Parmi ces livres, il y avait Le nom de la rose d'Umberto Eco.
J'avais vu le film sans conviction, un peu ennuyée par l'érudition trop complexe qui s'en dégageait.
Mais j'étais enthousiaste à l'idée de le lire.
Le nom de la rose n'est pas un roman facile, c'est un pavé où l'action se traine un peu, mais la réflexion sur la philosophie, sur le roman lui-même, sur l'humour et la nécessite de rire pour les hommes sont d'une richesse sans pareil.
Le texte se dévoile fil à fil, il se tisse de multiples trames.
Eco n'a pas écrit beaucoup de romans mais il y mettait tant de choses qu'il était sans doute difficile d'en écrire davantage.
Et puis il y avait aussi l'Apostille au nom de la rose qui donne tant de clés qu'on ne peut s'en passer quand on a lu le roman.
J'ai lu ensuite Lector in fabula que j'ai fait lire depuis à nombre d'étudiants.
Là encore, certains chapitres sont éclairants et si d'autres ouvrages sont peut-être plus simples, celui-ci est rempli d'informations qui permettent de lire encore mieux et surtout de comprendre ce qu'il se passe quand on lit un livre qui semble nous parler et résonner en nous.
Mes étudiants sont souvent enthousiastes après leur lecture et cela ne les laisse jamais indifférents.
Mais il y a aussi L'oeuvre ouverte, et dans un autre genre Histoire de la beauté et Histoire de la laideur ou plus récemment Ecrits sur la pensée du Moyen Age.
A 84 ans, il écrivait toujours et méritait son statut de professeur émérite.
Homme érudit, il ne s'arrêtait jamais de contribuer à la croissance de la connaissance, et notamment en linguistique et sémiotique qui étaient ses domaines de formation, ou en histoire du Moyen Age, sa passion personnelle.
84 ans, c'est un bel âge pour mourir bien sûr, mais je ne peux m'empêcher de penser qu'une grande figure s'en est allée.
Bon vent Umberto !!
J'aurais pu écrire le même billet que toi. Moi aussi j'ai découvert Le Nom de la rose en fac ainsi que l'apostille, plus tard ce fut "lector in fabula". J'ai ressenti les mêmes effets.
RépondreEffacerJ'aimais cet homme à la barbe poivre et sel, à l'œil pétillant et pour ne rien gâcher il était italien!
Oui, c'est vrai que sa nationalité jouait sans doute aussi sur sa personnalité un peu charmeuse. Son érudition était tellement impressionnante et ce qu'il disait toujours clair.
EffacerJe n'aimais pas ses romans, que je trouvais trop abscons. Je préférais ses écrits universitaires, bizarrement plus abordables.
RépondreEffacerOui, c'est vrai qu'ils étaient très denses et pas faciles à lire ses romans. Et comme tu le dis, ses essais sont plus accessibles et mes étudiants les lisent sans problème. Il essayait peut-être d'être particulièrement clair quand il expliquait des choses plus scientifiques.
EffacerJ'avais vraiment adoré le film mais je ne l'ai jamais lu.
RépondreEffacerLe film suffit sans doute. Le roman est assez complexe et ce n'est pas facile de tout suivre quand même.
EffacerJe ne l'ai jamais lu, j'ai peur que ça me passe bien au dessus de la tête . Le film, j'en garde un très bon souvenir, un classique, comme l'auteur désormais.
RépondreEffacerC'est possible en effet. Je suis linguiste alors les essais comme les romans me parlent mais c'est quand même très branché sémiotique, signification cachée du langage, signification inconsciente... C'est quand même très dense.
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