Je le dis chaque année, mais le Prix Audiolib permet de découvrir des romans que je n’aurais très probablement jamais lu !
En voici un qui m’a bien plus et que je vous recommande pour passer un moment sympathique avec des personnages originaux.
Sylvain Bragonard, thanatopracteur de son état, sent les corps dont il s’occupe.
Leurs parfums dit tout d’eux, de leur vie, de leur personnalité.
Alice fait une thèse de sociologie sur un sujet original : les thanatopracteurs !
Quand elle surgit dans l’établissement de Sylvain, elle le découvre bourru, taiseux, bien qu’ils réponde à ses questions et la laisse le suivre sans protester…
Quel joli petit roman !
L’histoire est assez classique, on devine vite ce qu’elle va devenir (mais la fin surprend tout de même…), mais ce n’est pas le plus important.
Ce qui est agréable dans ce récit, ce sont les descriptions, les évocations olfactives et sonores.
C’est un roman où les 5 sens sont activés, où le lecteur est invité à ressentir ce que le texte montre.
Alice déroule toute sa playlist, constituant une véritable bande son du roman, et certains titres très connus vous passeront forcément dans les oreilles.
Sylvain détaille les odeurs et leurs caractéristiques et c’est votre nez qui sera convoqué.
Alice parle trop et Sylvain pas du tout, avant de se mettre à cuisiner pour les autres, gâtant leur goût.
Et puis évidemment, il touche les corps qu’il doit embaumer.
Le cadre est lui aussi original, avec ces personnages qui glissent d’un mort à l’autre sans pathos et sans tragique.
Ce n’est pas gai a priori, mais l’impression qui en ressort est finalement toute autre.
Les personnes que Sylvain doit « préparer » sont décrites avec douceur et chaleur.
L’histoire alterne entre le métier de Sylvain et la vie quotidienne sans qu’il y ait de fossé entre les deux.
Marie Mangez réussit à en faire un métier comme un autre mais exercé par un personnage particulier.
Les secrets sont également au coeur du roman.
Si Sylvain dévoile la personnalité de ceux qu’il croise sur sa table, il est lui-même un personnage à dévoiler.
Le lecteur attend les révélations, l’origine de son mal-être, l’identité de ses fantômes.
C’est finalement lui le héros du roman.
Les personnages secondaires sont plus rapides, moins travaillés mais l’écriture est soignée de bout en bout et l’’auteur n’est pas avare de références qu’elle ne cache pas comme l’évocation du Parfum de Suskind ou le nom de famille de Sylvain.
La lecture de Sophie Frison est sensible et gaie.
Elle apporte une légèreté à cette histoire et un côté printanier (oui, c’est bizarre comme qualificatif pour une voix mais c’est l’image qui me vient).
Comme à mon habitude, j’ai écouté à la vitesse 1,25 et c’était parfait.
Si vous cherchez un petit roman original et sympathique, un peu de fraîcheur et de légèreté, ce texte pourrait bien vous plaire !