeur ni l’auteur, j’ai regardé la quatrième
de couverture, et j’ai lu qu’il était question de Cambodge.
Dès que je vois ce mot, c’est plus fort que
moi, je suis attirée comme un aimant. Il n’y a pas beaucoup de romans qui
parlent de ce pays, alors quand j’en croise un, je ne résiste pas et j’ai mis
celui-ci dans ma sélection.
Nadine
est journaliste et vient de publier un gros dossier sulfureux qui a eu des
répercussions politiques.
Le
premier ministre s’est suicidé, elle est renvoyée de son journal et a été
contactée par un informateur qui souhaite lui donner d’autres éléments qui lui
permettront de publier à nouveau des articles incendiaires.
Elle
se rend donc en Suisse dans la propriété de cet homme qui l’accueille avec tout
le luxe que l’on peut imaginer.
Pendant
plusieurs jours, Moreau, cet informateur qui est aussi un riche homme d’affaire,
va lui raconter un vieil épisode de sa vie. Nadine écoute et se laisse choyer par ce milliardaire fantasque
et misanthrope.
Son récit
débute pendant la première guerre du Vietnam, celle qui a opposé les Français
aux Vietnamiens. Moreau a alors été nommé dans la jungle cambodgienne, dans une
unité de renseignement. Il y a passé plusieurs mois avant de se retrouver
emporté par une chasse au trésor meurtrière…
Je n’avais pas prêté attention à l’aspect
militaire du récit quand j’ai choisi ce livre. J’ai donc été un peu surprise
car le récit de Moreau représente les trois quarts du roman.
Certes, il n’est pas question de batailles
ou de combats armés, mais il décrit la vie dans un camp militaire à moitié
caché dans la jungle.
Il y a de beaux paysages, des descriptions
bien faites, des marches dans la campagne, des chasses aux insectes et de beaux
paragraphes un peu lyriques.
Si vous aimez Joseph Conrad, ce livre est
fait pour vous. Moreau traverse la société coloniale, puis se voit plonger dans
la jungle, avant de lui-même basculer.
Une épopée s’ensuit, de jungle en plaine.
Je n’ai pas vraiment trouvé de tension, de
fil conducteur dans les premières pages qui doivent normalement amener le récit
de Moreau.
La vie de Nadine est à peine évoquée, le
lecteur ne la connait pas vraiment et son départ pour la Suisse est très
rapide. L’histoire de Moreau apparaît ensuite, mais le lien est trop ténu. J’aurais
mieux compris que le livre ne parle que de Moreau, ou que l’histoire cadre soit
plus développée. Elle est associée de manière trop artificielle à l’histoire
interne.
La fin de l’histoire est également un peu
brutale après cette longue marche dans la forêt.
Il y a toutefois un avantage à cette
histoire cadre.
Elle amène des pauses et des moments où la
tension se relâche pendant l’histoire de Moreau.
C’est donc un roman très dépaysant, rempli
de beaux paysages où se déroule une chasse au trésor meurtrière.
Je le conseillerais aux amateurs de romans
de John Le Carré, ou aux fans du Cambodge peut-être.
Je remercie les Chroniques de la Rentréelittéraire pour cette lecture et les éditions José Corti pour la mise à
disposition d’un exemplaire.
Et je valide une troisième lecture pour la rentrée littéraire et le challenge 1 %
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