Bon, disons-le tout de suite, ce livre partait bien, j’étais super enthousiaste, et
puis je vous l’avoue, ça s’est méchamment gâté.
Il y a longtemps,
Vernon était disquaire.
Mais ça, c’était
avant, dans sa jeunesse.
Depuis, il vivote de
petits boulots et ne voit plus beaucoup ses potes de jeunesse avec qui il
faisait de la musique et beaucoup la fête.
Et puis soudain, c’est
l’hécatombe.
Ses potes tombent les
uns après les autres jusqu’à Alex, star de la chanson qu’on vient de retrouver
dans la baignoire de sa chambre d’hôtel.
Pas de bol, Alex
payait le loyer de Vernon depuis deux ans !
Du coup, Vernon est
expulsé et doit zoner de canapé en canapé pour ne pas finir dans la rue….
J’ai choisi ce livre sur la pile de livres audios que je
dois écouter pour le prix Audiolib alors que j’avais deux heures de voiture à
faire.
Je l’ai pris sans conviction, en me disant que ce serait
mieux de lire les livres qui ne me font pas envie en premier.
Et puis, contre toute attente, la magie a opéré (mais
seulement pendant la première moitié du roman) !
En fait, je m’attendais à du beaucoup plus trash, du sexe
outrancier, un manque de finesse, bref tout ce que je n’aime pas.
Je n’ai jamais lu Virginie Despentes, mais j’en ai entendu
parler et ses précédents romans avaient tout ce qu’il faut pour me repousser.
Du coup, je pensais que celui-ci était du même acabit.
Les billets des blogueurs enthousiastes croisés depuis la
sortie de Vernon Subutex m’incitaient
néanmoins à revoir ma copie et je m’étais dit que ce serait pas mal pour
découvrir.
Et effectivement, les premiers chapitres du roman m’ont
vraiment plu.
Le texte est soigné, il y a un peu de sexe mais pas trop, et
on sent la maitrise de la romancière.
Et puis ça se gâte.
Vernon est un type un peu paumé, plus tout jeune,
célibataire endurci, qui galère un peu.
Virginie Despentes brosse un portrait sans concession qui
fonctionne parfaitement bien.
On a l’impression de connaître Vernon comme un vieux copain
et on est impatient de savoir ce qui va lui arriver, et comment il va s’en
sortir.
Et puis d’un coup, les chapitres ne parlent plus de Vernon
mais de ses potes, de ses relations, des gens qui le croisent même de loin (de
très loin parfois) et ça dérive, ça dérive.
Quand on me raconte la vie de son super pote qui a un grand
rapport avec Vernon, ok, mais quand on me raconte la vie d’une actrice porno
qui vit avec sa meilleure amie devenue SON meilleur ami, puis la vie de cet
ami, puis celle de ce trader camé qui possède l’appart où loge Vernon, puis celle
d’une pseudo journaliste, puis celle de ce trans dont Vernon tombe amoureux,
puis celle de Sylvie, celle de Julien, celle de Laurent, celle de je ne sais
plus qui… ça m’énerve !!!
J’ai eu l’impression de perdre l’histoire en route, et
finalement, le sujet du roman m’a paru bien léger.
L’auteure s’amuse à décliner les portraits plus ou moins
excessifs de ces personnages hauts en couleur, sans doute des figures d’un
certain milieu parisien, mais cela m’a lassé.
Je voulais lire l’histoire de Vernon et celle-ci se diluait
dans celle des autres qui ne m’intéressait pas.
Alors évidemment, comme il y a trois tomes de prévus, c’est
normal qu’on nous plante le décor, mais sincèrement, je ne vois pas comment je
vais pouvoir me souvenir de tous ces personnages pour le tome 2 !
J’ai du mal à voir également comment elle va réussir à
recaser tout le monde, mais ça, encore, c’est possible.
Est-ce que je lirai la suite ? Bonne question !
Si le livre audio me tombe dessus, peut-être bien, par
curiosité, mais ce n’est pas sûr (mais peut-être quand même !).
Parce qu’il faut bien
le dire, le format audio m’a sauvé la mise pour ce roman.
En version papier,
j’aurais sauté des pages pour arriver à la fin, ou je l’aurais carrément
abandonné.
Là, en audio, je
l’écoutais dans ma voiture, parfois d’une oreille distraite quand les derniers
chapitres me paraissaient vraiment inutiles et je suis arrivée au bout, mais un
peu dans la douleur.
Je conseille donc sans
hésiter cette version avec la voix de Jacques Frantz qui est parfaite !
Le texte coule avec sa
voix grave qui peut aussi être modulée quand il change de personnage et c’est
un vrai bonheur à écouter.
Bon, allez, je clos là ce billet à rallonge, et vu tous les
avis enthousiastes présents sur d’autres blogs, je ne peux que vous conseiller
de vous faire votre propre avis J