mardi 23 avril 2019

Frère d'âme de David Diop { Prix Audiolib 🎧 📘 }

Voilà un roman très singulier. 
Habituellement fan de littérature africaine, je me suis lancée avec un a priori plutôt positif et l'envie de passer 4 heures agréables. 
Mais je dois bien avouer que je ne sais pas trop quoi en penser après ces quelques heures. 

Alfa Ndiyae n'a pas achevé son ami d'enfance sur le champ de bataille quand celui-ci le lui a demandé. 
Mais depuis ce moment, Alfa Ndiyae pense par lui-même et se met à analyser la situation qui l'entoure. 
Les tranchées, les gens autour de lui qui s'éloignent, la guerre et sa barbarie, sa vie et son enfance meurtri, tout est singulier. 
Mais il n'y a pas de fumée sans feu et pensait-il déjà par lui-même avant ?

Le début du roman évoque la guerre de 14-18 et les tirailleurs sénégalais qui sont venus se faire tirer dessus pour une mère patrie qui ne leur parlait même pas dans une langue qu'ils comprenaient. 
Alfa et son ami Mademba sont partis ensemble, espérant y gagner une situation dans la société blanche de Saint-Louis et une vie meilleure avec leur pension. 
Hélas, Mademba a croisé de trop près un soldat allemand et laisse son copain seul pour appréhender une situation qui le dépasse. 
Progressivement, Alfa remonte le fil de ses souvenirs, son enfance au village, sa famille, comment les deux hommes sont devenus inséparables. 
On découvre la vie du village, les liens qui se sont tissés et les coutumes ancestrales. 
Le parallèle est d'autant plus violent quand il revient au récit de la guerre en décrivant la barbarie des soldats mais également la sienne.
Forcément, on pense aussi au syndrome post traumatique comme on dit de nos jours.

Le récit est un peu décousu, comme ces souvenirs qui remontent à la surface. 
J'ai eu parfois un peu d'empathie mais malheureusement, elle passait assez vite et j'avoue avoir eu souvent envie que cela s'arrête dans les premiers chapitres. 
Si j'avais eu le livre papier entre les mains, j'aurais passé des pages, surtout parce que je ne voyais pas où l'auteur voulait en venir et parce qu'il y a pas mal de répétitions. 
Et puis évidemment, comme dans un conte africain, c'est à la fin que tout s'éclaire et on aurait presque envie de tout relire pour observer comment l'auteur nous a amené là.

Le lecteur Babacar M'Baye Fall donne vie et corps au narrateur Alfa, il incarne cet homme et lui donne une vraie épaisseur. 
Je me suis demandée si ce n'était pas un peu clichée d'avoir choisi une voix avec un accent assez marqué, mais je crois que cela aurait été bizarre de faire autrement. 

Si vous cherchez un récit fort, qui suscite plein d'émotions positives et négatives, vous serez sans doute conquis par ce livre parfaitement construit qui promène son lecteur dans une direction inattendue et tellement logique en même temps.






https://ennalit.wordpress.com/2018/11/15/challenge-goncourt-des-lyceens/




https://www.audiolib.fr/prix-audiolib






vendredi 19 avril 2019

Celle qui fuit et celle qui reste (L'amie prodigieuse tome 3) d'Elena Ferrante [Livre audio 🎧 📘]

Enthousiasmée par le tome 2, j'ai enchaîné sans hésiter avec le tome 3. 
Hélas, je dois dire tout de suite que j'ai vite déchanté. 
Si vous n'avez pas lu les tomes précédents, je pense que je ne donne pas beaucoup d'infos importantes mais on n'est jamais à l'abri et il est bien difficile de ne rien dire ;) 
Lila a repris sa vie et poursuit sa route non loin du quartier. 
Elle se laisse entraîner par Enzo et Pasquale dans une réunion du parti communiste qui va l'entraîner plus loin que prévu. 
Elena, pendant ce temps, se débat dans la vie domestique avec son estime de soi chancelante et son impossibilité à trouver du temps et de la disponibilité pour travailler... 

