lundi 15 avril 2019

J'apprends le français de Marie-France Etchegoin

Les témoignages, en général, j'ai du mal mais parfois, le sujet me plait et je tente.
C'était le cas pour ce livre intitulé J'apprends le français de la journaliste Marie-France Etchegoin.
Elle y raconte ses heures de bénévolat dans un centre d'aide aux migrants où elle donnait des cours de français.

Autant le dire tout de suite, l'enseignement du français pour des étrangers, c'est mon boulot. 
Ce livre me faisait donc un peu peur tout en suscitant une grande curiosité. 
Je forme des enseignants qui ont parfois du mal à trouver du travail, notamment à cause du bénévolat. 
Certaines écoles de langue utilisent des bénévoles non formés pour remplacer de vrais profs. 
Tout le monde en pâtit mais je sais aussi que certaines associations n'ont vraiment pas les moyens de faire autrement. 
J'ai donc ouvert ce roman en me demandant ce que pouvait bien raconter une bénévole ayant les moyens de s'adresser à la société. 
Et comme prévu, le début du livre m'a semblé une justification de la narratrice qui explique qu'elle donne des cours de français à des migrants et des réfugiés à côté de chez elle un peu pour se donner bonne conscience. 
En tant que journaliste parisienne avec des enfants et un niveau de vie correct, elle se lance dans le bénévolat comme pour s'excuser d'avoir une vie meilleure que celle de ces gens qu'elle croise dans la rue. 
Mais évidemment, elle n'a pas du tout les compétences pour le faire (c'est pour ça qu'une formation existe avec de vrais profs non mais oh!). 

Et puis le livre évolue vers une description de ce qu'elle vit en classe, de sa relation avec ses élèves, de la vie de ceux-ci. 
De façon très honnête, Marie-France Etchegoin avoue ne pas se sentir légitime, elle se demande souvent ce qu'elle fait la, elle se sent démunie. 

Après la lecture de ce livre, je n'ai pas changé d'avis quant à l'effet pervers du nombre grandissant de bénévoles pour enseigner le français (ils peuvent faire tellement d'autres choses, mais ça c'est un vrai métier, vous ne laisseriez pas un bénévole vous soigner à l'hôpital). 
Mais j'ai l'impression d'avoir découvert les choses de l'intérieur et d'avoir partagé un peu le quotidien de ces personnes évoquées ici. 
J'ai mis le livre dans les bibliographies de mes étudiants et je l'ai conseillé et offert à quelques collègues. 
Je ne peux que vous inviter à le lire également, c'est très éclairant !




https://www.netgalley.fr/



dimanche 14 avril 2019

Faisselle aux fraises et crêpes dentelles 🍓🍫

Ça y est, elles sont là, elles sont revenues !!!
Les fraises sont enfin de nouveau dans les rayons (mais celles qui ont du goût, pas celles qui font des milliers de kilomètres).
Et cette semaine, fort surprise, j'ai vu apparaitre dans mes "achats réguliers" de mon panier drive les barquettes de gariguettes et les faisselles qui avaient disparu pendant l'hiver.
Pour les fraises, je comprends, mais j'ai trouvé cela très amusant que les faisselles réapparaissent aussi parce que je les mange justement ensemble.
(ou alors c'est super flippant parce que Le---rc sait ce que je vais avoir envie de manger en avril 😆)




Et je me suis dit que cela pourrait faire une jolie recette de printemps, simplissime comme je les aime !
Alors si cela vous tente, voilà un dessert qui ne paye pas de mine mais qui devrait vous régaler.
Et pour faire un clin d’œil à Hilde qui a proposé de passer le mois au Japon, j'ai sorti un petit furoshiki* qui vient directement de Kyoto (sans parler du Sylvanian également japonais).




Ingrédients : 
  • Une faisselle
  • Des fraises (françaises)
  • Des crêpes dentelles au chocolat noir (les miennes sont bretonnes)
  • Du sirop d'agave (facultatif)

Déposer la faisselle dans un bol.
Couper les fraises en rondelles et les disposer autour de la faisselle.
Arroser d'un petit filet de sirop d'agave (très léger, c'est juste pour corriger un peu l'acidité, sauf si vous aimez). 
Émietter les crêpes au dessus de la faisselle.
Prendre une cuillère, la plonger dans la faisselle en prenant des fraises et des crêpes et déguster !!!




