mercredi 22 mars 2023

Je suis métisse de Sayra Begum

 C'est mercredi, c'est le jour des bandes dessinées ! 
Ou des "romans graphiques" ? 🤔
Je ne sais pas trop comment les distinguer mais voici un volume au nombre de pages conséquent, ce qui doit le placer dans la catégorie des romans graphiques. 

 
 
 
Shuna va se marier avec l'homme qu'elle aime. 
Mais rien n'est simple dans ce mariage car Shuna est musulmane, fille d'une mère bangladaise très religieuse et d'un père anglais converti. 
Alors qu'elle doit répondre à quelques questions, elle se replonge dans son enfance et son adolescence tiraillée entre deux cultures... 

Voilà un roman graphique très particulier ! 
Le format est carré et les pages se dessinent avec un trait noir et sombre vraiment original. 
Sayra Begum a choisi un parti pris graphique qui vient renforcer l'atmosphère pesante, dramatique. 
Les visages ont une importance particulière, notamment celui de Shuna, jamais souriant, fermé, reflétant ses difficultés et ses peines. 
Certaines double pages sont illustrées avec des chimères, des images mentales qui font divaguer l'imagination et mettent le lecteur au coeur des pensées de Shuna. 
J'avoue avoir eu un peu du mal au début de ma lecture avec ce trait très aride et un peu froid mais on entre petit à petit dans les pensées de la narratrice et on partage ses difficultés. 
 
Car le récit est d'abord celui d'un tiraillement. 
Shuna est sans cesse enfermée par sa double culture. 
Alors qu'elle souhaite simplement vivre sa vie, les injonctions de la religion relayées par sa mère la ramènent à son identité bangladaise dans laquelle elle ne se reconnait pas vraiment. 
Les séjours au Bangladesh ne sont pas plus simples que sa vie en Angleterre et les relations familiales mettent en valeur ses difficultés. 
Lorsqu'elle choisit de se marier, il lui faut aussi choisir entre sa vie d'avant, sa famille, et une vie qui s'ouvre avec un mari qu'elle s'est choisi. 

C'est donc un récit dans lequel il faut accepter d'entrer, mais lorsque les premières pages sont passées, on ne peut qu'avoir de l'empathie pour cette jeune femme qui se débat avec son identité. 
Et je vous encourage évidemment à ouvrir ce livre pour découvrir Shuna !!









lundi 20 mars 2023

Le journal de ma disparition de Camilla Grebe

J'aime beaucoup les romans de Camilla Grebe. 
J'en ai d'ailleurs écouté plusieurs : l'horizon d'une nuit et L'archipel des larmes
Le journal de ma disparition s'inscrit dans la série des enquêtes de Hanne Lagerlind-Schön qui comportent 4 tomes. 
 
 
 
 
Malin a mis de côté le corps qu'elle avait retrouvé dans une forêt il y a 8 ans, alors qu'elle n'était qu'une adolescente. 
Mais elle est désormais inspectrice de police et lorsqu'on découvre un nouveau corps, elle doit aller prêter main forte à l'équipe déjà sur place où elle retrouve Hanne, une célèbre profileuse. 
Malheureusement, Hanne perd petit à petit la mémoire, ce qu'elle essaie de cacher pour ne pas être envoyé en retraite anticipée. 
Quand son coéquipier disparait dans la forêt et qu'elle est retrouvée sans connaissance, les choses se compliquent...

Les forêts suédoises sont denses et dangereuses semble-t-il. 
Camilla Grebe y trouve sans cesse de la place pour quelques petits meurtres où son équipe d'enquêteurs de choc se retrouvent pour trouver l'assassin. 
Ce n'est, hélas, jamais de tout repos et je ne sais pas si c'est le froid, mais ce sont des meurtriers bien agressifs qui n'hésitent pas à s'en prendre directement aux policiers. 
La tension monte ainsi inévitablement pour le plus grand bonheur du lecteur qui frissonne sans bouger de son fauteuil. 
 
Dans ce roman, comme à son habitude, l'autrice nous emmène sur plusieurs chemins différents. 
Il y a l'enquête actuelle de Malin, les pertes de mémoire de Hanne, l'enquête du premier meurtre, les souvenirs enfouis, les réminiscences du passé... 
Heureusement, tous ces fils tissent une histoire plausible et sont résolus à la fin du récit et la seconde moitié du roman est diablement efficace avec une montée en tension que le lecteur ne peut pas éviter. 
 
Mais ce roman, c'est aussi une description de la Suède rurale, des villages reculés où tout le monde se connait.
La solidarité est indispensable pendant les saisons froides, mais cette proximité est également plombante lorsqu'elle se fait inquisitrice. 
Chacun observe son voisin, le scrute, cherche ce qui cloche. 
Lorsque des migrants arrivent dans cette communauté, les regards vont pouvoir se détourner de leurs cibles habituels, et la haine va se montrer au grand jour.
 
