mercredi 29 avril 2020

La naissance en BD, découvrez vos super pouvoirs T.1 de Lucile Gomez [BD]

Je ne suis pas enceinte et cela ne m'arrivera plus, mais voilà une BD parfaite si c'est votre cas, si vous envisagez de vous lancer (😆) ou si vous connaissez une femme enceinte !
Les livres de ce genre ne sont pas nombreux et souvent longs à lire, surtout quand on est déjà fatiguée par le petit machin qui pousse dans notre ventre.
Une version BD est donc parfaite pour cette période si particulière.

Dans La naissance en BD, Lucile Gomez déconstruit ce que l'on pense savoir de l'accouchement.
Elle explique que la médicalisation actuelle de cet acte pourtant si naturel n'est pas indispensable en insistant sur un message simple : les femmes ont tout ce qu'il faut pour accoucher !
A partir de cette idée, elle passe en revue tout ce qui fait généralement obstacle au choix d'un accouchement dit "naturel" : peur de la douleur, infantilisation par le corps médical, et finalement prise de contrôle sur notre corps le jour de l'accouchement.

Je dois dire quand même qu'à titre personnel, je n'ai pas eu le choix, mes enfants sont contrariants et se sont présentés en siège tous les deux !
J'ai néanmoins eu la grande chance d'accoucher dans une maternité bienveillante où j'ai pu garder un minimum de contrôle sur ce qui se passait.
Ce livre m'a tout de même intéressé et les histoires d'accouchements qui se sont mal passés sont tellement nombreuses qu'il est indispensable.

Les informations sont précises, détaillées et les dessins viennent appuyer le propos pour que ce soit compréhensible.
Les dessins en noir et jaune sont plein de force avec un trait vif et efficace.
Je suis abonnée au compte de Lucile Gomez sur Instagram et je reçois sa lettre d'info tous les mois alors je connais bien le chat Mephistofelix qui l'accompagne et j'aime bien ses traits qui se prolongent.
Il y a une bibliographie en fin d'album pour aller plus loin.
Il y a quelques répétitions, mais l'idée est de convaincre et de transmettre un message fort.

Alors ? Convaincue ? Un cadeau à (se) faire ?
N'hésitez pas, c'est un tome 1 et plus il y aura d'exemplaires vendus, plus on aura de chance de lire le tome 2 !


Le billet de Bouquinbourg













samedi 25 avril 2020

L'atelier de conversation de Cécile Denier [Livre FLE]

Je parle peu de livres professionnels par ici mais j'en lis un certain nombre.
C'est forcément une grosse partie du travail quand on est formateur d'enseignants puisqu'il faut quand même être au courant de ce qui se fait et se dit dans l'actualité du monde de la recherche.
Et puis il y a aussi les livres pratiques, les manuels qui permettent de faciliter un peu la préparation des cours.
Lors d'une opération Masse Critique de Babélio, j'ai pu demander un spécimen d'un de ces ouvrages.
Comme je sais qu'il y a des profs de FLE qui passent parfois par ici, je partage avec plaisir ce joli livre.

L'atelier de conversation de Cécile Denier rappelle les cours qu'on donnait dans les années 1980 et qui s'intitulaient justement "cours de conversation".
On y parlait de thèmes choisis à l'avance et les élèves pouvaient pratiquer le français en apprenant du vocabulaire et surtout, en faisant de vraies phrases, ce qui est une condition indispensable pour vraiment progresser.
Dans l'introduction, l'auteur, elle-même bibliothécaire, se réfère à une expérience plus récente puisqu'elle évoque les ateliers de conversation menés dans les bibliothèques depuis quelques années.
Le livre se destine ainsi à aider les animateurs de ce genre d'atelier ainsi que les enseignants de français langue étrangère.

