Aucun message portant le libellé Exposition. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Exposition. Afficher tous les messages

jeudi 23 février 2017

L'esprit du Bauhaus

Hier, une vilaine migraine s'est invitée dans mon cerveau.
J'ai bien essayé de corriger quelques copies mais c'était vraiment laborieux.
En passant devant le musée des Arts décoratifs lundi, j'avais vu qu'une exposition sur le Bauhaus se terminait dans quelques jours.
Soigner sa migraine par une petite expo à deux pas du bureau, c'est pas mal, non ?




J'ai donc traversé la Seine puis les jardins du Louvre pour aller aux arts décos.
Je ne m'y attendais pas du tout, mais il y avait deux heures de queue !!
J'ai dégainé ma carte de guide et hop, je suis entrée en 5 minutes 😁.




On est accueilli par un grand pan de mur noir où le nom de l'exposition s'affiche en grand.
Les premières salles présentent ensuite les origines esthétiques du Bauhaus.
Il y avait du monde, un groupe qui prenait toute la place et j'avoue avoir eu du mal à voir quelque chose, mais j'ai admiré la petite présentation de meubles arts and craft.
Un peu d'art nouveau, de Klimt, et on bascule dans les différents ateliers de l'école du Bauhaus.




C'est là que j'ai découvert que l'école était organisée en ateliers.
Les arts représentés ont changé avec les années, témoignant des courants de pensée des directeurs, notamment des idées de Gropius qui a présidé aux destinées du Bauhaus plusieurs années.
Il y a eu la photographie, le tissage, la céramique, le bois, le théâtre, la peinture... c'était très diversifié et chaque salle présente la production d'un atelier.
Des photos de la vie quotidienne au Bauhaus jalonnent aussi le parcours.
Selon ses affinités personnelles, on est plus ou moins attirés par les différentes salles, mais l'ensemble est complet et crée un beau portrait de l'école.
Il aurait aussi pu y avoir plus d'informations sur les choix esthétiques dans chaque atelier, mais c'est une exposition grand public.


Lyonel Feininger, Six maisons



Lyonel Feininger, Gelmeroda IX


J'ai été particulièrement sensible aux meubles et à l'architecture, sans doute parce que c'est ce que je connais le mieux.
J'ai reconnu des meubles que j'aime, ou plutôt leurs origines dans des prototypes ou des propositions esthétiques.
Observer les lignes, les courbes, les tissus choisis à l'origine, c'est toujours intéressant.




Josef Albers, Fauteuil 244


Josef Hartwig, jeu d'échecs


J'avoue avoir un peu regretté néanmoins qu'il y ait peu d'informations sur la création de l'école.
L'exposition se concentre surtout sur le fonctionnement de l'école du Bauhaus et son esthétique, mais je trouve que le contexte est aussi très important.
On ne sait pas vraiment pourquoi cette école a été créée, ni pourquoi elle a dû déménager de Weimar à Dessau (des raisons politiques évidentes sont évoquées mais cela aurait pu être plus détaillé).
Il n'y a pas non plus de plan de la nouvelle école ou de maquette.
On voit des photos partielles et un film sur la maison que Gropius a conçu pour les enseignants mais rien d'autre.
Cela manque je trouve, mais c'est peut-être dû à ma curiosité personnelle pour cet endroit.




La fin de l'exposition évoque la fin de l'école, son déménagement à Berlin avant sa fermeture définitive.
Mais cette fermeture a entrainé la dispersion des enseignants et, dans le même mouvement, la dispersion des idées.
Et c'est tant mieux pour nous !


Kurtz Kranz, Frische Nehrung


Comme je n'arrive pas à faire une expo avant qu'elle ne soit presque terminée, je vous en parle vite vite au cas où vous auriez envie d'y faire un tour.
Il vous reste trois jours (oui, c'est juste, je sais) jusqu'au 26 février pour y foncer.
Si vous ne pouvez pas, le catalogue de l'exposition reprend les panneaux explicatifs et les oeuvres.
N'oubliez pas de prendre vos billets sur Internet pour ne pas attendre.







mercredi 11 mars 2015

◊ Wool war one ◊





La solidarité n'est pas un concept que l'on a l'occasion de vivre très souvent dans nos vies.
Pourtant, il suffit parfois d'un petit rien pour avoir le sentiment de participer à quelque chose de plus grand.