Évidemment, en ayant un bébé de 10 mois à la maison au moment de la lecture et un travail proche de celui d'Elena (et identique à celui de son mari), je n'ai pu qu'être touchée par les difficultés de Lenù (qui est désormais nommée Elena, comme un signe de son passage à l'âge adulte). 
Ses enfants l'accaparent, son mari ne s'occupe que de lui, et elle se retrouve finalement enfermée dans une vie familiale qui l'éloigne de ce qu'elle avait espéré faire de sa vie. 
Elle a intégré un cercle social enviable, sans en avoir réellement les avantages et sans en maîtriser tous les codes. 
Lila, par contraste, est plus active et semble avoir réussi à sortir de ce qu'on attend d'une femme à cette époque, sans avoir néanmoins réussi à être tout à fait heureuse.
Mais le fait d'avoir pris sa vie en main semble préférable. 

Et le roman se transforme alors en manifeste féministe et politique. 
Cela aurait pu me plaire, ce sont des préoccupations qui me touchent mais j'ai eu l'impression de lire un texte un peu suranné des années 1970. 
Les explications très longues sur le climat politique sont indispensables, surtout quand on ne connaît pas bien l'histoire politique italienne mais elles sont à à fois trop longues pour un roman et trop courte pour permettre de comprendre vraiment les enjeux de cette époque. 
J'avoue m'être lassée de ces pages, et les considérations sur le féminisme m'ont paru trop anciennes et m'ont peu touché. 
Certes, l'auteure parle d'une époque passée mais elle le fait à partir de notre époque, ce qui aurait pu rendre le texte plus actuel. 

D'habitude, c'est le tome 2 qui me déçoit. 
Mais les habitudes doivent être contredites. 
Mon enthousiasme est donc retombé du deuxième au troisième tome et pourtant j'ai enchaîné avec le tome 4 parce que je savais que si je ne le lisais pas maintenant, je ne le lirai jamais. 

Ça vous arrive aussi de continuer une série en espérant que le prochain tome sera meilleur ? 


Les autres tomes : 
 



lundi 15 avril 2019

J'apprends le français de Marie-France Etchegoin

Les témoignages, en général, j'ai du mal mais parfois, le sujet me plait et je tente.
C'était le cas pour ce livre intitulé J'apprends le français de la journaliste Marie-France Etchegoin.
Elle y raconte ses heures de bénévolat dans un centre d'aide aux migrants où elle donnait des cours de français.

Autant le dire tout de suite, l'enseignement du français pour des étrangers, c'est mon boulot. 
Ce livre me faisait donc un peu peur tout en suscitant une grande curiosité. 
Je forme des enseignants qui ont parfois du mal à trouver du travail, notamment à cause du bénévolat. 
Certaines écoles de langue utilisent des bénévoles non formés pour remplacer de vrais profs. 
Tout le monde en pâtit mais je sais aussi que certaines associations n'ont vraiment pas les moyens de faire autrement. 
J'ai donc ouvert ce roman en me demandant ce que pouvait bien raconter une bénévole ayant les moyens de s'adresser à la société. 
Et comme prévu, le début du livre m'a semblé une justification de la narratrice qui explique qu'elle donne des cours de français à des migrants et des réfugiés à côté de chez elle un peu pour se donner bonne conscience. 
En tant que journaliste parisienne avec des enfants et un niveau de vie correct, elle se lance dans le bénévolat comme pour s'excuser d'avoir une vie meilleure que celle de ces gens qu'elle croise dans la rue. 
Mais évidemment, elle n'a pas du tout les compétences pour le faire (c'est pour ça qu'une formation existe avec de vrais profs non mais oh!). 

Et puis le livre évolue vers une description de ce qu'elle vit en classe, de sa relation avec ses élèves, de la vie de ceux-ci. 
De façon très honnête, Marie-France Etchegoin avoue ne pas se sentir légitime, elle se demande souvent ce qu'elle fait la, elle se sent démunie. 

