vendredi 29 juillet 2011

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias Enard


Cela fait plusieurs jours que j’ai terminé ce livre, et je dois avouer que je ne sais toujours pas ce que j’en pense.
Ce petit livre est surprenant, bizarre et assez indéfinissable. Du coup, il m’est difficile de faire un billet cohérent et argumenté, et j’ai l’impression d’avoir manqué quelque chose.
J’ai lu de nombreux billets très enthousiastes, et le mien le sera beaucoup moins.
Cela ne doit pas vous empêcher de le lire si vous en avez envie, car je pense que mon avis est très personnel et que c’est un très beau texte. Ce serait quand même dommage de passer à côté.

En conflit avec le pape qui refuse de le payer, Michel Ange se réfugie chez lui en Toscane, sans que personne ne le sache. Il tâche de veiller aux besoins de sa famille et de travailler aux projets en cours.
C’est alors que surgissent deux moines avec une invitation. Le sultan de Constantinople invite Michel Ange pour qu’il lui construise un pont.
Le sculpteur refuse d’abord puis accepte, espérant être grassement payé pour pouvoir épancher ses dettes.
Arrivé sur place, il doit attendre que le vizir le reçoive. L’attente s’étire, puis Michel Ange découvre la ville, les coutumes locales, Ste Sophie. Il fait faire les plans de l’église devenue mosquée, il dessine, il travaille.
Guidé par Mesihi, poète et cicérone du sculpteur, il fait aussi la connaissance d’une créature superbe qui l’envoûte littéralement.

La première qualité de ce livre est d’être bien écrit. Les textes sont pluriels, ils mêlent les descriptions, les visites de la ville, les listes de Michel Ange ou ses lettres authentiques.
L’érudition, les recherches de Mathias Enard ont visibles et l’on sent à la fois les documents d’archives et le travail de l’auteur.
Les chapitres courts sont une alternance de textes très différents, parmi lesquels la voix du danseur est celle qui m’a le plus envoûtée.  
Rédigés à la première personne, les quelques chapitres qui le concernent enchaînent les phrases courtes, l’atmosphère est intimiste et le discours s’adresse directement à Michel Ange.
C’est sans doute cette adresse directe qui a fait que ces chapitres m’ont touchés, face à ceux qui décrivent les déplacements du sculpteur dans la ville en utilisant uniquement les mouvements de celui-ci.
Je crois que ce mode narratif est trop sec pour moi. Je ne me suis pas identifiée aux personnages qui m’ont semblé trop effleurés ou trop esquissés. Seul le singe m’a un peu ému.
Michel Ange est impétueux, instable et emporté. Il ne se maîtrise pas et semble en souffrir. Ces traits de caractère sont sans doute ceux que l’on trouve dans les documents de son époque, mais j’aurais apprécié que son travail soit davantage évoqué.
C’est une part importante de sa vie, de son existence, et cela m’a manqué.

Ce livre va rester dans ma bibliothèque et j’essayerai de le relire plus tard.
C’est un joli texte avec une belle fin (oui, oui, je la trouve belle, je suis un peu bizarre) et de beaux moments, mais avec certains passages qui ne m’ont pas emballés.
Comme je l’ai dit plus haut, c’est un avis très personnel et si cette lecture vous tente, n’hésitez pas.


Le roi de ce livre me permet de valider une participation au challenge Petit bac, catégorie métier. Je valide aussi ma dernière participation pour le challenge 1% littéraire et une lecture pour le ABC challenge 2011.
Et une première lecture pour le challenge animaux du monde de Sharon avec ces éléphants. 







11 commentaires:

  1. Je l'ai lu aussi et j'ai trouvé que la fin était simple, mais belle également. C'est un texte magnifique, avec de belles images du passé et dans un contexte que l'on connait beaucoup moins.

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  2. je viens de le terminé
    et j'ai bien aimé
    La passion, la violence, le voyage... et ce côté obscure de l'artiste...
    Mais cette lecture m'a laissé un drole d'impression comme celui d'un parfum trop capiteux...

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  3. @ Emeralda : tout ce que tu dis est vrai Emeralda, mais il m'a malheureusement manqué quelque chose. Je le relirai je pense.

    @ Champagne : c'est une image très bien trouvé. Quand j'ai lu ton commentaire, je me suis dit : "C'est exactement ça".

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  4. Sentiment partagécomme toi. J'ai trouvé qu'il y avait de quoi faire une belle fresque historique, mais Mathias Enard semble s'être restreint...

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  5. Je n'avais pas été conquise. D'ailleurs, je n'en garde aucun souvenir...

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  6. @ Miss Alfie : je suis rassurée, je croyais que j'étais la seule à être passée à coté :)
    C'est vrai qu'un peu plus d'ampleur ne m'aurait pas déplu.

    @ Irrégulière : c'est un signe en effet ;)

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  7. Merci pour le lien.
    J'ai aussi lu beaucoup de biens de ce livre pourtant il ne m'a jamais tenté.

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  8. @ Sharon : de rien, c'est sympa ce challenge :) Pour le livre, je suis peu enthousiaste alors ce n'est pas moi qui vais tenter de te convaincre ;)

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  9. J'ai aimé. tout simplement. J'ai lu et relu et relu. Pour la beauté du texte, l'imagination de l'auteur et tout simplement pour le livre lui même

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  10. Comme toi, certains passages ne m'ont pas convaincu, et au final, il ne m'en reste pas grand chose.

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  11. @ Anonyme : je le relirai sans doute aussi, car comme vous le dites, c'est une très beau texte :)

    @ Alex : j'ai juste le souvenir d'un beau texte, mais pas d'émotion, pas de sensation particulière. C'est dommage, et peut-être que le livre est trop court. On dirait un grand poème, finalement.

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