mardi 12 mai 2020

Ici n'est plus ici de Tommy Orange 🎧📘 [Prix Audiolib]

Depuis sa sortie, j’ai vu passer ce roman sur quelques blogs sans trop savoir quoi en penser.
Je trouve la couverture un peu clinquante, je l’avoue et avoir choisi un fond orange vif pour un auteur qui s’appelle Orange… comment dire… voilà quoi.
Audiolib n’y est pour rien, c’est la couverture originale.
Mais du coup, quand je l’ai vu dans la sélection du Prix Audiolib, j’étais intriguée et en même temps dubitative.
Et j’ai… adoré !

Edwin ne connaît pas son père et ne vit plus que sur Internet en habitant chez sa mère.
Dene a reçu en héritage une caméra et un projet de film documentaire sur les Indiens.
Orvil, 14 ans, va témoigner pour pouvoir acheter un vélo à son petit frère Loney avec l’argent touché.  
Tony souffre d’un syndrome d’alcoolisation fœtale.
Et puis il y a Octavio et sa bande qui veulent braquer le pow wow…

12 personnages se croisent dans ce roman et 12 fils de vie se tissent et s’entrecroisent.
L’objectif de chacun est le même : assister au grand pow wow, mais chacun y va pour son propre compte avec des intentions très personnelles.
Ces lignes qui convergent permettent de parler de sujets très différents mais qui se complètent si bien ici comme l’adoption, la quête d’identité, la difficulté à se construire quand on ne connaît pas ses racines.
Ces Indiens sont tous Cheyennes mais certains sont métis, d’autres ont été adoptés, d’autres encore ne savent rien de leurs ancêtres.

On lit aussi un roman militant qui dénonce la difficulté à trouver sa place quand on est Indien, place qu’on ne vous accorde pas facilement dans cette société WASP.
Le narrateur se réserve quelques chapitres pour parler de l’histoire des Indiens d’Amérique, de leur massacre, des réserves, de la migration vers les villes et de l’intégration dans la société moderne.
L’alcoolisme et le nombre très élevé de suicides dans cette communauté  est abordé plusieurs fois, mais on découvre d’autres difficultés qui ne sont pas toujours propres à cette communauté.
C’est éclairant et cela permet de mieux envisager le reste du roman.

La lecture audio mêle une voix féminine et une voix masculine en fonction du personnage qui est le sujet du chapitre.
Les comédiens lisent à merveille et sans pathos des descriptions épiques qui pourraient basculer facilement dans le tragique appuyé mais ne le font jamais.
C’est un vrai plaisir d’écouter ce texte ciselé et vraiment bien écrit.
Il m’a peut-être manqué une liste des personnages pour m’y retrouver mais elle aurait dévoilé trop d’informations sans doute et les noms des chapitres m’ont permis de compenser.
Mais il faut quand même être très attentif pour ne pas se perdre et le livre audio n'est pas forcément la meilleure forme de lecture pour ce texte, à moins d'avoir envie de le lire plusieurs fois. 

Je vous conseille de lire ce roman d’une traite, sans attendre trop longtemps entre les chapitres, ou l’enchaînement des personnages et l’enchevêtrement de leurs histoires risquent d’être difficile à suivre.
Mais si vous suivez, c’est un réel plaisir de le lire.
Voir ces histoires se croiser, se réunir, des familles se dessiner et suivre ces routes qui convergent toutes à la fin relève d’une fine mécanique que l’auteur maitrise à merveille.
Je me suis régalée.








6 commentaires:

  1. J'ai eu un peu de mal avec les personnages nombreux. Mais quelle fin !

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    1. Oui, on sent la tension monter et même si on comprend tôt que cela va se finir au powow, cela ne gache rien du plaisir de lecture !

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  2. La couverture m'avais frappée aussi , je l'avais vue en librairie. J'ai aussi entendu de bons échos de ci de là, mais il ne me tente pas.

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    1. Je trouve que c'est un livre particulier et difficile à chroniquer. Je t'avoue que tous les avis lus ne m'avaient pas spécialement convaincue. Et puis finalement, j'ai vraiment beaucoup aimé.

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  3. Ce roman est fait pour moi, je le note et te remercie !Je suis d'accord avec toi : la première de couv' orange avec le nom de l'auteur, cela ne fait pas super sérieux, je trouve, très roman de gare à la San Antonio. Un peu du style "le pseudo qui tue ou à jeu de mots ", même si c'est le patronyme de l'auteur. C'est la concomitance "nom de l'auteur + couverture" qui ne faut pas sérieuse. Enfin selon moi !

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    1. Oui, je ne sais pas ce que l'éditeur a voulu faire. On voit la couverture de loin, c'est sûr, mais il aurait pu choisir de faire une allusion plus discrète. Mais bon, le livre est excellent quand même ;^)

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