J'aurais pu publier ce billet vendredi dernier pour la journée du droit des femmes, ça aurait été drôle...
J’ai pas mal entendu parler de ce roman à sa sortie.
Il me tentait, mais je me demandais aussi ce que l’auteur
pouvait bien avoir fait avec une histoire aussi banale.
Et puis un soir où j’avais besoin de lire un truc pas trop
compliqué, je l’ai téléchargé sur ma liseuse.
Trois enfants,
un mari, une maison, un boulot, ses journées sont trop courtes et elle voudrait
souffler un peu.
Mais
comment faire quand il faut penser à tout, du vaccin des enfants aux chemises
du mari ?
Engluée
dans son quotidien, elle se demande comment elle va tenir, et puis, soudain,
elle lâche tout…
En ouvrant ce roman, j’ai eu l’impression d’être dans le
film Inception, vous savez, ce film
où Leonardo Di Caprio ne sait plus trop s’il est dans la réalité ou dans un
rêve lui-même dans un rêve, dans un autre rêve…
Les premières lignes du roman montrent Sophie qui peut enfin
prendre une douche à 21h30, après avoir fini sa journée, mis sa maison en
ordre, couché ses enfants.
J’ai commencé le livre à 21h36 dans ma salle de bain, alors
que je venais moi-même de coucher mes enfants !
Et cet effet miroir dure une bonne partie du roman !
Caroline Boudet passe en revue les conséquences de la charge
mentale avec une plume acérée.
Il y a la fatigue, la lassitude, l’envie d’être juste un peu
seule de temps en temps, mais surtout seule dans sa tête et ça, ce n’est
vraiment pas gagné.
Elle n’oublie rien de ces situations familiales qu’on
connait aujourd’hui avec un homme qui a l’impression de « faire sa
part », d’aider, de faire « ce qu’on lui demande ».
Oui, mais voilà, cela ne suffit pas et Sophie n’en peut
plus.
Son mari va alors contacter leurs amis, ce qui donne lieu à
des prises de parole tout aussi lasses et déprimées.
Si cette histoire raconte nos vies, on les connait déjà et
on n’a peut-être pas envie de les retrouver dans un roman.
Oui, mais j’ai trouvé cela réconfortant de voir que je
n’étais pas seule, je l’avoue.
C’est un peu comme le théâtre de l’antiquité et ses vertus
cathartiques.
Voir Sophie se noyer dans son quotidien et prendre une
décision brutale, c’est un peu le vivre par procuration (je vais néanmoins très
bien, je vous rassure, mon boulot me permettant de faire ces pauses de temps en
temps !).
Et puis c’est parfois drôle, souvent cinglant, sans
prétention mais efficace.
Les pages sur la différence de traitement entre hommes et
femmes quand on annonce une grossesse dans son entreprise, les copines
jalouses, les hommes peu lucides, tout ceci est tellement vrai !
Alors si vous avez envie de vous sentir moins seule vous
aussi, si vous voulez voir un peu ce que pensent les hommes mariés, ou les
« bonnes » copines, n’hésitez pas !