mercredi 8 juin 2022

Ce que nous confions au vent de Laura Imai Messina 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

Enfin une lecture que j’ai adoré sans réserve dans cette sélection du prix Audiolib 2022 !!
J’ai aimé mes lectures précédentes mais il y avait toujours un « mais ».
Pour celui-ci, pas de mais, pas de réserve, j’ai tout aimé !
Et pourtant, ce n’était pas évident.
Il est question de deuil, de tsunami, de chagrins, et également de reconstruction,de résilience, de beauté de la vie. 


 
 
Yue a tout perdu lors du tsunami de Fukushima.
Sa mère et sa fille étaient dans un refuge mais l’eau a été la plus forte.
Depuis, elle vit à Tokyo où elle exerce son métier de journaliste radio.
Un soir, lors d’une émission sur le deuil, un auditeur évoque une cabine téléphonique située dans un jardin à des centaines de kilomètres de la capitale.
Le téléphone n’est pas raccordé au réseau mais les personnes en deuil vont y parler à leurs défunts et y trouvent un grand réconfort…


Voilà un roman qui aurait pu être d’une tristesse infinie mais qui s’est révélé d’une grande beauté.
Tout est délicat.
Les personnages sont fragiles et tout pourrait les casser d’un moment à l’autre.
Le jardin de Bellegardia lui-même semble si frêle en haut de sa colline face au vent.
Dès le préambule, l’autrice nous annonce qu’il va lui falloir subir un typhon qui pourrait tout détruire.
Et c’est précisément ce que chacun des personnages a vécu avant de se retrouver là.
Mais c’est aussi un roman de la reconstruction, de la force trouvée en soi, de ces personnages qui retrouvent un second souffle, comme une seconde vie.
C’est un roman du deuil et de la survie.

L’écriture est toute aussi délicate.
Les chapitres racontent principalement l’histoire de Yue et de temps en temps, celle des personnages qu’elle croise.
Quelques chapitres sont consacrés à des listes, au contenu d’une conversation évoquée dans le chapitre précédent, comme des respirations, des pauses techniques pour le lecteur qui font irruption dans le récit.
Là encore, cela apporte de la douceur au récit en permettant de se reprendre, de ne pas se laisser emporter par ce récit de la peine.

La lecture de Clara Bratjman correspond parfaitement au texte.
Elle se fait oublier tout en donnant un rythme convaincant à ce roman.
Pourtant, le sujet n’était pas facile et la lecture aurait pu basculer vers le sordide mais ce n’est pas le cas.

Je vous conseille donc sans réserve ce petit roman qui va se classer sans hésiter dans les premières places de mon classement pour cette édition du prix Audiolib !!  
 
 
 

 


 
 

samedi 4 juin 2022

Seizième printemps de Yunbo

Attention, pépite !! 
Je me suis remise à lire des bandes dessinées et quel régal quand on tombe sur de beaux livres comme celui-ci ! 
 
 
 
 
 
Yeowoo a cinq ans quand sa maman part et la laisse seule avec son papa. 
Incapable de s'occuper de l'enfant, il la confie à sa tante et son grand-père à la campagne. 
Yeowoo doit apprendre à vivre dans ce nouvel environnement où elle a perdu tous ses repères. 
Mais un jour, une nouvelle voisine, Paulette la poule, s'installe dans la maison d'en face...
 
Publié aux éditions Delcourt, cet album fait la part belle aux couleurs douces, pastels, avec des foisonnements de touches plus vives. 
Le dessin est doux comme une brise d'été, et on aimerait aller visiter ce village où Paulette et Yeowoo ont trouvé refuge. 
Les visages sont expressifs, fins, et le choix d'avoir mis en scène des animaux sert parfaitement le récit. 
On ressent toutes les émotions de Yeowoo et on a envie de la serrer dans nos bras. 
 
Le format à l'italienne donne un autre rythme au récit et permet d'admirer de pleines pages comme des tableaux. 