L'an dernier, j'ai répondu à l'appel d'une blogueuse que j'aime beaucoup et j'ai pu apporter ma petite pierre à un édifice que l'on peut voir en ce moment au musée de la Piscine de Roubaix.
Ce n'est pas quelque chose de très important pour la société, mais pour la mémoire, cela me parait être un bel hommage.






L'idée de départ était de commémorer la première guerre mondiale.
Le musée de la Piscine a donc demandé à la tricoteuse géniale Délit Maille (je vous invite à aller sur son blog, c'est magnifique !) de créer plein de petits bonhommes en laine comme elle sait si bien le faire pour représenter une armée en marche.






Evidemment, quand on est toute seule avec ses petites aiguilles, ça représente un travail titanesque.
Elle a alors eu l'idée de demander à ses lecteurs si quelques uns voulaient bien participer.
Pour commémorer un passage si moche de notre histoire, c'était plutôt pas mal de s'y mettre à plusieurs !






A l'époque, je pensais que j'aurai du temps et l'esprit libre pendant mon congé maternité alors j'ai envoyé un petit mail pour faire partie des tricoteuses / crocheteuses.

Finalement, j'ai laissé trainer cette pelote jusqu'en septembre et en reprenant le travail, je l'ai mise dans mon cartable pour occuper les trajets en train.






Patiemment, j'ai crocheté toute la pelote, faisant ainsi des chaussures, des bretelles et des ceintures pour 8 petits soldats.

Et là, il s'est passé un truc incroyable.
A chaque trajet, ces petites bretelles et ces petites chaussures ont suscité la curiosité.
Alors qu'on m'aborde rarement pour me parler de mon tricot ou des bras de doudous que je peux être en train de faire, pour ces petites lanières marrons, j'ai eu plusieurs discussions avec des voyageuses qui se demandaient ce que je pouvais bien faire.






J'en ai donc profité pour expliquer cette "oeuvre" commune et faire de la pub à cette expo et je recommence ici.

Je ne pourrai malheureusement pas aller voir le résultat, mais allez-y pour moi ^-^
Si vous habitez dans le Nord, ou si vous y passez prochainement, n'hésitez pas à y faire un tour.
Le musée de la Piscine est magnifique, et ces petits soldats sont dans la galerie du premier étage, où vous aurez une vue magnifique sur le bassin.





Merci Melle Délit Maille pour ce beau projet !!


Multitude
Délit Maille
du 6 décembre 2014 au 12 avril 2015
Piscine de Roubaix

Pour plus d'info : la page du musée
Un bel article sur FranceTVinfo
Et une interview de délit maille ici







vendredi 19 juillet 2013

Keith Haring, the political line au MAM

Encore une exposition que vous avez le temps d'aller voir !
Bon, ne trainez pas, tout de même, mais il vous reste plus d'un mois pour cette expo qui n'attire pas les foules.
Il y a du monde dans les salles, mais la queue à la billetterie est très rapide le matin et vous aurez largement la place d'apprécier les œuvres présentées ( qui sont souvent en grand format en plus).

Keith Haring fait partie de notre paysage culturel.
On ne sait pas forcément de qui sont ses œuvres, on les a vu passer ou on les a croisées quelque part. 
Ma maman m'a dit qu'il y avait une affiche dans la salle d'attente de son médecin, mais elle n'a aucune idée du nom du type qui fait ça ! 
Cette exposition est donc un excellent moyen de connaître un peu mieux cet artiste, et surtout de mieux comprendre son travail.

J'avais effectivement une idée assez maigre de ce qu'il cherche à dire dans ses peintures.
Je connaissais les grands thèmes, comme le bébé radiant et le sida, mais j'aurais été incapable d'assigner une signification précise à un tableau. 

En réalité, cela n'a pas vraiment d'importance car justement, Keith Haring ne donnait aucun titre pour laisser la liberté de chacun s'exercer. 
Il voulait aussi rendre l'art accessible à tous, ce qu'il faisait en taggant ou en ouvrant une boutique qui vendait ses œuvres reproduites en série, inventant ainsi le merchandising artistique. 
L'exposition décrypte également les sujet qui préoccupait l'artiste, assignant une signification à ces motifs répétés des dizaines de fois.
On apprend ainsi que le bébé radiant vise a dénoncer la menace nucléaire qui le préoccupait déjà dans les années 1980, alors que les chiens et les hommes armés d'un bâton symbolise les USA et l'oppression des masses. 
Cette dénonciation se porte vers des directions humaniste qui reste d'actualité malheureusement : le racisme américain et l'apartheid en Afrique du sud, la manipulation de la religion, l'homophobie, la menace du sida, la technologie qui nous avilit. 