Vous voyez ?
C'est ultra simple !!
Mon tout petit en a même profité pour goûter des fraises pour la première fois !

*Et pour le furoshiki, c'est  un tissu qui sert à emballer sa boite à déjeuner.
En général, c'est très joli et là aussi, très simple.

Je vous souhaite une belle semaine... 





Chez Syl d'autres recettes...

https://sylectures.wordpress.com/2019/04/14/ichigo-no-shotokeki-un-fraisier-au-japon/





samedi 13 avril 2019

Projet 52, semaines 6 à 10 📸

Tout doucement, à mon rythme, je poursuis le projet 52 en suivant les thèmes de Ma.
J'ai enfin un peu de temps pour y penser et choisir des photos ou en faire de nouvelles.
Les thèmes de ces 5 semaines étaient plutôt inspirants, mais je crois que dans ma tête, je ne suis pas encore rentrée d'Espagne.
Du coup, il y a trois photos sur 5 qui viennent de Séville !!
Bon, ce n'est pas grave, on voyage...


Portrait

J'ai eu du mal à choisir une photo
mais je crois que celle-ci était la plus puissante !







S'asseoir

Là, je remonte très loin dans nos voyages avec une image
qui serait impossible à réaliser aujourd'hui.
La foule envahie le site d'Angkor Vat tous les matins et plus aucune chaise ne traine.




Nuit

Séville, premier soir, les vendeurs de châtaignes s'installent...




Ancien

Plafond de l'Alcazar de Séville.
Cela devait quand même être impressionnant !




Roman

En cherchant une idée de photo de roman, 
je me suis aperçue que j'en lisais peu. 
Je les écoute plutôt et le marque-page devient superflu. 












jeudi 11 avril 2019

Le nouveau nom (L'amie prodigieuse tome 2) d'Elena Ferrante [Livre audio 🎧 📘]

J'ai hésité à enchaîner les deux premiers tomes de la série L'amie prodigieuse. 
J'avais peur d'un trop plein qu'on ressent parfois quand on a beaucoup aimé un premier tome et que le deuxième déçoit un peu. 
Et puis en discutant sur Fb, un argument à fait mouche : il y a beaucoup de personnages dans ce roman et attendre trop longtemps entraîne l'oubli. 
J'ai donc commencé le deuxième tome deux jours après avoir fini le premier. 
(Si vous n'avez pas lu le premier tome, je vais essayer de ne pas spoiler mais ce n'est pas facile 😉)

Lila n'étant plus aussi disponible qu'autrefois, Elena doit trouver un nouvel équilibre sans son alter ego. 
C'est le début de l'âge adulte tout en étant encore un peu l'adolescence. 
Elena va au lycée, où elle doit trouver sa place et gérer sa nouvelle image dans son quartier où peu de jeunes font des études. 
Il faut choisir dans quel cercle elle veut évoluer et renoncer forcément à une partie de sa vie. 
Mais l'instruction impose aussi des choix et elle n'est déjà plus vraiment une petite fille mal élevée de son quartier... 

Voilà un tome 2 vraiment réussi. 
L'âge des personnages me touche sans doute davantage que dans le premier tome et les sujets développés m'ont semblé vraiment pertinents. 
Elena Ferrante décrit les pensées de Linù qui se débat entre son appartenance à un quartier et un groupe social défavorisés, et le monde qu'elle découvre en faisant des études. 
Elle doit s'adapter et adopter des codes qu'elle ne connaît pas et qui s'entrechoquent avec ce qu'elle est. 
Les gens de son quartier ne la reconnaissent plus comme un membre de leur communauté, et elle-même ne sait plus trop où elle doit se situer. 
Et pendant ce temps, Lila permet à l'auteure de parler aussi du mariage, de la violence conjugale et de ces deux voies qui s'offrent aux femmes et semblent inconciliables. 
L'époque décrite, en plein bouleversement sociale, fait cohabiter deux réalités qui ne sont sans doute toujours pas conciliables aujourd'hui et j'avoue m'être parfois un peu reconnu dans ce récit. 

