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jeudi 3 novembre 2022

La commode aux tiroirs de couleur d'Olivia Ruiz

En France, changer de « case » est parfois difficile mais c’est de plus en plus fréquent.

Il y a les acteurs qui chantent, les politiques qui font de la télé, ou quelques chanteurs qui écrivent des romans.
Et après tout, écrire des chansons, c’est déjà raconter de petites histoires. 
 
 
 

A la mort de son abuela Rita, la narratrice se retrouve face à la commode que celle-ci aimait tant.
Avec ses tiroirs de couleur, elle symbolise la vie mouvementée de Rita qui a connu bien des épreuves.
Au fil de la nuit, sa petite-fille va extraire un à un les objets et les souvenirs pour raconter qui était cette grand-mère au caractère bien trempé…

Hériter d’une commode à tiroirs, voilà qui n’est pas banal.
Mais c’est surtout l’histoire et la personnalité de Rita qui captivent dans ce récit.
Olivia Ruiz sait accrocher son lecteur pour l’emmener là où elle le désire.
On suit Rita avec ferveur, on a peur pour elle, on a parfois envie de la secouer, ou de la consoler.
La commode n’est qu’un prétexte, comme une excuse pour se permettre de raconter cette histoire, pour faire le lien entre les épisodes.
L’excuse n’est pourtant pas nécessaire et je dois avouer que je l'avais totalement oublié ! 
En revanche, il me reste l'histoire de ces personnages hauts en couleur à qui il arrive tant d'aventures ! 
Et puis le roman est bien écrit, émouvant et quitter ces gens que l'on a découvert et aimé pendant plusieurs heures à la dernière page est une vraie déception.


L’histoire de Rita permet aussi d’aborder plusieurs thèmes forts.
La guerre civile en Espagne et l’exil sont une toile de fond permanente avec ses douleurs et sa violence.
Puis vient le temps de la résilience, le statut des femmes, leurs droits et leur vie pas toujours facile, surtout lorsqu’on arrive dans un pays assez peu accueillant (c’est le moins que l’on puisse dire et ça ne s’est pas amélioré !). 
La dénonciation n'est pas accusatrice, elle constate et rappelle, pour ne pas oublier et rendre hommage. 

Olivia Ruiz lit elle-même son roman.
J’ai parfois du mal lorsque l’auteur met sa voix au service de son texte mais comme c’est souvent le cas lorsqu’il s’agit un·e chanteur·se ou d’un·e comédien·ne, cela fonctionne plutôt pas mal.
Elle rythme son récit, lui donne de la force ou de la douceur et c’est très agréable à écouter. 
Et puis ce serait difficile de ne pas entendre sa voix et son accent quand on découvre ses mots. 

Alors ? Tenté ?
Le nouveau roman d’Olivia Ruiz reprend certains personnages de celui-ci et je vais me dépêcher d’aller les retrouver ! 
 
 
 


 

 
 
 

mercredi 26 octobre 2022

Tant que le café est encore chaud de Toshikazu Kawaguchi

Cette été, j’ai lu des livres très jolis, avec des histoires bien écrites et émouvantes.
Ce roman en fait partie et j’ai vraiment passé un bon moment dans ces pages. 
 
 
 

 
Fumiko a rendez-vous avec son petit ami.
Malheureusement, il n’est pas là pour la demander en mariage comme elle l’espérait mais pour lui annoncer qu’il part.
Paralysée par la surprise, elle ne parvient pas à lui demander de rester.
Quelques jours plus tard, elle se souvient que le café dans lequel ils se sont vus à une réputation étrange.
Il serait possible d’y retourner dans le passé…

Un roman japonais fantastique… ou un petit roman feel good ?
Un peu de tout ça !
J’ai commencé l’écoute de ce titre en étant un peu circonspecte.
Je m’attendais à un texte léger, rapide, qui permet de passer un bon moment mais qui s’oublie très vite une fois terminé.
Et finalement, ce texte est plus profond que cela.
Il ne s’agit pas seulement d’un roman « feel Good », un de ces romans qui font du bien en rassurant sur le sens de la vie.
Il y a aussi une réflexion plus profonde sur ces actes que nous avons accompli et que nous regrettons parfois.
Et si nous pouvions revenir en arrière ? Si nous pouvions retourner dire cette phrase qui tourne en nous mais qui n’est pas sorti quand il l’aurait fallut ?
Le récit fait ainsi une place à une réflexion sur la façon d’envisager la vie, de considérer le passé, de vivre avec les autres et de les respecter.

Mais c’est aussi un roman avec une jolie histoire, ou plutôt des histoires qui se succèdent.
La structure du texte évoque les chapitres des mangas où chaque partie peut parfois constituer un récit autonome.
Il y a l’histoire de Fumiko, puis celle de Kei... quatre femmes en tout qui vivent des évènements complexes et ont besoin de boire cette fameuse tasse de café qui permet de revivre un moment particulier de leur vie. 
Les relations entre les personnages sont aussi pleines de délicatesse et d’émotion.  

La lecture de Philippe Spiteri est elle-aussi délicate et sereine, comme le texte de ce roman.
Elle permet de suivre le fil de l’histoire sans effort et est parfaite pour découvrir les livres audios si ce n’est pas déjà fait.

