vendredi 7 octobre 2022

Yoga d'Emmanuel Carrère

Ce billet est pour ceux qui pratiquent le yoga, et pour ceux qui s’en tiennent éloignés, tout comme ce livre, qui pourra vous plaire même si la méditation ou les postures parfois acrobatiques vous paraissent exotiques.
D’ailleurs, l’auteur lui-même discute son titre.
 
 

 
En quête d’un sujet de livre, le narrateur décide de raconter son expérience de la méditation.
Il part en retraite méditative mais un événement le rattrape et l’oblige à revenir dans le monde, l’emprisonnant dans une boucle qui semble se répéter sans cesse et le plonger dans des états de dépression qui succèdent à quelques brèves périodes de quiétude relative…
 
 
Il y a parfois des livres dont on s’imagine plein de choses et qui finalement parlent d’autre chose.
Cela ne veut pas dire qu’ils sont décevants, mais qu’ils surprennent, leur auteur nous mène alors par le bout du nez dans le chemin qu’il trace.
Emmanuel Carrère nous propose ici de le suivre dans un texte qui suit une période de sa vie plutôt sombre.
Il a décidé d’écrire un roman sur le yoga.
Il pratique la méditation depuis de longues années mais pour lui même, et comme il cherchait un nouveau sujet de livre, celui-ci lui a paru pas mal.
Pour se documenter un peu, il part faire une retraite de méditation intensive…
Emmanuel Carrère cherche l’équilibre, la paix intérieure, mais cela ne sera pas aussi facile que prévu. 
 
Il raconte dans ce texte ses hauts et ses bas, ses errances psychologiques, les évènements survenus dans sa vie qui vont aggraver son état mental.
Les différentes parties du livre permettent de le voir évoluer et de le suivre  dans sa quête de la guérison. 
 
Ce texte est clairement très ego centré, ce qui, d’ordinaire, ne correspond pas vraiment à ce que je lis.
J’ai néanmoins beaucoup apprécié certaines belles pages et je me suis surprise à le terminer.
Il y a quelques passages plus difficiles à propos de la dépression, et l’auteur y passe de nombreuses pages.
Cela permet de comprendre cette maladie. 
 
C’est donc un roman de l’équilibre et du déséquilibre qui pourra vous plaire si vous aimez les textes introspectifs et contemplatifs. 
 
 


mardi 4 octobre 2022

Et le gagnant du Prix Audiolib 2022 est... !! 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

Hier soir, c'était la grande soirée de remise du prix Audiolib à Paris !! 
Et le gagnant fait partie de mes chouchous puisqu'il s'agit de... mais enfin, voyons, je ne vais pas vous le dire dès le début de l'article sinon il n'y aurait plus de surprise 😆 ! 
Il faudra donc lire encore un peu pour le savoir... 
(mais il y a un indice dans la photo, alors qu'au moment de sa prise, je n'avais lu qu'un ou deux romans). 
 
 

 
 
Et permettez-moi d'abord de vous dévoiler mon classement avec les liens vers les billets si le cœur vous en dit (vous pouvez aussi cliquer sur les photos). 
 
Voilà donc comment j'ai classé mes 10 lectures :
  1. Ce que nous confions au vent
  2. La danse de l’eau
  3. L’ange de Munich
  4. Les gardiens du phare
  5. Le parfum des cendres 
  6. Apaiser nos tempêtes 
  7. Les soeurs de Montmorts
  8. Enfant de salaud
  9. Un jour ce sera vide
  10. Mise à feu
Cette année, je n'ai pas eu de grosse déception comme les années précédentes. 
Le classement n'en a été que plus difficile ! 
Les jolies lectures se sont succédées avec quelques écoutes un peu moins enthousiasmantes, ou plus ennuyeuses, mais pas de gros scandale.
Je pourrais dire que les 7 premiers de mon classement sont vraiment des romans que j'ai apprécié. 
Et vous savez quoi ? 
C'est mon numéro 1 qui a gagné !!! 
Oui ! C'est Laura Imai Messina qui a reçu le prix pour ce beau roman si sensible et, bien sûr, sa lectrice Clara Bratjman. 

Je suis contente mais j'espère surtout que cela donnera une vraie visibilité à ce roman qui donne à penser, et qui ne peut pas laisser indifférent. 