 
Le choix des prénoms est amusant et montre les liens de l'autrice coréenne avec la France où elle vit. 
 Chaque nouveau chapitre est illustré par une fleur et porte sur une année supplémentaire passée au village. 
Car Yeowoo, vous vous en doutez peut-être, va rester quelques années chez son grand-père et sa tante. 
Cette situation est effleurée et on n'en sait pas beaucoup plus sur l'absence de sa mère notamment (pour son père, on voit bien l'idée !) car l'histoire est centrée sur la petite fille qui grandit. 
Son caractère parait difficile, mais elle est surtout infiniment malheureuse. 
Paulette va apporter une touche de fantaisie et d'originalité dans sa vie qui prend ensuite un autre tour.
 
 
 
J'ai vraiment aimé cette histoire d'une vie qui se construit, de la peine qu'il faut assumer, de l'abandon qu'il faut accepter. 
Mais Paulette amène à réfléchir au regard que l'on porte sur ceux qui viennent d'ailleurs (une poule chez les renards...), ceux qui n'ont pas peur d'être eux-mêmes, bien que cela semble les isoler. 
 
C'est donc une très jolie histoire d'émancipation servie par un trait d'une douceur infinie que je vous recommande sans hésiter, y compris pour les enfants sans doute à partir de 8 ou 9 ans !!!



 
 


 

 

mercredi 1 juin 2022

Un mois so british !! 🇬🇧📚💂🏻‍♀️

 En ce premier jour de juin, revoilà le mois anglais !! 
 
Pour notre plus grand plaisir, comme chaque année, Lou et Titine nous emmènent en Angleterre pour partager le plaisir de lire british mais aussi de manger, de regarder des séries ou de parler de ce qui nous convient du moment que cela a un rapport avec l'Angleterre !! 

Il y a eu des années avec beaucoup de participations, comme en 2013, 2015, ou 2016 et puis d'autres où je n'ai apparemment rien publié 🫣 mais j'allais sûrement voir les billets des copines ! 

Pour cette année, je vais rester prudente. 
Ma pile à lire contient deux romans empruntés à la bibliothèque. 
Il faut donc impérativement que je les lise dans des délais raisonnables. 
Pour le reste, je les ai sorti et on verra bien. 
Nos organisatrices ont prévu un calendrier très alléchant, je vais essayer de publier une ou deux fois dans les thèmes. 

J'ai déjà quelques lectures dans ma besace, comme les Gardiens du phare, et Mythos en livre audio. 
Il y aura un billet regroupant toutes les recettes british publiées sur ce blog et j'ai bien envie de vous parler de quelques séries regardées sur Netflix ces derniers temps comme The Crown ou Bridgerton (que tout le monde a vu j'imagine 😆).

Et chez vous ? Quel est le programme ??



Mes billets anglais sont par ici... 

 

 



 

lundi 30 mai 2022

Un jour ce sera vide d'Hugo Lindenberg 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

 Un peu de nostalgie, ça vous dit ? 

C'est ce que propose ce roman qui vous emportera sur une plage qui ressemble à toutes ces plages qu'on a connu enfant, pour une aventure d'enfant qui rencontre un autre enfant... 

Vous n'avez rien compris ? 

Ce n'est pas si grave, il n'y a rien à comprendre, pas d'intrigue trépidante ni de révélations cachées.

 Il y a parfois des livres qui me laissent sans voix.
Sans voix d'ennui. Sans voix de vide. Sans voix d'attente pour rien.
J'ai commencé ce roman en me disant que, pour une fois, allez, on se motive, j'allais aimer un roman Prix du livre Inter.
Et puis finalement non.
Encore une fois, c'est un grand non !!
Le jeune narrateur passe ses vacances à la mer avec sa grand-mère.
Il voit des méduses et imagine ce qu'elles pensent, mais surtout, il se fait un ami...
Bon, ça partait plutôt pas mal en mode "nostalgie", "souvenirs d'enfance", "je vais jouer sur la corde sensible de mon lecteur qui revivra peut-être des petits bouts de son enfance".
Oui, mais non.
Le texte est bien écrit, plein de sensibilité et de ces petits moments qui ont effectivement fait nos vacances quand on était petits.
Qu'on soit allé à la mer ou non, les petits plaisirs et les petites hontes racontés ici évoquent forcément quelque chose d'une enfance enfuie, d'un temps qui n'est plus.
On écoute ou on lit ce texte en attendant des révélations sur la vie du narrateur, on attend qu'il se passe quelque chose, que l'histoire passe un cap... mais non.
Rien de tout ça.
Il y a bien quelques informations en filigrane et un tout petit évènement vers la fin mais les fils narratifs qui s’annoncent et auraient pu être intéressant, ne sont qu’effleurés.
Et lorsque le dernier mot est arrivé, j'ai juste eu envie de dire « tout ça pour ça ?? ».

