Lundi.
Brouillard.
Obscurité.
Morosité.
Elle file sans envie, sans passion, sans radio.
Le silence s'est installé dans la voiture.
Les idées tournent et retournent sans cesse.
Fusion, réorganisation, expulsion, cessation, trahison.
Elle se sent enfermée, lancée dans un tunnel dont elle ne voit pas le bout.
Et puis ce noir partout...
Mais en a-t-elle vraiment envie ?
Ce qui l'attend n'est pas si réjouissant.
Il faudra recommencer, se réinstaller, tenter de comprendre qui est un allié, qui ne l'est pas, trouver sa place sans prendre celle des autres.
Mais pourquoi fait-il si noir ?
Elle le sait, les relations humaines, ce n'est pas son fort.
Elle mise toujours sur le mauvais cheval, c'est comme ça.
Elle se méfie autant d'elle-même que des autres et les années passant ne lui ont pas apporté cette sagesse qui voit tout.
Et son esprit s'envole, au milieu de ce noir profond qu'elle essaie de percer sans succès, elle repense soudain à ce jour de mai, sur cette terrasse en Italie.
Elle s'était laissée envahir par l'air chaud, le soleil, les bruits, la mer, les gens autour, elle avait décidée que rien ne pouvait l'atteindre.
Face à cette baie qui n'attendait rien d'elle, elle avait fait un pacte avec elle-même.
Celui qui l'avait abandonnée ici la veille n'était pas digne d'elle.
Comment pouvait-on faire une chose pareille ?
Elle regardait ce ferry qui s'éloignait et l'espace d'un instant, elle avait eu l'envie de tout quitter, de partir, d'abandonner la partie.
Comme ce matin alors qu'il faisait si noir, la lumière l'avait hypnotisée et elle s'était imaginé une vie, loin, sans petit matin sombre et froid.
Et puis il avait fallut rentrer.
La fuite, c'était pas son truc.
Aujourd'hui encore, elle ne fuira pas.
Une longue journée l'attend où elle devra négocier, argumenter, convaincre sans fin, avoir l'esprit vif et ne pas sombrer dans le fatalisme.
Et puis soudain, alors qu'elle essaie de rester concentrée sur la route, elle prend conscience que les lumières sont éteintes.
Elle n'en voit aucune, le paysage reste fermé, rien pour accrocher le regard.
La nuit n'est plus familière, le noir profond n'existe plus.
Il y a toujours une lueur dans le lointain, un village qui tient à sa sécurité.
Mais ce matin, rien.
Elle prend cela comme un signe.
Elle a toujours su trouver au fond d'elle ce qu'il fallait pour s'adapter et s'intégrer.
C'est peut-être cette possibilité de tout quitter qui lui donne cette force, une bascule potentielle qui n'attend qu'un pas de côté.
Alors aujourd'hui encore, elle accroche un sourire sur son visage, un sourire qui ne cache pas toujours son désaccord, mais un sourire qui peut aussi apaiser ses pensées, et elle ne garde en tête que ce soleil, ce ferry qui s'éloignait et cette mer qui n'attendait qu'elle.
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas participé à l'atelier de Leiloona.
Brouillard.
Obscurité.
Morosité.
Elle file sans envie, sans passion, sans radio.
Le silence s'est installé dans la voiture.
Les idées tournent et retournent sans cesse.
Fusion, réorganisation, expulsion, cessation, trahison.
Elle se sent enfermée, lancée dans un tunnel dont elle ne voit pas le bout.
Et puis ce noir partout...
Mais en a-t-elle vraiment envie ?
Ce qui l'attend n'est pas si réjouissant.
Il faudra recommencer, se réinstaller, tenter de comprendre qui est un allié, qui ne l'est pas, trouver sa place sans prendre celle des autres.
Mais pourquoi fait-il si noir ?
Elle le sait, les relations humaines, ce n'est pas son fort.
Elle mise toujours sur le mauvais cheval, c'est comme ça.
Elle se méfie autant d'elle-même que des autres et les années passant ne lui ont pas apporté cette sagesse qui voit tout.
Et son esprit s'envole, au milieu de ce noir profond qu'elle essaie de percer sans succès, elle repense soudain à ce jour de mai, sur cette terrasse en Italie.
Elle s'était laissée envahir par l'air chaud, le soleil, les bruits, la mer, les gens autour, elle avait décidée que rien ne pouvait l'atteindre.
Face à cette baie qui n'attendait rien d'elle, elle avait fait un pacte avec elle-même.
Celui qui l'avait abandonnée ici la veille n'était pas digne d'elle.
Comment pouvait-on faire une chose pareille ?
Elle regardait ce ferry qui s'éloignait et l'espace d'un instant, elle avait eu l'envie de tout quitter, de partir, d'abandonner la partie.
Comme ce matin alors qu'il faisait si noir, la lumière l'avait hypnotisée et elle s'était imaginé une vie, loin, sans petit matin sombre et froid.
Et puis il avait fallut rentrer.
La fuite, c'était pas son truc.
Aujourd'hui encore, elle ne fuira pas.
Une longue journée l'attend où elle devra négocier, argumenter, convaincre sans fin, avoir l'esprit vif et ne pas sombrer dans le fatalisme.
Et puis soudain, alors qu'elle essaie de rester concentrée sur la route, elle prend conscience que les lumières sont éteintes.
Elle n'en voit aucune, le paysage reste fermé, rien pour accrocher le regard.
La nuit n'est plus familière, le noir profond n'existe plus.
Il y a toujours une lueur dans le lointain, un village qui tient à sa sécurité.
Mais ce matin, rien.
Elle prend cela comme un signe.
Elle a toujours su trouver au fond d'elle ce qu'il fallait pour s'adapter et s'intégrer.
C'est peut-être cette possibilité de tout quitter qui lui donne cette force, une bascule potentielle qui n'attend qu'un pas de côté.
Alors aujourd'hui encore, elle accroche un sourire sur son visage, un sourire qui ne cache pas toujours son désaccord, mais un sourire qui peut aussi apaiser ses pensées, et elle ne garde en tête que ce soleil, ce ferry qui s'éloignait et cette mer qui n'attendait qu'elle.
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas participé à l'atelier de Leiloona.
Une journée de réunions pas passionnantes et voilà :)