Je vois passer les romans de Caryl Ferey depuis très longtemps mais je n'avais pas encore cédé à la tentation.
Et puis je me suis laissée tenter par Mapuche, un peu à cause du sujet, un peu à cause de l'Argentine et de Buenos Aires.
Dans ma liste des 50 trucs à faire avant de mourir, il y a "acheter des chaussures de tango à Buenos Aires" (à lire avec l'accent).
J'ai donc toujours une affection particulière pour cette ville.
Je ne m'attendais néanmoins pas à ce que j'ai lu.
Miguel n'a plus aucune nouvelle de Luz avec qui il a l'habitude de faire le tapin.
Cela ne fait que quelques heures, mais il sent que quelque chose ne tourne pas rond.
Jana finit par accepter de chercher Luz, mais après plusieurs heures de recherche, ils tombent sur la police qui repêche un cadavre.
Mais un transsexuel assassiné, tout le monde s'en fout et la police va vite classer l'affaire.
Jana décide alors de contacter Ruben Calderon, détective privé spécialisé dans la recherche des disparus...
Au propre comme au figuré !!
Le cadre historique est un personnage à lui tout seul et on ne peut passer outre.
Ruben Calderon est un Portenio pure souche qui a connu les prisons de la dictature, la torture et la disparition de ses proches.
Sa mère fait d'ailleurs partie de ces grand-mères de la place de mai qui tournent en rond tous les jeudi pour réclamer le retour de leurs proches ou des enfants enlevés à leur famille dans les années 1970.
Que l'on connaisse ou non ces évènements, on apprend énormément de choses dans ce roman.
Dans le fil du récit, les informations sont distillées petit à petit et le lecteur découvre les enlèvements, les tortures, les disparitions, le gouvernement militaire.
Evidemment, c'est aussi très violent.
Les descriptions de coups, de tortures, sont très nombreuses même si l'auteur n'en abuse pas outre mesure (mais c'est un avis personnel).
Mais l'histoire est cohérente et les personnages se construisent aussi dans cette violence.
On pourra sans doute reprocher à Caryl Ferey de s'être un peu laissé aller dans l'horreur, mais je ne crois pas que les tortionnaires se retenaient et même si les images restent longtemps en mémoire, cela me paraît indispensable quand on traite une telle période.
Je précise tout de même que je n'aime pas les romans trop violents et que je suis encore traumatisée de ma lecture de Tokyo de Mo Hayder.
Il va falloir que je me remette aussi de celui-ci mais c'est assez différent et c'est bien aussi de pouvoir parler de ce qu'il s'est passé et de le faire connaitre (même si c'est à déconseiller aux âmes sensibles).
Et puis la tension qui monte et qui est parfaitement maîtrisée par l'auteur empêche de lâcher le roman chaque fois qu'on l'ouvre !
Petit à petit, l'étau se resserre autour des personnages et on a forcément très envie de savoir ce qui va leur arriver.
Jusqu'à la dernière page on attend le dénouement.
Jusqu'à la dernière page on attend le dénouement.
Et pour finir, comme je l'ai "lu" en livre audio, je ne peux m'empêcher de préciser que la lecture de Feodor Atkine est parfaite (comme d'habitude en fait).
Sa voix chaude est toujours un régal et j'avoue foncer sans hésiter quand je vois qu'il lit un livre audio !
Si vous n'avez pas peur des scènes de torture, si vous voulez en savoir un peu plus sur la dictature en Argentine, si vous cherchez un bon roman un peu thriller pour les vacances, ce policier pourrait bien vous plaire.
Bonjour Estelle ! Ma bibliothécaire m'a chaudement recommandé "Mapuche" et j'avais lu, vu que celui-ci n'y était pas, "Utu" qui se passe en Australie : je partage donc pleinement ce que tu dis. C'est passionnant, fort, on apprend beaucoup de choses mais alors, qu'est-ce que c'est violent ! J'ai eu du mal à m'en remettre !
RépondreEffacerBon Noël à toi et aux tiens, gros bisous de Sandrion !
Curieusement, je m'en suis assez bien remise alors que d'ordinaire, cela me fait fuir. J'ai encore le souvenir très vif de ma lecture de Tokyo de Mo Hayder ou de Yeruldelgger qui est moins violent mis à part une scène au milieu. J'ai vraiment l'impression que le contexte nécessite cette violence, même si à la fin cela pourrait être moins fort. Je note en tout cas que les autres romans sont du même genre, et je me laisserai sûrement tentée par un autre ;^)
EffacerCelui-ci est noté sur une LAL depuis des lustres... et avec ce que tu dis de la voix du lecteur, la version audio est très tentante !
RépondreEffacerOui, c'était vraiment bien. Je l'avais noté aussi sans y céder et là, j'ai été ravie !
EffacerOlala tu m'as vraiment donné envie!
RépondreEffacerMais tant mieux :^)
EffacerJ'aime beaucoup Feodor Atkine aussi. Sa lecture du Quatrième mur de Sorj Chalandon est gravée dans ma mémoire.
RépondreEffacerQuant aux romans de Carol Ferrey, j'ai l'impression qu'i,se sont souvent violents. Ils sont aussi passionnants en général !
Oh mais oui, j'avais adoré le 4e mur et il y était pour beaucoup. J'ai moins aimé dans le Vieux qui lisait des romans d'amour parce qu'il marquait beaucoup les noms étrangers mais je suis quand même une fan :^)
EffacerPour Caryl Ferey, j'ai effectivement l'impression comme toi que tous ses romans sont sur le même mode. J'avais lu les commentaires d'un billet sur lui où d'autres lectrices disaient qu'il suivait toujours à peu près la même structure avec une amourette, une enquête et des évènements violents qui impliquent les protagonistes. Je vais attendre un peu pour en lire un autre pour ne pas être lassée par une éventuelle répétition, mais je le relirai, c'est sûr.
Si c'est très violent, pas sûre de me laisser tenter... Je te souhaite un joyeux Noël et une belle soirée !
RépondreEffacerJ'ai eu l'impression que cela se justifiait, mais clairement oui, c'est très violent.
EffacerUn bon début d'année à toi Soukee ;^)
J'ai aussi beaucoup apprécié cette lecture ! Sur ce même sujet je te conseille "luz ou le temps sauvage" si tu ne l'a pas lu !
RépondreEffacerJe l'ai noté ce roman (et il est peut-être bien dans ma PAL) en effet. C'est une période qui m'intéresse beaucoup, que j'avais retrouvé dans un roman d'Hélène Gremillon je crois aussi.
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