J’ai aimé mes lectures précédentes mais il y avait toujours un « mais ».
Pour celui-ci, pas de mais, pas de réserve, j’ai tout aimé !
Et pourtant, ce n’était pas évident.
Il est question de deuil, de tsunami, de chagrins, et également de reconstruction,de résilience, de beauté de la vie.
Sa mère et sa fille étaient dans un refuge mais l’eau a été la plus forte.
Depuis, elle vit à Tokyo où elle exerce son métier de journaliste radio.
Un soir, lors d’une émission sur le deuil, un auditeur évoque une cabine téléphonique située dans un jardin à des centaines de kilomètres de la capitale.
Le téléphone n’est pas raccordé au réseau mais les personnes en deuil vont y parler à leurs défunts et y trouvent un grand réconfort…
Voilà un roman qui aurait pu être d’une tristesse infinie mais qui s’est révélé d’une grande beauté.
Tout est délicat.
Les personnages sont fragiles et tout pourrait les casser d’un moment à l’autre.
Le jardin de Bellegardia lui-même semble si frêle en haut de sa colline face au vent.
Dès le préambule, l’autrice nous annonce qu’il va lui falloir subir un typhon qui pourrait tout détruire.
Et c’est précisément ce que chacun des personnages a vécu avant de se retrouver là.
Mais c’est aussi un roman de la reconstruction, de la force trouvée en soi, de ces personnages qui retrouvent un second souffle, comme une seconde vie.
C’est un roman du deuil et de la survie.
L’écriture est toute aussi délicate.
Les chapitres racontent principalement l’histoire de Yue et de temps en temps, celle des personnages qu’elle croise.
Quelques chapitres sont consacrés à des listes, au contenu d’une conversation évoquée dans le chapitre précédent, comme des respirations, des pauses techniques pour le lecteur qui font irruption dans le récit.
Là encore, cela apporte de la douceur au récit en permettant de se reprendre, de ne pas se laisser emporter par ce récit de la peine.
La lecture de Clara Bratjman correspond parfaitement au texte.
Elle se fait oublier tout en donnant un rythme convaincant à ce roman.
Pourtant, le sujet n’était pas facile et la lecture aurait pu basculer vers le sordide mais ce n’est pas le cas.
Je vous conseille donc sans réserve ce petit roman qui va se classer sans hésiter dans les premières places de mon classement pour cette édition du prix Audiolib !!