Mais heureusement, il s’agissait de la version audio !
La lecture de Clément Hervieu-Léger (de la Comédie Française) est douce comme l’est le texte, mais surtout, l’audio permet d’accélérer le rythme.
Je suis donc passée à la vitesse supérieure (la 2 😅) pour pouvoir le terminer rapidement, et c’était pas mal tellement je m'ennuyais.

En bref, j’ai eu la sensation d'être ce petit garçon mais sans le soleil et le sable.
Tant pis pour moi !


 


 

jeudi 5 mai 2022

Enfant de salaud de Sorj Chalandon 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

Cela me peine de l’écrire, mais je crois que mon amour pour Sorj Chalandon s’éteint peu à peu 😅.
Voilà ma troisième lecture de l’auteur et malheureusement, je n’accroche plus autant que la première fois.
Mais voilà mon avis qui vous donnera peut-être quand même envie de le lire.

Lorsqu’il apprend qu’il va couvrir le procès de Klaus Barbie, le père du narrateur lui demande un laisser-passer pour y assister également.
Après avoir hésité, il accepte et chaque jour, il assiste au procès en observant son père et ses réactions.
Car son père a connu lui aussi des aventures pendant la guerre mais il n’est pas facile de savoir ce qu’il s’est réellement passé…



Il y a des lectures pour lesquelles il est difficile de rédiger un billet clair, argumenté, avec un avis tranché !
Il y a parfois un sentiment diffus qui nous dérange, sans qu’il soit toujours possible de mettre le doigt dessus.
C’est le cas, pour moi, avec ce roman de Sorj Chalandon.
Il y a quelques années, j’ai lu et adoré Le quatrième mur, puis j’ai lu Le jour d’avant et j’ai beaucoup moins aimé.
L’aspect autobiographique m’a un peu trop fait penser à une psychothérapie sous forme de roman et ce n’est pas vraiment le genre de livre qui me passionne.
Dans Enfant de salaud, Sorj Chalandon reprend le personnage de son père.
Il ne s’agit pas de son père réel mais d’un personnage qui en est très proche.
Il imagine ensuite comment son père aurait pu se comporter s’il avait assisté avec lui au procès de Klaus Barbie.
Les chapitres alternent entre l’histoire du narrateur et de son père, et le récit du procès et de ce qui a pu s’y passer.

Les pages consacrées au procès m’ont vraiment intéressé.

Elles sont documentées, palpitantes, on apprend énormément de choses.
J’ai aimé aussi que cela ne soit pas juste factuel concernant Klaus Barbie mais cela ne joue pas non plus sur une sensiblerie exacerbée.
Sorj Chalandon,  parle des témoins, de ce qu’il se passe dans un tribunal mais il n’en fait jamais trop.
C’est vraiment réussi et parfaitement équilibré.

L’auteur raconte en parallèle sa relation avec un père mythomane et collaborateur.
Il rapporte sa quête d’informations, comme il lui est difficile d’obtenir une information fiable de la part de ce père à la fois trop présent et insaisissable.
Il parle d’un passé peu glorieux et arrive à évoquer plus largement ces hommes et femmes dont on ne parle plus mais qui restent dans la mémoire collective comme des traitres à leur patrie.
Suivre le parcours du narrateur est intéressant et on ne peut qu’avoir envie de savoir ce qu’il va se passer mais j’avoue avoir été beaucoup moins touchée par ces pages.

La lecture est faite par Feodor Atkine, l’une de mes voix préférées !
Comme à son habitude, l’acteur sert le récit avec sa voix chaude et grave.
Par contre, j’ai écouté à vitesse 1,5 car la lecture était trop lente pour moi.


En bref, c’est un roman avec un thème très particulier qui peut vous plaire si cela vous passionne. 

 

 

 

 


 

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