C’est donc un petit roman très joli, un peu triste mais émouvant, qui donne aussi à penser et est bien plus profond qu’il n’y parait.
 
 
 

 

 

 

 

vendredi 23 septembre 2022

Betty de Tiffany McDaniel 🎧 📘 [Prix audiolib 2021]


J’ai mis du temps à écrire ce billet comme j’ai mis du temps à lire ce roman !
Le succès a été énorme autour de ce texte, mais je dois malheureusement avouer que je fais partie du petit groupe de lecteurs et lectrices qui n’ont pas vraiment accroché.
Pourtant, je l’ai fini ! (À mon grand étonnement et c’est très probablement grâce à la version audio car le pavé « papier » serait resté dans les limbes de ma bibliothèque.
 



Betty est née dans une famille pauvre où la survie est parfois un combat de tous les jours.
Avec ses frères et soeurs, elle mène sa vie entre l’école, les déménagements, le potager.
Sa mère et son père, chacun à leur manière, maintiennent la famille hors de l’eau malgré les évènements qui s’acharnent sur eux…

Ce roman est un immense pavé qui vous mènera de Charibe en Scylla !
L’histoire de Betty et de sa famille est tragique, les évènements s’acharnent, tous plus cruels les uns que les autres !
La famille est métisse, le père de Betty étant indien et sa mère d’origine européenne.
Dans leur vie quotidienne, ils subissent la discrimination, la peur des voisins, les coups, les moqueries contre les enfants, les difficultés à trouver du travail, le rejet social.
La famille vit des deuils, des accidents, des tempêtes sans cesse et sans répit.
Les espoirs sont tous déçus et en écrivant ce billet, je ressens à nouveau cet océan de malheur.

Le portrait du père de Betty, cet homme qui tente de protéger ses enfants de la méchanceté du monde, est néanmoins magnifique.
La résilience de Betty est admirable et j’ai bien conscience que son histoire est tirée de celle de la mère de l’écrivaine mais quelle complaisance dans le malheur !
Je sais que la plupart des lecteurs et lectrices de ce roman ne seront pas d’accord avec moi mais certains évènements sont décrits encore et encore sur des pages et des pages comme s’il fallait s’en repaitre.
On a l’impression que cela ne va jamais s’arrêter.
J’ai eu envie de hurler, de crier « stop, n’en jetez plus » et j’ai fait plusieurs pauses dans cette écoute.
La version audio permet d’accélérer la vitesse d’écoute et j’en ai allégement profité.

La lectrice Audrey d’Hulstère donne au texte une espièglerie parfois, une gravité à d’autres moments qui permettent de suivre cette histoire et les émotions qu’elle suscite.
Et comme je l’ai dit plus haut, sans cette version audio, je n’aurais pas terminé.

Mon avis est loin d’être partagé, je le sais, alors n’hésitez pas à aller voir chez d’autres lectrices si le leur est plus enthousiaste ! 
 
 
 
 

 
 
 

 
 


 

jeudi 28 juillet 2022

L'ange de Munich de Fabiano Massimi 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

 Je vous emmène en 1931 à Munich pour ce billet de lecture, avec un roman qui ne vous laissera pas indifférent·e.
C’est une période historique que j’ai longtemps eu du mal à retrouver dans les romans.
Ce n’est pas très gai et souvent tragique.
Je me suis laissée tenter par plusieurs romans ces dernières années et je ne l’ai pas regretté.
C’est encore le cas cette fois-ci. 

 


1931, Munich.

Le commissaire Sauer et son adjoint sont appelés sur les lieux pour constater le décès.
Ce qui ressemble à un suicide n’est pas tout à fait convaincant et les deux enquêteurs soupçonnent quelques secrets.
Le propriétaire de l’appartement où ils se trouvent, un certain Adolf Hitler, vient ajouter à cette affaire une complexité qui leur laisse peu de latitude pour enquêter, surtout que l’affaire est close dans les heures qui suivent, puis rouvertes ensuite…  

Saviez-vous qu’Adolf à la petite moustache aimait les jeunes femmes ?
Il savait s’entourer de jeunes et jolies femmes toujours beaucoup plus jeunes que lui.
Il y en a eu de célèbres, comme Eva Braun, et de moins connues comme Geli.
Il faut dire qu’Angela Raubal, dite Geli pour la distinguer de sa mère, n’a pas vraiment eu le temps de se faire remarquer.
A 23 ans, elle a été retrouvée morte, une balle en plein coeur tiré avec le pistolet de son oncle, le fameux Adolf.
Comme il était absent, il n’a pas été accusé et a pu continuer son ascension politique.
L’affaire a été étouffée et on n’en a plus entendu parler.

Fabiano Massimi propose de revenir sur cette affaire et de mettre en scène deux enquêteurs aux prises avec les secrets et les manipulations du parti Nazi.
Ils n’ont pas encore accédé au pouvoir mais les piliers du futur régime sont déjà en place.
Himmler, Goebels et les autres se croisent et brouillent les pistes dans un récit raconté du point de vue du commissaire Sauer qui, lui-même, a des choses à cacher.
Et cela fonctionne rudement bien !
On suit le commissaire avec plaisir, on guette les révélations, on a peur pour lui quand un danger le menace, on voudrait qu’il y voit plus clair dans cet imbroglio à la fois politique et sentimental.
Le rythme est haletant, et les évènements se succèdent jusqu’à la dernière ligne.
Pourtant, si les personnages sont réels, y compris les deux enquêteurs, rien ne dit qu’il s’agisse ici de la bonne version des faits.
Mais cela fonctionne et c’est tout ce qu’on demande à ce genre de roman !