Vous l'avez lu ? Ou vous pensez le faire ?


 


 





 
 
 


 

 


 

 




 


 

vendredi 23 septembre 2022

Betty de Tiffany McDaniel 🎧 📘 [Prix audiolib 2021]


J’ai mis du temps à écrire ce billet comme j’ai mis du temps à lire ce roman !
Le succès a été énorme autour de ce texte, mais je dois malheureusement avouer que je fais partie du petit groupe de lecteurs et lectrices qui n’ont pas vraiment accroché.
Pourtant, je l’ai fini ! (À mon grand étonnement et c’est très probablement grâce à la version audio car le pavé « papier » serait resté dans les limbes de ma bibliothèque.
 



Betty est née dans une famille pauvre où la survie est parfois un combat de tous les jours.
Avec ses frères et soeurs, elle mène sa vie entre l’école, les déménagements, le potager.
Sa mère et son père, chacun à leur manière, maintiennent la famille hors de l’eau malgré les évènements qui s’acharnent sur eux…

Ce roman est un immense pavé qui vous mènera de Charibe en Scylla !
L’histoire de Betty et de sa famille est tragique, les évènements s’acharnent, tous plus cruels les uns que les autres !
La famille est métisse, le père de Betty étant indien et sa mère d’origine européenne.
Dans leur vie quotidienne, ils subissent la discrimination, la peur des voisins, les coups, les moqueries contre les enfants, les difficultés à trouver du travail, le rejet social.
La famille vit des deuils, des accidents, des tempêtes sans cesse et sans répit.
Les espoirs sont tous déçus et en écrivant ce billet, je ressens à nouveau cet océan de malheur.

Le portrait du père de Betty, cet homme qui tente de protéger ses enfants de la méchanceté du monde, est néanmoins magnifique.
La résilience de Betty est admirable et j’ai bien conscience que son histoire est tirée de celle de la mère de l’écrivaine mais quelle complaisance dans le malheur !
Je sais que la plupart des lecteurs et lectrices de ce roman ne seront pas d’accord avec moi mais certains évènements sont décrits encore et encore sur des pages et des pages comme s’il fallait s’en repaitre.
On a l’impression que cela ne va jamais s’arrêter.
J’ai eu envie de hurler, de crier « stop, n’en jetez plus » et j’ai fait plusieurs pauses dans cette écoute.
La version audio permet d’accélérer la vitesse d’écoute et j’en ai allégement profité.

La lectrice Audrey d’Hulstère donne au texte une espièglerie parfois, une gravité à d’autres moments qui permettent de suivre cette histoire et les émotions qu’elle suscite.
Et comme je l’ai dit plus haut, sans cette version audio, je n’aurais pas terminé.

Mon avis est loin d’être partagé, je le sais, alors n’hésitez pas à aller voir chez d’autres lectrices si le leur est plus enthousiaste ! 
 
 
 
 

 
 
 

 
 


 

vendredi 16 septembre 2022

Ma PLL d'été 🌞📚🏄🏼‍♀️🧘🏼‍♀️

Les vacances sont terminées, l’été file doucement vers sa fin, la rentrée est passée…
Il est temps de revenir par ici et de dépoussiérer un peu ce blog qui est resté bien silencieux pendant les semaines passées.

Pourtant, j’ai beaucoup lu.
J’avais emprunté une grosse pile de livres à la bibliothèque et j’ai profité des soirées d’été pour aller d’une page à l’autre.
J’avais aussi un petit stock dans ma liseuse et j’ai pu découvrir des titres qui feront l’objet de petits billets prochainement, et d’autres qui auront droit à quelques mots rapides parce qu’ils m’ont moins plu ou parce qu’ils font partie de séries très longues. 

Voici donc ma PLL, ou pile de livres lus 😁 ! 



J’ai ainsi lu mon habituel Agatha Raisin de début d’été, et comme la bibliothécaire avait réussi à me réserver deux tomes, j’en ai même lu un deuxième au mois d’août !
J’aime cette série qui annonce pour moi les déplacements longs de fin d’année, qui se lit en quelques après-midi et qui ne me déçoit jamais.
Peut-être est-ce parce que je n’en attend pas trop.
Les tomes se succèdent et Agathe reste égale à elle-même, parfois agaçante, parfois touchante.
J’aime savoir ce qu’il va lui arriver et l’auteur arrive tout de même à se renouveler quelque peu.
Ces deux volumes étaient encore une fois bien sympathiques avec un changement de cadre et de personnages pour le premier.
Je me suis bien amusée à suivre ces histoires. 