La lecture d'Audrey Sourdive est toujours aussi agréable et fluide. 
Le style de l'autrice est simple et va droit au but, et elle y apporte une pointe de vie et d'intentions, tout en laissant au lecteur la possibilité d’interpréter.
Le livre dure 11h31, une durée moyenne parfaite pour s'immerger dans le récit ! 

C'est donc une lecture sympathique pour un dimanche au coin du feu, un roman où vous ne pourrez qu'aimer les personnages et avoir envie de les retrouver dans un autre volume qui vous permettra une nouvelle fois d'avoir peur pour eux !

 


dimanche 19 mars 2023

Gateau au citron et chaussette tricotée... ☕🍰🧶🧦

Hello, comment allez-vous ? 
Par ici, je vous donne quelques mots-clés pour vous faire une idée : laryngite, nuits pas tops, bonnes lectures, trains à l'heure 😅. 
Il y a donc eu un peu de tout cette semaine, du bon et du moins bon, des hauts et des bas, comme souvent mais j'avoue être un peu déprimée d'avoir encore une laryngite alors que cela fait à peine un mois que je me suis débarrassée de la précédente... 
 
 
 
 
Pour me remettre plus vite d'aplomb, j'ai eu envie d'un gâteau à la ricotta et au citron
 
Ma fille a râlé quand j'ai acheté mes citrons hier, parce qu'elle voulait des gaufres (il y en a un peu marre des gaufres et des crêpes qui ont représenté quasiment tous nos gouters du dimanche depuis 3 ans 😅). 
Et finalement, elle a mangé la moitié du gâteau !!!  
 

Comme à l'accoutumé, c'est un gâteau léger, bien parfumé (je ne lésine pas sur le citron), et surtout, sucré juste comme il faut, c'est-à-dire pas trop ! 
Il n'en reste qu'une toute petite part qui va disparaitre dès ce soir. 
Durée de vie : 5 h !!
 
 
 
 
Comme j'avais besoin de repos, j'ai profité de ce dimanche pour me lancer aussi dans le tricot de chaussettes. 
Je ne suis pas une grande tricoteuse mais naïvement, je pensais que cela ne poserait pas vraiment de problème... 
Grosse erreur 😂 ! 
D'abord, il m'a fallut m'équiper en aiguilles circulaires avec un tout petit cable (le magic loop, ça me semble compliqué). 
Ensuite, il fallait de la laine fine et puis enfin, il faut comprendre toutes les instructions un peu compliquées du livre que j'ai acheté 🤨. 
J'ai monté 3 fois mes mailles ce matin avant d'y arriver, et j'ai tricoté 5 rangs cet après midi dont la moitié est mal tricotée, parce que j'ai regardé une série en même temps et je me suis emmêlée les pinceaux dans mes mailles envers et endroit !




Eh oui ! Moi, faire une seule chose à la fois, ça m'ennuie ! 
Alors ça donne un début de chaussette martyr où je tente des trucs, je constate que ma laine feutre hyper vite, que j'ai bien du mal à tenir le cercle, que je ne vois pas mes côtes... 
Bref, je m'entraine et je ne suis pas prête de porter mes propres chaussettes 🤣. 
Mais j'ai découvert une petite série un peu féministe sur Netflix que je vais regarder bien vite parce qu'elle m'amuse !! 
J'ai aussi commencé l'écoute des Rois Maudits, et c'est pas mal pour le moment. 

Et nous avons fini l'après-midi en prenant le premier goûter dans le jardin, au soleil en admirant les petites plantes qui sortent, les jonquilles, les muscaris (que j'ai planté l'an dernier et je suis tellement contente de les voir pousser), les tulipes qui font des feuilles... 

Je vous souhaite une bonne semaine !! 




 


 

 

samedi 18 mars 2023

Tant que le café est encore chaud de Tochikazu Kawaguchi 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Lorsque j'ai découvert la sélection du Prix Audiolib version 2023, j'ai été ravie de voir que ce roman en faisait partie.

Je l'ai écouté il y a quelques mois et j'ai adoré ! 

C'est donc avec grand plaisir que je commence cette série de billets sur les livres du prix avec ce titre qui ravira vos oreilles tel un petit bonbon sucré mais pas trop, réconfortant et apaisant.