La lecture de Nicolas Matthys est vive et expressive, sans trop en faire.
C’est parfait pour ces 14h d’écoute (que j’ai écouté, comme à mon habitude, à vitesse 1,25).
Comme les personnages sont connus, on s’y retrouve facilement, même s’ils sont beaucoup.

Un roman à écouter si cette période vous intéresse !! 
 
 
 


 


 



lundi 4 juillet 2022

Les gardiens du phare d'Emma Stonex 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

Parmi la sélection du Prix Audiolib cette année, il y avait un roman dont je n'avais jamais entendu parler, un de ces romans dont le sujet est intéressant mais qu'on ne lit pas forcément, même si on n'est pas sûre de ne pas manquer quelque chose (je sens que je vous ai déjà perdu avec ma phrase à rallonge...). 
Ce roman s'intitule sobrement Les gardiens du phare, ce qui décrit exactement le sujet du récit. 
 
 
 
 
Lorsque les trois gardiens de l'un des phares les plus isolés de la côte disparaissent d'un seul coup, sans prévenir, les hypothèses les plus extravagantes surgissent. 
Mais que s'est-il réellement passé sur ce rocher en pleine mer pour que leur disparition soit si soudaine que le phare semble avoir été déserté sans préméditation, en un instant, comme si les gardiens s'étaient évaporés ? 
20 ans plus tard, un écrivain célèbre vient interroger les veuves des gardiens pour tenter de démêler la vérité... 

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre lorsque j'ai commencé l'écoute de ce roman. 
Était-ce un thriller ? Un roman fantastique ? de la science-fiction ? 
Mais finalement, ce n'est ni l'un ni l'autre. 
Le récit est construit en deux temps. 
Il y a les entretiens que l'écrivain mène avec les veuves dans le temps présent et puis on change de partie et ce sont les gardiens qui s'expriment et racontent leur histoire. 
On attend des révélations mais comme je l'ai dit, ce n'est pas un thriller. 
Chaque chose arrive donc en son temps, après avoir fait le portrait de tous les personnages importants pour que le lecteur parvienne à bien comprendre ce qui a pu se passer. 

Le style est fluide, le récit nous conduit où il veut sans heurt et même si parfois on se perd un peu au début, on finit par repérer tous les protagonistes. 
Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est justement les portraits psychologiques construits pour chacun. 
Les veuves ont dû se reconstruire après les disparitions, tandis que les gardiens racontent leurs vies cloisonnées, coupées en deux où ils ne peuvent pas vraiment vivre pleinement. 
La disparition sera le résultat d'un télescopage de tous ces fils au mauvais endroit au mauvais moment. 

La lecture de C. Braconnier et de G. Orsat permet de faire entendre l'alternance de voix entre les hommes du passé et les femmes du présent. 
Ils savent s'effacer derrière l'histoire pour ne pas interpréter et laisser le champ libre à l’imagination du lecteur. 
 
C'est donc un très bon roman pour l'été ! (à déguster aussi cet hiver pendant une bonne tempête !)

 


 


 

 

 

 

mercredi 8 juin 2022

Ce que nous confions au vent de Laura Imai Messina 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

Enfin une lecture que j’ai adoré sans réserve dans cette sélection du prix Audiolib 2022 !!
J’ai aimé mes lectures précédentes mais il y avait toujours un « mais ».
Pour celui-ci, pas de mais, pas de réserve, j’ai tout aimé !
Et pourtant, ce n’était pas évident.
Il est question de deuil, de tsunami, de chagrins, et également de reconstruction,de résilience, de beauté de la vie. 


 
 
Yue a tout perdu lors du tsunami de Fukushima.
Sa mère et sa fille étaient dans un refuge mais l’eau a été la plus forte.
Depuis, elle vit à Tokyo où elle exerce son métier de journaliste radio.
Un soir, lors d’une émission sur le deuil, un auditeur évoque une cabine téléphonique située dans un jardin à des centaines de kilomètres de la capitale.
Le téléphone n’est pas raccordé au réseau mais les personnes en deuil vont y parler à leurs défunts et y trouvent un grand réconfort…


Voilà un roman qui aurait pu être d’une tristesse infinie mais qui s’est révélé d’une grande beauté.
Tout est délicat.
Les personnages sont fragiles et tout pourrait les casser d’un moment à l’autre.
Le jardin de Bellegardia lui-même semble si frêle en haut de sa colline face au vent.
Dès le préambule, l’autrice nous annonce qu’il va lui falloir subir un typhon qui pourrait tout détruire.
Et c’est précisément ce que chacun des personnages a vécu avant de se retrouver là.
Mais c’est aussi un roman de la reconstruction, de la force trouvée en soi, de ces personnages qui retrouvent un second souffle, comme une seconde vie.
C’est un roman du deuil et de la survie.