J’ai commencé la série Les Beaux étés pour la seconde fois.
J’avais déjà emprunté les premiers tomes mais les premières pages ne m’avaient pas plu.
Cette fois, je m’y suis mise et je poursuis… les tomes suivants sont sur ma table de nuit. Je ne suis pas hyper fan des dessins mais j'ai envie de mieux connaitre ces personnages.



J’avais noté le Prince et la couturière depuis longtemps dans mes envies.
J’ai trouvé ce gros roman graphique joli mais un peu prévisible.
L’histoire est plutôt attendue, on devine vite ce qu'il va se passer. Elle fait néanmoins du bien dans notre monde un peu trop sectaire souvent.

La fin est sympathique et permet de renforcer l'interrogation de notre rapport à la différence.
J’aurais toutefois apprécié un peu plus d’originalité dans la trame du récit.

Je garde les autres pour des petits billets plus détaillés... 

Et vous ? Vous avez lu quoi pendant l'été ?? 

Des lectures communes avec les miennes ? 



jeudi 28 juillet 2022

L'ange de Munich de Fabiano Massimi 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

 Je vous emmène en 1931 à Munich pour ce billet de lecture, avec un roman qui ne vous laissera pas indifférent·e.
C’est une période historique que j’ai longtemps eu du mal à retrouver dans les romans.
Ce n’est pas très gai et souvent tragique.
Je me suis laissée tenter par plusieurs romans ces dernières années et je ne l’ai pas regretté.
C’est encore le cas cette fois-ci. 

 


1931, Munich.

Le commissaire Sauer et son adjoint sont appelés sur les lieux pour constater le décès.
Ce qui ressemble à un suicide n’est pas tout à fait convaincant et les deux enquêteurs soupçonnent quelques secrets.
Le propriétaire de l’appartement où ils se trouvent, un certain Adolf Hitler, vient ajouter à cette affaire une complexité qui leur laisse peu de latitude pour enquêter, surtout que l’affaire est close dans les heures qui suivent, puis rouvertes ensuite…  

Saviez-vous qu’Adolf à la petite moustache aimait les jeunes femmes ?
Il savait s’entourer de jeunes et jolies femmes toujours beaucoup plus jeunes que lui.
Il y en a eu de célèbres, comme Eva Braun, et de moins connues comme Geli.
Il faut dire qu’Angela Raubal, dite Geli pour la distinguer de sa mère, n’a pas vraiment eu le temps de se faire remarquer.
A 23 ans, elle a été retrouvée morte, une balle en plein coeur tiré avec le pistolet de son oncle, le fameux Adolf.
Comme il était absent, il n’a pas été accusé et a pu continuer son ascension politique.
L’affaire a été étouffée et on n’en a plus entendu parler.

Fabiano Massimi propose de revenir sur cette affaire et de mettre en scène deux enquêteurs aux prises avec les secrets et les manipulations du parti Nazi.
Ils n’ont pas encore accédé au pouvoir mais les piliers du futur régime sont déjà en place.
Himmler, Goebels et les autres se croisent et brouillent les pistes dans un récit raconté du point de vue du commissaire Sauer qui, lui-même, a des choses à cacher.
Et cela fonctionne rudement bien !
On suit le commissaire avec plaisir, on guette les révélations, on a peur pour lui quand un danger le menace, on voudrait qu’il y voit plus clair dans cet imbroglio à la fois politique et sentimental.
Le rythme est haletant, et les évènements se succèdent jusqu’à la dernière ligne.
Pourtant, si les personnages sont réels, y compris les deux enquêteurs, rien ne dit qu’il s’agisse ici de la bonne version des faits.
Mais cela fonctionne et c’est tout ce qu’on demande à ce genre de roman !

La lecture de Nicolas Matthys est vive et expressive, sans trop en faire.
C’est parfait pour ces 14h d’écoute (que j’ai écouté, comme à mon habitude, à vitesse 1,25).
Comme les personnages sont connus, on s’y retrouve facilement, même s’ils sont beaucoup.

Un roman à écouter si cette période vous intéresse !! 
 
 
 


 


 



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