Encore une exposition que vous avez le temps d'aller voir !
Bon, ne trainez pas, tout de même, mais il vous reste plus d'un mois pour cette expo qui n'attire pas les foules.
Il y a du monde dans les salles, mais la queue à la billetterie est très rapide le matin et vous aurez largement la place d'apprécier les œuvres présentées ( qui sont souvent en grand format en plus).
Keith Haring fait partie de notre paysage culturel.
On ne sait pas forcément de qui sont ses œuvres, on les a vu passer ou on les a croisées quelque part.
Ma maman m'a dit qu'il y avait une affiche dans la salle d'attente de son médecin, mais elle n'a aucune idée du nom du type qui fait ça !
Cette exposition est donc un excellent moyen de connaître un peu mieux cet artiste, et surtout de mieux comprendre son travail.
Je connaissais les grands thèmes, comme le bébé radiant et le sida, mais j'aurais été incapable d'assigner une signification précise à un tableau.
En réalité, cela n'a pas vraiment d'importance car justement, Keith Haring ne donnait aucun titre pour laisser la liberté de chacun s'exercer.
Il voulait aussi rendre l'art accessible à tous, ce qu'il faisait en taggant ou en ouvrant une boutique qui vendait ses œuvres reproduites en série, inventant ainsi le merchandising artistique.
L'exposition décrypte également les sujet qui préoccupait l'artiste, assignant une signification à ces motifs répétés des dizaines de fois.
On apprend ainsi que le bébé radiant vise a dénoncer la menace nucléaire qui le préoccupait déjà dans les années 1980, alors que les chiens et les hommes armés d'un bâton symbolise les USA et l'oppression des masses.
Cette dénonciation se porte vers des directions humaniste qui reste d'actualité malheureusement : le racisme américain et l'apartheid en Afrique du sud, la manipulation de la religion, l'homophobie, la menace du sida, la technologie qui nous avilit.
On découvre ainsi un Keith Haring visionnaire, dénonçant l'envahissement de notre société par les ordinateurs et prédisant qu'un jour prochain, l'informatique dirigera le monde et que nous deviendrons dangereusement dépendant !
Ça fait réfléchir !
Il s'en prend aussi à la religion tout en insistant sur son respect de la foi.
Le système imposé par des organisations manipulatrices s'oppose ainsi à la foi individuelle respectable et respectée, et les toiles dénoncent encore l'emprisonnement, la dangerosité de l'unicité de la pensée , l'avilissement des masses.
Sous couvert d'image faussement simples, la dénonciation est violente, tout comme ce qu'Haring exprime dans certains dessins.
On aperçoit aussi Warhol au détour d'une photo Polaroïd et l'ombre du dadaïsme et de Duchamp plane sur les bâches utilisés abondamment ou sur les dessins à la craie réalisés dans le métro new-yorkais.
Si cette expo vous tente, n'oubliez pas de télécharger l'audio guide avant votre visite ou de le louer sur place.
Le commentaire éclaire vraiment l'expo.
Une petite mention spéciale aussi pour la musique diffusée dans la salle des dessins du métro que j'ai adoré, avec un goût de trop peu car se replonger dans la musique des années 1980, c'est un régal dans un musée.
Les infos pratiques :
Musée d'art moderne de Paris jusqu'au 15 aout.
On clique sur une photo pour voir en plus grand :
Andy Mouse !! |
J'adore l'idée ! |
Rail de métro tagué |
Panneau d'affichage du métro démonté pour conserver le dessin à la craie |
Warhol qui regarde passer un plat de merguez !!!! |
La dernière toile ! |
Il y avait eut une expo à Lyon il y a quelques années. J'avais bien aimé, et j'en avais appris plus.
RépondreEffacerJ'avais manqué l'expo de Lyon, alors je ne voulais surtout pas manquer celle-ci :)
Effacerça me dit bien... j'avais déjà vu l'expo qui lui était consacrée au musée en herbe et j'avais aimé
RépondreEffacerC'est un artiste qui plait généralement, mais c'est toujours agréable d'avoir les explications en plus dans une expo bien faite, et je crois que le musée en herbe avait bien conçu la sienne ;)
EffacerJe devais y aller un dimanche au mois de juin ... avant de voir qu'il y avait 2 heures de queue. Pffff. Mais si j'ai le temps, j'y retournerai.
RépondreEffacerOh ! C'est dingue ! Il n'y avait pas de queue du tout quand j'y suis allée début juillet. Peut-être qu'il y a des nocturnes ou que tu peux acheter ton billet en coupe-fil à l'avance ?
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