On découvre ainsi un Keith Haring visionnaire, dénonçant l'envahissement de notre société par les ordinateurs et prédisant qu'un jour prochain, l'informatique dirigera le monde et que nous deviendrons dangereusement dépendant ! 
Ça fait réfléchir ! 
Il s'en prend aussi à la religion tout en insistant sur son respect de la foi. 
Le système imposé par des organisations manipulatrices s'oppose ainsi à la foi individuelle respectable et respectée, et les toiles dénoncent encore l'emprisonnement, la dangerosité de l'unicité de la pensée , l'avilissement des masses.
Sous couvert d'image faussement simples, la dénonciation est violente, tout comme ce qu'Haring exprime dans certains dessins. 

On aperçoit aussi Warhol au détour d'une photo Polaroïd et l'ombre du dadaïsme et de Duchamp plane sur les bâches utilisés abondamment ou sur les dessins à la craie réalisés dans le métro new-yorkais. 

Si cette expo vous tente, n'oubliez pas de télécharger l'audio guide avant votre visite ou de le louer sur place. 
Le commentaire éclaire vraiment l'expo. 
Une petite mention spéciale aussi pour la musique diffusée dans la salle des dessins du métro que j'ai adoré, avec un goût de trop peu car se replonger dans la musique des années 1980, c'est un régal dans un musée.

Les infos pratiques : 
Musée d'art moderne de Paris jusqu'au 15 aout.

On clique sur une photo pour voir en plus grand : 

Andy Mouse !! 



J'adore l'idée ! 



Rail de métro tagué



Panneau d'affichage du métro démonté pour conserver le dessin à la craie



Warhol qui regarde passer un plat de merguez !!!! 









La dernière toile !



vendredi 5 juillet 2013

Dynamo au Grand Palais

Pour une fois, je vais vous parler d'une expo qui ne se termine pas demain.
Il vous reste effectivement un peu moins de trois semaines pour aller la voir, ce qui est bien peu fréquent sur ce blog ^-^ . 
C'est une expo un peu atypique qui ravira les enfants et les adultes qui ont gardé leur âme d'enfant. 

Le Grand Palais mène une politique ambitieuse en matière d'exposition. 
Les grands noms se sont succédés et le nombre de visiteur est souvent énorme quand il s'agit de Monet, Klimt ou Hopper.
La qualité de ces expositions récompense d'ailleurs souvent le visiteur qui a patiemment fait la queue mais pour cette expo, vous n'aurez pas besoin de la faire ! 
J'écris cela en étant tout de même consciente que les derniers jours peuvent attirer des retardataires nombreux, et comme d'habitude, je vous encourage à acheter un billet coupe fil, mais la semaine dernière il n'y avait vraiment personne, et pourtant on était mercredi. 

Encore une fois, le projet est ambitieux.
L'idée des commissaires de l'exposition est de montrer le mouvement et la lumière dans l'art contemporain (voire même moderne, c'est-à-dire avant 1950 si je ne dis pas de bêtise).
L'exposition se veut ludique et multidimensionnelle. 
Certaines œuvres bougent, d'autres demandent au spectateur de bouger, d'autres encore incitent à passer au travers. 
C'est bien fait, on découvre des œuvres complètement inconnues et des questionnements assez pointues sur l'art. 

Je vais être honnête avec vous néanmoins. 
En sortant de l'expo, j'ai eu une sensation de frustration. 
Les photos des visiteurs sont encouragées mais certaines œuvres ne peuvent pas être photographiées.
L'audioguide téléchargé sur mon ipad ne fonctionne pas non plus en arrière-plan, ce qui oblige à l'arrêter pour faire des photos. 
Certains concepts sont répétés par plusieurs artistes et ça finit par être lassant, comme les miroir ou les flashs lumineux et aveuglants. 
J'ai eu envie de dire qu'on avait compris au bout de la 3e ou 4e oeuvre reprenant le principe, même si l'art se répète toujours. 
Il y a aussi beaucoup d'oeuvres qui font la même chose dans la deuxième partie de l'expo.
Et surtout, il y a des œuvres mobiles qui sont censés s'allumer toutes les 2 minutes ( pour les ménager) et qui ne s'allument pas du tout ! 
C'est vraiment dommage. 