C'est aussi très intéressant de se laisser aller à penser soi-même à ces questions et également à la confrontation entre les deux jeunes femmes qui veulent chacune faire mieux que l'autre.
Ne se définit-on pas en grande partie par rapport aux autres, à une amie qui nous paraît plus heureuse, plus méritante, plus travailleuse ? 
Mais finalement, on ne peut jamais savoir ce que les autres pensent. 

La version audio est aussi bonne que pour le tome 1, et toujours en version intégrale apparemment. 

C'est donc un bon tome 2 qui m'a encouragé à lire le tome 3 dans la foulée...
Rendez-vous la semaine prochaine.


Les autres tomes : 
 



mardi 9 avril 2019

Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard { Prix Audiolib 🎧 📘 }

Les Éditions de Minuit ont un catalogue très sélectif qui évoque toujours le nouveau roman pour moi et Marguerite Duras au style si particulier. 
Mais je pense aussi à Ionesco ou Beckett.
Et j'avoue que c'est à ces auteurs que je pensais en lançant l'écoute de ce roman. 

Sarah est belle, imprévisible, caractérielle, flamboyante, absente et trop présente. 
Quand la narratrice la rencontre, sa vie terne prend un élan qui devient vite incontrôlable et la passion consume les deux femmes sans qu'il soit apparemment possible d'y échapper... 

L'histoire de ces deux femmes est celle d'une passion dévorante. 
L'une à une vie posée, trop calme qui va se fracasser contre l'autre qui ne s'arrête jamais et s'épuise dans le mouvement. 
Avec des chapitres courts, parfois de quelques lignes, l'auteure essaie d'emporter le lecteur dans ce mouvement et de précipiter la chute qui paraît inévitable. 
Sur fond de musique classique dont on a envie d'aller écouter les morceaux (Sarah est violoniste), les évènements s'enchaînent et ne laissent pas indifférents. 

Malheureusement, je me suis un peu ennuyée et j'ai trouvé le texte agaçant. 
Certains passages sont très sensibles, c'est très joli, on se laisse emporter par la passion de ce couple, et puis une notice Wikipedia sur le quartier des Lilas ou sur un morceau de musique vient s'intercaler entre deux chapitres !
Ce n'est pas la première fois qu'un auteur utilise ce principe, mais j'ai toujours du mal.
Je n'ai pas besoin que l'auteur me dise "eho ! Ce n'est pas réel, c'est une fiction, fais une pause".
Les répétitions, apparemment destinés à créer un refrain musical, m'ont également parues trop nombreuses, comme celle de "elle est vivante" qui insiste sur le contraste avec le premier chapitre où la mort est évoquée, mais c'est trop. 
Les noms d'auteurs lancés à la volée comme Hervé Guibert que lit la narratrice tombent un peu à plat, même si je vois bien que cela vise à donner un arrière plan thématique.

La version audio, en revanche, adopte un ton assez neutre qui paraît parfait pour ce genre de texte. 
Clara Brajtman lit en donnant du relief au texte sans sur jouer, et c'est appréciable. 
Clairement, la version audio m'a aidé à aller au bout, et je suis d'ailleurs contente de l'avoir fait.
Et comme c'est souvent le cas, j'ai beaucoup aimé l'entretien avec l'auteur à la fin du livre.

Au final, une dizaine de jours après l'avoir terminé, j'en garde plutôt un bon souvenir quand même, mais également l'impression d'un roman qui finit dans un gros délire laissé à l'interprétation du lecteur (ce qui n'est pas forcément un défaut). 
Mon avis est cependant très personnel, et j'avoue que lorsqu'un truc m'agace, je ne vois plus que ça. 
Mais le livre est aussi très sensible, avec une belle description de la passion. 
Si vous voulez d'autres avis, n'hésitez pas à aller chez mes copines du Prix audiolib.







https://www.audiolib.fr/prix-audiolib






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