Après une introduction, l'auteure explique quelques principes généraux, puis des conseils aux animateurs.
Il y a des conseils pratiques sur la durée, la salle, le nombre de participants, les inscriptions... et des conseils pédagogiques sur les thèmes de discussion, comment lancer la conversation, les corrections nécessaires ou pas...
La deuxième partie de l'ouvrage est composée de fiches pratiques avec des thèmes et des consignes.
Les thèmes sont variés, avec plein de bonnes idées, des jeux et surtout une répartition par niveaux, ce qui est toujours utile pour les enseignants.

C'est donc un bon ouvrage pratique et pédagogique vraiment ancré dans le terrain.
Il est facile à utiliser et accessible pour les animateurs d'ateliers pas toujours formés aux termes techniques des ouvrages didactiques.
J'ai mis plein de post-it et je vais le conseiller sans hésiter à mes étudiants ! 




lundi 20 avril 2020

Couleurs de l’incendie de Pierre Lemaitre

Après avoir adoré Au revoir là-haut, je n’ai pas pu m’empêcher de mettre immédiatement dans mes oreilles le tome suivant !
J’avais lu qu’il était un peu moins bon, ce qui est souvent le cas des tomes 2.
Eh bien non !
Ou en tout cas, pas pour moi !

M. Péricourt s’est éteint après quelques années difficiles.
La perte de son fils l’a beaucoup marqué et sa fille Madeleine l’a vu se replier sur lui-même.
L’enterrement doit se dérouler en grandes pompes avec des invités prestigieux.
Mais alors qu’on attend le départ du cortège funèbre, un évènement vient sidérer l’assemblée...

Ce deuxième roman ne suit pas immédiatement le premier mais il se déroule 7 ans plus tard.
Madeleine qui était un personnage secondaire dans le premier tome devient ici le centre de l’attention et de l’action.
J’ai d’ailleurs été déroutée par les premières pages car je l’ai découverte faible, peu intéressée par les affaires de son père, attitude qu’elle paye cher mais sans paraître vraiment troublée (mais il lui arrive d’autres choses qui peuvent expliquer son apathie).
Et puis elle se réveille et le roman prend toute sa saveur !
Ce qu’elle va accomplir est absolument jouissif.
Petit à petit, pierre par pierre, elle va reconquérir ce qu’on lui a pris et l’observer est vraiment réjouissant.
 
Lemaitre lit là encore avec bonheur ce texte truffé de petites accroches au lecteur.
Encore une fois, j’ai aimé l'entendre lire son texte avec une verve incroyable.
Il vit le texte, il est chaque personnage, on a l’impression qu’il est face à nous sans qu’il nous dise quoi penser de ce qui leur arrive.
Il parvient à nous laisser la liberté d’interpréter le texte tout en lui donnant vie avec panache.
Il disait dans l’entretien du tome précédent qu’il redécouvrait son texte en le lisant et on le sent vraiment heureux d’offrir ses mots au lecteur.

Ce roman est moins flamboyant que le premier, il s’y passe peut-être moins de choses, mais vous l’aurez compris, je vous le conseille tout autant !!
Pour découvrir cette femme forte, ceux qui l’entoure et sa vengeance, précipitez-vous !

(Et mon avis sur le tome 3 arrive, je l’ai déjà dévoré !)







jeudi 16 avril 2020

Sepulveda, le Vieux et l'espace envahi...

A la fin de l'épidémie qui terrasse la planète, il y aura la liste de ceux qui sont tombés.
Chaque jour, les bulletins d'information égrènent ceux que nous perdons un peu trop tôt pour un pangolin sauvage capturé et vendu sur un marché !

Confinée dans ma campagne, je me prends parfois à penser que nous allons tous sortir, aller dans un endroit rempli de monde et l'attraper une bonne fois pour toute ce virus, pour ne plus s'inquiéter, ne plus s'empêcher de vivre et se laver les mains toutes les 30 secondes.
Et puis je "tombe" sur un partage sur Facebook faisant état des séquelles possibles du virus, sur une émission de radio où on explique que finalement, les enfants ne sont pas si protégés que cela.