Mais hier, en montrant mes photos à une collègue, je me suis aperçue qu'il y avait aussi beaucoup d'œuvres qui m'avaient plues, qui m'avaient touchée, émerveillée ou enthousiasmée.
D'ailleurs, elle a une énorme envie d'aller voir l'expo avec ses enfants depuis hier. 
Alors après ces réserves, je me suis dit que mes photos et mes vidéos vous parleraient peut-être aussi et pour celles et ceux qui ne peuvent pas venir, vous aurez ainsi un petit air de dynamo.

(pour voir les photos en grand, on clique sur l'une d'entre elles)


Mon premier coup de coeur : 
ces quatre photos représentent le même tableau sous des angles différents ! 







Un petit délire coloré à base de mélanges de lumière : 



Mon oeuvre préférée : 
une bande de cassette vidéo qui tourne en apesanteur grace aux deux ventilos ^-^



Un mobile psychédélique



Felice Varini, j'adore !!!!



Une oeuvre poétique : 
le ventilateur tourne et crée une bosse sur la toile. 



Une oeuvre qui se traverse et qui amuse les enfants :



Jeu de miroir



Le prisme de Nicolas Shöffer : 
une oeuvre vertigineuse ! 
Le jeu des miroirs crée un effet d'infini très déstabilisant mais fascinant. 





Au Grand Palais jusqu'au 22 juillet.




samedi 22 juin 2013

La valise mexicaine au MAHJ

Jeudi après-midi, j’avais un peu de temps libre et sur ma liste de trucs à faire avant les vacances, il y avait une petite expo que je voulais visiter depuis très longtemps.
C’est effectivement une exposition itinérante qui est passé par plusieurs lieux, comme les Rencontres photographiques d’Arles, et qui tourne depuis environ trois ans.

J’ai découvert cette valise peu de temps après avoir lu En attendant Robert Capa, un roman qui m’avait vraiment marqué.
Pendant la guerre d’Espagne, Capa, Taro et Chim, trois photographes présents sur place, ont réunis un ensemble de négatif dans une valise, comme ils le faisaient régulièrement.
Les boîtes étaient ensuite mises à l’abri à Paris.
Quand Paris a été occupée en 1940, un ami de Robert Capa s’est occupé de sauver les négatifs de Capa en les confiant au consulat chilien.
C’est ainsi que cette valise s’est perdue, qu’elle a voyagé longtemps, pour réapparaître en 2007 au Mexique (d’où son nom).



Des trois photographes, Capa est le plus connu.
Ses photos ont régulièrement fait la une des grands magazines, il a couvert de nombreuses guerres et a monté une agence qui restera dans l’histoire de la photographie.
Chim, moins connu, a lui aussi produit de nombreux clichés très reproduits.
Mais c’est Taro qui m’intéressait particulièrement !
La lecture du roman de Susana Fortes montre une femme forte qui crée le personnage de Capa.
C’est elle qui invente leurs noms, qui prend les décisions et qui semble avoir la tête sur les épaules.
Elle trouve des clients, elle crée l’attente des magazines et suscite l’intérêt du public.
Ses photos sont aussi très différentes, plus humaines.
Elle s’intéresse aux gens, à leur expression et à ce qu’ils vivent.
Là où Capa photographie des scènes, elle photographie des gens et ce qu’ils vivent.

Évidemment, l’exposition présente peu de photos de Gerda Taro par rapport à l’ensemble, mais elles sont magnifiques.
Elles sont disposées par regroupement géographique, comme dans la valise.
On y assiste à des meetings politiques, comme celui de la passionaria, à des batailles, ou au contraire à des scènes de désolation dans Madrid bombardées.
C’est à la fois émouvant et tragique (surtout les derniers rouleaux pris juste avant le décès de Gerda Taro).

Taro endormie

En bref, une magnifique expo !


Toutes les infos pratiques sont ici, mais dépêchez-vous, il ne reste qu’une semaine.

On vous donnera tout un attirail à l'entrée, dont une loupe pour les photos
(mais on les voit très bien sans )



LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...