L’écriture est toute aussi délicate.
Les chapitres racontent principalement l’histoire de Yue et de temps en temps, celle des personnages qu’elle croise.
Quelques chapitres sont consacrés à des listes, au contenu d’une conversation évoquée dans le chapitre précédent, comme des respirations, des pauses techniques pour le lecteur qui font irruption dans le récit.
Là encore, cela apporte de la douceur au récit en permettant de se reprendre, de ne pas se laisser emporter par ce récit de la peine.

La lecture de Clara Bratjman correspond parfaitement au texte.
Elle se fait oublier tout en donnant un rythme convaincant à ce roman.
Pourtant, le sujet n’était pas facile et la lecture aurait pu basculer vers le sordide mais ce n’est pas le cas.

Je vous conseille donc sans réserve ce petit roman qui va se classer sans hésiter dans les premières places de mon classement pour cette édition du prix Audiolib !!  
 
 
 

 


 
 

lundi 30 mai 2022

Un jour ce sera vide d'Hugo Lindenberg 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

 Un peu de nostalgie, ça vous dit ? 

C'est ce que propose ce roman qui vous emportera sur une plage qui ressemble à toutes ces plages qu'on a connu enfant, pour une aventure d'enfant qui rencontre un autre enfant... 

Vous n'avez rien compris ? 

Ce n'est pas si grave, il n'y a rien à comprendre, pas d'intrigue trépidante ni de révélations cachées.

 Il y a parfois des livres qui me laissent sans voix.
Sans voix d'ennui. Sans voix de vide. Sans voix d'attente pour rien.
J'ai commencé ce roman en me disant que, pour une fois, allez, on se motive, j'allais aimer un roman Prix du livre Inter.
Et puis finalement non.
Encore une fois, c'est un grand non !!
Le jeune narrateur passe ses vacances à la mer avec sa grand-mère.
Il voit des méduses et imagine ce qu'elles pensent, mais surtout, il se fait un ami...
Bon, ça partait plutôt pas mal en mode "nostalgie", "souvenirs d'enfance", "je vais jouer sur la corde sensible de mon lecteur qui revivra peut-être des petits bouts de son enfance".
Oui, mais non.
Le texte est bien écrit, plein de sensibilité et de ces petits moments qui ont effectivement fait nos vacances quand on était petits.
Qu'on soit allé à la mer ou non, les petits plaisirs et les petites hontes racontés ici évoquent forcément quelque chose d'une enfance enfuie, d'un temps qui n'est plus.
On écoute ou on lit ce texte en attendant des révélations sur la vie du narrateur, on attend qu'il se passe quelque chose, que l'histoire passe un cap... mais non.
Rien de tout ça.
Il y a bien quelques informations en filigrane et un tout petit évènement vers la fin mais les fils narratifs qui s’annoncent et auraient pu être intéressant, ne sont qu’effleurés.
Et lorsque le dernier mot est arrivé, j'ai juste eu envie de dire « tout ça pour ça ?? ».

Mais heureusement, il s’agissait de la version audio !
La lecture de Clément Hervieu-Léger (de la Comédie Française) est douce comme l’est le texte, mais surtout, l’audio permet d’accélérer le rythme.
Je suis donc passée à la vitesse supérieure (la 2 😅) pour pouvoir le terminer rapidement, et c’était pas mal tellement je m'ennuyais.

En bref, j’ai eu la sensation d'être ce petit garçon mais sans le soleil et le sable.
Tant pis pour moi !


 


 

jeudi 5 mai 2022

Enfant de salaud de Sorj Chalandon 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

Cela me peine de l’écrire, mais je crois que mon amour pour Sorj Chalandon s’éteint peu à peu 😅.
Voilà ma troisième lecture de l’auteur et malheureusement, je n’accroche plus autant que la première fois.
Mais voilà mon avis qui vous donnera peut-être quand même envie de le lire.

Lorsqu’il apprend qu’il va couvrir le procès de Klaus Barbie, le père du narrateur lui demande un laisser-passer pour y assister également.
Après avoir hésité, il accepte et chaque jour, il assiste au procès en observant son père et ses réactions.
Car son père a connu lui aussi des aventures pendant la guerre mais il n’est pas facile de savoir ce qu’il s’est réellement passé…



Il y a des lectures pour lesquelles il est difficile de rédiger un billet clair, argumenté, avec un avis tranché !
Il y a parfois un sentiment diffus qui nous dérange, sans qu’il soit toujours possible de mettre le doigt dessus.
C’est le cas, pour moi, avec ce roman de Sorj Chalandon.
Il y a quelques années, j’ai lu et adoré Le quatrième mur, puis j’ai lu Le jour d’avant et j’ai beaucoup moins aimé.
L’aspect autobiographique m’a un peu trop fait penser à une psychothérapie sous forme de roman et ce n’est pas vraiment le genre de livre qui me passionne.
Dans Enfant de salaud, Sorj Chalandon reprend le personnage de son père.
Il ne s’agit pas de son père réel mais d’un personnage qui en est très proche.
Il imagine ensuite comment son père aurait pu se comporter s’il avait assisté avec lui au procès de Klaus Barbie.
Les chapitres alternent entre l’histoire du narrateur et de son père, et le récit du procès et de ce qui a pu s’y passer.

Les pages consacrées au procès m’ont vraiment intéressé.

