Il est trop tard
pour aller voir ces deux expositions, mais je trouvais cela dommage de ne pas
vous en parler, dans le premier cas pour vous consoler éventuellement de ne pas
l’avoir vu, et dans le second parce que le catalogue d’expo est magnifique.
Commençons donc
par Monumenta vu par Daniel Buren au Grand Palais qui s’est terminé le 21 juin
dernier.
Ayant une heure
de libre dans mon emploi du temps surchargé le 20, je me suis dit qu’il serait
dommage de manquer Monumenta, et que je pourrais y faire un saut rapide à
12h30.
Je voulais
absolument voir l’installation, et cela me chagrinait de la manquer, car l’an
passé, j’ai été vivement impressionnée par le Monumenta d’Anish Kapoor.
Kapoor, c’était
du genre l’œuvre que tu vis de l’intérieur, le truc face auquel (et même à
l’intérieur duquel) tu ne peux pas rester indifférent, l’installation qui
interpelle, qui interroge, ou au minimum qui te fais ressentir des trucs qui te
ramène carrément au ventre de ta mère !
Une vraie
expérience, quoi !
Je suis entrée
dans la grande nef sur le côté, et j’ai découvert une série de ronds colorés
situés à 2m30 du sol et collés les uns aux autres. C’est rigolo de voir les
couleurs qui se reportent sur le béton du sol. En avançant dans la nef, il y a
des sons qui vous sautent dessus, des listes de chiffres lus dans 19 langues
différentes.
Quand on arrive
au centre de la nef, l’espace se libère et on voit la coupole où des plaques
bleues ont été disposées. Elles se reflètent dans des miroirs posés au sol.
Bon, c’est sympa,
on peut faire plein de photos amusantes (quand les miroirs sont propres, ce
doit être mieux) et l’espace a été parfaitement investi. Les enfants s’y
sentent bien, ils courent partout et les couleurs leurs plaisent beaucoup.
Mais je crois que
je n’ai plus l’âge, et le sens de l’œuvre, le questionnement, la mise en
question du monde m’ont semblé bien absents.
Une installation
qui ne restera pas dans ma mémoire…
L’autre
exposition, par contre, était nettement plus intéressante.
Le tableau de
Léonard de Vinci surnommé la Sainte Anne a été restauré l’an dernier.
Il s’agit d’une
restauration d’envergure, qui a réellement modifié la perception du tableau et
justifiait une aussi belle exposition.
Mais ce qui fait
la qualité du travail mené par les conservateurs, ce sont les tableaux et les
dessins assemblés autour de l’œuvre.
Les conservateurs
ont choisi de montrer l’avant et l’après.
La première
partie de l’exposition (et du catalogue) nous conduisait progressivement vers
la Sainte Anne, en passant par d’autres œuvres de l’époque reprenant le même
thème, puis les dessins préparatoires de Vinci et de son atelier.
Le tableau
majestueux se dressait à mi- parcours, puis venaient d’autres tableaux de
Vinci, de ses contemporains, et des copies innombrables, les tableaux de
contemporains très « inspirés » par la toile de Vinci.
La Sainte Anne a
apparemment donnée lieu à une longue lignée de tableau où la même scène est
reprise, où le peintre a représenté la vierge dans la même pose avec le christ.
La construction
de cette exposition était donc vraiment intéressante.
Elle permettait
de comprendre pourquoi Vinci s’est intéressé à ce thème, comment il a peint ce
tableau, mais elle donnait surtout beaucoup d’information concernant la vie du
tableau.
Il y a eu trois
cartons réalisés avant que le peintre ne décide de son motif.
Le premier,
magnifique et visible à Londres (il était présenté lors de l’expo) montre une
scène assez différente. Vinci a ensuite fixé les personnages sur le deuxième
carton (aujourd’hui perdu) et le troisième est celui du tableau, mais il a lui
aussi été très modifié.
Or, on dispose de
dizaines de copies qui présentent des détails communs, mais absents du tableau
final. Et c’est là qu’on apprend que les copistes travaillaient à partir de
cartons intermédiaires réalisés par l’atelier de Vinci et diffusés dans
l’Europe entière.
Vous l’aurez
compris, c’était une belle surprise, et si vous ne l’avez pas vu,
rassurez-vous, le tableau est présenté dans l’exposition permanente du Louvre.
N’hésitez pas si
vous passez à Paris, il est magnifique.
Et si Vinci vous
passionne, il y a 4 émissions très intéressantes sur
France culture par ici (la 2e
est sur le tableau).
vu Buren, mais hélas pas la Sainte-Anne, ce sera un bon prétexte pour revenir à Paris!
RépondreEffacerMais oui, il faut toujours de bons pretextes ;)
EffacerJ'ai raté ces deux expos, dommage...merci pour ce article
RépondreEffacerSurtout pour la seconde, mais le tableau reste à Paris, c'est l'avantage du Louvre ;)
EffacerJ'aurais bien aimé quand même voir les couleurs de Buren en vrai (vues sur Euronews) !
RépondreEffacerC'est vrai que c'était amusant, et pour les photographes, il y avait de quoi faire. Mais bon, ce n'était quand même pas aussi spectaculaire que les fois précédentes.
Effacerles couleurs de Buren m'intéressaient, malgré tout...ça doit être quelque chose de revoir ce tableau restauré,...quand je pourrai retourner à Paris, je ferai une nouvelle visite au Louvre...un jour !
RépondreEffacerC'était original, mais il fallait vraiment voir Buren avec une belle lumière, sinon, c'était plus difficile d'apprécier (ce qui était le cas quand j'y suis allée). Cela fait quand même beaucoup de paramètres pour une installation qui faisait quand même un peu flop. Pour la Ste Anne, il faut y aller le 1er dimanche du mois, quand c'est gratuit. Tu passes par le carroussel et tu vas juste voir la ste Anne ;)
EffacerJ'ai eu la chance de voir l'expo Buren, que j'ai bien aimé, je reste sensible à cette façon qu'il a de se moquer du monde, tout en apportant une vraie innovation dans la vision de l'art ! Pour le Vinci, je compte aller au Louvre cette semaine !
RépondreEffacerJe trouve malheureusement qu'il reste toujours sur la même chose. Mais c'est surtout l'aspect monumental et intense de Kapoor qui n'est pas égalé. C'est une petite installation sympa, ludique et qui m'a quand même plu, mais même le commentaire de Buren ne révolutionne pas l'art contemporain. Il reste dans une continuité qui est maintenant un peu datée. C'est dommage.
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