Les temps sont incertains et nous avons perdu Sepulveda aujourd'hui.
Lui qui écrivait pour attirer l'attention de la planète sur l'espace que nous grignotons à la nature a été rattrapé précisément par ce qu'il combattait !
Chaque année, je fais écouter quelques lignes du Vieux qui lisait des romans d'amour à mes étudiants.
J'ai même mis la couverture du roman et un extrait dans mon propre livre alors qu'il parle de la langue française (ça n'a choqué personne d'ailleurs !).
Cette année, je leur ai envoyé un chapitre entier à écouter en leur donnant pour consigne de bien s'installer et d'apprécier ce qu'ils allaient entendre.
Je ne sais pas combien le feront avec sérieux mais j'espère que quelques uns d'entre eux se laisseront prendre par la magie des mots.

Hasta Luego Sepulveda !!



mardi 14 avril 2020

Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre

J’avais déjà lu deux romans de Pierre Lemaitre (ici et ici) et malgré une vraie envie d’apprécier, j’avais toujours été déçue par le thème choisi ou l’absence de surprise.
Mais quand j’ai vu que Miroirs de nos peines était dans la sélection du Prix Audiolib cette année, il me paraissait difficile de l’écouter sans avoir lu ou écouté les deux précédents.
Et je me connais, je n’aurais pas été très motivée pour lire les deux premiers après la lecture du 3.
Alors j’ai sorti de ma PAL audio le premier tome, sans conviction je l’avoue.
Et le miracle a opéré 😂

Dans les tranchées, la fin de la guerre est sur toutes les lèvres.
L’armistice approche et on commence à penser à l’après.
Mais un dernier assaut vers les Allemands est lancé !
Deux soldats envoyés en éclaireur ont été tués par l’ennemi, il faut les venger.
En courant, Maillard s’éloigne sans s'en apercevoir et se rapproche des deux morts.
Ce qu’il découvre alors le cloue sur place !
Et puis c’est la chute dans un trou d’obus, le bombardement, le noir...


Lemaitre et moi, nous sommes réconciliés !
J’ai adoré ce roman !
C’est vif, vivant, ça virevolte d’un personnage à l’autre, d’une histoire à l’autre, il n’y a aucun temps mort et on a envie de suivre tout le monde.
La galerie de portraits qui nous est offerte tient toutes ses promesses et happe le lecteur dans un tourbillon dont on n’a pas envie de sortir.
Pas fan de la période historique, je me suis pourtant passionnée pour la réinsertion des soldats, l’aménagement des cimetières et les opérations des gueules cassées.

Et puis quel plaisir d’écouter Pierre Lemaitre lire son texte.
D’ordinaire, je l’avoue, je ne suis pas très adepte des auteurs qui lisent leur texte.
Ce n’est pas leur travail et c’est parfois maladroit.
Mais ici, on a l’impression d’entendre les personnages s’exprimer et l’auteur y met une telle gourmandise que c’est un régal.
D’ailleurs, pendant l’entretien qui suit, Lemaitre explique qu’il a écrit son texte en pensant que le lecteur aurait l’impression qu’on lui lisait.
Il y a donc des « je » qui lui permette de s’immiscer dans le récit, des apostrophes au lecteur qui sont vraiment bien faites !
J’ai juste modifié un peu la lecture en mettant la vitesse à 1,25 parce que j’avais très envie de connaître la suite et c’était parfait.

J’ai enchainé sans hésiter avec le tome suivant en sortant de ma lecture !
C’est vous dire à quel point j’ai aimé (et immédiatement avec le 3 ensuite).
Si vous ne l’avez pas lu, je vous le conseille vivement, même si vous n’aimez pas cette période ou cet auteur ou le thème des gueules cassées.
Quant à moi, je vais plonger bientôt dans la BD que j'ai réussi à emprunter à la bibliothèque !




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