Elles sont documentées, palpitantes, on apprend énormément de choses.
J’ai aimé aussi que cela ne soit pas juste factuel concernant Klaus Barbie mais cela ne joue pas non plus sur une sensiblerie exacerbée.
Sorj Chalandon,  parle des témoins, de ce qu’il se passe dans un tribunal mais il n’en fait jamais trop.
C’est vraiment réussi et parfaitement équilibré.

L’auteur raconte en parallèle sa relation avec un père mythomane et collaborateur.
Il rapporte sa quête d’informations, comme il lui est difficile d’obtenir une information fiable de la part de ce père à la fois trop présent et insaisissable.
Il parle d’un passé peu glorieux et arrive à évoquer plus largement ces hommes et femmes dont on ne parle plus mais qui restent dans la mémoire collective comme des traitres à leur patrie.
Suivre le parcours du narrateur est intéressant et on ne peut qu’avoir envie de savoir ce qu’il va se passer mais j’avoue avoir été beaucoup moins touchée par ces pages.

La lecture est faite par Feodor Atkine, l’une de mes voix préférées !
Comme à son habitude, l’acteur sert le récit avec sa voix chaude et grave.
Par contre, j’ai écouté à vitesse 1,5 car la lecture était trop lente pour moi.


En bref, c’est un roman avec un thème très particulier qui peut vous plaire si cela vous passionne. 

 

 

 

 


 

vendredi 8 avril 2022

Mise à feu de Clara Ysé 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

Ouvrir un roman dont on ne connait rien est une sorte de roulette russe inoffensive, un petit jeu avec le sort qui nous permettra de faire une belle découverte ou, parfois, une mauvaise pioche.
J’ai commencé Mise à feu sans savoir ce qui m’attendait.
Je me doutais que ce serait particulier, mais ça l’était encore plus. 

 



Dans la maison de l’Amazone, la vie est douce pour Nine et Gaspard, ses enfants, et pour Nouchka, leur pie qui veille sur eux.
Mais le 31 décembre, c’est le drame et Nine et Gaspard doivent vivre chez leur oncle.
Ils emménagent avec leur pie, Nouchka, dans un appartement dont les espaces de vie leur sont interdits, et peut-être même la vie tout court.
Leur mère, L’Amazone, leur écrit quelques lettres et leur raconte qu’elle rénove une maison qui les accueillera bientôt…


Bon, soyons honnête, ce roman n’est pas précisément un coup de coeur.
J’ai été déstabilisée dès les premiers chapitres par un univers décalé dans lequel je n’ai pas réussi à réellement entrer.
J’ai eu l’impression de regarder ces personnages se mouvoir sans arriver à ressentir quelque chose pour eux.
Le  début du récit est à la fois concret et réaliste, tout en étant émaillé de détails oniriques qui disparaissent au fil du texte lorsque les personnages grandissent mais on a parfois du mal à voir la frontière.
Cela en fait un texte poétique, doux, ascétique et sans détail superflu.
C’est assez beau, mais je n’y suis pas entré.  

C’est aussi un récit de souffrance et de non-dit.
Les enfants sont abandonnés et désœuvrés, ils semblent errer dans leur vie en attente de quelque chose qui n’arrivera jamais.
Quelques phrases laissent entrevoir ce qu’il leur faut affronter, ce qui les guette, et on sent bien que tout peut tourner mal d’un moment à l’autre.

C’est aussi un roman d’apprentissage, celui de la vie et des obstacles qu’elle met sur nos routes, celui de l’adolescence et du mal-être qui peut survenir.
Le début du texte m’a fait pensé à l’Écume des jours, lu il y a fort longtemps, dans cette évocation de la fête, avec cette pie qui parle à Nine et Gaspard ou les scènes du début du roman après l’incendie.

L’autrice lit elle-même son texte.
J’ai toujours un énorme a priori lorsque c’est le cas parce que je trouve que certains auteurs en font trop ou pas assez, ce ne sont pas des comédiens et parfois, cela gâche le texte.
Ici, c’est toutefois très agréable de l’écouter.
Clara Yse a une voix douce et elle habite son texte.
Par contre, lorsque Nine se souvient de son enfance, le texte est énoncé avec un écho, comme si la lectrice se trouvait dans une pièce immense.
C’était un peu ton much, comme une information dont on n’a pas besoin. Le texte est clair et annonce la plupart du temps qu’on bascule dans le souvenir.


C’est donc un avis en demi-teinte pour un roman bien écrit mais qui m’a paru un peu sec. J’ai eu du mal à voir où l’autrice voulait en venir et je ne l’ai pas suivi mais vous aimerez peut-être.







jeudi 31 mars 2022

Le parfum des cendres de Marie Mangez 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

 Je le dis chaque année, mais le Prix Audiolib permet de découvrir des romans que je n’aurais très probablement jamais lu !
En voici un qui m’a bien plus et que je vous recommande pour passer un moment sympathique avec des personnages originaux. 