 
 

 
Fumiko a rendez-vous avec son petit ami.
Malheureusement, il n’est pas là pour la demander en mariage comme elle l’espérait mais pour lui annoncer qu’il part.
Paralysée par la surprise, elle ne parvient pas à lui demander de rester.
Quelques jours plus tard, elle se souvient que le café dans lequel ils se sont vus à une réputation étrange.
Il serait possible d’y retourner dans le passé…

Un roman japonais fantastique… ou un petit roman feel good ?
Un peu de tout ça !
J’ai commencé l’écoute de ce titre en étant un peu circonspecte.
Je m’attendais à un texte léger, rapide, qui permet de passer un bon moment mais qui s’oublie très vite une fois terminé.
Et finalement, ce texte est plus profond que cela.

Il ne s’agit pas seulement d’un roman « feel Good », un de ces romans qui font du bien en rassurant sur le sens de la vie.
Il y a aussi une réflexion plus profonde sur ces actes que nous avons accompli et que nous regrettons parfois.
Et si nous pouvions revenir en arrière ? Si nous pouvions retourner dire cette phrase qui tourne en nous mais qui n’est pas sorti quand il l’aurait fallut ?
Le récit fait ainsi une belle place à une réflexion sur la façon d’envisager la vie, de considérer le passé, de vivre avec les autres et de les respecter.

Mais c’est aussi un roman avec une jolie histoire, ou plutôt des histoires qui se succèdent.
La structure du texte évoque les chapitres des mangas où chaque partie peut parfois constituer un récit autonome.
Il y a l’histoire de Fumiko, puis celle de Kei... quatre femmes en tout qui vivent des évènements complexes et ont besoin de boire cette fameuse tasse de café qui permet de revivre un moment particulier de leur vie. 
Les relations entre les personnages sont aussi pleines de délicatesse et d’émotion.  

La lecture de Philippe Spiteri est elle-aussi délicate et sereine, comme le texte de ce roman.
Elle permet de suivre le fil de l’histoire sans effort et est parfaite pour découvrir les livres audios si ce n’est pas déjà fait.

C’est donc un petit roman très joli, un peu triste mais émouvant, qui donne aussi à penser et est bien plus profond qu’il n’y parait. 
 
Une suite est sortie, je guette sa sortie en audio...
 
 
 
 
 
 




 

 

 

jeudi 16 mars 2023

T'zée, une tragédie africaine d'Apollo et Brüno

Il y a parfois des bandes dessinées qui paraissent intéressantes et nous attirent autant par la perspective de passer un bon moment que par celle d'apprendre quelque chose. 
T'Zée est de celle-ci en s'annonçant comme le récit de la chute d'un dictateur africain portant un nom fictif mais faisant tragiquement référence à une personnalité réelle. 
 
 
 
 
Lorsque l'on a un âge supérieur à 40 ans, on a tous entendu parler il y a une vingtaine d'années de ces dictateurs qui sombraient avec leurs pays les uns après les autres. 
Leur fortune était abondamment détaillée entre hôtels particuliers dans Paris et palais au fond de la jungle !  
T'Zée est de ceux-là. 
Après avoir dirigé le pays de manière autoritaire, il est renversé par la rébellion et mis en prison. 
Dans l'un de ses palais, sa femme Bobbi et son fils Hippolyte tentent chacun à leur manière de trouver la meilleure solution pour s'en sortir. 
Il n'y a plus vraiment d'espoir mais ils y croient encore... 
 
En ouvrant cette bande dessinée, vous plongerez directement dans un univers sombre aux couleurs de crépuscule. 
Les images se dessinent entourées d'un trait noir et les ombres sont des aplats qui lissent les personnages et renforcent l'atmosphère de fin d'un monde. 
Les pages sont dominées par les bruns, le orange, le vert, ce qui donne une unité à cette histoire. 
Ces choix graphiques sont audacieux, et les pages d'explication en fin d'album vous permettront de mieux les comprendre. 
 
Le pays décrit ici n'est pas nommé mais on devine qu'il s'agit du Zaïre, bien que cela ne soit pas le plus important.
Ce récit permet aux auteurs de montrer la folie de ces dictateurs, la solitude de leurs familles, le danger permanent qui vient autant de l'extérieur que de l'intérieur. 
La paranoïa est constante, elle accompagne la folie des grandeurs et on ne sait plus qui fait quoi. 
La mythologie africaine est aussi évoquée dans toute sa puissance. 
L'esprit des eaux poursuit T'Zée et les siens, les fétiches mènent la danse. 
Et puis il y a aussi Phèdre qui se dessine en toile de fond avec une structure en 5 actes et des personnages ballotés par le destin. 
Ainsi, bien qu'Hippolyte tente de s'extraire du schéma imposé par ses origines, il est sans cesse rattrapé et ne parvient pas à en sortir.   
 
Si vous avez envie d'une bande dessinée qui change un peu des schémas habituels, je ne peux que vous conseiller ce bel album qui vous transportera dès les premières pages ! 
 



 

 


 

 

 

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