Après la lecture de ce livre, je n'ai pas changé d'avis quant à l'effet pervers du nombre grandissant de bénévoles pour enseigner le français (ils peuvent faire tellement d'autres choses, mais ça c'est un vrai métier, vous ne laisseriez pas un bénévole vous soigner à l'hôpital). 
Mais j'ai l'impression d'avoir découvert les choses de l'intérieur et d'avoir partagé un peu le quotidien de ces personnes évoquées ici. 
J'ai mis le livre dans les bibliographies de mes étudiants et je l'ai conseillé et offert à quelques collègues. 
Je ne peux que vous inviter à le lire également, c'est très éclairant !




https://www.netgalley.fr/



dimanche 14 avril 2019

Faisselle aux fraises et crêpes dentelles 🍓🍫

Ça y est, elles sont là, elles sont revenues !!!
Les fraises sont enfin de nouveau dans les rayons (mais celles qui ont du goût, pas celles qui font des milliers de kilomètres).
Et cette semaine, fort surprise, j'ai vu apparaitre dans mes "achats réguliers" de mon panier drive les barquettes de gariguettes et les faisselles qui avaient disparu pendant l'hiver.
Pour les fraises, je comprends, mais j'ai trouvé cela très amusant que les faisselles réapparaissent aussi parce que je les mange justement ensemble.
(ou alors c'est super flippant parce que Le---rc sait ce que je vais avoir envie de manger en avril 😆)




Et je me suis dit que cela pourrait faire une jolie recette de printemps, simplissime comme je les aime !
Alors si cela vous tente, voilà un dessert qui ne paye pas de mine mais qui devrait vous régaler.
Et pour faire un clin d’œil à Hilde qui a proposé de passer le mois au Japon, j'ai sorti un petit furoshiki* qui vient directement de Kyoto (sans parler du Sylvanian également japonais).




Ingrédients : 
  • Une faisselle
  • Des fraises (françaises)
  • Des crêpes dentelles au chocolat noir (les miennes sont bretonnes)
  • Du sirop d'agave (facultatif)

Déposer la faisselle dans un bol.
Couper les fraises en rondelles et les disposer autour de la faisselle.
Arroser d'un petit filet de sirop d'agave (très léger, c'est juste pour corriger un peu l'acidité, sauf si vous aimez). 
Émietter les crêpes au dessus de la faisselle.
Prendre une cuillère, la plonger dans la faisselle en prenant des fraises et des crêpes et déguster !!!




Vous voyez ?
C'est ultra simple !!
Mon tout petit en a même profité pour goûter des fraises pour la première fois !

*Et pour le furoshiki, c'est  un tissu qui sert à emballer sa boite à déjeuner.
En général, c'est très joli et là aussi, très simple.

Je vous souhaite une belle semaine... 





Chez Syl d'autres recettes...

https://sylectures.wordpress.com/2019/04/14/ichigo-no-shotokeki-un-fraisier-au-japon/





samedi 13 avril 2019

Projet 52, semaines 6 à 10 📸

Tout doucement, à mon rythme, je poursuis le projet 52 en suivant les thèmes de Ma.
J'ai enfin un peu de temps pour y penser et choisir des photos ou en faire de nouvelles.
Les thèmes de ces 5 semaines étaient plutôt inspirants, mais je crois que dans ma tête, je ne suis pas encore rentrée d'Espagne.
Du coup, il y a trois photos sur 5 qui viennent de Séville !!
Bon, ce n'est pas grave, on voyage...


Portrait

J'ai eu du mal à choisir une photo
mais je crois que celle-ci était la plus puissante !







S'asseoir

Là, je remonte très loin dans nos voyages avec une image
qui serait impossible à réaliser aujourd'hui.
La foule envahie le site d'Angkor Vat tous les matins et plus aucune chaise ne traine.




Nuit

Séville, premier soir, les vendeurs de châtaignes s'installent...




Ancien

Plafond de l'Alcazar de Séville.
Cela devait quand même être impressionnant !




Roman

En cherchant une idée de photo de roman, 
je me suis aperçue que j'en lisais peu. 
Je les écoute plutôt et le marque-page devient superflu. 












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