 




Sylvain Bragonard, thanatopracteur de son état, sent les corps dont il s’occupe.
Leurs parfums dit tout d’eux, de leur vie, de leur personnalité.
Alice fait une thèse de sociologie sur un sujet original : les thanatopracteurs !
Quand elle surgit dans l’établissement de Sylvain, elle le découvre bourru, taiseux, bien qu’ils réponde à ses questions et la laisse le suivre sans protester…

Quel joli petit roman !
L’histoire est assez classique, on devine vite ce qu’elle va devenir (mais la fin surprend tout de même…), mais ce n’est pas le plus important.
Ce qui est agréable dans ce récit, ce sont les descriptions, les évocations olfactives et sonores.
C’est un roman où les 5 sens sont activés, où le lecteur est invité à ressentir ce que le texte montre.
Alice déroule toute sa playlist, constituant une véritable bande son du roman, et certains titres très connus vous passeront forcément dans les oreilles.
Sylvain détaille les odeurs et leurs caractéristiques et c’est votre nez qui sera convoqué.
Alice parle trop et Sylvain pas du tout, avant de se mettre à cuisiner pour les autres, gâtant leur goût.
Et puis évidemment, il touche les corps qu’il doit embaumer.

Le cadre est lui aussi original, avec ces personnages qui glissent d’un mort à l’autre sans pathos et sans tragique.
Ce n’est pas gai a priori, mais l’impression qui en ressort est finalement toute autre.
Les personnes que Sylvain doit « préparer » sont décrites avec douceur et chaleur.
L’histoire alterne entre le métier de Sylvain et la vie quotidienne sans qu’il y ait de fossé entre les deux.
Marie Mangez réussit à en faire un métier comme un autre mais exercé par un personnage particulier.

Les secrets sont également au coeur du roman.
Si Sylvain dévoile la personnalité de ceux qu’il croise sur sa table, il est lui-même un personnage à dévoiler.
Le lecteur attend les révélations, l’origine de son mal-être, l’identité de ses fantômes.
C’est finalement lui le héros du roman.
Les personnages secondaires sont plus rapides, moins travaillés mais l’écriture est soignée de bout en bout et l’’auteur n’est pas avare de références qu’elle ne cache pas comme l’évocation du Parfum de Suskind ou le nom de famille de Sylvain.

La lecture de Sophie Frison est sensible et gaie.
Elle apporte une légèreté à cette histoire et un côté printanier (oui, c’est bizarre comme qualificatif pour une voix mais c’est l’image qui me vient).
Comme à mon habitude, j’ai écouté à la vitesse 1,25 et c’était parfait.


Si vous cherchez un petit roman original et sympathique, un peu de fraîcheur et de légèreté, ce texte pourrait bien vous plaire ! 









mardi 22 mars 2022

Apaiser nos tempêtes de Jean Hegland 🎧 📘 [Prix audiolib 2022]

Retrouver un auteur qu’on a déjà lu est parfois difficile.
On a forcément un peu peur d’être déçu, ou de ne pas retrouver ce qui nous avait plu dans notre première lecture.
Mais il se peut aussi qu’on soit agréablement surpris et que la deuxième lecture soit aussi bonne que la première. 

 


Anna, jeune étudiante en photographie, est enceinte d’une amourette de fac.
Cerise, lycéenne un peu paumée, est enceinte du jeune homme qu’elle fréquente sans vraiment l’avoir voulu.
Alors qu’Anna choisit d’avorter, Cerise n’est pas en mesure de prendre cette décision…


Vous connaissez peut-être Jean Hegland pour son roman Dans la forêt, dystopie inquiétante où deux jeunes femmes se retrouvent seules loin de tout.
L’histoire racontée dans Apaiser nos tempêtes met également en scène deux jeunes femmes mais n’a rien à voir !
Cerise est sous la coupe de sa mère, une femme abusive qui ne s’occupe pas vraiment d’elle.
Elle subit sa vie sans pouvoir réellement s’en sortir, elle croise la route des mauvaises personnes, chacune la laissant tomber les unes après les autres.
Elle fait de mauvais choix et les paye durement et lorsqu’elle essaie vraiment de s’en sortir, là encore, ça ne marche pas.
Anna, elle, a une belle vie.
Elle est enseignante à l’université, elle a une famille, un mari, ses photos sont appréciées.
Pour elle aussi, tout va basculer, moins brutalement mais d’une façon très déstabilisante.

Comme Dans la forêt, ce récit montre deux femmes qui doivent se défaire de tout ce qui les encombre pour trouver leur vérité en elles.
C’est une histoire de résilience, de reconstruction.
Ces deux solitudes vont évidemment se rencontrer et confronter leurs plaies, leurs choix, leurs renoncements.
L’autrice évoque aussi des problèmes sociaux qui sont toujours d’actualité comme ces associations pro-vie qui occupent les premiers résultats quand on cherche des informations sur l’avortement dans Google et ne sont pas fiables, ou les conditions de vie précaires d’une partie de la population.


Je dois pourtant avouer que ce n’est pas un coup de cœur.
Le texte est fort, on suit ces deux femmes avec compassion et on se sent forcément concerné par leurs vies.
Chacun sera d’ailleurs sans doute touché davantage par Cerise ou par Anna dont les vies sont très différentes.
Occupant un emploi similaire à celui d’Anna, je me suis retrouvée dans ses interrogations, même si je ne suis pas photographe.
Mais quelque chose m’a empêchée d’être totalement convaincue sans que je parvienne réellement à l’identifier.
Les évènements qui s’acharnent sur Cerise m’ont abasourdie, les ellipses temporelles m’ont perdues.
Il y a aussi pas mal de clichés, de personnages brossés à grands traits un peu caricaturaux.
La rencontre de ces deux femmes est belle mais peu vraisemblable (ou Anna est vraiment désespérée).
C’est donc un très beau roman, mais avec des aspérités qui m’ont empêchée d’être totalement enthousiaste.

La version audio est lu par Maia Baran qui se coule admirablement dans le texte !
Elle sait moduler sa voix pour qu’elle change en fonction du personnage évoqué, elle se fait oublier derrière le texte lorsque celui-ci devient grave.
Il n’y a pas de pathos, Maia Baran reste calme et posée, laissant au lecteur qui l’écoute le loisir de construire son propre texte tout en étant porté.
La version audio débute également par une préface de l’auteur qui explique à quel point ce texte résonne avec sa vie.
Entendre l’auteur permet d’éclairer ce texte d’un jour nouveau, ce qui est très appréciable.


Si mon avis se termine en demi-teinte, n’hésitez pas à aller lire celui de mes copines de Prix, plus enthousiastes. 

 



 

mardi 15 mars 2022

Du côté de Pondichery de Dominique Marny 🇮🇳🥻📚

Il y a des villes dont le nom sonne comme un rêve, qui évoquent immédiatement l’ailleurs, l’exotisme, le lointain.
Pondichery, pour moi, fait partie de ces lieux mythiques où j’imagine tant de choses, comme Bangkok ou Saigon (et je suis d'ailleurs aller les voir en vrai pour vérifier 😂).
A Pondichery se croisent l’Inde et la France des colonies, un passé suranné et pas toujours glorieux, deux villes dans la ville, le mysticisme et le commerce, Auroville et les grands hôtels.
Il y a quelques années, j’ai confronté ces images à la réalité de cette ville mais elles ne se sont pas effacées.
Je les ai enrichies et complétées avec mon ressenti qui confirmait ces visages multiples.
Et depuis, lorsque je croise un roman se déroulant dans ces lieux, je n’y résiste pas ! 


Juliette Fournel s’ennuie. Elle rêve d’aventures, de vivre une vie trépidante, mais quand on est la fille unique d’un des plus grands marchands de Pondichery, on a plutôt un destin marital tout tracé.
Pourtant, elle rêve et ne veut pas se plier à cette vie qui lui tend les bras.
Son oncle, un riche excentrique, lui offre la possibilité de s’évader parfois du petit cercle colonial dans lequel elle évolue.
Sa belle-mère, en revanche, souhaite se débarrasser d’elle le plus vite possible.
Et puis il y a régulièrement de nouveaux arrivants, comme cette riche bourgeoise parisienne, Manon Galbret, venue vendre une maison dont elle a hérité, ou ce jeune agronome dont le contrat l’a porté jusque dans ces contrées lointaines, ou bien encore cet autre jeune homme venu seconder son père dans ses entrepôts…

L’histoire de Juliette va prendre un nouveau tournant avec l’arrivée de ces nouveaux venus et l’on voit se dessiner la romance qui va suivre.
Car ce roman est une romance, ce qui ne me déplaît pas, mais j’étais venue chercher une atmosphère, des descriptions, un décor que j’ai moyennement retrouvé.
Comme dans beaucoup de romances, le décor n’est pas le plus important et il est évacué en quelques mots.
Cela ne signifie pourtant pas que l’histoire aurait pu se passer ailleurs, mais mon envie d’Inde n’a pas été suffisamment rassasiée !
J’ai retrouvé la jetée, la cathédrale, l’atmosphère des rues mais j’attendais davantage.


Mis à part ce bémol « décor », j’ai aimé suivre Juliette et Manon dans leur vie quotidienne et leurs réflexions sur la condition féminine à cette époque.
Manon est une femme qui s’est libérée temporairement en voyageant. Elle doit prendre des décisions qui lui coutent, ce que chacun devra faire dans cette histoire.
Juliette est une enfant gâtée qui parait très libre pour l’époque mais il n’y aurait pas d’histoire sans cela et la vie dans un comptoir colonial n’était pas la même.
Elle pense aimer, s’aperçoit que ce n’est pas le cas, et se découvre ensuite dans un dilemme compliqué car sa liberté n’est peut-être pas si grande et ne dépend pas que d’elle.

L’écriture de Dominique Marny est efficace, elle ne laisse aucun temps mort.
Il y a de nombreux personnages dans cette petite société, sans que l’on soit perdu.
Chacun est bien identifié dans son rôle et les lieux où se déroulent l’histoire sont aussi associés à des sociétés différentes.

J’ai donc passé un bon moment dans ces pages avec ces personnages dont la vie virevolte sans cesse.
C’est un roman exotique et distrayant qui se laisse lire avec un tchai ou un thé au jasmin ! 
 
 
 
 



vendredi 4 mars 2022

Meurtre et séduction de M.C. Beaton, les enquêtes de Lady Rose tome 1

 J’aime bien M.C. Beaton.
J’ai lu plusieurs tomes d’Agatha Raisin et le premier Amish Beaton avec beaucoup de plaisir.
Quand j’ai vu ce premier tome d’une nouvelle série, je n’ai pas hésité longtemps ! 

 




En ce début de XXe siècle, Lady Rose, jeune femme bien née, doit fréquenter les bals pour trouver un mari et faire profil bas.
Mais hélas, Lady Rose n’est pas précisément conforme à ce modèle victorien.
Au contraire, elle milite pour le vote des femmes avec les suffragettes, elle fait tout de travers lors de son entrée dans le monde et est tombée amoureuse d’un jeune homme que son père ne trouve pas vraiment convenable.
Pour s’assurer de son honnêteté, le père de Lady Rose embauche le capitaine Harry Cathcart, aristocrate sans le sou, de mener une enquête discrète…

Voilà le cadre posé pour cette troisième série signée M.C. Beaton : une jeune lady rebelle, un dandy intéressé, un jeune lord sans le sou qui doit se résoudre à travailler
Évidemment, j’ai immédiatement pensé à la série de Rhys Bowen et son espionne royale, et surtout au tome 2. Une jeune femme de la bonne société, un jeune homme qui intervient dans l’histoire, un crime à élucider une partie de campagne chez les aristocrates.
Mais la comparaison s’arrête là. Le style n’est pas le même, l’histoire est un peu différente et surtout, le roman de Beaton a été publié bien avant le tome 2 de l’espionne royale puisque la série date en réalité de 2003 !

Si vous n’aimez pas Agatha Raisin, Lady Rose pourrait vous plaire.
Cette série se veut beaucoup moins loufoque que les précédentes.
Le style est parfois un peu trop léger, mais le roman fonctionne bien et tout repose sur le rythme que l’autrice sait donner à ses histoires.
Ici, pas de temps mort. L’auteur présente les personnages puis envoie la jeune femme sur le lieu où vont se dérouler les meurtres et les événements s’enchaînent.
Utiliser une rebelle permet de critiquer les travers de la société de ce début de siècle, très cloisonnée et peu encline à accepter les déviations.
Mais les hommes ne sont pas en reste et le personnage du capitaine Cathcart permet d’aborder des thématiques qui sont moins fréquentes dans ce genre de roman historico-policier.
Le capitaine est un déclassé et lui aussi ne peut pas agir comme il le voudrait sans en payer le prix.

La lecture de Claire Tefnin est très expressive.
Elle nous permet de nous situer dans l’histoire sans problème, ce qui est un vrai avantage, notamment pour reconnaitre les personnages !


Si vous cherchez un roman sympathique, facile à lire et distrayant sans être bête, celui-ci pourrait bien vous plaire !

(et les 4 tomes sont disponibles chez Audiolib !!)




Badge Lecteur professionnel


mercredi 9 février 2022

D'or et d'oreiller de Flore Vesco

Je lis peu de littérature « Young adult » mais j’ai vu passer Flore Vesco plusieurs fois sur les réseaux sociaux et ses romans me donnaient très envie de les lire.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, je savais juste qu’elle reprenait des contes pour les retravailler et que la plupart de ses lectrices en était enchanté !
J’ai donc demandé si c’était possible de faire venir ses livres dans ma petite bibliothèque de campagne qui est en réseau avec la bibliothèque départementale et après un peu de patience, j’ai pu lire D’or et d’oreiller

 



Lord Handerson veut se marier. Pour cela, il souhaite tester sa future femme et invite les jeunes filles à marier à venir dormir une nuit dans son château.
Chez les Watkins, c’est l’euphorie. Il faut dire qu’il y a trois filles à marier ! On hésite un peu, juste un peu seulement face à cette proposition étonnante et inconvenante mais la fortune attendue est grande et les filles Watkins sont jolies.
Elles filent donc chez le Lord avec leur bonne Sadima…


La princesse au petit pois est un conte étonnant qui m’a toujours questionné.
Quelle est donc cette morale qui distingue une jeune fille pour sa délicatesse et son sang bleu qui fait d’elle une femme fragile ? Mais elle a bravé la tempête pour arriver… Alors quoi ? Sans sang bleu, pas de délicatesse ? Et la délicatesse est-elle indispensable ? Ou bien faut-il cacher sa force sous la délicatesse, ou les deux se joignent, ou… ????
Si le roman reprend ce conte, il va au-delà en proposant une réécriture étoffée et plus moderne.
Après un petit passage par Jane Austen dans le salon des Watkins, on plonge dans le château plutôt façon Dracula et on reste suspendu aux mots de Flore Vesco qui nous tient en haleine en permanence.
On se questionne sur la femme que le prince choisira, sur ce qu’il considère comme un critère de sélection, sur ce qui arrive pendant la nuit dans la chambre où il enferme ses prétendantes, sur la vie de ce prince que personne n’a vu pendant 20 ans, et on ne peut que rester accroché et poursuivre la lecture.
J’ai commencé ce roman mollement, je l’avoue. J’ai lu 30 pages et je l’ai posé. Et puis je l’ai repris et en deux après-midi, je l’ai dévoré !

Mais ce qui est vraiment incroyable, ce sont les mots choisis par l’autrice.
Elle cisèle son texte comme un joyau et gâte son lecteur avec des mots rares et une syntaxe particulière.
Elle va moins loin que dans son roman précédent, L'estrange aventure de Mirella, mais c’est tout aussi agréable de lire un roman où on ne se moque pas du lecteur en lui proposant un texte lisse et passe partout.

Je ne veux pas trop en dire pour ne pas ôter le charme de la découverte mais vous aurez sans doute compris que j’ai beaucoup aimé et que je vous le conseille sans hésiter !
Et malgré la collection, ce n’est pas tout à fait un roman pour les enfants. 

 



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